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Tatiana Rosnay: Moka

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Tatiana Rosnay Moka

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Quelques jours plus tard, en sortant de l'hôpital, coup de fil du policier aux yeux clairs. Le commissaire Laurent. Il m'a dit qu'il n'y avait toujours rien de nouveau. Cela n'avançait pas. Mais on allait tout faire pour. J'ai écouté, sans parler. Je me suis sentie impuissante. Que faire pour que les choses avancent, justement ? Il fallait avoir un piston du côté du ministère de l'Intérieur ? C'était comme cela que ça marchait ? C'était la seule solution ? Il m'a demandé comment allait « le gosse ». J'ai dit, sèchement, que là aussi, rien de nouveau. Un coma qui durait. Une semaine de coma, déjà.

Une semaine déjà que ma vie ne ressemblait plus à grand-chose. Une semaine, sept jours, sept nuits, que Andrew et moi, on faisait semblant, on faisait ce qu'on pouvait, mais tout en nous était rivé à l'hôpital, aux journées passées là-bas, aux conversations avec les médecins qui avaient toujours les mêmes discours prudents de médecins, terrifiés à l'idée de se mouiller.

Alors on vivait comme ça, cahin-caha, en sursis, et le monde tournait, et la vie continuait, avec son cortège de mauvaises nouvelles au journal télévisé, d'accidents d'avion, d'attentats, d'explosions, de revendications, tout continuait, tout défilait, les impôts à payer, les pantalons à aller chercher au pressing, les courses, les tables de multiplication à faire apprendre par cœur à la petite, les rendez-vous avec la banquière pour parler retraite et assurance décès, parce que c'est à quarante ans qu'il fallait s'occuper de tout ça, paraît-il. La banquière faisait bien son boulot, nous expliquait ce qu'on allait toucher dans vingt ans, dans trente ans, pianotait sur son ordinateur, imprimait des évaluations, des estimations, des simulations, et moi je pensais à mon fils, là-bas, à l'hôpital, dans sa chambre blanche et silencieuse. Malcolm serait-il là dans vingt ans, dans trente ans ? Je me suis demandé comment on pouvait parler du futur, comment on pouvait le planifier de façon si concrète, alors que notre présent était si incertain, si atroce. J'ai laissé les larmes poindre. Andrew m'a pris la main, a dit à la banquière que j'étais un peu fatiguée. Puis nous sommes partis tous les deux.

— Et vous, madame, ça va ? Vous tenez le coup ?

Il m'avait dit ça, le flic aux yeux clairs, Laurent. J'ai failli rire. J'ai failli lui raccrocher au nez. Mais il y avait quelque chose dans sa voix. Une chaleur, une sincérité. J'aurais pu dire : Oui, merci, ça va, oui, je tiens le coup.

J'ai murmuré : « Non, je ne tiens pas le coup. Non, ça ne va pas. Et si vous ne retrouvez pas ce salopard, je vais péter les plombs. »

Il n'a rien dit. Mais je savais qu'il avait compris.

Ma sœur. Son odeur si familière, ses cheveux trop longs, emmêlés, sa haute taille. Emma. Elle a franchi le pas de la porte de ses grandes jambes, puis m'a prise dans ses bras. J'ai senti sa joue mouillée contre la mienne. Une tache de lait caillée sur son épaule, vestige du petit dernier qu'elle avait laissé à Marseille, avec son mari. Elle m'a dit : « Je veux le voir. Emmène-moi. » Nous sommes parties pour l'hôpital. Devant Malcolm, j'ai vu son menton trembler. Elle adorait mon fils. Son premier neveu. Son neveu préféré. Quand il était bébé, elle aimait se promener dans la rue et dire que c'était le sien. Elle n'avait pas encore rencontré Éric, son Marseillais. Emma a pris la main de Malcolm. Elle l'a embrassée plusieurs fois. Puis elle s'est penchée en avant, et elle a mis sa tête contre lui, comme si elle lui faisait un câlin du soir, celui qu'il lui réclamait encore il y a deux étés, lorsqu'on avait passé nos vacances ensemble. Elle est restée comme ça longtemps. J'en ai ressenti un certain apaisement. Le médecin est arrivé, celui au long visage. Il a salué Emma. Il a murmuré : « Vous pourriez être jumelles ! » C'était vrai. On n'avait que deux ans de différence. Les mêmes yeux dorés, les mêmes cheveux châtains, la même voix qui faisait qu'au téléphone, même nos parents se trompaient.

