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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Tatiana de Rosnay

Moka

Roman

PLON

À mes deux grands-mères

Natacha, la Russe (1915-2005)

Cynthia, l'Anglaise (1898-1990)

« Il n'y avait pas de lune. Le ciel au-dessus de nos têtes était d'un noir d'encre. Mais le ciel à l'horizon n'était pas noir du tout. Il était éclaboussé de pourpre comme taché de sang. Et des cendres volaient à notre rencontre avec le vent salé de la mer. »

Daphné Du Maurier, Rebecca.

Moka : n.m - 1° Variété de café, infusion de ce café : une tasse de moka ; 2° Gâteau fourré d'une crème au beurre parfumée au café.

I

C'était un mercredi après-midi. Le jour des enfants. J'étais à ma table de travail. Concentrée. Immobile. Le regard fixé sur l'écran devant moi. Pas de bruit. Juste la rumeur lointaine du trafic sur le boulevard. Il était quatorze heures trente.

Mon téléphone portable a sonné. Un numéro s'est affiché sur l'écran. Un numéro qui ne me disait rien. J'ai pris la ligne.

— Allô, madame Wright ?

Une voix d'homme, inconnue elle aussi.

— Vous êtes la mère de Malcolm Wright ?

J'ai dit oui, je suis sa mère. Pourquoi ? Pourquoi ?

— Votre fils a eu un accident. Il faut venir tout de suite.

Un accident. Mon fils. Treize ans. Je me suis levée brusquement. La tasse de thé sur le bureau a valsé.

— Qui est à l'appareil ?

— Le SAMU, madame. Il faut venir, votre fils a été renversé sur le boulevard M., il est blessé, il y a eu délit de fuite, nous partons pour l'hôpital H.

J'ai écouté tout cela, cette voix inconnue qui grésillait dans mon oreille. Un accident. Malcolm. Délit de fuite. Je n'arrivais pas à poser les bonnes questions. Ma bouche était molle, inefficace. Impossible d'articuler. J'ai pensé confusément qu'il fallait prévenir Andrew, que si je partais maintenant, qui irait chercher Georgia à la danse ?, que tout cela n'était pas vrai, que tout n'était qu'un cauchemar éveillé, que cela n'était pas en train d'arriver. Mais la voix grésillait toujours.

— Vite, madame. Venez aux urgences. Immédiatement.

J'ai pris mes affaires, mon téléphone, ma veste, je suis partie. J'ai croisé quelqu'un sur le palier, je l'ai bousculé. Je crois que j'ai murmuré pardon, pardon.

J'avais déjà conscience que plus rien ne serait pareil. Que ma vie avait basculé. Comme ça. En quelques secondes. Le trajet vers l'hôpital était sans fin. Chaque feu rouge durait une éternité. J'ai essayé d'appeler mon mari. Messagerie. Je n'ai pas laissé de message. Que pouvais-je dire ? « Andrew, Malcolm a été renversé. Le SAMU a téléphoné. Il est blessé. Je suis en route pour l'hôpital. Viens vite. » Oui, j'aurais voulu dire ça. J'aurais voulu crier ça. Mais je ne pouvais pas le dire après le bip sonore, je ne pouvais pas prononcer ces mots-là, ces mots lourds, terribles, après la voix chaleureuse, accueillante d'Andrew, son message bilingue anglais-français : « Hi, you've reached Andrew Wright, please leave a message after the tone. Merci de laisser votre message après le bip. » Non, impossible.

L'hôpital. Le bruit. La foule. L'odeur. Les couloirs interminables. Les chariots qui grincent. La détresse des autres. La mienne. Tout ce qu'on dit sur les hôpitaux, les infirmières débordées, les blouses blanches indifférentes. Et puis, dans tout cela, la lueur de compassion dans le regard, le sourire, la poignée de main qui fait qu'on ne perd pas totalement espoir. Le médecin. La quarantaine. Mon âge. Un visage en lame de couteau. Une voix posée, grave.

— Il est dans le coma, madame. Son état est plutôt stable. Mais vous ne pourrez pas le voir tout de suite.

Le coma. Le mot m'a heurtée. Malcolm n'était pas mort, mais il était dans le coma. Comme s'il dormait.

Pas mort. Coma. Je ne savais rien du coma. J'avais vu des acteurs le mimer pour un film, mais je n'avais jamais vu quelqu'un dans le coma, en vrai.

