Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Quand Nach ne fut qu'à quelques mètres des enfants, ils accélérèrent le mouvement de leur danse. Maintenant Abel parlait. C'est-à-dire qu'il parlait en même temps qu'il sifflait entre ses dents, et cela faisait des bruits étranges et rythmés, avec des explosions violentes et des grincements, comme une musique de vent qui résonnait à travers le plateau rocheux jusqu'aux collines lointaines et jusqu'aux dunes. C'étaient des paroles comme les craquements des pierres dans le froid, comme le chant des insectes, comme la lumière de la lune, des paroles fortes et dures qui semblaient recouvrir toute la terre.

Nach suivait les paroles et le bruit des pieds nus frappant la terre, et son corps oscillait sans cesse. Au sommet de son cou, sa tête triangulaire tremblait. Lentement, Nach se replia en arrière, en basculant un peu sur le côté. Les enfants dansaient à moins de deux mètres de lui. Il resta ainsi un long moment, tendu et vibrant. Puis, soudain, comme un fouet il se détendit et frappa. Abel avait vu le mouvement, il sauta de côté. En même temps, sa baguette siffla et toucha le serpent près de la nuque. Nach se replia en soufflant, tandis que les enfants dansaient autour de lui. Gaspar n'avait plus peur, à présent. Quand Nach frappa dans sa direction, il fit seulement un pas de côté, et à son tour il essaya de cingler le serpent à la tête. Mais Nach s'était replié aussitôt, et la baguette souleva un peu de poussière.

Il ne fallait pas s'arrêter de siffler et de parler, même en respirant, pour que toute la nuit résonne. C'était une musique comme le regard, une musique sans faiblesse, qui retenait Nach sur le sol et l'empêchait de s'en aller. Par la peau de son corps, elle entrait en lui et lui donnait des ordres, la musique froide et mortelle qui ralentissait son cœur et déviait ses mouvements. Dans sa bouche, le venin était prêt, il gonflait ses glandes; mais la musique des enfants, leur danse ondulante était plus puissante encore, elle les mettait hors d'atteinte.

Nach enroula son corps autour d'un rocher, pour mieux fouetter l'air avec sa tête. Devant lui, les silhouettes blanches des enfants bougeaient sans cesse, et il sentit la fatigue. Plusieurs fois, il lança sa tête en avant pour mordre, mais son corps retenu par le rocher était trop court et il frappait seulement la poussière impalpable. Chaque fois les baguettes sifflèrent en faisant craquer ses vertèbres cervicales.

A la fin, Nach quitta son point d'appui. Son long corps se déroula sur le sol, s'étendit dans toute sa beauté, étincelant comme une armure et moiré comme du zinc. Les dessins réguliers sur son dos paraissaient des yeux. Les osselets de sa queue vibraient en faisant une musique aiguë et sèche qui se mêlait aux sifflements et aux rythmes des pieds des enfants. Il redressa peu à peu sa tête, en haut de son cou vertical. Abel cessa de siffler et marcha vers lui, levant haut sa mince baguette, mais Nach ne bougea pas. Sa tête en angle droit avec son cou resta tournée vers l'image blanche de celui qui s'approchait, qui arrivait. D'un seul coup net, Abel frappa le serpent et lui brisa la nuque.

Ensuite il n'y eut plus du tout de bruit sur le plateau calcaire. Seulement, de temps en temps, le passage du vent froid dans les buissons et à travers les branches des acacias. La lune était haut dans le ciel noir, les étoiles ne scintillaient pas. Abel et Gaspar restèrent un instant à regarder le corps du serpent allongé sur la terre, puis ils jetèrent leurs baguettes et ils retournèrent vers Genna.

Mondo et autres histoires - изображение 19

Ensuite tout changea très vite à Genna. C'était le soleil qui brillait plus fort dans le ciel sans nuages, et la chaleur devenait insupportable dans l'après-midi. Tout était électrique. On voyait tout le temps des étincelles sur les pierres, on entendait le crépitement du sable, des feuilles d'herbe, des épines. L'eau du lac avait changé, elle aussi. Opaque et lourde, couleur de métal, elle renvoyait la lumière du ciel. Il n'y avait plus d'animaux dans la vallée, seulement des fourmis et les scorpions qui vivaient sous les pierres. La poussière était venue; elle montait dans l'air quand on marchait, une poussière âcre et dure qui faisait mal.

