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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Naissance à Clichy, novembre 1965. Nationalité française. Traductrice. Même domicile. On nous a demandé l'état civil de Malcolm. Naissance à Paris 14e, septembre 1990. Collégien. On nous a demandé comment s'était passé l'accident. J'ai écarquillé les yeux, mais Andrew est resté stoïque. Toujours aussi calme, il a répondu que nous ne savions pas comment s'était passé l'accident, d'ailleurs comment pourrions-nous le savoir, puisque nous n'étions pas là ? Notre fils rentrait seul de son cours de musique, comme tous les mercredis après-midi. Le flic a pris son téléphone, marmonné quelque chose dans le combiné.

Derrière nous, des étrangers attendaient. Ils semblaient rivés aux lèvres du policier, aux nôtres. Un homme et une femme, plus jeunes que nous. Pourquoi étaient-ils là ? Que leur était-il arrivé, à eux ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas attendre ailleurs ? J'avais envie de me retourner, de leur dire que c'était honteux de tout écouter ainsi, de s'intéresser si ouvertement à la douleur des autres, de tout entendre de nos vies, de notre drame. Mais je n'ai rien dit.

— Ah ! oui, vous, c'est le délit de fuite sur mineur, a dit le policier. On a plusieurs témoins, dont un conducteur de bus qui a tout vu. Ils sont déjà venus faire une déposition. Mais on n'a pas la plaque en entier. La voiture roulait trop vite.

Andrew a demandé si on savait quel type de voiture c'était. Oui, une Mercedes marron, un vieux modèle. Elle avait grillé le feu, percuté notre fils, et continué sa route, sans s'arrêter. Maintenant je voyais la scène. Je la voyais si clairement, si brutalement, qu'une nausée est montée en moi. Malcolm qui revenait de son cours de musique, comme tous les mercredis. Il n'a que le boulevard M. à traverser. Un carrefour facile, avec des feux qui ne sautent pas au vert alors que vous êtes en pleine traversée. Malcolm qui s'élance au rouge, petit bonhomme vert. Un bus qui attend au feu. Puis par la gauche, une voiture qui dépasse le bus, brûle le feu, fauche Malcolm en plein passage piétons. Malcolm qui fait un vol plané. La voiture qui ne s'arrête pas. Malcolm allongé sur l'asphalte. Les témoins qui notent la plaque, mais pas de façon complète. Quelqu'un qui appelle la police.

Le policier nous a regardés tous les deux. Il avait les yeux clairs. Il a esquissé un drôle de sourire qui m'a fait mal.

— Vous avez de la chance, vous savez. Les mercredis, il y a plein d'enfants renversés. Sur les passages piétons, comme le vôtre. Mais le vôtre, il n'est pas à la morgue.

Andrew n'a rien dit. Moi non plus. On ne savait pas quoi dire. On était tétanisés. J'ai failli crier : Oui, il n'est pas à la morgue, mais il est dans le coma, monsieur. Vous trouvez que c'est de la chance, vous ? Et cette Mercedes qui ne s'est même pas arrêtée, qui a laissé notre fils comme ça, sur le passage piétons, vous trouvez que c'est de la chance, hein ?

Mais je n'avais pas envie que le couple derrière nous écoute tout cela. Je voulais partir, vite, partir d'ici, voir Malcolm, le prendre dans mes bras. Le voir ouvrir les yeux.

Retour à l'hôpital. Le docteur nous attendait. Il nous a dit que nous pouvions le voir, maintenant. Mais il nous a prévenus, cela ne va pas être facile, préparez-vous.

— Votre fils est dans un coma profond. Vous pouvez le toucher, lui parler, mais il ne réagira pas.

Malcolm paraissait tout petit, allongé sur un lit. Sa tête était enturbannée de gaze blanche. Des tubes transparents sortaient de son nez, de sa bouche, des veines de ses avant-bras. Un appareil à soufflets permettait à sa poitrine de se soulever régulièrement dans un bruit étrange. Son visage était pointu, pâle. Yeux clos. Paupières translucides. Il dormait. Ses mains posées à plat à côté de lui. Nous nous sommes approchés, je l'ai touché, sur ses cheveux, en haut du crâne. Il était tiède. Il n'avait aucune blessure visible. Pas d'hématome, pas de sang. La blessure était sûrement sous la gaze blanche. J'étais rassurée de ne pas la voir. J'ai dit : « C'est maman, mon chéri, c'est moi. Je suis là. Papa aussi. On est là. »

