Tatiana Rosnay - Le dîner des ex

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Il trouva mon fils magnifique, et s'amusa qu'il fût roux, comme moi. Puis il me fixa de son regard charmeur avec un sourire un peu triste. Sans dire un mot, nous pensions tous deux à ce bébé d'un autre temps qui aurait eu huit ans en février. Je me suis souvent demandée si c'était un garçon ou une fille, à qui il, ou elle ressemblerait. À présent, alors qu'il caressait le front de mon fils, je savais que Manuel, durant toutes ces années, y avait songé aussi. Émue malgré moi, je ne parlais pas, berçant Martin qui couinait dans sa nacelle.

— Ainsi, Margaux s'est mariée, et a fait un enfant…

Il s'approcha, effleura ma joue, me trouva belle comme le jour. La trentaine m'allait bien, mon mari avait beaucoup de chance. Il voulut connaître son nom. Pourquoi n'était-il pas avec moi ? Je répondis que Pierre en tant qu'avocat voyageait souvent. Manuel trouvait risqué de laisser une jeune épouse seule ; je rétorquai que je ne l'étais pas, puisque j'avais Martin. Ironique, il traita mon fils de petit veinard, et s'approcha plus près encore.

Je fus envahie par son odeur ; effluve musqué, presque animal, qui exhuma une nuée de souvenirs. Sur un ton nonchalant, il me demanda ce que je faisais le soir même. Je balbutiai que je ne pouvais pas le voir, si c'était cela qu'il avait en tête. Il éclata de rire, me trouvant très drôle dans le rôle inédit d'épouse fidèle, et m'exhorta à rentrer chez moi pour m'occuper de mon bébé, de mon mari et de mon « intérieur propret ». Quand je me serais lassée de « faire la bourgeoise », il me suffirait de lui passer un coup de fil. Le numéro de la Villa Irrintzina n'avait pas changé.

Je pris congé en lui tournant le dos.

— Dites, Margaux, lança-t-il d'une voix sonore, il vous fait jouir au moins, votre mari ?

Plusieurs passants s'étaient retournés. Je me suis éloignée à toute vitesse, poussant le lourd landau devant moi. Réfugiée dans mon « intérieur propret », je me rendis compte qu'il n'avait pas mentionné Nadège.

Le soir même, vers minuit, tandis que je travaillais dans le studio que j'avais alors rue de V., le téléphone sonna. C'était Manuel. Je lui demandai comment il avait obtenu mon numéro. Il l'avait trouvé dans l'annuaire, sous mon nom de jeune fille, que j'ai gardé pour ma carrière. Il était en bas de la rue et n'avait pas le code de la porte. En soufflant dans l'appareil, il m'intima de le laisser monter. J'hésitai. Il était tard, une baby-sitter gardait Martin au domicile conjugal.

Le studio aux lumières tamisées offrait une atmosphère feutrée qui plairait d'emblée à Manuel. Un désordre sympathique y régnait, partitions à même le sol ; piano trônant au milieu de la pièce, et sous le plafond mansardé, un large divan moelleux qui semblait fait pour l'amour.

Je décidai d'abandonner Alessandro Scarlatd. Il Giardino d'Amore devrait patienter jusqu'à demain. Je dis à Manuel d'attendre, que j'allais descendre.

Nous allâmes dans un bar, un peu plus loin sur le boulevard. Une fois assis devant un verre, il me demanda si j'avais eu peur qu'il monte. Je le regardai en hochant la tête.

— De quoi avez-vous peur ?

— Peur de ne pas savoir vous résister.

Il dit préférer cent fois cette honnêteté juvénile à une hypocrisie bien-pensante. Nous bûmes en silence jusqu'à ce qu'il attrapât mon poignet.

Sa peau chaude me troubla.

— Laissez-moi monter, Margaux. Juste une heure. Cela vous fera du bien. Après, vous oublierez. Vous aimerez votre mari encore plus fort. Vous lui ferez mieux l'amour.

Il guettait chaque réaction sur mon visage. Sa peau était brûlante. Ma tête tournait. Il insista, caressant l'intérieur de mon poignet d'un index adroit.

Au bout d'une minute qui sembla une éternité, je parvins à lui dire non, un non étranglé, mais un non tout de même. Il retira sa main et s'en alla, sans un mot. Avec un soupir de soulagement mêlé à une pointe de regret, je le regardai partir.

