Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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A l'autre bout de la baie il y avait un cap noir, creusé de grottes. C'est là que Daniel vécut, les premiers jours, quand il est arrivé devant la mer. Sa grotte, c'était une petite anfractuosité dans les rochers noirs, tapissée de galets et de sable gris. C'est là que Daniel vécut, pendant tous ces jours, pour ainsi dire sans jamais quitter la mer des yeux.

Quand la lumière du soleil apparaissait, très pâle et grise, et que l'horizon était à peine visible comme un fil dans les couleurs mêlées du ciel et de la mer, Daniel se levait et il sortait de la grotte. Il grimpait en haut des rochers noirs pour boire l'eau de pluie dans les flaques. Les grands oiseaux de mer venaient là aussi, ils volaient autour de lui en poussant leurs longs cris grinçants, et Daniel les saluait en sifflant. Le matin, quand la mer était basse, les fonds mystérieux étaient découverts. Il y avait de grandes mares d'eau sombre, des torrents qui cascadaient entre les pierres, des chemins glissants, des collines d'algues vivantes. Alors Daniel quittait le cap et il descendait le long des rochers jusqu'au centre de la plaine découverte par la mer. C'était comme s'il arrivait au centre même de la mer, dans un pays étrange, qui n'existait que quelques heures.

Il fallait se dépêcher. La frange noire des brisants était toute proche, et Daniel entendait les vagues gronder à voix basse, et les courants profonds qui murmuraient. Ici, le soleil ne brillait pas longtemps. La mer reviendrait bientôt les couvrir de son ombre, et la lumière se réverbérait sur eux avec violence, sans parvenir à les réchauffer. La mer montrait quelques secrets, mais il fallait les apprendre vite, avant qu'ils ne disparaissent. Daniel courait sur les rochers du fond de la mer, entre les forêts des algues. L'odeur puissante montait des mares et des vallées noires, l'odeur que les hommes ne connaissent pas et qui les enivre.

Dans les grandes flaques, tout près de la mer, Daniel cherchait les poissons, les crevettes, les coquillages. Il plongeait ses bras dans l'eau, entre les touffes d'algues, et il attendait que les crustacés viennent chatouiller le bout de ses doigts; alors il les attrapait. Dans les flaques, les anémones de mer, violettes, grises, rouge sang ouvraient et fermaient leurs corolles.

Sur les rochers plats vivaient les patelles blanches et bleues, les nasses orange, les mitres, les arches, les tellines. Dans les creux des mares, quelquefois, la lumière brillait sur le dos large des tonnes, ou sur la nacre couleur d'opale d'une natice. Ou bien, soudain, entre les feuilles d'algues apparaissait la coquille vide irisée comme un nuage d'un vieil ormeau, la lame d'un couteau, la forme parfaite d'une coquille Saint-Jacques. Daniel les regardait, longtemps, là où elles étaient, à travers la vitre de l'eau, et c'était comme s'il vivait dans la flaque lui aussi, au fond d'une crevasse minuscule, ébloui par le soleil et attendant la nuit de la mer.

Pour manger, il chassait les patelles. Il fallait s'approcher d'elles sans faire de bruit, pour qu'elles ne se soudent pas à la pierre. Puis les décoller d'un coup de pied, en frappant avec le bout du gros orteil. Mais souvent les patelles entendaient le bruit de ses pas, ou le chuintement de sa respiration, et elles se collaient contre les rochers plats, en faisant une série de claquements. Quand Daniel avait pris suffisamment de crevettes et de coquillages, il déposait sa pêche dans une petite flaque, au creux d'un rocher, pour la faire cuire plus tard dans une boîte de conserve sur un feu de varech. Puis il allait voir plus loin, tout à fait à l'extrémité de la plaine du fond de la mer, là où les vagues déferlaient. Car c'était là que vivait son ami poulpe.

C'était lui que Daniel avait connu tout de suite, le premier jour où il était arrivé devant la mer, avant même de connaître les oiseaux de mer et les anémones. Il était venu jusqu'au bord des vagues qui déferlent en tombant sur elles-mêmes, quand la mer et l'horizon ne bougent plus, ne se gonflent plus, et que les grands courants sombres semblent se retenir avant de bondir. C'était l'endroit le plus secret du monde, sans doute, là où la lumière du jour ne brille que pendant quelques minutes. Daniel avait marché très doucement, en se retenant aux parois des roches glissantes, comme s'il descendait vers le centre de la terre. Il avait vu la grande mare aux eaux lourdes, où bougeaient lentement les algues longues, et il était resté immobile, le visage touchant presque la surface. Alors il avait vu les tentacules du poulpe qui flottaient devant les parois de la mare. Ils sortaient d'une faille, tout près du fond, pareils à de la fumée, et ils glissaient doucement sur les algues. Daniel avait retenu son souffle, regardant les tentacules qui bougeaient à peine, mêlés aux filaments des algues.