Andrew se tenait derrière moi. Il respirait bruyamment. J'aurais voulu qu'il dise quelque chose, qu'il touche son fils aussi, qu'il parle, mais il n'a rien dit. Je me suis retournée. J'ai vu qu'Andrew pleurait. J'étais choquée, stupéfaite. Andrew, en larmes. Andrew, le roc. Andrew, qu'on surnommait Dark Vador, tant il était blindé de partout. Il pleurait, courbé, le visage plissé, comme s'il avait mal. Il gémissait. J'étais désarmée. Je ne savais pas quoi faire, comment lui apporter mon soutien, ma tendresse. Andrew était plus fort que moi. Andrew ne pleurait jamais. C'était moi qu'il consolait, d'habitude. C'était moi qu'il prenait dans ses bras. C'était moi qui pleurais, pas lui. Je ne savais pas comment consoler Andrew. Et j'ai eu honte, tout à coup, honte de ce grand mari sanglotant, l'échine courbée, la morve au nez, honte de lui devant le médecin, devant les infirmières.

Puis j'ai eu honte de penser cela de lui. C'était normal qu'il pleure, après tout. Mais moi, moi qui pleurais pour un rien, moi qui étais trop sensible, moi qui étais capable de m'effondrer devant un film à l'eau de rose, voilà que je n'arrivais même pas à pleurer devant mon fils dans le coma. Je n'arrivais pas à faire venir les larmes. Mon visage s'était figé, mes yeux restaient secs. Impossible de pleurer. Je ne pouvais qu'écouter les sanglots d'Andrew.

Maman avait pris Georgia chez elle pour la nuit. Je leur avais téléphoné sur le chemin du retour. J'ai dit à Georgia que son frère était dans un grand sommeil, qu'on ne savait pas quand il allait en sortir. Il fallait attendre. Elle n'a pas bien compris. Mais c'était sûrement moi qui expliquais mal. À maman, j'ai dit la vérité. Elle a eu cette phrase affligeante : « Mon Dieu, ton pauvre père, ça va l'achever. »

Mon père. Mon père qui voyait tout en noir. Qui m'avait dit, lorsque j'étais enceinte de quatre mois de Malcolm, hospitalisée en urgence pour une menace d'accouchement prématuré : « Ne t'attache pas à cet enfant, tu vas le perdre. »

Mon père qui, à soixante-dix ans, avait décidé qu'il était un vieillard ratatiné, que le moindre rhume handicapait. Mon père qui s'était mis à marcher comme un petit vieux, qui ne savait pas quoi faire de ses journées depuis qu'il était retraité, sauf rendre ma mère folle.

J'ai explosé. Andrew, au volant, a sursauté.

— J'en ai rien à foutre de ce que ça va faire à papa, tu m'entends ? Tu as pensé une seconde à ce que ça nous fait, à moi, à Andrew ? Comment tu peux sortir des conneries pareilles, tu m'emmerdes, maman, avec tes conneries, tu me fais chier, tu m'emmerdes, papa aussi.

J'ai raccroché. Je tremblais, mais toujours pas de larmes. Andrew a dit : « Was that necessary ? »

Je me suis recroquevillée vers la vitre, loin de lui. Je n'ai rien dit. Je me sentais vidée, comme si quelqu'un avait passé un aspirateur dans mon ventre. Tout était sorti de moi, tripes, boyaux, estomac.

L'appartement était calme, vide, sans les enfants. Je suis allée dans la cuisine, j'ai ouvert le frigo, me suis versé un verre de vin blanc d'une bouteille déjà ouverte. Je n'en ai pas proposé à Andrew. Il était au téléphone dans le salon. Il parlait en anglais. Ses parents, certainement, à Londres. J'ai bu le verre de vin d'un coup. Je m'en suis versé un autre. Je me suis assise à la petite table en demi-lune. Devant moi, à même le sol, les cochons d'Inde des enfants dans leur cage. Deux femelles, Nabou et Elyon. On s'était fait avoir, Andrew et moi. Les enfants avaient promis qu'ils s'occuperaient de ces bestioles. Mais au bout d'un an, c'était toujours moi qui changeais la cage, qui donnais le foin, les granulés, l'eau fraîche. Les enfants, eux, les câlinaient, les brossaient, organisaient des courses de cochons dinde dans le couloir que je retrouvais invariablement maculé de petites crottes dures, comme des grains de riz sombres. J'ai regardé Elyon, celle de Malcolm. Elle était grosse, ronde, douce. Des yeux noirs et brillants. Elle mâchouillait tranquillement un brin de foin. J'ai ouvert la cage et je l'ai attrapée. Les enfants m'avaient montré comment. Sous le ventre, d'un geste précis, rapide. Je l'ai posée sur mes genoux, et je me suis versé un nouveau verre de vin. Je l'ai caressée. Elle a ronronné, comme un chat. On avait été étonnés, émerveillés de ce ronronnement, au début. On ne savait pas que les cochons d'Inde faisaient ce genre de bruit.

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