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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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Quand la police a arrêté le Terrible, cela faisait deux jours que Lili était enfermée dans une chambre, dans une maison de la Vallée. Une pièce à l'arrière d'une cour, près des cuisines, sans fenêtre, avec seulement un rai de lumière qui passait sous la porte en fer. Le premier jour, le Terrible est entré dans la chambre et il l'a battue posément, sans prononcer une parole. Sa main épaisse allait et venait, et les bagues de ses doigts enlevaient de la peau, sur les lèvres de Lili, sur ses joues. Elle n'a pas crié. Elle n'a pas supplié, elle n'a pas demandé pourquoi. Elle pensait qu'elle allait mourir.

Les filles des Jardins savaient qu'elle voulait s'en aller, qu'elle avait caché son argent, ses économies transformées en billets verts achetés un par un au marché noir, et qu'elle partirait de l'autre côté, pour toujours. Ce sont elles qui l'ont dénoncée.

La main du Terrible allait et venait sur les joues, sur la bouche de Lili, jusqu'à ce qu'elle tombe en arrière et qu'il s'arrête, moins par pitié que par fatigue, et parce que le sang avait taché sa chemise de cow-boy à boutons de nacre. Lili est restée dans la pièce obscure, sans bouger, couchée par terre en chien de fusil, sans manger, sans boire. Le troisième jour, elle a entendu une voix qui lui parlait à travers la porte, une voix aiguë de jeune fille, ou de vieille femme. Quelqu'un grattait à la porte en fer comme un chat, répétait : « Tu m'entends ? Tu es vivante ? » Lili a rampé jusqu'à la porte, elle a appuyé sa bouche tuméfiée sur le métal, elle a réussi à articuler le mot police, elle a promis n'importe quoi, un billet, vingt dollars, cent dollars, elle pensait que l'autre la croirait, elle savait ce qui se disait dans les Jardins au sujet de l'argent qu'elle avait caché. C'est Don Santiago qui a appelé la police. Le vieux soldat bourru dans le fond était un tendre. Peut-être qu'il était amoureux de Lili. Ou bien il avait un contentieux avec le Terrible.

Les policiers ont arrêté le Terrible dans un bar de la Zone. Le soir même, ils ont ouvert la porte de la chambre, et Lili est partie dans la nuit. Elle n'a pas voulu aller à l'hôpital. Elle a bougé une brique de ciment dans le mur de la maison de Doña Tilla, sans dire un mot à la vieille qui somnolait sur sa chaise. Elle a pris les rouleaux de billets, et elle est partie. L'autocar pour la frontière l'a emmenée vers le nord, sur la route de Torreón. À l'aube, elle a vu le soleil se lever sur le désert.

La frontière, c'est une membrane poreuse qui aspire, refoule, à chaque heure, à chaque seconde. La vivienda où Lili a loué une chambre est à flanc de colline, dans un lotissement où les maisons en dur ont remplacé les cabanes en planches et carton goudronné. Les pièces sont construites autour d'une cour en terre battue où se trouvent la cuisine et la fosse d'aisance. Les chambres sont en blocs de ciment chaulés, le sol en briques crues. Il y a une petite fenêtre armée de barreaux, des meubles sommaires, un crucifix accroché au mur au-dessus du lit. C'est propre, tranquille. Cela coûte trente dollars par mois, payables d'avance. Les propriétaires sont un couple ordinaire, entre quarante et cinquante ans, avec trois enfants. Les locataires sont des femmes jeunes et célibataires, sauf une qui a un enfant en bas âge. Ce n'est un mystère pour personne : toutes sont candidates à l'émigration. Quelques-unes travaillent en ville, comme femmes de ménage, ou chez Phillips dans le Parc Industriel, ou encore dans les ateliers de textile. Chaque fois, Doña Angela, la propriétaire, leur donne le même conseil : « N'allez pas dans les bars, ni dans les dancings, n'allez pas dans le centre la nuit, sinon vous vous retrouverez au Lote Bravo, là où les filles sont enterrées avec un sac-poubelle comme linceul. »

Elle sait bien pourquoi les filles sont là, ce qu'elles attendent. Mais elle ne veut pas entendre parler de coyote, de passeur. Chaque matin, quand elles ont du temps libre, les filles vont faire la queue à la frontière dans le bâtiment de l'immigration américaine, avec leurs papiers, leurs lettres, leurs soi-disant contrats de travail. Chaque midi, elles sont refoulées. C'est la membrane qui fait son travail.

