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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Encore sous le choc de la voix d'Andrew, de son I love you, j'ai dit à Malcolm que je serai là demain matin, à la première heure. Puis j'ai raccroché et nous avons pleuré ensemble, Arabella, Georgia, Candida et moi. Candida est partie dans sa cave chercher du Champagne rosé qui était tiède, mais cela n'avait aucune importance. Georgia a eu droit à sa gorgée, puis nous sommes toutes allées nous coucher.

Deux heures du matin. Je n'arrivais pas à dormir. Je suis allée sur le balcon, et je me suis assise face à la mer. À ma droite, le phare et son œil blanc dans la nuit. L'orage s'était éloigné vers l'ouest, on ne voyait plus de nuages gonfler le ciel sombre. J'ai regardé derrière le phare, au nord, vers Malcolm et Andrew. Demain, Malcolm dans mes bras. Malcolm et sa nouvelle voix d'homme. Maman. Demain, Andrew et moi.

J'ai envoyé le même texto à tous mes amis. Malcolm réveillé tout OK. Je me sentais en paix, le corps endolori mais reposé, la tête au calme, sereine. Je n'avais pas perdu Malcolm, je n'avais pas perdu Andrew. J'allais les retrouver, demain, dans quelques heures. Je dormirai dans l'avion. Car jamais je n'avais eu si peu envie de dormir. Jamais je n'avais si peu dormi en quelques jours.

Jeudi, vendredi, samedi. Dimanche qui commençait. Le dimanche des retrouvailles, de la joie. Du bonheur. Maman. I love you, you stupid, wonderful woman. I need you. Mon corps entier se relaxait, s'abandonnait, le poids qui m'étouffait depuis le jour de l'accident se levait petit à petit, déguerpissait, prenait la poudre d'escampette. Envie de danser, de rire, de chanter. Envie de prendre Andrew contre moi et de l'embrasser frénétiquement. Envie de bercer Malcolm et de lui chanter Lavender's Blue.

Une lune étrange s'était levée, bleuâtre, irréelle. Au-dessous d'elle, le Rocher de la Vierge luisait de son éclat blanc, petit point pâle dans la nuit. Après l'orage, la mer s'était calmée. La marée descendait. On l'entendait à peine, juste un murmure lointain. Je n'entendais pas grand-chose, d'ailleurs, juste le vent qui soufflait encore, quelques voitures qui passaient, des voix qui provenaient d'une maison voisine.

Je pensais mollement, rêveusement à ce qui nous attendait. Les retrouvailles. La convalescence de Malcolm. Prendre garde à ne pas délaisser petite Georgia, Georgia on my mind, Georgia en tête, Georgia à l'esprit. Combien de temps Malcolm resterait-il à l'hôpital ? Allions-nous pouvoir quitter Paris ? On irait à Saint-Julien, on ouvrirait la maison, le soleil entrerait dans toutes les pièces et chasserait le moisi. Andrew tondrait le gazon, qui devait être jauni et à la hauteur de nos genoux. Malcolm reprendrait des forces, le blanc quitterait son visage. Pourrions-nous retourner en Italie ? Retrouver la petite maison carrée, la vue sur la mer, le figuier ? Et en septembre, ou même fin août, il me faudrait reprendre le travail, me replonger dedans, retrouver des contacts. En septembre, Malcolm fêterait ses quatorze ans. On ferait un grand dîner, festif, joyeux, avec toute la famille, les Anglais, et les Français, tous les cousins, tous les amis de Malcolm, tous ceux qui avaient téléphoné, soir après soir, pour avoir de ses nouvelles, et mes amies fidèles, celles qui m'avaient soutenue comme elles avaient pu, pendant ces semaines d'enfer.

Je pensais à notre appartement qui allait enfin reprendre son apparence normale, au lit que je partagerais à nouveau avec Andrew – plus question de dormir sur le canapé du salon –, je pensais à la chambre de Malcolm, à nouveau mal rangée, le sol constellé de chaussettes sales, BD, rollers, crottes de cochon dinde, pain au chocolat à moitié mangé. À ma voix qui dirait pour la dixième fois : « Malcolm Wright, si tu ne ranges pas ta chambre, tu n'auras pas d'argent de poche ce mois-ci. »

Cela me paraissait invraisemblable de renouer avec ma vie d'avant si aisément, alors que ce dernier mois, ces derniers jours avaient été un ouragan d'émotions. Mais j'avais besoin de cette projection en avant. Je ne voulais plus songer à ce que j'avais vu, entendu à la villa Etche Tikki. Je ne voulais plus ressasser tout cela. Je me projetais corps et âme dans demain, dans ce qui m'attendait à Paris, plus rien ne me retenait ici, plus rien. Mais n'étais-je pas irrémédiablement changée, comme si tout ce qui s'était passé depuis le 23 mai avait laissé une cicatrice invisible qui suintait encore, et qui de temps en temps se rappellerait à moi avec un petit pincement de douleur, quasiment inaperçu ?

Non, je ne penserais pas à la fille, à son amant, à la douleur d'une mère. Pas maintenant. J'y penserais plus tard, lorsque Laurent me téléphonerait pour me tenir au courant. La fille risquait gros, sans doute. Conduite sans permis, délit de fuite sur mineur. De la prison ? Non, je ne voulais pas y penser. Plus y penser. Ce n'était plus mon histoire. Cela ne me regardait pas. Ne me regardait plus. Penser à autre chose. À demain. À ma vie qui renaissait, à notre vie qui renaissait, à tout ce qui nous attendait, tous les quatre.

Le phare clignotait dans mon champ de vision avec sa régularité constante. Tandis que je m'assoupissais, baignée de bien-être, le clignotement cadencé prenait la forme d'un signal agaçant qui perturbait ma quiétude. J'ai tourné la tête pour ne plus être dérangée par ce scintillement trop brillant. Mais il demeurait dans le coin de mon œil, insistant, soutenu, et finalement j'ai dû me mettre de dos, face au sud pour ne plus le subir.

Étrange. Ma sérénité n'avait plus la même teneur. Quelque chose d'infime avait changé la donne, avait modifié mon état d'esprit. Pourquoi ressentais-je cette amertume ? Alors que tout allait désormais bien dans ma vie, Malcolm sorti du coma, Andrew qui m'avait dit qu'il m'aimait, et moi qui rentrais demain ? Un chagrin tangible s'insinuait en moi, je le sentais qui prenait de l'ampleur, qui se muait à travers moi en grandissant, je percevais son poids familier qui se calait sur ma poitrine et faisait fuir tout le bien-être accumulé là auparavant. Je me suis levée, les coudes contre la balustrade, le visage balayé par le vent salé, et j'ai regardé vers le sud, en essayant de comprendre l'origine de cette tristesse indicible.

Soudain, ses yeux noirs me sont revenus, puis j'ai entendu sa voix, sa voix quand elle avait crié Lisa Lisa Lisa. Ses yeux, encore et encore, comme le phare qui scintillait derrière moi, opiniâtre. Et c'est en sentant les larmes couler à nouveau, se mêlant au sel de la mer, que j'ai compris pourquoi, pour qui, je pleurais.

FIN

Remerciements

Merci à Stella et Joël d'avoir fait de moi une Franglaise pure souche.

Je remercie tout le monde chez Plon.

Merci à mes deux libraires préférées, Valérie et Sophie, sous leurs Tropiques du 14e.

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