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Jean-Marie Le Clézio: Étoile errante

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Jean-Marie Le Clézio Étoile errante

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Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Comme dans  , avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans  le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.

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Le dimanche qui a suivi la mort d’Elizabeth, j’ai pris l’autocar jusqu’au village de Saint-Martin. Dans la rue du ruisseau, j’ai cherché la porte de notre maison, en contrebas, avec ses trois ou quatre marches de pierre qui descendaient. Mais tout est devenu étranger, ou c’est moi qui suis étrangère. Le ruisseau qui galope au centre de la ruelle, qui était autrefois puissant et dangereux comme un fleuve, n’est plus qu’un mince filet qui emporte quelques papiers. Les caves, les anciennes écuries sont des restaurants, des pizzerias, des marchands de glaces et de souvenirs. Sur la place, il y a un immeuble neuf, anonyme. J’ai même cherché l’hôtel mystérieux, inquiétant, où avec mon père et ma mère nous avons fait la queue chaque matin, pour pointer nos noms sur le registre des carabiniers. Là où Rachel avait dansé avec l’officier italien, là où les carabiniers avaient installé le piano du pauvre M. Ferne. J’ai fini par comprendre que c’était cet hôtel modeste, deux étoiles, avec ses parasols-réclame et ses drôles de rideaux bonne femme aux fenêtres. Même la maison de M. Ferne, la villa du mûrier, si étrange et abandonnée, où il jouait pour lui tout seul sur son piano noir les valses hongroises, maintenant est devenue un pavillon de vacances. Mais j’ai reconnu le vieux mûrier. En me haussant sur la pointe des pieds, j’ai cueilli une feuille, large, finement dentelée, d’un beau vert sombre.

J’ai marché sous le village, jusqu’au virage d’où on peut voir le torrent et la sombre gorge où nous allions nous baigner, comme au fond d’une vallée secrète, et j’ai senti encore sur ma peau tous les poils hérissés par l’eau glacée et la brûlure du soleil, et j’ai entendu les bourdonnements des guêpes, et sur ma poitrine la joue lisse de Tristan qui écoutait les battements de mon cœur. Peut-être que j’ai entendu les rires des enfants, les cris stridents des filles que les garçons éclaboussent, les voix qui appelaient, comme autrefois : « Maryse ! Sonia ! » Ça m’a serré le cœur et je suis vite remontée vers le village.

Je n’ai osé parler à personne. D’ailleurs les vieux sont morts, les jeunes sont partis. Tout a été oublié, sans doute. Dans les ruelles, les touristes se promènent, avec leurs enfants, leurs chiens. Dans la vieille maison où les femmes allumaient les lumières du shabbat, maintenant il y a un garage. Sur la place, là où les Juifs s’étaient assemblés, avant leur départ à travers la montagne, tandis que les troupes de la IV eArmée italienne remontaient la vallée et abandonnaient le village aux Allemands, j’ai vu les joueurs de boule, les voitures arrêtées, les touristes qui prenaient des photos, un glacier belge. Seule la fontaine continue à couler dans le bassin, comme autrefois, crachant de l’eau par ses quatre bouches, pour les enfants qui viennent boire, debout sur la margelle.

Comme il n’y avait pas d’autre moyen, j’ai fait de l’autostop sur la route de Notre-Dame-des-Fenestres. Une voiture conduite par une jeune fille blonde s’est arrêtée. À bord, il y avait un jeune homme brun, l’air italien, et une autre fille, très brune, avec de beaux yeux noirs. En quelques minutes, la voiture a monté la route à travers la forêt de mélèzes, jusqu’au sanctuaire. J’ai regardé sans émotion la route où nous avions marché, Elizabeth et moi, j’ai cherché en vain à apercevoir la clairière où nous avions dormi, près du torrent. Les jeunes gens dans la voiture essayaient de me parler. Le jeune homme a dit quelque chose comme : « C’est la première fois que vous venez ici ? » J’ai dit que non, ce n’était pas la première fois, j’étais venue il y a très longtemps. Au bout de la route, au-dessus du cirque de montagnes, les nuages cachaient déjà les sommets. Les bâtisses où nous avions dormi, les baraquements des soldats italiens, la chapelle, tout était là, mais c’était comme si on avait enlevé quelque chose, comme s’ils n’avaient plus la même signification. Dans le bâtiment où nous avions dormi, en face des baraquements des soldats, maintenant il y a un refuge du Club Alpin. C’est là du reste que les jeunes gens ont mis leurs sacs pour la nuit. Un instant, j’ai eu envie de les accompagner, de dormir là, mais c’était impossible. « Même en cette saison, il faut réserver son lit au moins une semaine à l’avance. » Le gardien du refuge m’a dit cela, d’un air indifférent. On était moins difficile autrefois !

