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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Nous sommes rentrées sans parler, main dans la main. Plus tard, quand elle prenait son bain, elle m'a dit, d'une petite voix blanche : « Maman, pourquoi le monsieur qui a renversé Malcolm il s'est pas arrêté ? » J'avais envie de lui répondre : Parce que c'est un salaud, le pire des salauds, un lâche, j'avais envie de le crier, très fort, pour que ma voix résonne dans la salle de bains. Mais j'ai dit, d'une voix normale, calme : « Parce que qu'il a eu peur, chérie. Alors il est parti. » Georgia a semblé réfléchir. Elle ne comprenait pas pourquoi le monsieur avait eu peur. Peur de quoi ? J'ai dit : « C'est comme toi, quand tu as fait une grosse bêtise, tu as peur de le dire à moi ou à papa. » Elle a compris.

— Le monsieur, il est parti parce qu'il a peur d'être puni.

Le téléphone a sonné. C'était le collège. On voulait savoir pourquoi Malcolm n'était pas venu ces derniers jours. Personne n'avait appelé pour signaler son absence. Était-il souffrant ? Pendant un instant, je me suis imaginée en train de dire à cette femme : Oui, pardon, madame, j'ai oublié de vous prévenir, il a une gastro, mais ça va mieux, il sera là demain. J'aurais tant voulu pouvoir prononcer ces mots-là. Ces mots faciles, anodins. Mais je lui ai dit la vérité. L'accident, le traumatisme, le coma. Le délit de fuite. Elle est restée sans voix. J'aimais bien cette femme. Elle était chaleureuse, dynamique. Elle faisait bien son boulot de surveillante générale. Les enfants l'appréciaient, malgré sa sévérité.

Elle m'a dit : « Mon Dieu, madame, je ne peux pas y croire. Ce n'est pas possible. Mon Dieu, je ne sais pas quoi vous dire, je pense beaucoup à vous, madame. »

Elle m'a parlé longuement d'une voix hachée. Elle m'a dit qu'elle allait prévenir les délégués de la classe de Malcolm. Qu'elle me rappellerait pour avoir des nouvelles, que je pouvais appeler aussi. Que je pouvais compter sur elle, sur le collège.

J'ai dit : « Oui, merci, merci, oui, au revoir. » J'étais à la fois touchée et agacée. J'aurais voulu qu'elle ne dise rien aux délégués, qu'elle n'en parle pas au collège. Mais je comprenais que les amis de Malcolm devaient être prévenus, et je n'avais pas le cœur à le faire moi-même.

Je connaissais peu les amis de Malcolm. Depuis les portables, depuis Internet, les copains n'appelaient plus à la maison, le soir. On n'entendait jamais : Bonsoir, madame, est-ce que je peux parler à Malcolm, c'est de la part de… C'était fini, tout cela. On ne passait plus par les parents.

Je me suis souvenue du seul grand ami que je lui connaissais, Etienne. Ils étaient inséparables. Etienne venait dormir à la maison, passer le mois de juillet chez nous, en Bourgogne, Malcolm allait chez lui en retour, les week-ends, et en août, en Bretagne. J'étais devenue amie avec la mère, par la force des choses. Une femme divorcée, assez masculine, qui fumait deux paquets de cigarettes par jour, et qui avait des faux airs de Jeanne Moreau jeune. On pensait, avec Andrew, que cette amitié-là allait durer une vie, que Malcolm et Etienne seraient témoins à leurs futurs mariages, parrains de leurs enfants respectifs. On avait tant pris l'habitude de voir Etienne à la maison, qu'il était presque comme un fils adoptif, le frère de Malcolm. On connaissait ses goûts, on savait ce qui le faisait rire. On l'aimait bien, ce gosse. Puis il y a eu ce jour où Malcolm est rentré de l'école, livide. Il n'a rien voulu dire. Je pensais qu'il avait eu une mauvaise note, un problème avec un professeur. Il s'est enfermé dans sa chambre, sans un mot. La semaine entière, il est resté muet, blanc. J'ai compris très vite. Etienne l'avait laissé tomber, du jour au lendemain. Il ne lui avait plus adressé la parole. Il s'était trouvé un nouvel ami, avec qui il se pavanait devant Malcolm. On avait essayé de lui en parler, Andrew et moi, de lui dire que c'était idiot de la part d'Etienne, qu'Etienne était déplorable, lamentable de l'avoir abandonné comme ça, que c'était sûrement une broutille, une bêtise, que cela n'allait pas durer, qu'Etienne réagissait en gamin débile, que tout ça n'avait rien à voir avec Malcolm. Mais on n'avait pas mesuré à quel point Malcolm en souffrait. Et on n'avait pas prévu qu'Etienne le laisse vraiment tomber, pour toujours. J'avais retrouvé mon fils une nuit dans la cuisine, son cochon d'Inde blotti contre lui. Il était en larmes. Sa voix brisée, son visage gonflé : « Mais pourquoi, maman, pourquoi il ne veut plus être mon ami ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Il ne veut même plus me parler, il ne me regarde même plus. Ça me fait tellement mal, maman, tellement mal. »

