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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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— Vous le savez aussi bien que moi. Le mercredi 23 mai à quatorze heures trente.

Silence à nouveau. Juste la pluie qui tombait sur les tuiles du toit. Une petite voix s'est fait entendre, du bout de l'appartement.

Le mari me foudroyait du regard.

— Le gosse est réveillé, putain !

— Va le voir, Dan. Va le voir.

Il est sorti de la pièce de son pas lourdaud, disgracieux.

Tout à coup, j'ai eu une illumination.

— Je crois savoir pourquoi vous jouez la comédie devant lui.

Elle a allumé une cigarette.

— Ah oui ?

Son insolence. Sa morgue.

— Vous étiez avec un autre homme que lui ce jour-là. Votre amant.

Elle a tiré une grande bouffée de sa cigarette.

— Vous savez, je vous ai trouvée bizarre dès le départ. Dès que vous êtes entrée dans ma boutique, dès que je vous ai vue. Et ce maquillage bidon que vous m'avez demandé. Le mariage de votre sœur. N'importe quoi.

— Ne changez pas de sujet. Je sais pourquoi vous niez. Vous étiez avec un autre. C'est pour ça que vous ne vous êtes pas arrêtée. Vous avez eu peur. Peur que votre mari le sache. Maintenant votre mari, il va savoir non seulement que vous le trompez, mais qu'en plus vous êtes une lâche de la pire espèce. Une femme capable de renverser un enfant et de fuir.

Elle a éclaté de rire. Un rire odieux, amer.

— Mais vous êtes vraiment grave, vous. Vous ne vous arrêtez jamais ? Vous êtes complètement timbrée. Vous faites ça souvent, arriver chez les gens et raconter des trucs pareils ? Vous devriez vous faire soigner. Vite fait. Je suis désolée pour votre gamin, mais je n'ai rien à voir avec cet accident.

Je me suis rapprochée d'elle. Assez près pour qu'elle sente mon souffle sur elle.

— Non, je ne m'arrêterai jamais, vous avez raison. De toute façon, c'est trop tard pour vous. La police sera là lundi matin. Et vous leur raconterez vos salades.

— Je n'étais pas à Paris ce jour-là. Je vous l'ai dit.

— Prouvez-le.

Elle m'observa quelques instants sans ciller.

— Très bien. Je vais vous le prouver.

Elle se leva, passa dans l'entrée, et revint avec la chemise en plastique bleue que j'avais déjà vue sur la commode de sa chambre. Et un agenda.

— Je vous l'ai dit ce matin, à propos de mon fils. Vous vous souvenez ? Le syndrome d'Asperger ? Tenez, regardez. Lisez cet article. Le 23 mai, il y avait une conférence internationale sur le sujet, à Barcelone. J'y étais, avec Arnaud. On a rencontré des grands professeurs, on a fait le point sur lui, ça a duré deux jours. Cela faisait six mois qu'on attendait ce moment. Tenez, voilà les reçus de nos billets d'avion, on est partis de Biarritz-Parme direct pour Barcelone. On a dormi chez une cousine de ma mère, qui vit là-bas. Vous pouvez lui téléphoner, si vous voulez. Tout de suite.

Les reçus des billets aller-retour. Au nom d'Eva Marville-Bonnard et d'Arnaud Bonnard. L'article sur la conférence.

Et dans son agenda, qu'elle me montra, deux jours barrés par les mots « Barcelone/Arnaud/Asperger ». Le mercredi 23, le jeudi 24 mai.

— Et voici le dossier médical d'Arnaud, et les commentaires des professeurs qui l'ont ausculté. Tenez. Regardez. La date. 23 mai.

J'ai à peine vu ce qu'elle me présentait. Mes yeux ont survolé la page de garde. C'était en anglais.

Child, male, 8 years old, mild Asperger, regular symptoms.

J'ai senti le désespoir monter en moi. Et une sensation atroce d'impuissance. J'ai fermé les yeux. J'avais l'impression que tout était perdu. Que je ne remonterais jamais la pente. J'en avais mal au ventre. J'étais anéantie. Tout reprendre de zéro. Tout recommencer. Le coma qui s'éternisait. Ma vie qui ne ressemblait plus à rien. Ma vie dont je ne voulais plus. Cette vie dont je ne voulais plus. Plus d'espoir. Plus de courage. Plus rien.

Elle fumait en silence. Puis elle a dit, doucement :

— Je suis désolée pour vous.