— Lors de l'accident, votre fils a eu un traumatisme crânien, c'est ça qui a provoqué le coma.

J'ai regardé mes baskets, mes pieds de mère défaite. Coma. Drôle de mot. Affreux petit mot. Malcolm coma. Malcoma.

— Vous avez appelé le papa ?

Le papa. Mon mari.

— Non, je n'ai pas réussi à le joindre.

— On va le faire ensemble, venez. Venez avec moi.

Un bureau délabré, un vieux téléphone beige. Le numéro d'Andrew. Messagerie. J'ai essayé l'agence. La voix de son assistante : « Ah, bonjour Justine, Andrew est en réunion, il ne peut pas vous parler pour le moment. »

J'ai dit :

— Passez-le-moi, s'il vous plaît. Malcolm a eu un accident.

J'ai entendu sa respiration soudaine, elle a répondu :

— Oui, oui, certainement, mon Dieu, bien sûr, pardon.

La voix d'Andrew. Le choix de mes mots. Pas facile, choisir les bons mots, alors qu'on a qu'une envie, s'effondrer, pleurer, trépigner. Lui était en réunion, entouré de gens, je l'ai senti à son ton un peu pressé, un peu las (pardon, c'est ma femme – sourire crispé –, j'en ai pour quelques minutes) : « Yes, Justine ? What is the problem ? »

Il devait penser que j'allais lui parler d'une histoire de facture impayée, de voiture qui ne démarrait plus, de professeur de mathématiques qui se plaignait de l'attitude de Malcolm en classe, il devait croire que j'allais encore le bassiner avec les tracasseries du quotidien, quelque chose de banal, de pas important.

Le choix des mots. Sobres, les mots. Justes. Précis.

— Andrew, je suis à l'hôpital H. Malcolm a été renversé par une voiture qui a pris la fuite. Il a un traumatisme crânien. Il est dans le coma. Je suis avec le médecin. Tu dois venir tout de suite.

J'étais fière devant le médecin de ne pas avoir sangloté. Je n'ai pas entendu ce que m'a répondu Andrew. Il vient, je crois. Il a dit qu'il allait venir.

Je voudrais voir mon fils. Le prendre dans mes bras. L'embrasser. Le médecin a dit non, c'est trop tôt. J'ai eu peur, j'ai demandé si c'était parce qu'il avait été défiguré, abîmé, si c'était pour cela qu'il ne voulait pas que je le voie. Il m'a dit non, son état était stable, mais critique. Il a besoin de silence, de repos. Mais je pourrai le voir très vite. Tout à coup, j'ai pensé à Georgia. Le cours de danse se terminait dans une demi-heure. Georgia, neuf ans. J'ai fermé les yeux. Le médecin m'a demandé si ça allait. J'ai dit : « Ma fille, je ne sais pas qui va aller chercher ma fille à la danse. » Il a dit : « Téléphonez à quelqu'un, votre mère, peut-être, une amie ? » J'ai téléphoné. À ma mère. Je lui ai demandé d'aller chercher Georgia à la danse parce que Malcolm a eu un accident. J'ai dit un accident sans gravité, parce que c'était ma mère, et je ne voulais pas l'inquiéter.

Je m'en voulais, parce que si c'était vraiment grave, alors j'avais menti à maman.

Andrew et moi, devant un flic appliqué, un ordinateur fatigué qui siffle. Une petite salle borgne. Une odeur de renfermé. Il n'y avait qu'une chaise, et Andrew s'était mis debout derrière moi.

État civil. Adresse. Profession. Mon mari avait une voix sobre, calme. Il parlait normalement. Comme si notre situation était parfaitement normale. Comme si c'était parfaitement normal de dire tout cela à cet inconnu, ici, aujourd'hui.

Naissance à Norwich, avril 1963. Nationalité britannique. 27, rue D., dans le 14e. Architecte. Son accent anglais, qu'il n'avait jamais perdu malgré vingt ans en France, a fait sourire imperceptiblement le policier. J'en avais l'habitude, moi aussi cela me faisait sourire, mais pas maintenant. Plus maintenant.

Quand ce fut mon tour, j'ai parlé d'une voix blanche. Je ne pouvais pas faire autrement. Tant pis si Andrew me trouvait ridicule. Avec Andrew, il fallait toujours tenir le coup. Ne jamais trahir ses émotions. Never explain, never complain. Stiff upper lip. Tant pis.

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