Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Avant de partir du grand magasin, il insista pour lui faire acheter une blouse blanche. Elle fut surprise, assura que, repartant le surlendemain, elle n’aurait guère le temps de l’utiliser et que sa fille, beaucoup plus petite qu’elle, ne pourrait la mettre. Mais c’était une idée fixe chez Léon et elle finit par céder avec amusement. En réalité, le bougre caressait un projet peu avouable, se demandant s’il aurait le culot de le réaliser. C’était un homme aux sens plutôt calmes, qui, parfois, obéissait à des pulsions irrésistibles. Une trouble envie l’enflammait qu’il avait la volonté d’assouvir. Il préférait le désir à l’acte qui, pour Léon, comportait toujours un aspect morne et décevant.

Il conduisit Hermance Porte Maillot, remisa la voiture, prit le sac en papier contenant la blouse et saisit sa belle-mère par le bras en un geste enjoué.

— Où allons-nous ? demanda-t-elle, vaguement surprise de déambuler dans un quartier peu propice aux achats.

— Vous le verrez bien !

Il déplora d’avoir la voix un peu rauque et des bouffées de chaleur dans la tête et la poitrine.

Ils parcoururent quelques centaines de mètres sans parler et parvinrent devant un petit hôtel de passe qu’Yvrard pratiquait de temps à autre. L’entrée en était claire et banale, flanquée de deux grands pots contenant des troènes rabougris.

Léon imprima une poussée de la hanche contre celle d’Hermance, ponctuant de la main sur le bras.

Elle ne réalisa pas immédiatement la manœuvre, s’en étonna :

— Qu’est-ce que vous faites, Léon ?

— Je réalise un rêve, Hermance.

Elle comprit qu’il s’agissait d’un hôtel et, abasourdie, murmura :

— Ah ! bien ça, alors !

Il continua de la guider (de force ou presque) jusqu’à la caisse tenue par une dame d’aspect mélancolique. Connaissant les tarifs du modeste établissement, Léon avait préparé le prix de la chambre augmenté du service, ce qui lui évitait de parler. La personne désenchantée décrocha une clé du tableau fixé derrière elle et murmura :

— Le 12.

La chambre se trouvait à l’entresol, seule sur un minuscule palier formé par le tournant de l’escalier.

Il ouvrit la porte sans trop trembler, et s’effaça pour permettre à Hermance d’entrer.

— Vous êtes complètement fou ! fit-elle d’un air consterné.

Et elle entra.

Peluches, miroirs, couvre-lit de méchant satin, rideaux fermés, meubles inutiles placés là « parce qu’il s’agit d’une chambre ». Odeur de poussière, de parfum à bas prix et de savonnette d’épicier, senteur d’amours bâclées également : cul et sueur.

Elle ne regarda pas les lieux, mais son gendre.

— Qu’est-ce qui vous prend ?

Ils étaient dans la pénombre crapuleuse de la chambre, brusquement préservés par la solitude de cette pièce.

Il dit :

— Un jour, il y a longtemps, bien avant l’accident de Simone, nous sommes arrivés à l’improviste dans votre cabinet de Rouen. Simone qui était très sans-gêne a ouvert la porte de la cabine où vous traitiez les pieds déformés d’une vieille dame. Vous vous teniez assise sur un tabouret bas. Vous portiez une blouse blanche et rien que cela par-dessus votre culotte. En un éclair, j’ai aperçu vos seins, vos cuisses et une terrible envie de vous m’a saisi. Elle n’a jamais cessé. Alors si vous le voulez bien, Hermance, ça va être maintenant.

Effarée mais troublée, elle murmura gauchement :

— Oh ! vous croyez, Léon ?

Et il eut envie de rire. Envie de tout stopper, de crier à la farce. Dans sa vision, la chose devait s’opérer autrement. Il imaginait une pénombre pleine de soupirs, avec des bruits de râpe dans la gorge et des respirations qui s’emballent.

Il tendit le sac de papier à Hermance.

— Soyez gentille : mettez cette blouse blanche.

