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Jean-Marie Le Clézio: Ourania

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Jean-Marie Le Clézio Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. » C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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Une nuit, Belen vient frapper doucement à la porte de Lili. C'est maintenant, paraît-il. Le cœur battant, elles se glissent dehors, sans faire de bruit. Elles emportent juste ce que peut contenir leur sac à main, des papiers, des slips de rechange, des tampons, leur rouge. Belen emporte une médaille miraculeuse, Lili a caché ses billets verts dans un sac en plastique qu'elle a attaché à son bas^ventre avec des sparadraps. Sur la route de terre, un peu plus bas, un taxi les attend. A l'avant, à côté du chauffeur, il y a un homme maigre, au visage fourbe, coiffé d'un chapeau de cow-boy. C'est lui le passeur.

Près du pont, ils descendent du taxi. Les filles suivent le passeur à travers un déversoir dont la grille a été fracturée. Cela sent l'égout, une odeur d'eau morte, terreuse. Le conduit débouche sur un glacis en béton, à la verticale du tablier du pont. Il y a des projecteurs, la lumière est crue, d'un jaune violent qui fait battre le cœur des filles. L'homme a mis le pneumatique à l'eau, et sans une parole, il pousse les filles, les fait agenouiller dans le fond du radeau. Doucement, il pagaie pour ralentir la dérive. Le fleuve est immense, l'autre rive paraît au bout de l'horizon, avec son quai de béton, ses grilles, ses miradors. Il n'y a pas de bruit, cela se passe juste avant l'aurore, à l'heure où même les chiens dorment. Juste un grésillement, dans un projecteur sous le pont. L'eau du fleuve est puissante, elle tourbillonne, envoie des vagues, le passeur s'arc-boute pour empêcher le radeau de tourner en rond. Quand ils touchent l'autre rive, il leur fait signe de sauter dans le fleuve. Lili sent l'eau froide traverser ses habits, entre ses jambes, elle pense à la pochette fixée à son ventre, mais elle se garde d'y porter la main pour ne pas attirer l'attention. Les filles marchent jusqu'à la rive, elles s'accrochent aux branches bloquées contre une pile du pont. Le passeur a donné ses instructions, elles doivent attendre qu'il soit retourné avant de grimper sur le glacis. Il glisse sur le fleuve, puis l'ombre le cache. Alors elles s'élancent, sans s'arrêter, sans regarder, elles montent à quatre pattes la pente, elles franchissent le grillage là où un pan a été écarté, le passage est si étroit qu'elles doivent s'aplatir à terre. Elles sont sur la route, devant des immeubles vides. Cela ressemble à une ville en ruine, il n'y a pas d'enseignes, pas de couleurs. Elles marchent lentement sur les trottoirs, en rasant les murs, avec leurs habits qui leur collent à la peau, leurs sneakers qui clapotent. Elles grelottent Elles cherchent un café ouvert, du côté de la gare routière. Un endroit où elles pourront se laver, remettre du rouge à lèvres, peigner leurs cheveux emmêlés, essuyer la terre qui tache leurs jeans et leurs T-shirts. Attendre le jour.

Nous ne connaissons ni le jour ni l'heure

c'était ce que répétait Raphaël. Parfois me revient à l'esprit la prophétie du Conseiller avant l'expulsion de Campos, telle que me l'avait racontée Raphaël. Un rêve tellement effrayant que le vieil homme était apparu tout nu sur le seuil de sa maison, le corps en sueur, les yeux grands ouverts et vides, comme s'il était devenu fou. Dans son rêve, le volcan était sorti de son sommeil de cinquante ans et s'était mis à vomir lave et cendres sur la Vallée, par une brèche ouverte dans la montagne, ensevelissant les champs et la ville sous un flot noir.

