Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Mondo et autres histoires: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mondo et autres histoires»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

Mondo et autres histoires — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mondo et autres histoires», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«Eeeya-ayaaah, eyaaa-oh! eyaaa-oh!»

Puis, tandis que le soleil monte lentement, entraîné par la roue et par les pas des bœufs, Juba ferme les yeux. La chaleur et la lumière font un tourbillon doux qui l'emporte dans leur courant, le long d'un cercle si vaste qu'il semble ne jamais se refermer. Juba est sur les ailes d'un vautour blanc, très haut dans le ciel sans nuages. Il glisse sur lui-même, à travers les couches de l'air, et la terre rouge vire lentement sous ses ailes. Les champs nus, les chemins, les maisons aux toits de feuilles, la rivière couleur de métal, tout pivote autour du puits, en faisant un bruit qui cliquette et qui grince. La musique monotone des roues d'eau, le souffle des bœufs, le gargouillement de l'eau dans l'acequia, tout cela tourne, l'emporte, l'enlève. La lumière est grande, le ciel est ouvert. Il n'y a plus d'hommes maintenant, ils ont disparu. Il n'y a plus que l'eau, la terre, le ciel, plans mobiles qui passent et se croisent, chaque élément semblable à une roue dentée mordant dans un engrenage.

Juba ne dort pas. Il a ouvert les yeux à nouveau, et il regarde droit devant lui, au-delà des champs. Il ne bouge pas. L'étoffe blanche couvre sa tête et son corps, et il respire doucement.

C'est alors que Yol apparaît. Yol, c'est une ville étrange, très blanche au milieu de la terre déserte et des pierres rouges. Ses hauts monuments bougent encore, indécis, irréels, comme s'ils n'avaient pas été terminés. Ils sont pareils aux reflets du soleil sur les grands lacs de sel.

Juba connaît bien cette ville. Il l'a vue souvent, au loin, quand la lumière du soleil est très forte et que les yeux se voilent un peu de fatigue. Il l'a vue souvent, mais personne ne s'en est approché, à cause des esprits des morts. Un jour, il a demandé à son père le nom de la ville, si belle et si blanche, et son père lui a dit qu'elle s'appelait Yol, et que ce n'était pas une ville pour les hommes, mais seulement pour les esprits des morts. Son père lui a parlé aussi de celui qui régnait sur cette ville, il y a très longtemps, un jeune roi venu de l'autre côté de la mer et qui portait le même nom que lui.

Maintenant, dans la musique lente des roues, dans la lumière éblouissante, quand le soleil est au plus haut dans le ciel, Yol est apparue, encore une fois. Elle grandit devant Juba, et il voit clairement ses grands édifices qui tremblent dans l'air chaud. Il y a de hautes tours sans fenêtres, des villas blanches au milieu des jardins de palmiers, des palais, des temples. Les blocs de marbre luisent comme s'ils venaient d'être coupés. La ville tourne lentement autour de Juba, et la musique monotone de la roue d'eau est pareille à la rumeur de la mer. La ville flotte sur les champs déserts, légère comme les reflets du soleil sur les grands lacs de sel, et devant elle coule l'eau du fleuve Azan comme une route de lumière. Juba écoute la rumeur de la mer, de l'autre côté de la ville. C'est un bruit très lourd, qui se mêle aux roulements du tambour et aux mugissements graves des buccins et des tubas. Le peuple d'Himyar se presse dans les rues de la ville. Il y a les esclaves noirs venus de Nubie, les cohortes de soldats, les cavaliers aux capes rouges coiffés de casques de cuivre, les enfants blonds des montagnards. La poussière monte dans l'air, au-dessus des routes et des maisons, forme un grand nuage gris qui tourbillonne aux portes des remparts.

«Eya! Eya!» crie la foule, tandis que Juba avance le long de la voie blanche. C'est le peuple d'Himyar qui l'appelle, qui tend les bras vers lui. Mais il avance sans les regarder, le long de la voie royale. En haut de la ville, au-dessus des villas et des arbres, le temple de Diane est immense, ses colonnes de marbre sont pareilles à des troncs pétrifiés. La lumière du soleil illumine le corps de Juba et l'enivre, et il entend grandir la rumeur continue de la mer. La ville autour de lui est légère, elle vibre et ondule comme les reflets du soleil sur les grands lacs de sel. Juba marche, et ses pieds semblent ne pas toucher le sol, comme s'il était porté par un nuage. Le peuple d'Himyar, les hommes et les femmes marchent avec lui, la musique cachée résonne dans les rues et sur les places, et parfois la rumeur de la mer est couverte par les cris qui appellent:

«Juba! Eya! Ju-uuu-baa!»

