Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or

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Le chercheur d'or: краткое содержание, описание и аннотация

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Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner 
et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

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Elle s’arrête de parler. La nuit est proche maintenant. Au-dehors, la vallée est déjà dans l’ombre. La pluie a cessé, mais on entend l’eau dégouliner sur la tente, quand le vent secoue les branches du vieux tamarinier.

« Au début, c’était difficile de vivre ici, parce que je ne connaissais rien de la vie chez les manafs. Je ne savais rien faire, je ne pouvais pas courir, ni pêcher, ni faire du feu, je ne savais même pas nager. Et je ne pouvais pas parler, parce que personne ne parlait le français, et ma mère ne parlait que le bhojpuri et le créole. C’était terrible, j’avais quatorze ans, et j’étais comme un enfant. Au début les voisins se moquaient de moi, ils disaient que ma mère aurait mieux fait de me laisser chez les bourgeois. Moi j’aurais bien voulu m’en aller, mais je ne savais pas où aller. Je ne pouvais plus retourner en France, parce que j’étais une manaf et personne n’aurait voulu de moi. Et puis j’aimais bien mon petit frère, Sri, il était si doux, si innocent, je crois que ma mère avait raison de dire qu’il était l’envoyé de Dieu… Alors j’ai commencé à apprendre tout ce que j’ignorais. J’ai appris à courir pieds nus sur les rochers, à attraper les cabris à la course, à faire du feu, et à nager et à plonger pour pêcher les poissons. J’ai appris à être une manaf, à vivre comme les marrons, en me cachant dans la montagne. Mais j’aimais bien être ici avec eux, parce qu’ils ne mentent jamais, ils ne font de mal à personne. Les gens des côtes, à Port Mathurin, sont pareils aux gens de Maurice, ils mentent et ils vous trompent, c’est pour cela que nous restons cachés dans les montagnes… »

Maintenant, il fait tout à fait nuit. Le froid vient sur la vallée. Nous sommes couchés l’un contre l’autre, je sens la chaleur du corps d’Ouma contre mon corps, nos jambes sont emmêlées. Oui, c’est tout à fait comme si nous étions les seuls êtres humains vivants sur la terre. La vallée de l’Anse aux Anglais est perdue, elle dérive en arrière, dans le vent froid de la mer.

Je ne tremble plus maintenant, je ne ressens plus aucune hâte, plus aucune crainte. Ouma, elle aussi, a oublié qu’elle doit sans cesse fuir, se cacher. Comme tout à l’heure dans les roseaux, elle enlève ses habits, et elle m’aide à me déshabiller aussi. Son corps est lisse et chaud, encore recouvert de sable par endroits. Elle rit en effaçant les taches de sable sur mon dos, sur ma poitrine. Puis nous sommes l’un dans l’autre, sans que j’aie pu comprendre. Son visage est renversé en arrière, j’entends son souffle, je sens les battements de son cœur, et sa chaleur est en moi, immense, plus forte que tous ces jours brûlants sur la mer et dans la vallée. Comme nous glissons, comme nous nous envolons dans le ciel nocturne, au milieu des étoiles, sans pensées, silencieux et écoutant le bruit de nos souffles unis comme la respiration des dormeurs. Nous restons serrés l’un contre l’autre, pour ne pas sentir le froid des pierres.

J’ai enfin trouvé le ravin où jaillissait autrefois une source, aujourd’hui tarie. C’est celui que j’ai aperçu dans les premiers temps de mon arrivée à l’Anse aux Anglais, et que j’avais jugé trop éloigné du lit de la rivière pour figurer sur le plan du Corsaire.

Mais au fur et à mesure que je plante les jalons prolongeant les droites des premiers repères, je suis conduit vers l’est de la vallée. Un matin, alors que j’arpente seul le fond de l’Anse aux Anglais, près de la marque de l’organeau ouest, je décide de prospecter le long de la ligne qui va de l’organeau vers la pierre marquée de quatre points que j’ai trouvée sur le premier contrefort de la falaise est, et que le document du Corsaire désigne par « Cherchez S : : ».