Après vingt-cinq ans d'absence, je reviens. Une vie passée à enseigner l'histoire et la géographie dans le Collège Alphonse-Allais de Blainville (département de Seine-Maritime). Ma mère s'est éteinte doucement, douloureusement, des suites d'une maladie qui l'a rongée de l'intérieur (cancer du rectum). Elle a rejoint ma grand-mère Germaine et mon grand-père Julien au cimetière de Montreuil, où la famille Bailet possède une concession perpétuelle. En rangeant les papiers accumulés dans le petit pavillon, j'ai retrouvé des documents concernant mon père, Alain Sillitoe. Des photos, des papiers, et quelques lettres, dont une, envoyée par ma mère et portant, à côté d'une adresse postale à la zone du canal de Panama, un cachet rouge qui disait : undelivered, return to sender. Je m'en souviens, c'était une chanson chantée par Elvis Presley dans mon adolescence. Je n'ai pas osé ouvrir l'enveloppe et lire la lettre qu'elle contenait.

Je savais qu'Alain Sillitoe n'avait pas été un héros. J'ai cessé très tôt de croire à la légende pieuse de sa mort à la guerre. J'ai su, je ne me souviens pas comment — peut-être une allusion de mes camarades de classe — qu'il s'était enfui à l'étranger, qu'il avait eu une autre vie. Ma mère n'a jamais reçu de pension, ni de décoration. Elle n'avait jamais menti, sa seule compromission a été d'accepter — sous la contrainte de sa belle-mère — que je marque, dans tous les documents me concernant pour l'école, à la rubrique « profession du père » la mention : décédé.

Ce père fluctuant, vagabond, infidèle — le temps de toute façon ayant fait son oeuvre — ne me causait aucun problème, juste une légère amertume quand je pensais au vide qu'il avait laissé dans le cœur de ma mère. Voyant cette enveloppe revenue sans avoir touché son destinataire, j'ai eu un éclair de lucidité : c'était donc pour ça, pour cette adresse au bout du monde, que j'avais décidé d'aller en Amérique centrale, que j'avais choisi le fleuve Tepalcatepec pour mon travail de recherche à l'OPD. La futilité de ma décision m'est apparue, et je crois en avoir même souri.

Je n'ai pas le désir de remonter la piste. J'ai brûlé dans la cheminée toutes les lettres, les papiers, les photos. J'ai préféré imaginer quelque part dans le vaste monde, dans un pays que je ne connaîtrai jamais, une vieille femme, des enfants, mes demi-frères et mes demi-sœurs. Je ne sais pourquoi, cette idée m'a fait du bien. Il me semblait qu'elle s'accordait à mes convictions, à ma foi dans la communauté du réservoir génétique humain, donc à la négation de toute tribu ou de toute race. Et puis il y avait là une part de hasard qui est pour moi la valeur philosophique fondamentale. J'ajoute, pour l'anecdote, que n'ayant pas engendré d'enfants, je me sentais dégagé de tout risque futur de consanguinité.

J'ai donc entamé mon deuxième voyage de géographe, au terme de mon existence. Si la croyance des Africains (des Peuls notamment, selon Amadou Hampâté Bâ) est avérée, et que je sois effectivement, passé soixante-trois ans, un mort ambulant, j'ai tout lieu de penser que c'est là mon dernier voyage. Je ne ferai pas de coupe à travers une vallée aride, ni de carte pédologique d'une île. Peut-être ferai-je une conférence sur la deuxième plus grande barrière de corail du monde, celle du Belize, pour la Société géographique de Rouen, en souvenir de l'explorateur Camille Douls.

Le temps n'est plus le même. Du moins, j'ai le sentiment qu'aujourd'hui le temps m'est trop court À Belize, je n'ai pas cherché un bateau de pêche pour renouveler le voyage du Laughing Bird . J'ai implement chartérisé une avionnette Piper pour me rendre d'un coup d'aile sur l'île de la Demi-Lune. Vu de mille mètres de haut le lagon est une merveille. Il peut ressembler, pour un esprit porté à la rêverie, à un miroir inversé sous un ciel nocturne. Sur le bleu laiteux, les chapelets d'îlots flottent comme des constellations, d'Ambergris jusqu'aux récifs de Tabacco, Colombus, Mosquito.

Mon pilote est un ex-militaire de l'armée de l'air israélienne. Il parle un anglais rugueux, manœuvre brutalement. Quand il a su mon métier, il a voulu me donner une leçon de géographie vivante, et il a basculé son avion pour me montrer la grande barrière. Il est habitué à conduire les touristes aux lieux de plongée, à Amber-gris, à Turneffe. Que je sois monté dans l'avion sans le barda habituel du plongeur l'a laissé perplexe.

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