Jean-Marie Le Clézio - Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. »
C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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Comme ils discutaient en elmen, une des filles étrangères leur a demandé : « Quelle sorte de langue vous parlez ? Vous êtes canadiens ? » Raphaël a dit oui, comme si cela expliquait tout. Une langue d'un coin perdu du Québec, du côté du lac Saintjean.

Les filles les regardaient d'un air méfiant. Ils s'étaient douchés et shampouinés, et Raphaël s'était frotté au bâton déodorant, mais ils avaient encore l'air d'avoir passé des nuits sous les arbres, les habits poussiéreux et les joues salies de barbe.

Elles ont accepté quand même d'aller boire un jus d'orange à un poste sur la place, avec les garçons. Elles s'appelaient Rosie, Britney, quelque chose de ce genre. Elles étaient étudiantes à Minneapolis, elles faisaient le tour du Yucatán sur le pouce, pour le spring break. C'était exotique.

Raphaël se disait qu'ils pourraient facilement les emmener dans une chambre, faire l'amour et les oublier, comme avec les filles de Manzanillo et de Colima. En même temps, il ressentait une douleur, un vide au centre du corps. C'était à cause de ce qui s'était passé à Palenque, de la rupture et du silence du vieil homme.

Les filles les ont accompagnés à l'hôtel Catedral, elles ont jeté un coup d'œil à la chambre dortoir où tous les hamacs étaient suspendus. Ça les a fait rire, Rosie a commenté : « On dirait un nid de chauves-souris ! »

À l'hôtel Mediz Bolio, ils ont retrouvé Efrain et les dissidents du groupe. Leur hôtel était plutôt moderne, des cubes de ciment construits autour d'un patio. Pour échapper au ronflement des climatiseurs, les jeunes gens s'étaient installés dehors, sur des chaises en plastique. Au fond du patio, dans une cage crasseuse, une sorte de paon sauvage marchait de long en large en poussant des cris rauques. L'air était chargé d'une odeur douce, un peu sucrée, mélange de datura et de marie-jeanne.

Efrain les a accueillis avec une chaleur un peu excessive. Il faisait circuler un joint, et Rosie et Britney ont pris une bouffée. « Alors comment va le vieux ? »

Efrain savait que Raphaël aimait Jadi, il ne voulait pas en dire du mal. Il pensait que tout ça était un malentendu, qu'il fallait se retrouver. Il a dit dans son sabir : « Todosh unidosh ! » Il montrait ses mains liées par les doigts.

Au groupe d'Efrain s'étaient joints quelques-uns des jeunes que Raphaël avait vus à Palenque, des hippies en bermudas, des filles pâles vêtues de noir, les sourcils et les narines percés d'anneaux chromés. Des Nord-Américains, des Canadiens. Un Français aussi. Ils parlaient entre eux avec des voix très douces, ils ne disaient presque rien.

Efrain a expliqué qu'ils connaissaient l'île où le vieux voulait aller. Au large de Belize, sur la grande barrière. Les pêcheurs pouvaient les emmener avec leurs bateaux.

Efrain avait tout prévu. C'était lui qui voulait reprendre la main. Il ne l'a pas dit, mais il pensait que Jadi n'était plus le Conseiller, qu'il était devenu un vieux fou. Efrain prendrait sa place à la tête du peuple arc-en-ciel. Il serait le roi.

Ils vont vers le sud, toujours, sur la route qui longe la mer, vers Tulum. La route est blanche, elle tranche la forêt d'arbres rabougris, elle est encombrée de camions, de cars, de Volkswagen rouillées, de taxis peseros, d'autobus de tourisme qui portent des noms surréalistes, Parrot Tours, Mayalandia, El Indio Caribe, Old Pirates, Flamingo !

Dans les habitacles aux vitres couleur de lunettes de soleil, où souffle le vent froid des climatiseurs, les voyageurs se déplacent à cent vingt à l'heure. Ils occupent deux cars, dont Efrain a réservé toutes les places. Hoatu et Christian sont assis à l'avant du premier véhicule, Raphaël et Oodham à l'arrière, contre le moteur. Jadi est quelque part au centre, une silhouette grise au milieu de tous ces jeunes. Les enfants courent dans l'allée centrale, malgré les injonctions du chauffeur. Ou bien ils s'endorment pelotonnés les uns contre les autres, en suçant leur pouce.

