Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or

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Le chercheur d'or: краткое содержание, описание и аннотация

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Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner 
et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

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« Attendez ! » J’ai crié cela sans réfléchir, en courant derrière elle.

Ouma s’arrête, elle me regarde. Dans ses yeux je lis l’inquiétude, la méfiance. Je voudrais parler pour la retenir, mais il y a si longtemps que je n’ai parlé à âme qui vive, les mots me manquent. Je voudrais lui parler des traces que j’ai cherchées, sur la plage, le soir, avant la marée. Mais c’est elle qui me parle. Elle me demande de sa voix chantante, moqueuse :

« Avez-vous trouvé enfin de l’or ? »

Je secoue la tête, et elle rit. Elle s’assoit sur ses talons, un peu en retrait, sur le sommet d’une dune. Pour s’asseoir, elle ramène sa jupe entre ses jambes d’un geste que je n’ai jamais vu aucune femme faire. Elle s’appuie sur le harpon.

« Et vous, avez-vous pêche quelque chose ? »

Elle secoue la tête à son tour.

« Vous rentrez chez vous, dans la montagne ? »

Elle regarde le ciel.

« Il est encore tôt. Je vais essayer encore, vers la pointe. »

« Je peux venir avec vous ? »

Elle se lève sans répondre. Puis elle se retourne vers moi :

« Venez. »

Elle part sans m’attendre. Elle marche vite dans le sable, avec cette démarche animale, le long harpon sur l’épaule.

Je jette le ballot de linge mouillé dans le sable, sans me soucier du vent qui risque de l’emporter. Je cours derrière Ouma. Je la rejoins près de la mer. Elle marche le long des vagues qui déferlent, les yeux fixés vers le large. Le vent plaque sa robe mouillée sur son corps mince. Dans le ciel encore gris du matin, passent mes compagnons-oiseaux, glapissant et faisant leur bruit de crécelle.

« Vous aimez les oiseaux de mer ? »

Elle s’arrête, le bras levé vers eux. Son visage brille dans la lumière. Elle dit :

« Ils sont beaux ! »

Dans les rochers au bout de la plage, la jeune fille bondit avec agilité, sans effort, pieds nus sur les arêtes tranchantes. Elle va jusqu’à la pointe, devant l’eau profonde, bleu d’acier. Quand j’arrive près d’elle, elle me fait signe de m’arrêter. Sa longue silhouette penchée sur la mer, le harpon levé, elle guette dans les profondeurs, près des bancs de coraux. Elle reste un long moment comme cela, parfaitement immobile, puis, d’un coup, elle s’élance en avant et disparaît dans l’eau. Je regarde la surface, je cherche un bouillonnement, un remous, une ombre. Alors que je ne sais plus où regarder, à quelques brasses de moi la jeune fille fait surface, essoufflée. Elle nage lentement jusqu’à moi, elle jette sur les rochers un poisson transpercé. Elle sort de l’eau avec le harpon, son visage est pâle de froid. Elle dit :

« Il y en a un autre par là. »

Je prends le harpon, et à mon tour je plonge tout habillé dans la mer.

Sous l’eau, je vois le fond trouble, les paillettes d’algues qui étincellent. Le bruit des vagues sur la barrière de corail fait un crissement aigu. Je nage sous l’eau vers les coraux, le harpon serré contre mon corps. Je fais deux fois le tour des coraux sans rien voir. Quand je remonte à la surface, Ouma est penchée vers moi, elle crie :

« Là, par là ! »

Elle plonge. Sous l’eau, je vois son ombre noire qui glisse près du fond. Dans un nuage de sable, la vieille sort de sa cachette et passe lentement devant moi. Presque seul, le harpon jaillit de ma main et cloue le poisson. Le sang fait un nuage dans l’eau autour de moi. Je remonte aussitôt à la surface. Ouma nage à côté de moi, elle monte avant moi sur les rochers. C’est elle qui saisit le harpon, puis qui tue le poisson en l’assommant sur la roche noire. À bout de souffle, je reste assis, grelottant de froid. Ouma me tire par le bras.