N’ayant d’autres jalons que les bouts de roseaux plantés à intervalles irréguliers, j’avance lentement sur le fond de la vallée. Un peu avant midi, je parviens au sommet de la falaise de l’est, ayant parcouru et balisé plus de mille pieds français. Comme j’arrive en haut de la falaise, j’aperçois au même moment la faille du ravin et la borne qui le désigne. C’est un bloc de basalte de six pieds de haut environ, planté dans la terre poudreuse de la colline de telle façon qu’il doit être visible du fond de la vallée, depuis l’ancien estuaire. Il est seul de son espèce, tombé du surplomb basaltique qui culmine au-dessus de la falaise. Je suis certain qu’il a été transporté ici par des hommes, peut-être roulé sur des rondins et redressé, à la manière des roches druidiques. Sur ses côtés sont encore nettes les encoches faites pour permettre le passage des cordes. Mais ce qui frappe mon regard, c’est la marque que le rocher porte en haut, exactement au centre : une gouttière droite, de l’épaisseur d’un doigt, longue de six pouces environ, creusée dans la pierre au moyen d’un ciseau. Cette gouttière est dans l’exact prolongement de la ligne que j’ai suivie depuis l’organeau de l’ouest, et désigne l’ouverture du ravin.

Le cœur battant, je m’approche et je vois le ravin pour la première fois. C’est un couloir d’érosion qui traverse l’épaisseur de la falaise et va en se rétrécissant jusqu’à l’Anse aux Anglais. Un éboulis de pierres obstrue son entrée et c’est pour cela que je n’ai pas encore eu l’idée de l’explorer. Vue de la vallée, l’entrée du ravin se confond avec les autres éboulements de la falaise. Et du sommet de la colline est, le ravin tel que je l’ai vu la première fois ressemble à un effondrement du sol sans profondeur.

Il n’y a qu’un chemin qui pouvait me conduire jusqu’à lui, c’est la ligne que j’ai suivie, qui part de l’organeau ouest, traverse le lit de la rivière Roseaux au point 95 (à l’exacte intersection de la ligne nord-sud), passe par le centre de la pierre marquée de quatre poinçons (le point S du document du Corsaire) et qui m’a conduit jusqu’au bloc de basalte où elle se confond avec le tracé de la gouttière sculptée par le ciseau du Corsaire.

Je suis tellement ému par cette découverte que je dois m’asseoir pour reprendre mes esprits. Le vent froid se charge de me rappeler à moi. Avec hâte, je descends la pente du ravin jusqu’au fond. Je suis alors dans une sorte de puits ouvert en forme de fer à cheval, large d’à peu près vingt-cinq pieds français, et dont le couloir descend jusqu’à l’éboulis qui ferme l’entrée, sur une longueur d’une centaine de pieds.

C’est ici, je n’en doute plus, que se trouve la clef du mystère. C’est ici, quelque part, sous mes pieds, que doit se trouver le caveau — c’est-à-dire le coffre de marine qui était scellé à l’avant des navires — dans lequel le Corsaire inconnu a enfermé ses fabuleuses richesses, pour les mettre à l’abri des Anglais et de la cupidité de ses propres hommes. Quelle meilleure cachette pouvait-il trouver que cette faille naturelle dans l’épaisseur de la falaise, invisible de la mer et de la vallée, et fermée par le verrou naturel de l’éboulement et des alluvions du torrent ? Je ne peux attendre d’avoir de l’aide. Je vais jusqu’au campement et je reviens avec tout ce dont j’aurai besoin : le pic, la pelle, le long fer de sonde, une corde, et une provision d’eau potable. Jusqu’au soir sans m’arrêter, je sonde et je creuse le fond du ravin, à l’endroit que désigne à ce que je crois la gouttière du bloc de basalte.

Vers la fin du jour, alors que l’ombre commence à obscurcir le fond du ravin, le foret entre obliquement dans le sol, mettant au jour l’entrée d’une cachette à demi comblée par la terre. Cette terre est d’ailleurs d’une couleur plus claire, preuve selon moi qu’elle a été remise pour boucher cette grotte.

M’aidant des mains pour déplacer les blocs de basalte, j’agrandis l’ouverture. Mon cœur bat dans mes tempes, mes vêtements sont trempés de sueur. Le trou s’agrandit, laisse apparaître une cavité ancienne, fortifiée au moyen de pierres sèches disposées en arc de cercle. Bientôt j’entre dans la caverne jusqu’à la taille. Je n’ai pas assez de place pour manœuvrer le pic et je dois creuser avec mes mains, dégager les blocs en pesant sur le foret comme sur un levier. Puis le métal résonne sur la pierre. Je ne peux aller plus loin, j’ai atteint le fond : la cachette est vide.

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