La lumière jaillit d'un seul coup, quand Juba arrive au sommet du temple. C'est la mer immense et bleue qui s'étend jusqu'à l'horizon. Le lent mouvement circulaire trace la ligne pure de l'horizon, et la voix monotone des vagues résonne contre les rochers.

«Juba!Juba!»

Les voix du peuple d'Himyar crient, et son nom résonne dans toute la ville, au-dessus des remparts couleur de terre, dans les péristyles des temples, dans les cours des palais blancs. Son nom emplit les champs rouges, jusqu'aux limites du fleuve Azan.

Alors Juba monte les dernières marches du temple de Diane. Il est vêtu de blanc, ses cheveux noirs sont ceints d'un bandeau de fil d'or. Son beau visage couleur de cuivre est tourné vers la ville, et ses yeux sombres regardent, mais c'est comme s'ils voyaient à travers le corps des hommes, à travers les murs blancs des édifices.

Le regard de Juba traverse les remparts de Yol, va au-delà; il suit les méandres du fleuve Azan, passe l'étendue des champs déserts, va jusqu'aux monts Amour, jusqu'à la source de Sebgag. Il voit l'eau claire qui jaillit entre les roches, l'eau précieuse et froide qui coule en faisant son bruit régulier.

La foule se tait maintenant, tandis que Juba regarde de ses yeux sombres. Son visage est pareil à celui d'un jeune dieu, et la lumière du soleil semble décuplée sur ses habits blancs et sur sa peau couleur de cuivre.

La musique jaillit encore, comme une clameur d'oiseaux, retentit entre les murs de la ville. Elle gonfle le ciel et la mer, son onde s'écarte longuement.

«Je suis Juba», pense le jeune roi, puis il dit à haute voix, avec force:

«Je suis Juba, le fils de Juba, le petit-fils d'Hiempsal!»

«Juba! Juba! Eya-oooh!» crie la foule.

«Je suis Juba, votre roi!»

«Juba! Ju-uuu-baa!»

«Je suis revenu aujourd'hui, et Yol est la capitale de mon royaume!»

La rumeur de la mer grandit encore. Maintenant, sur les marches du temple monte une jeune femme. Elle est belle, vêtue d'une robe blanche qui bouge dans le vent, et ses cheveux clairs sont pleins d'étincelles. Juba prend sa main et marche avec elle jusqu'au bord du temple.

«Cléopâtre Séléné, fille d'Antoine et de Cléopâtre, votre reine!» dit Juba.

Le bruit de la foule recouvre la ville.

La jeune femme regarde sans bouger les villas blanches, les remparts, et l'étendue de la terre rouge. Elle sourit à peine.

Mais le lent mouvement des roues continue, et le bruit de la mer est plus fort que les voix des hommes. Dans le ciel, le soleil descend peu à peu, sur son chemin circulaire. Sa lumière change de couleur sur les murs de marbre, allonge les ombres des colonnes.

C'est comme s'ils étaient seuls maintenant, assis en haut des marches du temple, à côté des colonnes de marbre. Autour d'eux, la terre et la mer girent en faisant leur gémissement régulier. Cléopâtre Séléné regarde le visage de Juba. Elle admire le visage du jeune roi, le front haut, le nez busqué, les yeux allongés qu'entoure le dessin noir des cils. Elle se penche contre lui et elle lui parle doucement, dans une langue que Juba ne peut pas comprendre. Sa voix est douce et son haleine est parfumée. Juba la regarde à son tour, et il dit:

«Tout est beau ici, il y a si longtemps que j'ai souhaité revenir. Chaque jour, depuis mon enfance, je pensais au moment où je pourrais revoir tout cela. Je voudrais être éternel, pour ne plus jamais quitter cette ville et cette terre, pour voir cela toujours.»

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mondo et autres histoires»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mondo et autres histoires» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Mondo et autres histoires»

Обсуждение, отзывы о книге «Mondo et autres histoires» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x