Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Mondo et autres histoires: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mondo et autres histoires»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

Mondo et autres histoires — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mondo et autres histoires», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

C'était d'ailleurs le nom qu'Alia lui avait donné, dès le début: le château. Les gens qui n'aimaient pas Martin et qui se moquaient un peu de lui, comme le gérant de la coopérative, par exemple, disaient que c'était plutôt comme une niche, mais c'est parce qu'ils étaient jaloux. C'est cela qui était étrange, d'ailleurs, parce que Martin était très pauvre, encore plus pauvre que n'importe qui dans cette ville, mais cette maison sans fenêtres avait quelque chose de mystérieux et de quasiment majestueux qu'on ne comprenait pas bien et qui intimidait.

Martin habitait là tout seul, à l'écart. Il y avait toujours du silence autour de sa maison, surtout le soir, un silence qui rendait tout lointain et irréel. Quand le soleil brillait au-dessus de la vallée poussiéreuse et du marais, Martin restait assis sur une caisse, devant la porte de sa maison. Les gens n'allaient pas très souvent de ce côté-là, peut-être parce que le silence les intimidait vraiment, ou bien parce qu'ils ne voulaient pas déranger Martin. Le matin et le soir, parfois, il y avait les femmes qui cherchaient du bois mort, et les enfants qui revenaient de l'école. Martin aimait bien les enfants. Il leur parlait avec douceur, et c'étaient les seuls à qui il souriait vraiment. Alors ses yeux devenaient très beaux, ils brillaient comme des miroirs de pierre, pleins d'une lumière claire qu'Alia n'avait jamais vue ailleurs. Les enfants l'aimaient bien aussi, parce qu'il savait raconter des histoires et poser des devinettes. Le reste du temps, Martin ne travaillait pas réellement, mais il savait réparer de petites choses, dans les rouages des montres, dans les postes de radio, dans les pistons des réchauds à kérosène. Il faisait cela pour rien, parce qu'il ne voulait pas toucher d'argent.

Alors, depuis qu'il était arrivé ici, chaque jour, les gens envoyaient leurs enfants lui porter un peu de nourriture dans des assiettes, des pommes de terre, des sardines, du riz, du pain, ou un peu de café chaud dans un verre. Les femmes venaient aussi quelquefois lui donner de la nourriture, et Martin remerciait en disant quelques mots. Puis, quand il avait fini de manger, il rendait l'assiette aux enfants. C'était comme cela qu'il voulait être payé.

Alia aimait bien rendre visite à Martin, pour entendre ses histoires et voir la couleur de ses yeux. Elle prenait un morceau de pain dans la réserve, et elle traversait la Digue jusqu'au château. Quand elle arrivait, elle voyait l'homme assis sur sa caisse, devant sa maison, en train de réparer une lampe à gaz, et elle s'asseyait par terre devant lui pour le regarder.

La première fois qu'elle était venue lui porter du pain, il l'avait regardée de ses yeux pleins de lumière et lui avait dit:

«Bonjour, lune.»

«Pourquoi m'appelez-vous lune?» avait demandé Alia.

Martin avait souri, et ses yeux étaient encore plus brillants.

«Parce que c'est un nom qui me plaît. Tu ne veux pas que je t'appelle lune?»

«Je ne sais pas. Je ne pensais pas que c'était un nom.»

«C'est un joli nom», avait dit Martin. «Tu as déjà regardé la lune, quand le ciel est très pur et très noir, les nuits où il fait très froid? Elle est toute ronde et douce, et je trouve que tu es comme cela.»

Et depuis ce jour-là, Martin l'avait toujours appelée de ce nom: lune, petite lune. Et il avait un nom pour chacun des enfants qui venaient le voir, un nom de plante, de fruit ou d'animal qui les faisait bien rire. Martin ne parlait pas de lui-même, et personne n'aurait osé lui demander quoi que ce soit. Au fond, c'était comme s'il avait toujours été là, dans la Digue, bien avant les autres, bien avant même qu'on ait construit la route, le pont de fer et la piste d'atterrissage des avions. Il savait sûrement des choses que les gens d'ici ne savaient pas, des choses très anciennes et très belles qu'il gardait à l'intérieur de sa tête et qui faisaient briller la lumière dans ses yeux.

