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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Ourania» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2007, ISBN: 978-2070346431, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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La traversée dure longtemps, dans la direction du soleil. La mer est vide, frisée par le vent, d'un bleu un peu gris. Les bateaux contournent les îles, on voit des cocotiers plies par le vent, des huttes de pêcheurs. Droit devant, les franges d'écume, là où s'ouvre la passe.

Avant d'y arriver, les pêcheurs ont hissé la grand-voile, des triangles usés, de toutes les couleurs, sur lesquels appuie le vent. Et soudain, c'est la passe, un entonnoir d'eau sombre, bordé par les déferlantes.

Tous les passagers sont debout pour regarder, sauf Jadi et Adhara. Le Wee Wee traverse en premier. Le soleil éclaire Hoatu en face et le vent gonfle sa longue robe blanche et secoue ses cheveux noirs. Elle est à cet instant d'une très grande beauté, Raphaël la contemple et pense à l'avenir. Les enfants sont penchés sur le garde-corps pour guetter l'instant où le premier bateau s'élance comme un oiseau hors du lagon pour plonger dans la mer bleu sombre. Jadi a les yeux fermés, le vent et la lumière font couler des larmes sur ses joues.

Le Laughing Bird glisse ensuite au ras du récif, dans un bruit de cascade, et lorsque le pilote remonte le moteur, tout le navire se met à trembler. Déjà le lac laiteux de la lagune s'éloigne. Des oiseaux blancs volent au-dessus d'eux, des goélands, des fous. Droit devant, c'est le chapelet d'îlots et de hauts-fonds sableux au bout duquel se trouve le phare. Les deux bateaux vont vers le récif courbe auquel s'accroche leur île.

C'est Hoatu qui nous guide maintenant. La première nuit sur l'île, elle a voulu que nous regardions le ciel.

Après un repas frugal, du riz et des haricots réchauffés au poêle à pétrole, elle nous conduit sur le versant au vent. La côte forme à cet endroit un abrupt de roches noires, rongé par des madrépores desséchés, où les vagues se brisent en formant de larges ondes concentriques. C'est le point de rassemblement des oiseaux, une foule piaillante et jacassante au crépuscule.

Hoatu se tient debout en haut de la dune, face au vent. Le soleil s'est couché d'un coup, la nuit monte derrière nous, de la terre ferme.

Déjà apparaît Sirius, suivi de la ceinture d'Orion. Les voyageurs sont assis sur la dune, ils ressemblent à des oiseaux. Les enfants fatigués ont creusé des nids dans le sable, entre les cocotiers, ils se sont endormis.

Raphaël et Christian ont porté Jadi jusqu'en haut de la dune, là où il peut voir la mer. Il ne parle pas. Est-ce qu'il pense à l'île de Hahashima, à la grotte où il s'est caché pour fuir la guerre ? Ou bien à la ville de Bordeaux où il a rêvé d'aller retrouver son père ?

Il sait maintenant qu'il ne retournera jamais chez lui, à Ronawa, sur la Canadian River.

Quand il est venu saluer les voyageurs, avant leur départ pour la Demi-Lune, Efrain a eu un mot cruel. Il a regardé Jadi, couché en chien de fusil sur sa couverture dans la chambre de l'hôtel. Il a dit : « Il va faire son trou dans l'eau. » Raphaël s'est mis en colère, ses yeux se sont remplis de larmes. Il était prêt à se battre mais Hoatu l'a calmé. « Il sera toujours avec nous. »

À la tombée de la nuit, les oiseaux s'apaisent Ils s'asseyent dans les fourrés, non loin des voyageurs. On entend la mer, une respiration forte, lente, chaque demi-cercle de houle cogne le pied du récif et envoie une onde dans le corps des vivants.

La lumière rouge éclaire encore la dune, même après que le soleil a disparu. Hoatu ressemble à une statue de porphyre. Raphaël pense à la nuit avec elle sur le mont Chauve, au-dessus de Campos. Il se souvient de la chaleur de son corps, du désir qui s'était tendu en lui, du bonheur qui s'était ouvert, pareil à la lune, lorsque tout devait durer toujours, au début Maintenant il regarde Hoatu, il sent les battements de son cœur, mais c'est l'autre bout du temps, quand tout s'achève.

L'île est le bout du monde, au-delà il n'y a rien. Les enfants ont joué dans la mer, ils se sont baignés avec délices.