À Felipe Carrillo Puerto, les cars se sont arrêtés un instant sur la place, contre la bouteille géante de Pepsi. Les chauffeurs mangent leurs tacos, boivent leurs sodas. Les voyageurs se sont assis par terre sur la place, à l'ombre des acacias rachitiques. Les enfants grignotent du pain Bimbo, se succèdent dans les toilettes publiques. À côté de la place, il y a une grande église en pisé, sans clocher, au toit en demi-cylindre qui ressemble à un abri anti-atomique. C'est le Balam Na, la forteresse construite autrefois par les insurgés Mayas Cruzoob. Raphaël est entré pour regarder l'intérieur. Le bâtiment est vide, sauf trois grandes croix en bois peintes en noir, dont l'une vêtue d'une robe de femme. Cela donne une impression de solitude et d'indifférence. Comme une forteresse au milieu du désert.

Jadi est fatigué. Il a pâli, c'est-à-dire que son visage de vieil Indien est devenu gris. Depuis le commencement du voyage, il souffre d'une douleur au côté, quelque chose qui serre son cœur et ses poumons. Il s'est assis dans l'herbe, le dos appuyé à un arbre, et Hoatu est à côté de lui. Ses habits sont usés, ses cheveux sont devenus ternes, sa barbe a poussé. Il a dit le matin même, avant le départ : « Je ne verrai pas la fin du voyage. » Il refuse le soda tiède que lui tend Raphaël. Hoatu lui lave le visage avec un mouchoir imprégné d'eau.

Ils ont tous changé. Ils ne ressemblent plus au peuple arc-en-ciel. Ils sont devenus une bande hétéroclite de vagabonds, hommes mal rasés, femmes aux cheveux emmêlés, aux yeux noircis par les mauvaises nuits. Seuls les enfants sont jolis. Ils sont insouciants. Ils sont hâlés par le soleil, les cheveux décolorés, les yeux rieurs. Ils font des culbutes dans le jardin, ils bavardent dans leur langage volubile où s'entrechoquent deux ou trois langues.

Hoatu aussi est belle. Ses habits sont tachés, son châle bleu est gris de poussière, mais son visage est lumineux, sa chevelure semble une soie noire, son rire est toujours aussi libre. C'est elle qui aide Adhara, elle caresse son ventre, masse ses reins.

La route du Sud est violente, elle est défoncée par endroits. Elle s'étire à travers la forêt. C'est une tranchée blanche où roulent des camions chargés de troncs ou de pierres. Sur les talus, les cadavres de chiens font des taches noires. Dans le ciel, à la verticale de la route, les vautours tournent en rond.

Raphaël pense que, sans Hoatu, ils auraient abandonné. Ils se seraient arrêtés quelque part, sur une plage, ils auraient attendu jusqu'à oublier. Ou bien ils auraient rejoint la bande d'Efrain, ils seraient devenus ses sujets, ivres, embrumés de marie-jeanne.

Ils sont entrés dans Chetumal à la nuit L'air était chaud, humide, bruissant d'insectes. Hoatu et Christian ont loué les chambres, dans deux hôtels à côté de la gare routière. Un quartier bruyant, une grande avenue occupée par des magasins hors-taxe. Des vitrines remplies de montres, de chemises, de cravates, de sacs à main, tous faux. La musique des bars et des voitures créait un roulement continu. Les jeunes gens étaient trop fatigués pour marcher, pour regarder la foule. Ils se sont couchés dans leurs hamacs, ou par terre. Raphaël est allé dans l'unique salle de bains, pour se doucher, mais quand il a tourné le robinet d'eau froide, ce sont des cafards qui ont jailli du tuyau.

Dans la nuit, Jadi a eu un malaise. Il est devenu froid. C'est Adhara qui s'en est aperçue, elle a appelé au secours. Hoatu s'est couchée contre le vieil homme pour le réchauffer. Puis le jour s'est levé, et la question s'est posée de savoir si on continuait le voyage. Jadi s'est mis debout, en titubant, il a dit qu'il se sentait mieux, qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Alors la troupe est remontée dans les cars pour rejoindre la frontière.

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