Tatiana Rosnay - Le dîner des ex
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Avant que tu me croies vaniteuse, apprends que je n'ai pas toujours connu que des succès. J'ai même essuyé de sacrés revers. Il est des hommes qui n'ont jamais voulu de moi. J'avais beau me jeter à leurs pieds, les implorer, user de mes atouts, tenter de les violenter – en vain.
Certains hommes, il est vrai, n'aiment pas les femmes trop explicites, les amazones de l'amour, celles qui n'ont pas froid aux yeux. Ceux-là préfèrent la docilité au culot, la soumission à l'impétuosité, la passivité à l'audace. Je ne suis pas de cette race de femmes. À ton avis, si je l'avais été, serais-je plus heureuse aujourd'hui ?
Un homme dont on est amoureuse, c'est une autre affaire. Voilà qu'on perd ses moyens, que l'on cherche ses mots, que l'on se sent laide et banale. La rousse séductrice s'esquive lâchement, cédant la place à une gourde poil de carotte incapable d'aligner trois mots.
Max, j'ai fait une chose ridicule, et j'en ai honte, mais il faut bien que je me confesse à présent. Sois indulgent, après ce petit déjeuner décevant avec Hadrien, je n'ai plus supporté d'être seule. Tu soupires, Max. Laisse-moi poursuivre. Tu devines, n'est-ce pas, la nature de mon aveu ? Oui, j'ai fait cette chose ridicule que les hommes font, prendre leur calepin, et se mettre à l'affût de ce qu'on appelle « le coup d'un soir » afin de tromper leur solitude.
L'idée de séduire un étranger me paraissant impossible, je décidai de me rabattre sur les hommes du passé, ces autres ex, ceux de la liste plus longue et plus futile. J'ai dû longtemps fouiller afin de mettre la main sur un ancien répertoire à la couverture rouge, enfoui au fond d'un tiroir, vestige d'une époque plus libertine de ma vie, et que j'exhumai avec fébrilité.
En lisant ces noms d'hommes écrits de ma main, classés par ordre alphabétique, ma solitude semblait peser plus lourd encore. Tel Leporello effeuillant le catalogue de son maître, je partis à la recherche de l'amant d'une nuit, quelqu'un qui ne me poserait aucune question, qui ne chercherait pas à s'insinuer dans ma vie, et qui s'en irait dès le lever du jour.
R.B. ? Pianiste virtuose, mais peu doué pour la musique de chambre… R.D. ? Une ancienne histoire… Pourquoi pas ? Je composai son numéro. Une voix de femme me répondit, je raccrochai. E.D. ? Il était parti vivre aux États-Unis. E.L. ? J'écoutai sa voix endormie sur un répondeur, peu inspirée par ses intonations molles. S.R. ? Impossible de m'en débarrasser le matin venu, je m'en doutais déjà. B.W. ? Celui-là me laissait de bons et chauds souvenirs… Mais son numéro n'était plus attribué. L.Z. ?
Luc. Mon petit Luc. J'avais une certaine tendresse pour ce jeune homme qui avait sept ans de moins que moi. Luc devait être marié, à présent ; je me souviens qu'il était fiancé, lors de notre liaison. Le numéro de sa garçonnière rue T. sonna longtemps dans le vide. Puis une très jeune fille répondit. Elle me dit que M. et Mme Z. n'étaient pas là, et qu'elle gardait leur bébé. Luc marié, père de famille ! Je m'esclaffai.
— Dites à Monsieur que Margaux a téléphoné.
— Margot comment ?
— Margaux avec un X. Cela suffira.
Il rappela dans l'heure. Serait-il libre un soir de la semaine, sans Madame, bien entendu ? Il voulut savoir s'il s'agissait là d'une proposition indécente. C'en était une. La suite, cher Max, est un peu triste. Il ne faut jamais réchauffer les vieux restes. J'aurais dû m'en douter.
Yeux ouverts dans la pénombre, j'ai tenté d'effacer le désastre qu'avait été notre étreinte. Où donc étaient passées les étincelles dégagées par nos corps effrénés, les sommets d'un plaisir aigu ? Il s'était acharné, déployant un mâle savoir-faire, en vain. Je n'ai senti monter en moi que le dégoût.
Vers une heure du matin, je l'entendis se lever ; il s'habilla et fila comme un voleur. En me réveillant, fourbue, je me suis demandé si je n'avais pas fait un mauvais rêve.