Mais les adultes sont fatigués. Ils savent que les provisions ne suffiront pas, qu'ils peuvent encore tenir une semaine, voire deux en se rationnant.

Beaucoup ont déjà pris leur décision. Ils vont retourner en arrière, dans leurs familles. Des parents les attendent des amis, des proches. On ne leur fera aucun reproche. On ne leur posera aucune question.

L'enfant d'Adhara va naître. Mais pas sur ce caillou aride, sans eau et sans ombre. Hoatu a réservé une place à Belize, à la maternité de Fort George.

Le Wee Wee sera là dans dix jours, pour l'emmener. Efrain s'est laissé attendrir, il a promis de s'occuper de la mère et de l'enfant.

Jadi va mourir. Peut-être qu'il n'aurait pas dû faire ce voyage. Pourtant, quand Raphaël le regarde, ce soir, il perçoit sur le visage du vieil homme une lumière. Allongé dans le sable de la dune, les jambes repliées dans la posture du fœtus, Jadi ferme les yeux sur la nuit qui envahit l'île. Il ne voit pas les étoiles. Il n'entend pas la mer, ni les cris brefs des fous qui ont commencé leur chasse nocturne.

Anthony Martin rêve.

Est-ce un rêve ? Il glisse entre deux nuées couleur de perle. C'est un lieu très doux, très calme, semblable à ce banc de sable qui avance sur la barre des récifs. Il est seul sur l'île. Les oiseaux blanc et noir volent au-dessus du récif, infatigables. Le grand-père de la nation diné parlait ainsi à Jadi des vautours. Il disait que certains d'entre eux sont des dieux, on les reconnaît parce qu'ils tracent leurs cercles très haut dans le ciel, et ils ne descendent jamais sur la terre.

Le vacarme de la guerre a cessé. A Okinawa, à Hahashima, il y a eu ce tumulte, les chasseurs, les B-29 qui lâchaient leurs bombes au phosphore, le tac-tac des mitrailleuses lourdes dans les collines occupées par l'ennemi. La fumée obscurcissait le ciel, et la nuit on voyait des lueurs rouges, pareilles à des couchers de soleil multipliés.

A présent, tout s'est éteint. Le temps qui était en morceaux, un sac de verre cassé en angles aigus, est devenu lisse et doux, couleur de perle.

Anthony Martin peut rêver. Il écoute les voix des enfants sur la plage, dans l'obscurité. Ils crient et jouent à se faire peur, et font s'envoler les oiseaux qui cacardent.

Anthony a retrouvé le temps de l'adolescence. Il sent près de lui sa fiancée, elle a un nom très doux comme son visage, elle s'appelle Alleece, un nom qui glisse, comme ses cheveux longs et noirs. Un nom pour éteindre la guerre, un nom de jardin et d'arbres.

Anthony sent sa chaleur, il lui semble qu'en étendant la main il pourra toucher sa nuque, laisser glisser sa main jusqu'à la courbe de sa hanche. Il sent l'odeur de ses cheveux, l'odeur de sa peau.

La guerre sera bientôt finie. Il va retourner chez Alleece, à Konawa. Les soldats sont partis. Du haut de la colline, à Hahashima, il voit les marins pousser à l'eau les dinghies et s'en aller à la rame sur l'eau claire du lagon, vers le SS Michigan mouillé au large de la passe.

L'île est un radeau paisible sur l'océan. Il n'entend plus que le bruit du vent dans les broussailles, dans les palmes, la rumeur de la mer sur le récif. Le soir, les oiseaux se rassemblent sur les roches noires à la pointe ouest de l'île. Le vacarme de la guerre les avait fait fuir, et maintenant ils sont de retour.

Anthony reste assis sur le rivage, sans bouger. Quand il a faim, il avance doucement en restant assis, de roche en roche. Les oiseaux le connaissent. Ils volent autour de lui en criant. Ils n'ont pas peur. Anthony est pareil à une vieille tortue maladroite, la tête rentrée entre les épaules, les jambes repliées. L'oiseau proteste quand Anthony prend l'œuf dans son nid et gobe le liquide épais, un peu salé. Parfois la femelle est si sûre d'elle que l'homme doit fouiller, passer sa main sous le ventre chaud. L'oiseau donne des coups de bec, juste quelques piques. L'oiseau est beau. Il a un œil noir qui brille sans tendresse, sans méchanceté. L'île est un monde clair, violent, non pas pour les hommes, un monde pour les oiseaux.

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