Lili ne se présente pas au poste frontière. Si le Terrible a placé des yeux et des oreilles quelque part, c'est bien à cet endroit. Elle se méfie de tout. Même les officiers de la douane lui paraissent suspects.

Elle reste dans la maison de Doña Angela, toute la journée. Elle attend. Les enfants de Doña Angela l'aiment bien, surtout le plus jeune, un petit garçon de huit ans environ, appelé Norman. Il a montré à Lili sa ménagerie, dans une cage au fond de la cour. Trois gros lapins qu'il a appelés Cheli, Drinn et Lola. Il a décidé qu'un des lapins était une fille. Il les nourrit avec les épluchures et les restes de tortillas. Il n'a pas l'air de comprendre que les lapins finiront tôt ou tard dans la casserole de Doña Angela, en ragoût.

Le soir, quand la lumière décline, Lili sort de la maison avec Norman. L'air est doux, c'est l'heure où le vent cesse de souffler dans la vallée, et la poussière retombe. Le coucher du soleil est très rouge. Ils vont s'asseoir à côté de la maison, sur un monticule de sable qui domine le rio Bravo. Ils regardent la nuit avancer. Les filles de la vivienda viennent les rejoindre, elles s'asseyent par terre. Il y a Maru du Sud, Elena de la capitale, qui travaillent à la cimenterie. Belen, une toute jeune fille que Lili aime bien, fraîche et drôle, habillée d'un T-shirt à l'effigie de l'usine où elle travaille, la Thompson, un chevron blanc sur cercle bleu plaqué sur ses petits seins. C'est avec elle que Lili a décidé de passer. Belen a trouvé un coyote qui leur fera traverser le fleuve sur un bateau pneumatique, sous le pont des Amériques.

Toutes parlent, et fument des cigarettes de contrebande, en buvant des bières. Elles viennent ici pour admirer la ville qui s'allume de l'autre côté du fleuve. Doña Angela et son mari les rejoignent parfois, ils s'asseyent sur des chaises pliantes, au bord de la falaise et ils restent à regarder. C'est assez féerique. Petit à petit les rampes de lumière brillent le long des routes, avec des couleurs orange, ou bleues. Les immeubles s'illuminent d'un coup, grands panneaux blancs, jaunes. Vers le centre, une banque est éclairée par des projecteurs verts. En haut des immeubles, les enseignes clignotent, vacillent. Doña Angela les connaît par cœur. Elle lit les noms à haute voix, pour les filles. « Super Eight, La Quinta, à côté de l'aéroport, Holiday Inn, et là, au centre, les banques, First National, et Wells Fargo, le grand café Central, et à gauche des douanes, le Camino Real, le plus bel hôtel d'El Paso, et tout en haut de l'hôtel c'est le restaurant Le Dôme, où les gens riches vont danser, et là, cette lumière rouge, c'est le toit du McDonald's. » Doña Angela soupire, elle a promis à ses enfants qu'un jour elle les emmènerait manger au McDonald's, pas comme celui de Juárez, un vrai avec les tables en plastique blanc et rouge, les serveuses en costume, et des balançoires et des toboggans dans le jardin.

Les filles parlent de leur vie, de leurs aventures. Elena raconte qu'à l'usine Levi's elle a dû passer un test pour prouver qu'elle n'était pas enceinte. Elle a acheté pour dix dollars un échantillon d'urine à une de ses collègues, pour cacher qu'elle attend un bébé. Les autres parlent des contremaîtres qui les regardent se déshabiller dans les douches, des filles qui ont été enlevées par les macs à la sortie des usines, et qu'on n'a jamais revues. Elles racontent aussi des choses drôles, des histoires d'amoureux transis, qui leur font passer des billets doux, des bouquets de fleurs. Belen parle du garçon qui l'attend de l'autre côté, il s'est engagé dans l'armée pour avoir un permis de séjour, elle ira le rejoindre au Colorado. Elle fait circuler sa photo, les filles la regardent à la lumière d'un briquet, un gosse très brun, les cheveux à ras, son cou large serré dans la veste sans col des aspirants.

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