Puis, en allant dans la cuisine boire un café, je trouvai ce mot : « Ce n'est pas grave. Oublions. » Il avait signé son prénom, suivi d'un grand cœur. J'ai retenu la leçon, preuve qu'à mon âge, on a encore des choses à apprendre.
Il fut un temps où je ne pouvais pas me passer de cet homme-là ; je ne vivais que pour nos rendez-vous adultérins. Il m'avait donné les clefs de sa garçonnière. Comme je répétais le soir, mon mari ne se doutait de rien. J'étais de retour vers minuit, l'œil brillant, le corps encore engourdi d'amour.
Pour aller chez Luc, je prenais le métro aérien. Je ne voulais pas que l'on pût remarquer ma voiture garée devant chez lui. À la tombée de la nuit, j'aimais voir défiler ces façades où des lumières s'allumaient petit à petit, dévoilant le quotidien d'inconnus aperçus fugitivement de mon train : images encadrées de fenêtres, multitude de carrés posés les uns au-dessus des autres, m'offrant l'intimité d'immeubles entiers ; une femme repassant dans une cuisine, une famille attablée devant l'écran bleuté d'une télévision, un couple enlacé sur un lit, un homme au téléphone, une maîtresse de maison s'affairant à un gâteau couronné de bougies. Ces tranches de vie hâtives attisaient ma curiosité, et j'aurais aimé que le train se mît à rouler moins vite afin que mon regard indiscret eût tout le loisir de s'attarder le long des vitres illuminées.
Voici venu le moment de te raconter Pierre, seul homme à qui j'ai dit « oui » devant Dieu. Avant de te décrire la débâcle que fut notre mariage, je dois te parler de Vincent, mon frère.
J'ai toujours su qu'on allait me ravir un être aimé. Petite, je me préparais déjà à cette épreuve avec stoïcisme, et je me demande d'où me venait ce goût précoce pour la fatalité.
Mais lorsque la mort faucha mon frère, je compris que toute préparation s'avérait inutile face à la douleur. La perte de Vincent signifiait la fin de mon enfance, l'anéantissement d'un bonheur entier. Je n'avais pas pris le temps de bien connaître mon frère. J'allais le déplorer pour le restant de mes jours.
À présent, lorsqu'il m'arrive de penser à lui, je ne le vois pas tel qu'il fut à sa mort, un homme de vingt-cinq ans. À mes yeux, il aura toujours sept ans ; garnement maigre aux taches de rousseur, sautillant sur la plage bretonne où nous passions nos vacances, à T.
Je suis retournée à T. depuis, avec Pierre et Martin, pour découvrir que la station balnéaire désuète de mon enfance n'existait plus. À la place du petit port paisible et de la plage dorée se hérissent des bâtiments modernes, et une digue de béton balafre l'horizon d'un trait dévastateur.
Le prénom « Vincent » fait resurgir ces lointaines escapades à cinq ; je revois Mathilde, protégée par son chapeau de paille, un livre à la main ; je revois mon père offrant son visage buriné au soleil, et maman s'affairant à enduire mon dos laiteux d'une couche d'écran total, ce qui n'empêchait pas les rayons meurtriers de brûler ma peau.
Vincent, lui, était déjà loin, ne tenant pas en place, chef de bande d'une meute de chenapans débridés semant la zizanie sur la plage. De temps en temps, mon père, excédé, les rappelaient à l'ordre, tandis que de derrière ses lunettes noires à la Jackie O., les prunelles de maman ne quittaient jamais la silhouette malingre de son fils.
Lorsqu'elle était revenue de la clinique avec un nourrisson mâle dans les bras, le portant comme le plus précieux des cadeaux, le plus extraordinaire des trophées, Mathilde et moi, à dix et douze ans, avions d'emblée compris que si notre mère aimait ses filles d'un amour raisonnable et placide, elle adorait son fils d'une passion amoureuse.
Adolescente, je m'étais fait la promesse de ne jamais préférer un fils à une fille. Je n'ai qu'un enfant, mais si d'aventure j'ai le bonheur d'avoir une fille, je sais d'avance qu'il n'y aura aucune préférence dans mon cœur. Je t'avoue que je rêve de donner une sœur à Martin, petite princesse rousse, fillette gracile au rire espiègle qui saura illuminer (comme son frère aîné) ma vie et ma musique.
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