Tatiana Rosnay - Le dîner des ex
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Et c'était signé : H.
Oui, H ! Tu imagines ma stupéfaction. Qui pouvait donc être ce H ? Pourquoi cette missive n'était-elle pas signée d'un A comme Adrien, car il ne pouvait s'agir que de lui ? Pendant une journée entière, je tentai en vain de trouver à qui appartenait cette mystérieuse initiale.
Une visite à la librairie de mon quartier m'apporta la solution à l'énigme. Je me souvins qu'il avait dit admirer un écrivain se prénommant Marguerite. À ma connaissance, il n'y avait que deux Marguerite célèbres.
En apercevant les Mémoires d'Hadrien sur l'étagère, le voile se leva enfin. Le libraire dut se demander pourquoi la vue de cette œuvre à la beauté austère m'arracha un sourire si béat.
La même Marguerite confesse dans le Carnet de Notes des Mémoires d'Hadrien : « Il est des livres qu'on ne doit pas oser avant d'avoir dépassé quarante ans. »
Je ressens la même chose envers Beethoven. La pianiste que je suis a eu moins de difficultés envers les sonates ; en revanche, dès qu'il s'agissait des symphonies, la catastrophe semblait inévitable. Je ne les entendais pas, ou mal ; mon oreille, subtile machinerie au rouage huilé, se bloquait ; je devenais alors aussi sourde que le grand Ludwig lui-même.
Je garde un souvenir cuisant de la Septième. Il y a une dizaine d'années, lors du Festival d'O., je dus remplacer au pied levé un chef souffrant – aventure périlleuse –, et l'orchestre, fâché à l'idée d'être dirigé par une femme, n'avait cessé de bouder durant les quelques répétitions hâtives.
Non seulement je n'avais pas réussi à m'imposer, mais de surcroît, cette œuvre me passait encore au-dessus de la tête. Je ne m'y étais pas assez préparée, bien que j'eusse toujours su que les quatre dernières symphonies de Beethoven représentent un énorme travail pour un chef.
Dès la première attaque, comme une élève s'enlisant dans un épineux sujet de philosophie, toute maîtrise me glissa des mains. Un trac paralysant m'envahit. Tu as dû connaître cela ; la gorge qui se serre, la sueur qui perle au-dessus de la lèvre supérieure, les paumes moites, le cœur qui s'emballe ; et cette peur noire qui tenaille le ventre comme un couteau acéré.
Pour ne rien arranger, le cor sonna faux dès le deuxième accord, puis les doubles croches piquées suivies de seize fortissimo présagèrent un désastre : cuivres miaulant comme des chatons étranglés, vents livrant leur dernier soupir, cordes sans conviction. Comment ressusciter un orchestre comateux quand on n'a pas assez travaillé ce que l'on dirige ? Alors que la salle semblait tanguer derrière moi, je captais une sourde et inquiétante rumeur, au début infime, puis grondant de part et d'autre, s'accentuant comme un orage qui se rapproche.
On comprend vite ce que ressent un public. Lorsqu'il est heureux, épanoui ; lorsqu'on l'a fait vibrer, pleurer, frissonner, la qualité de son silence nous expédie jusqu'au paradis ; en l'espace de quelques instants, nous voilà demi-dieux couronnés de gloire, acclamés avec exaltation.
Tu sais bien que si une salle froide et indifférente semble un calvaire, un public mécontent et frustré est un véritable enfer qu'il faut pouvoir endurer jusqu'au bout. Pas question de poser sa baguette et de s'enfuir. Un des périls de notre métier, c'est que les ondes négatives viennent par-derrière comme l'ennemi le plus lâche ; elles n'atteignent que notre dos ; du moins, pendant que l'on dirige. Se retourner à la fin pour braver la tempête, voilà une autre paire de manches…
L'allegretto du deuxième mouvement se dressait devant moi comme les cimes inaccessibles de l'Himalaya. Son thème obsédant, qui se développait en s'amplifiant tel des ronds concentriques, il me fallait le vaincre d'emblée, l'aborder tout d'abord avec altos et violoncelles, puis lancer flûte, hautbois, basson pour concevoir la lente et inexorable progression, pour construire l'infernale montée des cordes jusqu'à l'éclatement sonore.
