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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Puis les plombs ont sauté.

Tous les trois, debout dans le noir. Eva Marville a glapi.

— Je déteste les orages, j'ai peur !

Le mari a marmonné : « Putain ! » et a tâtonné pour attraper un briquet. Il a allumé une bougie. À la lueur chancelante de la flamme, Eva Marville avait l'air d'une petite fille craintive. Elle se bouchait les oreilles, fermait les yeux en poussant des cris. Son mari soupirait. Il devait la trouver ridicule. Je m'attendais à ce que le petit débarque, terrorisé, sa bouche grande ouverte comme hier soir, au moment où il avait entendu mon portable vibrer. Mais il n'est pas venu.

Le mari a allumé plusieurs bougies, et je pouvais à présent voir autour de moi ce décor que je connaissais déjà. Les livres dans la bibliothèque, les aquarelles, les rideaux ivoire, les coussins au tissu fleuri. Ils ne savaient pas, ni l'un, ni l'autre, que j'étais déjà venue chez eux, à leur insu. Ils devaient croire que c'était la première fois que je mettais les pieds ici. Dans cette semi-obscurité, la pièce avait une autre allure, plus inquiétante, presque angoissante, balayée par le faisceau immuable du phare.

— Vous vouliez me dire quelque chose.

Sa voix, rauque, posée, aimable.

Je me suis redressée. Je l'ai regardée droit dans les yeux, là où les bougies se reflétaient, virevoltaient dans le noir de ses iris.

— Je sais que c'est vous.

Je l'ai dit de façon péremptoire, assurée.

Je les ai bien vus, tous les deux, chacun à leur manière, essayer d'appréhender le sens de ma phrase. Ils la retournaient dans tous les sens, la décortiquaient, l'étudiaient, la disséquaient, mais ces quelques mots, insignifiants, possédaient une vie à part, et ondulaient dans l'air entre nous, comme calligraphiés en lettres de feu. Lui avait la bouche un peu ouverte, les yeux étrangement brillants. Elle secouait la tête, sans comprendre.

J'ai embrayé.

— Ce n'est pas la peine de nier. Je sais que c'est vous.

Elle s'est avancée vers moi. Elle était tout près. Elle a voulu me toucher, j'ai reculé. Le vacarme de la foudre l'a stoppée dans son élan. Elle s'est reprise.

— Excusez-moi, madame, mais je ne comprends rien à ce que vous me dites.

Son mari a haussé les épaules, la lippe mauvaise.

— Vous débarquez comme ça chez nous et vous nous balancez des trucs qui ne veulent rien dire.

J'ai senti mes lèvres se tendre en un sourire qui devait faire peur.

— Alors je vais vous rafraîchir la mémoire. J'avais prévu de vous dire tout ça ce matin, en venant dans votre magasin, mais je n'ai pas pu. J'ai attendu un peu, et je me suis décidée à venir ce soir. Mais la police sera ici lundi matin, à la première heure. Et elle fera son travail.

— De quoi parlez-vous ? a demandé Eva Marville d'une voix chétive.

Avait-elle peur ? Elle semblait déboussolée, perdue.

Le courant est revenu d'un coup, brutal. La lumière était blanche, impitoyable, après la douceur dorée des bougies. Le visage du mari semblait blafard, celui d'Eva Marville congestionné, empourpré. La peau de son décolleté avait rougi aussi, constellée de grandes plaques écarlates.

— Le garçon que vous avez renversé au mois de mai. C'était mon fils. Il est dans le coma.

À nouveau le silence après le choc de mes mots. Eva Marville se frottait le cou d'un geste nerveux, répétitif. Dehors, l'orage se calmait, la pluie qui tombait était moins drue, plus fine.

— Je pense que vous devez faire erreur.

— Non, je ne crois pas faire erreur. Des témoins ont pu noter le numéro de la voiture qui a pris la fuite. C'était une Mercedes ancien modèle, marron. 66 LYR 64. Ça vous dit quelque chose ?

Elle semblait réfléchir, se concentrer. Je me suis dit qu'elle jouait bien la comédie, oui, elle était vraiment douée.

