Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Ses yeux sombres brillent du spectacle qui l'entoure. Juba ne cesse pas de regarder la ville, les maisons blanches, les terrasses, les jardins de palmiers. Yol vibre dans la lumière de l'après-midi, légère et irréelle comme les reflets du soleil sur les grands lacs de sel. Le vent qui souffle fait bouger les cheveux d'or de Cléopâtre Séléné, le vent porte jusqu'au sommet du temple la rumeur monotone de la mer.

La voix de la jeune femme l'interroge, en prononçant simplement son nom:

«Juba… Juba?»

«Mon père est mort vaincu ici même», dit Juba. «On m'a emmené comme un esclave à Rome. Mais aujourd'hui cette ville est belle, et je veux qu'elle soit plus belle encore. Je veux qu'il n'y ait pas de ville plus belle sur la terre. On y enseignera la philosophie, la science des astres, la science des chiffres, et les hommes viendront de tous les points du monde pour apprendre.»

Cléopâtre Séléné écoute les paroles du jeune roi sans comprendre. Mais elle regarde aussi la ville, elle écoute la rumeur de la musique qui tourne autour de l'horizon. Sa voix chante un peu quand elle l'appelle:

«Juba! Eyaaa-oh!»

«Sur la place, au centre de la ville, les maîtres enseigneront la langue des dieux. Les enfants apprendront à vénérer la connaissance, les poètes liront leurs œuvres, les astronomes prédiront l'avenir. Il n'y aura pas de terre plus prospère, de peuple plus pacifique. La ville resplendira des trésors de l'esprit, de cette lumière.»

Le beau visage du jeune roi brille dans la clarté qui entoure le temple de Diane. Ses yeux voient loin, au-delà des remparts, au-delà des collines, jusqu'au centre de la mer.

«Les hommes les plus sages de ma nation viendront ici, dans ce temple, avec les scribes, et j'établirai avec eux l'histoire de cette terre, l'histoire des hommes, des guerres, des hauts faits de la civilisation, et l'histoire des villes, des cours d'eau, des montagnes, des rivages de la mer, de l'Egypte au pays de Cerné.»

Juba regarde les hommes du peuple d'Himyar qui se pressent dans les rues de la ville, autour du temple, mais il n'entend pas le bruit de leurs voix, il écoute seulement la rumeur monotone de la mer.

«Je ne suis pas venu pour la vengeance», dit Juba.

Il regarde aussi la jeune reine assise à ses côtés.

«Mon fils Ptolémée va naître», dit-il encore. «Il régnera ici, dans Yol, et ses enfants régneront après lui, pour que rien ne s'achève.»

Puis il se met debout, sur la plate-forme du temple, tout à fait en face de la mer. La lumière éblouissante est sur lui, la lumière qui vient du ciel, qui fait étinceler les murs de marbre, les maisons, les champs, les collines. La lumière vient du centre du ciel, immobile au-dessus de la mer.

Juba ne parle plus. Son visage est pareil à un masque de cuivre, et la lumière brille sur son front, sur la courbe de son nez, sur ses pommettes. Ses yeux sombres voient ce qu'il y a, au-delà de la mer. Autour de lui, les murs blancs et les stèles de calcite tremblent et vibrent, comme les reflets du soleil sur les grands lacs de sel. Le visage de Cléopâtre Séléné est immobile aussi, éclairé, apaisé comme le visage d'une statue.

Ensemble, debout l'un à côté de l'autre, le jeune roi et son épouse sont sur la plate-forme du temple, et la ville tourne lentement autour d'eux. La musique monotone des grandes roues cachées emplit leurs oreilles et se mêle au bruit des vagues sur les rochers du rivage. C'est comme un chant, comme une voix humaine qui crie de très loin, qui appelle:

«Juba! Ju-uuu-baa!»

Les ombres grandissent sur la terre, tandis que le soleil descend peu à peu vers l'ouest, à la gauche du temple. Juba voit les édifices trembler et se défaire. Ils glissent sur eux-mêmes comme des nuages, et le chant des roues, dans le ciel et la mer, devient plus grave, plus gémissant. Il y a de grands cercles blancs dans le ciel, de grandes ondes qui nagent. Les voix humaines s'amenuisent, s'éloignent, s'évanouissent. Parfois encore, on entend les accents de la musique, les sons des tubas, les flûtes aigres, le tambour. Ou bien les cris gutturaux des chameaux qui blatèrent, près des portes des remparts. L'ombre grise et mauve s'étend sous les collines, avance dans la vallée du fleuve. Le temple seul est éclairé par le soleil, il se dresse au-dessus de la ville comme un vaisseau de pierre.