Les enfants dormaient dans la journée, fatigués par la lumière et la sécheresse. Parfois, ils se réveillaient, traversés par une inquiétude nouvelle. Ils sentaient l'électricité dans leurs corps, dans leurs cheveux. Ils couraient comme les chiens sauvages, sans but, à la recherche d'une proie peut-être. Mais il n'y avait plus de lièvres ni d'oiseaux. Les animaux avaient quitté Genna sans qu'ils s'en rendent compte. Pour calmer leur faim, ils cueillaient les herbes aux feuilles larges et amères, ils déterraient les racines. La petite Khaf faisait à nouveau provision de graines poivrées pour le départ. La seule nourriture était le lait des chèvres qu'ils partageaient avec le renard Mîm. Mais le troupeau était devenu nerveux. Il partait vers les collines, et il fallait aller de plus en plus loin pour traire les chèvres. Augustin ne pouvait plus approcher le grand bouc noir. Hatrous grattait le sol avec colère, en faisant jaillir des nuages de poussière. Chaque jour, il conduisait le troupeau plus loin, vers le haut de la vallée, là où commençaient les collines, comme s'il allait donner le signal du départ.

Les nuits étaient si froides que les enfants n avaient plus de force. Il fallait rester serrés les uns contre les autres, sans bouger, sans dormir. On n'entendait plus les cris des insectes. On n'entendait plus que le vent qui soufflait, et le bruit des pierres qui se contractaient.

Gaspar pensait qu'il allait se passer quelque chose, mais il ne comprenait pas ce que ce serait. Il restait allongé sur le dos toute la nuit, près de la petite Khaf enroulée dans sa veste de toile. La petite fille ne dormait pas, elle non plus; elle attendait, en serrant contre elle le renard.

Ils attendaient tous. Même Abel ne partait plus à la chasse. La fronde d'herbe autour de son cou, il restait couché devant la porte de la maison, les yeux tournés vers les collines éclairées par la lune. Les enfants étaient seuls à Genna, seuls avec le troupeau et les chiens sauvages qui gémissaient à voix basse dans leurs trous de sable

Le jour, le soleil brûlait la terre. L'eau du lac avait un goût de sable et de cendres Quand les chèvres avaient bu, elles sentaient une fatigue dans leurs membres, et leurs yeux sombres étaient pleins de sommeil. Leur soif n'était pas apaisée.

Un jour, vers midi, Abel quitta la maison avec sa fronde d'herbe au bout du bras. Son visage était tendu, et ses yeux brillaient de fièvre. Bien qu'il ne le lui ait pas demandé, Gaspar marcha derrière lui, armé de sa propre fronde. Ils se dirigèrent vers le marécage où poussaient des papyrus. Gaspar vit que l'eau du marécage avait baissé, et qu'elle était couleur de boue. Les moustiques dansaient autour du visage des enfants, ei c'était le seul bruit de vie à cet endroit. Abel entra dans l'eau et marcha vite. Gaspar le perdit de vue. Il continua seul, enfonçant dans la boue du marécage. Entre les roseaux, il voyait la surface de l'eau, opaque et dure. La lumière jetait des éclats éblouissants, et la chaleur était si forte qu'il avait du mal à respirer. La sueur coulait sur son visage et sur son dos, son cœui battait fort dans sa poitrine. Gaspar se hâtait, parce que tout à coup il avait compris ce que cherchait Abel.

Soudain, entre les roseaux, il aperçut l'oiseau blanc qui était roi de Genna. Les ailes ouvertes, il était immobile à la surface de l'eau, si blanc qu'on aurait dit une tache d'écume. Gaspar s'arrêta et regarda l'oiseau, plein d'une joie qui gonflait tout son corps. L'oiseau blanc était bien tel qu'il l'avait vu la première fois, inaccessible et entouré de lumière comme une apparition. Gaspar pensait qu'au centre du marécage il gouvernait silencieusement la vallée, les herbes, les collines et les dunes, jusqu'à l'horizon; peut-être qu'il saurait éteindre la fatigue et la sécheresse qui régnaient partout, peut-être qu'il allait donner ses ordres et que tout redeviendrait comme avant.

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