Emma a posé des questions claires, précises au docteur, toutes celles que je n'osais pas poser. Les risques. Les séquelles. Le cerveau. Tout. Il lui répondait, et me regardait en même temps. J'écoutais, sans rien dire. Quand il est parti, Emma a soupiré. Elle a dit : « Comment on va faire pour retrouver ce type ? » J'ai soupiré à mon tour. J'ai expliqué les lenteurs de la police, la plaque incomplète. Emma s'impatientait.

— Il te faut un avocat, Justine. Tu as pensé à ça ?

Oui, oui, j'y avais pensé. J'avais une amie avocate, Violaine. Je l'avais déjà eue au téléphone, elle était prête à m'aider. Mais pour l'instant, elle ne pouvait rien faire. Tant que la police n'avait pas retrouvé le type.

— Mais c'est n'importe quoi, Justine ! La police peut la retrouver, cette plaque, s'ils ont la marque, la couleur de la voiture. Tu te souviens de ce film avec Tom Hanks, quand il renverse un jeune dans le Bronx, eh bien on arrive à le retrouver avec une plaque incomplète, on y arrive. Et ton mari, il en pense quoi ?

Andrew et son stoïcisme. Andrew et sa foi en la police française. D'où la tenait-il ? Il était ridicule. « Let the police do their job. Just let them do their job. » Et moi j'avais hurlé : « Quel boulot ? De quoi parles-tu ? Ils ne foutent rien, ils s'en fichent, ils ne le trouveront jamais. Ils se foutent de nous, de notre fils. » Il avait tenté de me calmer, en vain. On avait fini la soirée sans se parler, moi bouillonnante d'énervement et de rancœur, lui imperturbable. The silent giant.

J'ai regardé ma sœur, avec lassitude. Je lui ai dit : « Emma, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? J'essaie déjà de tenir, de tenir pour Georgia, pour Andrew, pour Malcolm. Je suis debout, tu vois. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus ? »

Elle m'a pris la main, encore chaude de celle de Malcolm.

— Le retrouver, Justine. Le retrouver.

Après le départ d'Emma, retour à l'hôpital. Sur mon téléphone portable, je pouvais consulter mes e-mails. L'attachée de presse pour le parfum était ravie. Ma traduction était parfaite. C'était formidable. Pouvais-je l'appeler très vite pour un dernier détail ? Le mail d'après était celui d'une éditrice que je connaissais un peu, pour avoir déjà travaillé avec elle. Elle voulait me parler d'urgence d'un projet important. Pouvais-je l'appeler, très vite ? Envie de n'appeler personne. De rester là au chevet de mon fils, à lui transmettre mon amour, mon énergie. De rester là, sans bouger, près de lui.

Ce matin, avant l'arrivée d'Emma, j'avais mis les boucles d'oreilles de notre grand-mère Titine, celles qu'elle m'avait données juste avant sa mort. Lourdes perles en goutte comme celles du tableau de Vermeer. Je ne les avais pas portées depuis longtemps. Je me suis dit, en les enfilant dans mes lobes, les boucles de ma grand-mère vont me porter chance. Elles vont porter chance à Malcolm. Elles vont nous aider. Elles sont imprégnées de toute la personnalité merveilleuse de ma grand-mère, si fantasque, si drôle. Ma grand-mère, que j'adorais, pour son rire, sa bonne humeur, son parfum Miss Dior qu'elle portait avec toute la coquetterie de ses quatre-vingt-dix ans.

Des bruits étranges venaient de la chambre d'à côté. Des cris, des pleurs, des meubles qu'on bougeait. Je me suis levée, inquiète. J'ai entrouvert la porte. Dans le couloir, j'ai vu passer une femme effondrée, soutenue par un homme dont le visage était baigné de larmes. Derrière eux, le médecin, des infirmières. Je les ai regardés, le cœur serré. Je savais que dans cette unité, 5 n'y avait que des personnes dans le coma. Je me doutais qu'il venait de se dérouler quelque chose d'épouvantable. Je voulais tout savoir, en même temps j'avais peur, j'avais honte de contempler le malheur d'autres parents. Une des infirmières m'a vue. Elle a secoué la tête.

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