« Viens, il faut marcher ! »

Tenant les deux poissons par les ouïes, elle bondit déjà de roche en roche vers la plage. Dans les dunes, elle cherche une liane pour enfiler les poissons. Maintenant nous marchons ensemble vers le lit de la rivière Roseaux. À l’endroit où la rivière fait un étang profond, couleur de ciel, elle pose les poissons sur la berge et elle plonge dans l’eau douce, elle s’asperge la tête et le corps comme un animal qui se baigne. Au bord de la rivière, je ressemble à un grand oiseau mouillé, et cela la fait rire. Je me jette dans l’eau à mon tour, en soulevant de grandes gerbes, et nous passons un long moment à nous éclabousser en riant. Quand nous sortons de l’eau, je suis étonné de ne plus sentir le froid. Le soleil est déjà haut, et les dunes près de l’estuaire sont brûlantes. Nos habits mouillés collent à notre peau. À genoux dans le sable, Ouma essore sa jupe et sa chemise, du haut vers le bas, enlevant une manche puis l’autre. Sa peau couleur de cuivre brille au soleil, et les ruisseaux d’eau coulent de ses cheveux alourdis, le long de ses joues, sur sa nuque. Le vent souffle par rafales, fait frissonner l’eau de la rivière. Nous ne parlons plus. Ici, devant cette rivière, sous la lumière dure du soleil, écoutant le bruit triste du vent dans les roseaux et la rumeur de la mer, nous sommes seuls sur la terre, les derniers habitants peut-être, venus de nulle part, réunis par le hasard d’un naufrage. Jamais je n’ai imaginé que cela pourrait m’arriver, que je pourrais ressentir une chose pareille. C’est une force qui naît en moi, qui se répand dans tout mon corps, un désir, une brûlure. Nous restons assis longtemps dans le sable, attendant que nos habits soient secs. Ouma ne bouge pas non plus, assise sur ses talons comme elle sait le faire, à la manière des manafs, ses longs bras noués autour de ses jambes, son visage tourné vers la mer. La lumière brille sur ses cheveux emmêlés, je vois son profil pur, son front droit, l’arête de son nez, ses lèvres. Ses habits flottent dans le vent. Il me semble que maintenant plus rien d’autre n’a d’importance.

C’est Ouma qui décide de partir. Elle se lève soudain, sans prendre appui sur le sol, elle ramasse les poissons. Accroupie au bord de la rivière, elle les prépare d’une façon que je n’ai jamais vue auparavant. Avec la pointe de son harpon, elle fend le ventre des poissons et les étripe. Elle lave l’intérieur avec du sable et les rince dans l’eau de la rivière. Elle jette les abats au loin, pour l’armée des crabes qui attend.

Elle a fait tout cela vite, et en silence. Puis elle efface les traces au bord de la rivière avec de l’eau. Quand je lui demande pourquoi elle agit ainsi, elle répond :

« Nous, les manafs, nous sommes marrons. »

Plus loin, je récupère mon linge presque sec, couvert de sable blanc. Je marche derrière elle, jusqu’au campement. Quand elle arrive là, elle pose le poisson que j’ai harponné sur une pierre plate, et elle dit :

« C’est à toi. »

Comme je proteste pour le lui rendre, elle dit :

« Tu as faim, je vais te faire à manger. »

Elle ramasse à la hâte des brindilles sèches. Avec quelques roseaux verts, elle fabrique une sorte de claie qu’elle installe au-dessus des branches. Je lui offre mon briquet d’amadou, mais elle secoue la tête. Elle prépare du lichen sec, et accroupie, le dos au vent, elle frappe des silex l’un contre l’autre, très vite, sans s’arrêter, jusqu’à ce que les pierres échauffées laissent pleuvoir des étincelles. Au creux du foyer, le lichen commence à fumer. Ouma le prend dans ses mains avec précaution, et elle souffle lentement. Quand la flamme jaillit, elle place le lichen sous les branches sèches, et bientôt le feu crépite. Ouma se redresse. Son visage est éclairé par une joie enfantine. Sur la claie de roseaux verts, le poisson rôtit, et je sens déjà l’odeur appétissante. Ouma a raison : je meurs de faim.

Quand le poisson est cuit, Ouma pose la claie sur le sol. À tour de rôle, en nous brûlant les doigts, nous prenons des bouchées de chair. Je crois bien que jamais je ne mangerai rien de meilleur que ce poisson grillé sans sel sur la claie de roseaux verts.

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