— C’est fou ! protesta faiblement sa belle-mère en se saisissant du sac.

« Arrête de parler, par pitié ! Ne romps pas le charme, vieille peau ! Pourquoi te crois-tu obligée de débiter des niaiseries à un moment qui doit rester vertigineux, sublime ? »

Léon se détourna pour gagner la fenêtre dont il écarta légèrement les rideaux. Il distingua, entre les lamelles du volet, la rue médiocre, bordée de maisons basses au-delà des-quelles se dressait la masse du Palais des Congrès. Un balayeur noir, emmitouflé dans des lainages aux vives couleurs, promenait son balai d’osier le long du caniveau, ce qui lui était malaisé à cause des voitures en stationnement.

Au bout d’un moment, Léon domina sa pudeur et se tourna vers Hermance. Cette dernière n’avait pas bougé et restait toute dolente, incertaine, son sac à bride sur l’épaule, le sachet contenant la blouse à la main.

Il en fut ému et sa honte s’accrut.

— Laissez, Hermance, murmura-t-il, vous avez raison : c’est de la folie. Ma solitude sexuelle me fait fantasmer…

Dans son vieux vison mal fagoté, elle ressemblait à une boutiquière de grande banlieue.

— Vous avez bien eu des amants depuis la mort de votre mari ?

Elle hocha la tête et eut cette réponse déconcertante :

— Ça dépend.

Léon se demanda ce qu’elle entendait par là. « Ça » dépendait de quoi ? Du sens précis donné à ce terme ?

— Vous devez être malheureux ? s’apitoya Hermance.

« Penses-tu, ma grande ! Je nage dans la félicité ! A compter d’aujourd’hui, Boris est tout à moi. Nous allons nous organiser une vie peinarde, tous les deux. »

Mais en l’occurrence, il valait mieux faire pitié qu’envie. Il haussa les épaules.

Alors Hermance dégrafa son lourd manteau de maraîchère de luxe qu’elle jeta sur un siège. Ensuite, elle déboutonna son corsage de soie très tendu. Léon s’assit sur le lit, s’efforçant de regarder ailleurs. Ces froissements d’étoffe attisaient son désir. Elle fouilla dans le sac en papier et fit claquer la blouse pour la déplier.

— Comme ça ? demanda-t-elle.

Il sut que c’était une femme de cul en constatant qu’elle portait des bas maintenus par un porte-jarretelles. Elle conservait ses chaussures et n’avait pas ajusté le devant de la blouse.

A cette minute, il évoqua une scène de son enfance. Son père était dentiste et avait un cabinet pauvret dans la périphérie lyonnaise. C’était un petit bonhomme comme lui, un peu blanchâtre, avec des cheveux bruns, très plats, séparés par une raie basse. Il possédait une « assistante », terme pompeux pour qualifier la grande jument malgracieuse qui ouvrait la porte, prenait les rendez-vous et touillait dans un creuset de grès la pâte destinée à l’obstruction des caries. Un jeudi où Léon n’avait pas classe, il avait franchi, malgré l’interdiction qui lui en était faite, le vestibule conduisant de l’appartement à la partie professionnelle.

Le salon d’attente était désert et il percevait un grincement régulier en provenance du cabinet. Alors il avait entrouvert la porte et découvert son père en train de besogner Mme Maudot sur le fauteuil des soins, placé en position presque horizontale pour les besoins de la cause. Léon devait toujours se rappeler le gros cul blanc veiné de bleu de la luronne, ses cuisses monstrueuses débordant du fauteuil, ses jambes dressées. Une savate était restée accrochée à l’un de ses pieds. Son père ne s’était pas déculotté et forçait l’assistante tout habillé. La femme grondait « Oui ! oui ! oui ! » à chacun de ses modestes coups de boutoir, et cela ressemblait au grondement d’un animal en colère ou blessé.

Hermance lui faisait penser confusément à Mme Maudot, et sans doute était-ce à cause de cette ressemblance qu’il la convoitait depuis si longtemps.

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