C'est cela qui était étrange, surtout, parce que Martin ne possédait rien, pas même une chaise ou un lit. Dans sa maison, il n'y avait rien d'autre qu'une natte pour dormir par terre et une cruche d'eau sur une caisse. Alia ne comprenait pas bien, mais elle sentait que c'était un désir chez lui, comme s'il ne voulait rien garder. C'était étrange, parce que c'était comme une parcelle de la lumière claire qui brillait toujours dans ses yeux, comme ces mares d'eau qui sont plus transparentes et plus belles quand il n'y a rien au fond.

Dès qu'elle avait fini son travail, Alia sortait de la maison de sa tante en serrant dans sa chemise le morceau de pain, et elle allait s'asseoir devant Martin. Elle aimait bien regarder aussi ses mains pendant qu'il réparait les choses. Il avait de grandes mains noircies par le soleil, avec des ongles cassés comme les terrassiers et les maçons, mais plus légères et habiles, qui savaient faire des nœuds avec des fils minuscules et tourner des écrous qu'on voyait à peine. Ses mains travaillaient pour lui, sans qu'il s'en occupe, sans qu'il les regarde, et ses yeux étaient fixés ailleurs au loin, comme s'il pensait à autre chose.

«A quoi pensez-vous?» demandait Alia.

L'homme la regardait en souriant.

«Pourquoi me demandes-tu cela, petite lune? Et toi, à quoi penses-tu?»

Alia se concentrait et réfléchissait.

«Je pense que ça doit être beau, là d'où vous venez.»

«Qu'est-ce qui te fait croire cela?»

«Parce que -»

Elle ne trouvait pas la réponse et rougissait.

«Tu as raison», disait Martin. «C'est très beau.»

«Je pense aussi que la vie est triste, ici», disait encore Alia.

«Pourquoi dis-tu cela? Je ne trouve pas.»

«Parce que, ici, il n'y a rien, c'est sale, il faut aller chercher l'eau à la pompe, il y a des mouches, des rats, et tout le monde est si pauvre.»

«Moi aussi, je suis pauvre», disait Martin. «Et pourtant je ne trouvé pas que c'est une raison pour être triste.»

Alia réfléchissait encore.

«Si c'est tellement beau, là d'où vous venez – Alors ourquoi est-ce que vous êtes parti, pourquoi est-ce que vous êtes venu ici où tout est si – si sale, si laid?»

Martin la regardait avec attention, et Alia cherchait dans la lumière de ses yeux tout ce qu'elle pouvait voir de cette beauté que l'homme avait contemplée autre- fois, le pays immense, aux reflets profonds et dorés qui était resté vivant dans la couleur de ses iris. Mais la voix de Martin était plus douce, comme lorsqu'il racontait une histoire.

«Est-ce que tu pourrais être heureuse d'avoir mangé, tout ce que tu aimes le mieux, petite lune, si tu savais qu'à côté de toi il y a une famille qui n'a pas mangé depuis deux jours?»

Alia secouait la tête.

«Est-ce que tu pourrais être heureuse de regarder le ciel, la mer, les fleurs, ou d'écouter le chant des oiseaux, si tu savais qu'à côté de toi, dans la maison voisine, il y a un enfant qui est enfermé sans raison, et qui ne peut rien voir, rien entendre, rien sentir?»

«Non», disait Alia. «J'irais d'abord ouvrir la porte de sa maison, pour qu'il puisse sortir.»

Et en même temps qu'elle disait cela, elle compre- nait qu'elle venait de répondre à sa propre question. Martin la regardait encore en souriant, puis il continuait à réparer l'objet, un peu distraitement, sans regarder ses mains bouger.

Alia n'était pas sûre d'être tout à fait convaincue. Elle disait encore:

«Tout de même, ça doit être vraiment très beau, là-bas, chez vous.»

Quand l'homme avait fini de travailler, il se levait et prenait Alia par la main. Il la conduisait lentement jusqu'au bout du terrain vague, devant le marécage.

«Regarde», disait-il alors. Il montrait le ciel, la terre plate, l'estuaire de la rivière qui s'ouvrait sur la mer. «Voilà, c'est tout ça, là d'où je viens.»

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mondo et autres histoires»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mondo et autres histoires» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Mondo et autres histoires»

Обсуждение, отзывы о книге «Mondo et autres histoires» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x