Jean-Marie Le Clézio - Ourania

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« Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré. »
C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia. » J.M.G. Le Clézio.

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Je comprends pourquoi j'avais envie de revoir Juan Uacus avant de m'en aller. C'est lui qui est le grand perdant dans la chute de Don Thomas. Les autres chercheurs, les anthropologues, les sociologues, les philologues, les historiens, et même le chauffeur et la secrétaire, ils auront toujours une chance nouvelle, ils rebondiront Ils sont du bon côté, ils sont préparés. Ils trouveront une autre école, un autre emploi. Juan Uacus, lui, aura perdu quelque chose de vital. La possibilité pour les gens des villages de la montagne de dire qu'ils existent, que leur langue et leur histoire ne sont pas éteints, et qu'ils ont voix au chapitre dans le livre général de la patrie.

Peut-être que je larmoie trop. Je regarde Uacus, sa femme Martina, leur visage sculpté dans le basalte, ils sont formés de la même lave qui a donné naissance à ce pays. Ils sont éternels. Ils sont déjà retournés dans la haute montagne qui domine Pátzcuaro, dans leur village d'Arantepacua où le brouillard traîne jusqu'à midi dans les ruelles, où l'intérieur des maisons sent bon le cèdre, où la fumée du soir s'exfiltre entre les tuiles de pitchpin. Les filles sont drapées dans leurs châles bleus, les vieux chefs de quartier revêtent leurs capotes de feuilles de maïs qui les font ressembler à des paysans japonais. J'ai pris congé de Juan Uacus et de Martina. Les enfants avaient repris leur jeu de cerceau, ils m'ont à peine regardé.

J'ai descendu la rue principale jusqu'à San Pablo, et j'ai marché un peu sur la route de Periban qui passe devant le dépotoir. C'était un jour de printemps, ciel éclatant, air froid. Il y avait même du givre au sommet des volcans. J'avais derrière moi le croc du cratère du Curutaran, à ma gauche la rampe noire où sont accrochées les maisons des anthropologues. C'était dimanche matin, tout semblait dormir encore. J'imaginais Guillermo Ruiz, le Péruvien, en train de siroter avec sa femme la liqueur de café sous la varangue, en pensant à son étude de la scalaire grecque dans les temples incas. Ses enfants jouaient avec l'âne Caliban, ou bien donnaient à manger aux dindons.

Quand je suis passé au sommet de la côte de San Pablo, j'ai vu la queue des femmes devant l'entrée de la Croix-Rouge, dans l'attente de la distribution hebdomadaire de riz, de farine, de lait en poudre.

A la montagne qui fume, il n'y avait pas grand monde. Surtout des chiens faméliques dont l'estomac est si creux qu'il colle à leur colonne vertébrale. Quand je m'approchais, ils reculaient en découvrant leurs crocs et en grondant.

J'ai cherché en vain Beto, son visage en lame de couteau. Le dimanche, il n'y a pas d'arrivée de bennes, rien à attraper. J'ai vu des femmes sans âge, emmaillotées comme des momies. Elles sondaient le tas d'ordures avec des bâtons munis de clous, dans l'espoir d'attirer un débris oublié, une harde.

Au virage, le magasin du vieux soldat était ouvert. Sur une pile de vieux pneus de camion, il avait peint en lettres maladroites le nom vulcan, et on pouvait croire qu'il proposait aux rares touristes de passage la visite d'un nouveau cratère, plus récent que le Paricutm, et celui-ci encore en activité.

J'ai marché sur la route de terre le long du canal. Cela faisait des semaines, des mois que je n'étais pas revenu ici. Chez les Parachutistes, le dimanche est un jour comme les autres. Les camions avaient ramassé tôt le matin les femmes et les enfants pour les conduire aux champs de fraisiers. La Jornada l'avait annoncé, les nouveaux plants étaient arrivés des États-Unis, envoyés par la Strawberry Lake. Cette année, il y en aurait pour tous les goûts, les allemandes, les chiliennes, les Suissesses, les états-uniennes, dont la fameuse Klondike qui était une mine d'or pour les planteurs.

Arrivé à la cahute de Doña Tilla, j'ai constaté que la porte était fermée, ou plutôt qu'elle avait été clouée au chambranle. La fenêtre avait un carreau cassé. J'avais l'impression que des années s'étaient écoulées.