Puis le poulpe était sorti. Le long corps cylindrique bougeait avec précaution, ses tentacules ondulant devant lui. Dans la lumière brisée du soleil éphémère, les yeux jaunes du poulpe brillaient comme du métal sous les sourcils proéminents. Le poulpe avait laissé flotter un instant ses longs tentacules aux disques violacés, comme s'il cherchait quelque chose. Puis il avait vu l'ombre de Daniel penchée au-dessus de la mare, et il avait bondi en arrière, en serrant ses tentacules et en lâchant un drôle de nuage gris-bleu.

Maintenant, comme chaque jour, Daniel arrivait au bord de la mare, tout près des vagues. Il se pencha au-dessus de l'eau transparente, et il appela doucement le poulpe. Il s'assit sur le rocher en laissant ses jambes nues plonger dans l'eau, devant la faille où habitait le poulpe, et il attendit, sans bouger. Au bout d'un moment, il sentit les tentacules qui touchaient légèrement sa peau, qui s'enroulaient autour de ses chevilles. Le poulpe le caressait avec précaution, quelquefois entre les orteils et sous la plante des pieds, et Daniel se mettait à rire.

«Bonjour Wiatt», dit Daniel. Le poulpe s'appelait Wiatt, mais il ne savait pas son nom, bien sûr. Daniel lui parlait à voix basse, pour ne pas l'effrayer. Il lui posait des questions sur ce qui se passe au fond de la mer, sur ce qu'on voit quand on est en dessous des vagues. Wiatt ne répondait pas, mais il continuait à caresser les pieds et les chevilles de Daniel, très doucement, comme avec des cheveux.

Daniel l'aimait bien. Il ne pouvait jamais le voir très longtemps, parce que la mer montait vite. Quand la pêche avait été bonne, Daniel lui apportait un crabe, ou des crevettes, qu'il lâchait dans la mare. Les tentacules gris jaillissaient comme des fouets, saisis- saient les proies et les ramenait vers le rocher. Daniel ne voyait jamais le poulpe manger. Il restait presque toujours caché dans sa faille noire, immobile, avec ses longs tentacules qui flottaient devant lui. Peut-être qu'il était comme Daniel, peut-être qu'il avait voyagé longtemps pour trouver sa maison au fond de la mare, et qu'il regardait le ciel clair à travers l'eau transparente.

Lorsque la mer était tout à fait basse, il y avait comme une illumination. Daniel marchait au milieu des rochers, sur les tapis d'algues, et le soleil commençait à se réverbérer sur l'eau et sur les pierres, allumait des feux pleins de violence. Il n'y avait pas de vent à ce moment-là, pas un souffle. Au-dessus de la plaine du fond de la mer, le ciel bleu était très grand, il brillait d'une lumière exceptionnelle. Daniel sentait la chaleur sur sa tête et sur ses épaules, il fermait les yeux pour ne pas être aveuglé par le miroitement terrible. Il n'y avait rien d'autre alors, rien d'autre: le ciel, le soleil, le sel, qui commençaient à danser sur les rochers.

Un jour où la mer était descendue si loin qu'on ne voyait plus qu'un mince liséré bleu, vers l'horizon, Daniel se mit en route à travers les rochers du fond de la mer. Il sentit tout à coup l'ivresse de ceux qui sont entrés sur une terre vierge, et qui savent qu'ils ne pourront peut-être pas revenir. Il n'y avait plus rien de semblable, ce jour-là; tout était inconnu, nouveau. Daniel se retourna et il vit la terre ferme loin derrière lui, pareille à un lac de boue. Il sentit aussi la solitude, le silence des rochers nus usés par l'eau de la mer l'inquiétude qui sortait de toutes les fissures, de tous les puits secrets, et il se mit à marcher plus vite, puis à courir. Son cœur battait fort dans sa poitrine, comme le premier jour où il était arrivé devant la mer. Daniel courait sans reprendre haleine, bondissait par-dessus les mares et les vallées d'algues, suivait les arêtes rocheuses en écartant les bras pour garder son équilibre.

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