Ainsi, le beau Manuel sortit de ma vie. Longtemps, son prénom évoqua pour moi le plus sombre et le plus tourmenté des quatuors à cordes de Schubert, le D810 en mineur, celui que tu trouvais « macabre ».

Je ne parviens pas à comprendre comment j'ai pu lui résister ce soir-là. Mariée depuis peu, et tout juste mère, je me tenais encore à ce que j'appellerai ma « logique de fidélité ». En épousant Pierre, j'avais l'intention de ne pas le tromper. Cet état d'esprit ne dura pas. Je trompai mon mari, à plusieurs reprises. Il ne le supporta pas, et me quitta.

Et cela, Max chéri, c'est encore une autre histoire…

Intermezzo

J'entretiens avec la musique un rapport étrange, parfois impudique, profondément sensuel. Elle sait mettre à nu ma véritable nature, elle révèle mes désirs les plus secrets, mes craintes les plus intenses. À elle je me livre comme à aucun homme ; en retour, elle me procure un plaisir qu'un amant sait rarement m'offrir.

Quand je me tiens debout face à l'orchestre, bras déployés, baguette dressée, avec dans mon dos le poids de ces regards inconnus, le vertige qui me submerge est parfois plus fort qu'une jouissance ; je sens monter en moi un frisson aigu, semblable à celui d'un acrobate avant le saut de la mort.

Lorsque je m'assieds à mon piano et que je contemple le clavier blanc et noir, avant même de l'effleurer, j'ai conscience que la musique est mon langage, plus intelligible que le français, plus innée encore qu'une langue maternelle.

La musique me donne tout ; goulûment je me nourris d'elle comme un bébé tétant le sein de sa mère. Crois-tu que l'on puisse se contenter de musique et d'eau fraîche ? Peut-on, selon toi, se vouer à elle comme une religieuse prend le voile, comme un ermite se coupe du reste du monde ? Je ne le pense pas, sinon d'où viendrait la mélancolie qui n'a cessé de me poursuivre, et l'oppressante solitude qui me réveille parfois la nuit ?

Toi et moi, nous n'avons jamais composé, mais nous recréons. Nous traduisons. Nous exprimons. Nous suggérons. Nous portons un regard – ou plutôt deux oreilles – sur une partition. Voilà la différence entre un chef d'orchestre et un compositeur.

La musique tisse le lien entre ma vie quotidienne et ma profession, mais elle n'est pourtant pas l'essentiel. Ce qui me fait vivre, ce qui fait battre mon cœur, ce n'est plus seulement la musique. C'est aimer. Et aujourd'hui, Max, à part mon fils, je n'ai personne à aimer.

Profitant de quelques instants de liberté, tandis qu'un avion m'emmène à V., où je débute les répétitions du cycle Beethoven, j'ai envie de te parler de mon fils. Je t'ai peu décrit ce petit personnage rouquin, copie presque conforme de Vincent au même âge, et qui a enrichi ma vie dès sa naissance.

Hier, au volant de ma voiture, tandis que je l'emmenais à l'école, je n'ai pu m'empêcher d'étudier le visage de Martin dans le rétroviseur. C'est vrai qu'il rappelle mon frère disparu, il possède le même nez, menton, sourcils ; de moi, il a hérité les yeux verts, la chevelure bouclée. Il joue à l'arrière en lâchant des bruits de petit garçon, onomatopées et sifflements. Dans dix ans, lorsque j'aborderai la cinquantaine, à quoi ressemblera ce petit homme ?

Je l'imagine difficilement en adolescent à la voix grave. Aura-t-il la haute stature de son père, sa glaçante autorité, ou ma taille fluette et mon tempérament d'artiste ? Sera-t-il musicien comme sa mère, avocat comme son père, ou ni l'un ni l'autre ?

Quand j'avais son âge, le piano prenait déjà une part essentielle dans ma vie. Pour l'instant, Martin n'a pas encore de passion attitrée, mais il semble enveloppé d'un mystère qui n'appartient qu'à lui. Sa maîtresse me dit qu'en classe, il se retranche parfois dans un monde à part, une autre planète, de laquelle il descend de temps en temps, pour jouer avec les autres.

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