J'avais essayé de le consoler comme je pouvais. Sa tristesse me faisait mal aussi, mal au ventre. J'avais eu envie de pleurer comme lui. J'avais eu envie d'aller trouver Etienne sur-le-champ et de lui demander des explications. Le lendemain, j'avais téléphoné à Caroline, la mère. J'avais essayé de lui parler de l'incompréhension de Malcolm, de sa détresse absolue. Elle m'avait répondu que son fils choisissait lui-même ses amis, et que ces enfantillages ne l'intéressaient pas.

J'ai décidé de ne plus la voir. J'ai tenu parole. Malcolm a changé de collège et n'a jamais reparlé à Etienne. Quand il nous arrive de croiser Etienne ou sa mère dans le quartier, personne ne se dit bonjour.

Le téléphone sonnait, sonnait. La surveillante du collège avait dû prévenir tout le monde. Les voilà, enfin, au téléphone, tous les amis de Malcolm que je ne connaissais pas, les voilà tous en ligne, les uns après les autres, Raphaël, Pierre, Marina, Véra, et puis Jessica, et Jean, et Diego, et David, Laura, Mélanie, Nicolas, Antoine, une longue liste de prénoms que je notais au fur et à mesure sur un morceau de papier pour les lire à Malcolm. Et ces voix, jeunes, touchantes : « Madame, dites-lui qu'on pense à lui, on voulait juste dire ça, qu'il faut qu'il aille vite bien, madame, vous savez, votre fils c'est la mascotte de la classe, c'est le préféré de tout le monde, parce qu'il nous fait trop rire, parce qu'il fait rire même les profs, dites-lui, madame, est-ce qu'on peut lui écrire, est-ce qu'on peut vous envoyer un mail que vous lui lirez ? Mon père est médecin, madame, il veut savoir dans quel hôpital il est, qui le soigne. Dites-lui qu'il nous manque, madame, dites-lui qu'il doit vite revenir. Ma mère est avocate, madame, elle veut vous parler, pour le délit de fuite…»

J'étais si touchée, si émue par ces dizaines d'appels, par ces voix jeunes, qui ressemblaient tant à celle de Malcolm, que les larmes ont commencé à couler. Je faisais de mon mieux pour les cacher à Georgia, je lui tournais le dos, je reniflais, je m'essuyais les yeux avec le dos de la main. Ensuite, plus tard, Andrew rentré et la petite couchée, appel du professeur principal de Malcolm, que je connaissais pour l'avoir vu plusieurs fois. Malcolm s'était fait mal voir d'une enseignante remplaçante, dont l'anglais était bien moins bon que celui de mon fils, parfaitement bilingue depuis sa naissance. Malcolm en avait peut-être un peu trop fait, et la jeune femme avait peut-être réagi trop violemment. Le professeur principal, un homme prolixe d'une cinquantaine d'années, d'origine libanaise, était plein d'humour. Il avait réussi à calmer les susceptibilités de tout le monde. Mais ce soir-là au téléphone, il ne savait pas quoi me dire. Il cherchait ses mots. Silences et blancs à l'autre bout de la ligne. Sa respiration. La mienne.

Il m'a dit ceci, lentement : « Madame, Malcolm est dans mes prières. »

Retour au commissariat. On nous a fait attendre une heure dans une pièce bondée, crasseuse, pour nous annoncer qu'il n'y avait rien de nouveau. Tant qu'on n'aurait pas la plaque complète, on ne pouvait rien faire. Andrew écoutait, stoïque. Je sentais l'énervement m'envahir. Rien de nouveau. Rien à faire. C'était tout ce qu'on pouvait nous dire ? Malcolm entre la vie et la mort, le chauffard peinard, et rien à faire ? J'ai eu envie de leur cracher à la figure, à tous ces flics blasés au regard fuyant, imbus de leur sale satisfaction de flics, avec leurs uniformes mal coupés, leurs fesses carrées moulées dans ce tissu bleu marine luisant, immonde, leurs menottes qui pendouillaient à leur ceinture comme un trophée ridicule et qui faisaient des cliquetis contre leur flingue.

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