Don Jorge, dans sa boutique, m'a renseigné laconiquement « La vieille est morte. Il paraît qu'on l'a retrouvée froide sur sa chaise. Les employés du cimetière municipal sont venus la chercher et l'ont mise à la fosse commune. »

Je n'ai pas osé demander des nouvelles de Lui. Tout ce qui la concernait semblait avoir été effacé. La vieille Doña Tilla était une sorcière horrible et méchante, mais ça m'a fait quelque chose de savoir qu'elle était morte toute seule sur sa chaise. J'avais l'impression que maintenant le champ était libre pour tous ceux qui étaient prêts à faire main basse sur la lagune, promoteurs insensibles, avocats véreux commandant leur armée de Parachutistes, recruteurs des Jardins de la Zone et sirdars qui passent chaque matin en camion enlever les cargaisons d'enfants pour les jeter dans les champs de fraisiers.

Je suis retourné dans la Zone. J'ai marché depuis la gare des marchandises le long de la muraille rouge. C'était la fin de l'après-midi. Il faisait chaud. En avril, après les mois de sécheresse, les lacs de boue avaient durci sur la route. De temps en temps un camion passait dans la direction d'Orandino. Puis tout redevenait calme, la poussière retombait. Dans leurs fissures, les lézards étaient à leur poste, la bouche ouverte vers le soleil. C'était l'endroit le plus paisible du monde.

Le portail du jardin Atlas était entrouvert, je suis entré pour jeter un coup d'œil. Je n'ai rien reconnu. A part les tables et les fauteuils en plastique, certains culbutés dans l'herbe, on aurait dit n'importe quel verger abandonné. Les goyaves pourrissaient dans la terre avec une odeur acre. L'herbe était jaune. Dans leurs pots, les hibiscus et les galants-de-nuit avaient séché.

Je n'ai pas trouvé Don Santiago. À la chute du Terrible, il paraît qu'il a changé de boulot, et qu'il travaille comme gardien de parking, quelque part en ville. Les filles sont parties. Celles qui avaient des protections se sont installées dans un autre quartier, du côté de la gare routière. Les autres ont dû aller ailleurs, à Guadalajara, ou à Mexico. La campagne de La Jornada a porté ses fruits, avec son slogan racoleur, digne de l'avoué Trigo : « Nettoyer les écuries d'Augias ! » Il est vrai qu'elle coïncidait avec le lancement des élections du nouveau gouverneur, pour lesquelles Aldaberto Aranzas est candidat.

Au fond du jardin, près du lavoir, j'ai aperçu une ombre furtive. Une femme âgée, vêtue de noir, qui se cachait à moitié derrière une colonne. J'ai crié : « Vous savez où elle est ? » J'ai fait quelques pas dans le jardin, en répétant : « Vous savez ? »

La vieille s'est recroquevillée sans répondre. Puis elle a poussé un cri en retour, un cri de muette, ou de simple d'esprit, une seule syllabe aiguë : « Aééé ! »

Je suis retourné sur la route de terre, à la recherche de visages connus. Je voyais des silhouettes, des femmes voilées, des enfants. Des groupes d'hommes attendaient devant la porte des débits d'alcool. La cabane de Don Jorge était fermée. Pour lutter contre l'invasion des Parachutistes, les riverains des Huertas ont fait boucher la brèche du mur et démolir tous les ponts.

J'ai cherché en vain la trace d'Adam et Ève. Peut-être qu'ils sont repartis vers les Hauts du Jalisco. Ils étaient de partout, de nulle part. J'ai imaginé leurs silhouettes comiques dans les marchés, la fillette en train de psalmodier sa prière, « Pour l'amour de Dieu », de chaparder des fruits sur les étals, de ramasser le pain rassis sur les tables des restaurants.

À l'Emporio, la tempête est passée. Il n'y a pas eu d'épuration, sauf le départ de Juan Uacus. Les anthropologues ont élu en collège restreint un comité exécutif où ils sont majoritaires. C'est l'Équatorien Léon Saramago qui a été nommé directeur. Comme les statuts excluaient un étranger, il a opté pour la naturalisation. Garci Lazaro est reparti pour l'Espagne, et Ariana Luz est toujours aussi seule. Au fond, rien n'a vraiment changé.

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