— C'est le numéro de ma plaque, en effet. Mais c'est impossible. Je n'ai renversé personne ! Je m'en serais souvenue, tout de même.

Le mari ne disait rien. Il regardait ses pieds. Puis ses mains. Il semblait stupéfait, sonné.

— Je suis venue vous voir, vous parler, parce que j'essaie de comprendre. Depuis que je sais que vous étiez au volant, depuis que je sais que vous êtes mère de famille, j'essaie de comprendre comment vous avez pu faire ça, renverser un adolescent et prendre la fuite. La police sera là après-demain, mais je vous demande de me l'expliquer, maintenant. Je suis venue pour ça.

Eva Marville se grattait le cou à nouveau. Elle secouait la tête de droite à gauche, elle respirait de façon agitée, elle haletait presque.

— Mais enfin vous entendez de quoi vous m'accusez ! C'est monstrueux ! Je n'ai jamais renversé votre fils, je n'ai jamais renversé personne ! Vous êtes folle, oui, complètement folle. Pour qui vous prenez-vous ?

Elle criait maintenant, et sa voix n'avait plus rien de guttural, sa voix était stridente, perçante comme une sirène. Insoutenable.

J'ai crié aussi, d'une voix aussi puissante que la sienne.

— Ça suffit maintenant ! Vous dites tout ça parce que vous êtes cuite. Vous savez bien que c'est la vérité. Vous avez peur et vous essayez de vous défendre. Et je vois bien à la tête de votre mari que j'ai raison. Il était là avec vous, ce jour-là, n'est-ce pas ? C'était vous au volant, mais il était avec vous. Vous êtes des lâches. Des monstres. Et j'espère que la police fera bien son boulot et que vous écoperez de la plus grosse peine possible.

Elle a tourné la tête vers lui. Lui semblait encore plus blême que tout à l'heure, le visage vidangé de toute couleur.

— Mais enfin, Dan, dis quelque chose, ce n'est pas possible de nous accuser d'un truc pareil. C'est une horreur.

Il a osé me regarder enfin. Il semblait toujours aussi effaré, il cherchait ses mots.

— Vous vous trompez, c'est pas nous, c'est pas elle. Maintenant partez, ça a trop duré. Laissez-nous !

J'ai senti mes poings se serrer, devenir deux petites boules d'os et de chair haineuses.

— Non, je ne partirai pas. Je veux savoir pourquoi vous ne vous êtes pas arrêtés. J'ai le droit de le savoir, et de toute façon vous allez devoir l'expliquer au juge. J'attends.

Je me suis assise sur le canapé derrière moi, les bras croisés. Les bougies qu'il avait allumées brûlaient toujours. Petites flammes pointues et jaunes.

— Vous jouez bien la comédie. Vous auriez pu être actrice, je trouve. Vous, monsieur, un peu moins. On voit bien que vous êtes très emmerdé que je vous aie retrouvés et que la police débarque lundi. Mais vous, madame, chapeau. Rien à dire.

Eva Marville s'est assise lentement à côté de moi. Les mains posées sur ses genoux rondelets, elle tentait de reprendre pied.

— Bon, vous allez tout m'expliquer, madame, d'accord ? On ne va pas s'énerver, on va rester calmes. On reprend depuis le début.

Elle me parlait comme si j'étais une débile, une idiote. Le mari se tenait à ma gauche, rigide, je ne voyais pas son visage. Mais je le devinais hérissé, mal à l'aise, même s'il ne parlait plus.

— C'était où cet accident, madame, alors ?

— Vous le savez très bien.

— Dites-le-moi.

— Boulevard M.

— À Paris ?

— Évidemment, à Paris.

J'avais envie de la gifler. Comment osait-elle jouer avec moi ? Faire semblant de ne rien savoir ? Je la haïssais. Je la maudissais.

Elle souriait. Elle souriait de toutes ses grandes dents.

— Sachez que je n'ai pas été à Paris depuis deux ans.

— Vous y étiez en mai dernier puisque vous avez renversé mon fils sur le passage piétons, en face de l'église. Avec votre Mercedes.

— Non, je n'ai pas été à Paris depuis deux ans, je vous le répète. C'était quand au mois de mai ?

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