Juba est seul maintenant dans les ruines de Yol. Les ondes lentes passent sur les marbres brisés, troublent la surface de la mer. Les colonnes sont couchées au fond de l'eau, les grands troncs pétrifiés enfouis dans les algues, les escaliers engloutis. Il n'y a plus d'hommes ni de femmes ici, plus d'enfants. La ville est pareille à un cimetière qui tremble au fond de la mer, et les vagues viennent battre les dernières marches du temple de Diane, comme un écueil. Il y a toujours le bruit monotone, la rumeur de la mer. C'est le mouvement des grandes roues dentées qui grincent encore, qui gémissent, tandis que le couple de bœufs attelés au timon ralentit sa marche circulaire. Dans le ciel bleu sombre, le croissant de lune est apparu, et brille de sa lumière sans chaleur.

Alors Juba écarte le voile blanc qui recouvre sa tête. Il frissonne, parce que le froid de la nuit vient vite. Ses membres sont engourdis, et sa bouche est sèche. Dans le creux de sa main, il puise un peu d'eau dans un seau immobile. Son beau visage est très sombre, presque noir, à cause de toute la chaleur que le soleil a donnée. Ses yeux regardent l'étendue des champs rouges, où il n'y a personne maintenant. Les bœufs sont arrêtés sur leur chemin circulaire. Les grandes roues de bois ne tournent plus, mais elles craquent et grincent, et la longue courroie de cuir bouilli vibre encore.

Sans hâte, Juba défait les liens des bœufs, écarte la lourde poutre de bois. La nuit monte à l'autre bout de la terre, en aval du fleuve Azan. Près des maisons, les feux de braises sont allumés, et les femmes sont debout devant les braseros.

«Ju-uuu-baa! Ju-uuu-baa!»

C'est la même voix qui appelle, aiguë et chantante, quelque part de l'autre côté des champs déserts. Juba se retourne et regarde un instant, puis il descend le monticule de pierres en guidant les bœufs par leur longe. Quand il arrive en bas du monticule, Juba noue les entraves aux jarrets des bœufs. Le silence, dans la vallée du fleuve, est immense, il a couvert la terre et le ciel comme une eau calme où pas une vague ne bouge. C'est le silence des pierres.

Juba regarde autour de lui, longtemps, il écoute le bruit de la respiration des bœufs. L'eau a cessé de couler dans l'acequia, les dernières gouttes sont bues par la terre, dans les fissures des sillons. L'ombre grise a recouvert la ville blanche aux temples légers, les remparts, les jardins de palmiers. Peut-être reste-t-il, quelque part, un monument en forme de tombeau, un dôme de pierres brisées où poussent les herbes et les arbustes, non loin de la mer? Peut-être que demain, quand les grandes roues de bois recommenceront à tourner, quand les bœufs repartiront, lentement, en soufflant, sur leur chemin circulaire, peut-être alors que la ville apparaîtra de nouveau, très blanche, tremblante et irréelle comme les reflets du soleil? Juba tourne un peu sur lui-même, il regarde seulement l'étendue des champs qui se reposent de la lumière et que baigne la vapeur du fleuve. Ensuite il s'éloigne, il marche vite sur le chemin, vers les maisons où les vivants attendent.

Celui qui n'avait jamais vu la mer

Il s'appelait Daniel, mais il aurait bien aimé s'appeler Sindbad, parce qu'il avait lu ses aventures dans un gros livre relié en rouge qu'il portait toujours avec lui, en classe et dans le dortoir. En fait, je crois qu'il n'avait jamais lu que ce livre-là. Il n'en parlait pas, sauf quelquefois quand on lui demandait. Alors ses yeux noirs brillaient plus fort, et son visage en lame de couteau semblait s'animer tout à coup. Mais c'était un garçon qui ne parlait pas beaucoup. Il ne se mêlait pas aux conversations des autres, sauf quand il était question de la mer, ou de voyages. La plupart des hommes sont des terriens, c'est comme cela. Ils sont nés sur la terre, et c'est la terre et les choses de la terre qui les intéressent. Même les marins sont souvent des gens de la terre; ils aiment les maisons et les femmes, ils parlent de politique et de voitures. Mais lui, Daniel, c'était comme s'il était d'une autre race. Les choses de la terre l'ennuyaient, les magasins, les voitures, la musique, les films et naturellement les cours du Lycée. Il ne disait rien, il ne bâillait même pas pour montrer son ennui. Mais il restait sur place, assis sur un banc, ou bien sur les marches de l'escalier, devant le préau, à regarder dans le vide. C'était un élève médiocre, qui réunissait chaque trimestre juste ce qu'il fallait de points pour subsister. Quand un professeur prononçait son nom, il se levait et récitait sa leçon, puis il se rasseyait et c'était fini. C'était comme s'il dormait les yeux ouverts.

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