J'ai ouvert les yeux. Elle semblait triste, un peu gênée. Son visage avait perdu de sa méchanceté, de son agressivité. Elle était redevenue la Eva Marville que je connaissais, celle que j'avais malgré moi trouvée sympathique.

— Vous devez être très mal. Pardonnez-moi pour tout ce que je vous ai dit. Comment s'appelle votre fils ?

— Malcolm.

J'avais du mal à parler, ma gorge était sèche, comme si elle était tapissée de papier de verre.

— Il a quel âge ?

— Quatorze ans en septembre.

— Que s'est-il passé ?

— Il rentrait de son cours de musique. Une voiture a grillé le feu. L'a percuté. Et ne s'est pas arrêtée. Quelques témoins ont pu noter la plaque, mais elle était incomplète.

— Je vais vous chercher un verre d'eau.

Elle est sortie de la pièce, me laissant seule dans le salon. Qu'allais-je faire à présent ? Tout était fichu. Tout était à reprendre. Je n'en avais pas le courage. Je n'avais plus le courage de rien. Je n'avais plus le courage de me battre, ni pour moi, ni pour mon fils.

J'ai bu l'eau fraîche qu'elle me tendait. Mes mains tremblaient.

— Il est toujours dans le coma, votre fils ?

— Oui.

— À Paris ?

— Oui.

— Pourtant vous m'aviez dit ce matin que vous n'aviez pas d'enfants.

Il n'y avait pas de reproche dans sa voix, juste un constat.

— Oui, je vous ai dit ça, mais c'était faux. J'ai aussi une petite fille, Georgia. Elle a un an de plus que votre fils. Elle était avec moi, ce matin. Avec ma belle-mère, la dame anglaise.

— Vous êtes anglaise ?

— Non, c'est mon mari qui est anglais.

Elle a souri.

— Voilà pourquoi vous aimez la pop.

J'ai souri aussi, un petit sourire laborieux. Je me revoyais repartir tout à l'heure dans la nuit, seule, dans le vent, dans le noir. Loin de Malcolm, loin d'Andrew. Tout ça, pour rien. Tout ça, pour quoi ? Andrew m'avait dit : « Why are you doing this ? What for ? » Et j'avais répondu : « Je le fais parce que je suis une mère, une maman, et je ne dormirai pas tant que je ne saurai pas qui a fait ça, je ne dormirai plus tant que je n'aurai pas retrouvé cette personne, pour comprendre. » Il n'avait pas compris, alors j'avais essayé de lui décrire les canetons qu'on avait vus l'hiver dernier, dans le parc Montsouris. Une cane tentait de protéger ses petits qui piaillaient derrière elle, et dès que l'on s'approchait trop du bassin, elle se dressait sur ses pattes dans l'eau et battait des ailes tout en poussant des caquètements puissants. La maman canard, c'était moi. Mais moi, je n'avais pas su protéger Malcolm. Andrew avait soupiré, excédé :

« Je ne comprends rien à tes histoires de ducks, ta place est avec ton fils, tu es sa mère, il a besoin de toi. »

— Vous allez retourner à Paris ?

— Oui, je pense.

— Retrouver votre fils, votre mari ?

— Oui, ils me manquent.

— Votre mari, il sait que vous êtes venue me retrouver ?

— Oui, et il n'est pas d'accord du tout. Personne n'est d'accord, sauf ma belle-mère, la grande dame anglaise que vous avez vue ce matin avec moi.

— Mais vous cherchiez quoi, exactement, en venant ? Vous vouliez quoi ?

— Comprendre. Juste comprendre. Comprendre comment on peut renverser un adolescent et ne pas s'arrêter.

— Oui, je vois. Si on avait fait ça à mon fils, je ferais comme vous. Exactement comme vous.

Elle m'a souri, un sourire chaleureux, complice. Elle alluma une autre cigarette. Je fus à nouveau frappée par le fait qu'on était confortable en sa compagnie, à l'aise. Elle avait la faculté de vous détendre, vous tranquilliser. Je me suis demandé ce que c'était. Son sourire ? Son regard ? Sa voix ?

— Surtout qu'avec mon fils… Vous avez vu comment il est… j'ai tendance à le surprotéger. J'ai peur pour lui, tout le temps peur pour lui, parce qu'il est dans un autre monde. À l'école, ils sont terribles avec lui, les autres gamins. J'ai dû aller voir la maîtresse, le directeur, tellement ils étaient méchants. Mais je ne pourrai pas tout le temps être là derrière lui. (Elle s'interrompit.) Je vous pompe avec mes histoires, pardonnez-moi. Vous voulez quelque chose d'autre à boire ? Un Coca ? Du vin ?

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