Mais au lieu du magnifique crescendo imprégné d'une mélancolie indicible dont je rêvais, j'obtins une sinistre marche funèbre qui s'affaissa comme un soufflé raté. Le scherzo imprécis qui suivit ne pouvait que manquer de gaieté et de vivacité. Tout était perdu.
Serrant les dents durant soixante mesures d'une coda interminable, Beethoven me parut inhumain. J'étais vaincue. Des larmes crépitèrent sur ma partition, se mêlant à l'enchevêtrement des notes.
Je l'ai haï, ton Titan trapu à la grosse tête, à la peau criblée de petite vérole. La savoureuse fantaisie de Haendel, la ferveur secrète du Cantor, propices à tant de sortilèges, me firent ce soir-là cruellement défaut, car je mesurais l'abîme me séparant encore de Ludwig van Beethoven.
Hier soir, en rentrant de V., les oreilles vrombissantes à force de « Beethovenier », je trouvai un message d'Hadrien sur mon répondeur. Je me suis laissée aller à une danse de bonheur autour de la pièce, suivie d'un Martin ravi, sous le regard gêné de Patrick, qui devait croire que sa patronne devenait folle. Il a peut-être raison.
Je n'ai pas effacé le message ; je crois que je l'ai écouté vingt fois. Cela t'amuse, non ? C'est vrai, j'ai l'impression d'avoir quinze ans quand il s'agit de lui. Une fois seule, je l'ai rappelé. Sa voix m'a semblé plus tendue que sur le message. Notre conversation fut brève ; il me demanda de le retrouver le lendemain matin à neuf heures, dans un café faisant l'angle avec l'avenue de l'O.
En contemplant au réveil mon visage bouffi, je faillis ne pas me rendre à ce rendez-vous ; et je dus me faire violence pour quitter l'appartement, une paire de lunettes noires sur le nez.
Il m'attendait en lisant un journal. Imagine mon soulagement en découvrant ses paupières gonflées par le sommeil. Discrètement, j'ôtai mes lunettes pour les glisser dans ma poche.
Il m'eût été agréable de te décrire un petit déjeuner charmant ; il m'eût été facile de te mentir, cher Max, de te rapporter une conversation factice, te faire croire que « l'affaire était dans le sac ».
Mais je suis parvenue trop loin dans cette longue missive pour écrire des mensonges, sous prétexte que les événements de ma vie n'ont pas l'amabilité de s'accorder à mes envies. Je ne t'ai jamais menti ; ce n'est pas maintenant que je vais commencer.
Je te dirai ceci, sans aucun autre commentaire : je crois qu'Hadrien aime encore sa femme.
Je n'ai pas fait l'amour depuis des mois. Je suppose qu'une femme de mon âge qui n'a pas eu de plaisir depuis longtemps, cela se lit sur son visage, se devine à ses mouvements, ou dans ses yeux.
Pour y remédier, je pourrais enfiler une robe ajustée, mettre du rouge à lèvres, du parfum, sortir dans la nuit et trouver un homme, dans un bar, à la terrasse d'un café, et le séduire. Je l'ai déjà fait, surtout à une époque où l'on n'avait pas besoin de se protéger d'un bout de latex. En ces temps infestés par quatre petites lettres que tu n'as heureusement pas connues, il vaut mieux sortir « couvert », comme dit Claire, mon agent.
Qu'aurais-tu pensé de cette nouvelle pratique amoureuse ? Tu n'aurais jamais voulu t'encombrer de cette enveloppe rédhibitoire. Envers les messieurs récalcitrants de ton espèce, il faut ruser de volupté. Mettre un préservatif avec la bouche, ce n'est pas plus difficile que de faire une bulle avec un chewing-gum.
Il est facile de séduire un homme qu'on n'aime pas, enfantin de lui faire croire que tout vient de lui, qu'il est maître de la situation, alors qu'en vérité, il n'est qu'un pion sur l'échiquier du désir. Pour s'offrir un homme, il n'est pas indispensable d'être belle. Tout se joue à partir d'un regard. Mais cela ne m'amuse plus. Au contraire, cela me dégoûte.
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