Comme il était déjà tard, je n’ai pas eu le courage de marcher sur le sentier de pierraille, où revenaient les touristes. Alors je me suis assise sur le talus, non loin des baraques, abritée du vent par un muret de pierre, et j’ai regardé la montagne, exactement là où j’avais regardé, jusqu’à brûler mes yeux et trembler de vertige, quand j’attendais mon père qui devait nous rejoindre. Mais maintenant, je sais qu’il ne pourra pas venir.

Le jour même où nous sommes parties, ma mère et moi, sur la route de l’Italie, mon père accompagnait un groupe de fugitifs sur le chemin de la frontière, au-dessus de Berthemont. Vers midi, ils ont été surpris par les Allemands. « Courez ! Fuyez ! » a crié l’homme de la Gestapo. Mais comme ils cherchaient à s’enfuir à travers les hautes herbes, une rafale de mitraillette les a fauchés, et ils sont tombés les uns sur les autres, les hommes, les femmes, les vieillards, les jeunes enfants. C’est une jeune femme qui s’est cachée dans les buissons, puis dans une bergerie abandonnée, qui a raconté cela, et Elizabeth est revenue en France pour cela, pour être sur la terre où son mari était mort. Elle l’a écrit dans une seule longue lettre, sur des pages de cahier d’écolier, de son écriture fine et élégante, elle a écrit le nom de mon père, Michel Grève, et les noms de tous ceux et de toutes celles qui sont morts avec lui, dans l’herbe, au-dessus de Berthemont. Maintenant, elle aussi, elle est morte sur la même terre, et son corps est enfermé dans un cylindre d’acier que je porte avec moi.

J’ai marché un peu sur la route, dans la direction de Saint-Martin. J’entendais le bruit tranquille du torrent, et les grondements de l’orage, derrière moi, dans le cirque de nuages. Ce sont des touristes anglais qui m’ont prise à bord de leur voiture et m’ont ramenée jusqu’au village. Malgré la saison, j’ai pu trouver une petite chambre dans un hôtel, au bas de la rue Centrale, dans une vieille maison que je ne connaissais pas.

J’ai quand même voulu voir l’endroit où mon père était mort, à Berthemont. Tôt le lendemain matin, j’ai pris l’autocar jusqu’à l’embranchement de la route, et j’ai marché jusqu’au fond de la vallée, jusqu’au vieil hôtel abandonné, là où étaient autrefois les Thermes. J’ai suivi l’escalier au-dessus du torrent soufré, puis le sentier qui grimpe vers la montagne. Le ciel était magnifique. J’ai pensé que Philip et Michel auraient aimé voir cela, la lumière du matin qui brillait sur les pentes d’herbes, sur les rochers. De l’autre côté de la vallée de la Vésubie, les hautes montagnes bleues semblaient légères comme des nuages.

Il y avait si longtemps que je n’avais pas écouté ce silence, goûté cette paix. J’ai pensé à la mer, telle que je l’avais vue un matin, en sortant ma tête de la cale du Sette Fratelli, il y a si longtemps que cela semble une légende. J’ai imaginé mon père sur ce bateau, à l’instant où le soleil frôle le bord du monde et illumine les crêtes des vagues. C’était comme cela qu’il parlait de Jérusalem, de la ville lumière, comme d’un nuage ou un mirage au-dessus de la terre nouvelle. Où est cette ville ? Existe-t-elle vraiment ?

Je me suis arrêtée sur le bord de la montagne, à l’endroit où commencent les grands champs d’herbes où Mario cherchait les vipères, où j’ai rêvé de voir marcher mon père. Le soleil frappait fort, il brillait au centre du ciel, il ramassait les ombres en tas. La vallée était encore dans l’ombre brumeuse du matin, il n’y avait aucune forme humaine, aucune maison, aucun bruit. La pente d’herbes montait vers le ciel, comme à l’infini. La seule trace, le chemin.

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