Tatiana Rosnay - Le voisin
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Docteur,
Voilà qui est mieux.
Mon mari vous a déjà adressé un mot. Auriez-vous la gentillesse de bien vouloir baisser votre musique ? En effet, j'ai encore été réveillée cette nuit, et celle d'avant, à trois heures du matin.
En vous remerciant par avance, je vous prie de croire, docteur, en l'assurance de mes sentiments distingués,
M me C. Barou (votre voisine du dessous)
Ridicule ! Trop gentil. Trop mièvre. Un va-et-vient de sa souris nettoie l'écran. Elle recommence, tape avec hargne.
Monsieur,
Je pensais que vous étiez un voisin compréhensif : Je me suis trompée.
Pendant deux semaines, depuis la lettre de mon mari, il n'y a eu que silence. Voilà que tout recommence. Pourquoi ?
Avez-vous une idée du nombre de mes nuits blanches depuis que je vis sous votre appartement ? Vous êtes médecin, pourtant. Empêcher une personne de dormir peut la rendre folle, ou pire, la conduire à la mort. Vous le savez, non ?
Pourtant, vous continuez, nuit après nuit, à m'infliger les Rolling Stones. (Pour votre information, je hais les Rolling Stones. Je méprise Mick Jagger, sa musique, sa grosse bouche, ses déhanchements. Je déteste sa voix. Je déteste tous les autres Stones dont je ne connais pas le nom.)
Et sachez qu'à trois heures du matin, docteur, il n'existe aucune musique que j'aime. À cette heure-là, je voudrais dormir. Dans le silence. Si vous continuez de me voler mon sommeil, je…
Je quoi ?
Elle cale à nouveau.
J'appelle la police ? Je vous casse la gueule ? Je lacère votre paillasson ?
De toute façon, elle n'enverra jamais cette lettre. Elle passerait pour une hystérique, une folle.
Un mot simple, laconique, efficace. Voilà ce qu'il faut.
Elle tape :
BAISSEZ VOTRE MUSIQUE.
C'EST INTOLÉRABLE !
VOTRE VOISINE DU 4 e
Colombe imprime, met la feuille sous enveloppe, écrit à la main le nom du docteur. Puis elle la pose sur le guéridon de l'entrée. Demain matin, ou plutôt tout à l'heure – car il est déjà quatre heures et demie –, elle la glissera sous la porte du docteur Faucleroy.
La nuit suivante. 3 : 30. Silence. Pas de musique. Elle a réussi. C'était simple, après tout. Un petit mot et l'affaire est réglée. Elle a trouvé la solution toute seule. Pas besoin de Stéphane, ou de Claire. Il est raisonnable, ce docteur Faucleroy. Un jour, en le croisant dans l'escalier, elle l'invitera à prendre un verre. C'est pratique d'avoir un médecin dans l'immeuble, surtout avec des enfants. Balthazar fait parfois des pointes de fièvre à quarante. Colombe s'étire. Comme la nuit est douce et calme. Et comme le sommeil à venir sera réparateur.
YOU'RE A FOOL TO CRY
A FOOL TO CRY
AND IT MAKES ME WONDER WHY
— Merde !
Le docteur n'aurait pas trouvé son mot ? Elle aurait dû le glisser dans sa boîte aux lettres. Pas sous la porte. L'enveloppe a dû se retrouver sous le tapis. Il ne l'a pas vue. Quelle idiote. Colombe se met à sangloter comme une petite fille. Fool to Cry . « Comme tu es sotte de pleurer. » Une fois de plus, la voilà dans la cuisine, devant sa tisane. Et si elle appelait la police ? Elle pourrait dire : « Mon voisin m'empêche de dormir, venez vite. » Oui, mais après ? Même si la police débarque, ce type continuera à vivre au-dessus d'elle. Il ne va pas déménager, disparaître du jour au lendemain. Peut-être qu'il lui en voudra. Qu'il cherchera à se venger. Elle ne le connaît pas, après tout. Elle ne sait même pas à quoi il ressemble. Et puis, la police, c'est pour les grandes catastrophes, les cambriolages, les accidents, les disparitions d'enfants. Pas pour des conflits de voisinage. Non, il faut qu'elle règle ça sans la police. Toute seule. Dans un premier temps, renvoyer une lettre. S'assurer qu'il la reçoit. Après, on verra.
Dès sept heures du matin, Colombe est devant son ordinateur. Le laconique message est imprimé en deux exemplaires. Un dans la boîte aux lettres, l'autre sur le paillasson du docteur, en évidence. Impossible qu'il les manque. Elle part travailler. La matinée traîne, interminable. Colombe ne pense qu'au docteur Faucleroy. Elle ne peut rien faire d'autre : il est en train de monter chez lui, il remarque l'enveloppe blanche sur le paillasson, il se penche, prend la lettre devant sa porte, il ouvre l'enveloppe, lit. Oui, il doit faire ça. Exactement ça. Et il comprendra. Et il ne fera plus de bruit. Et ce ne sera pas la peine de déranger la police à trois heures du matin.
Lorsqu'elle rentre chez elle, Colombe regarde dans la boîte aux lettres du docteur. Vide. Il a trouvé le mot. Et l'autre ? Elle monte les marches doucement, sans faire de bruit. Un coup d'œil sur le paillasson. Rien. Colombe descend d'un étage, rentre chez elle. Dans sa chambre, elle tire les rideaux, s'allonge, ferme les yeux. Il faut qu'elle se repose. Depuis quand n'a-t-elle pas dormi ? Elle ne sait plus. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'il lui reste trois heures avant l'arrivée des jumeaux. Elle règle son réveil pour seize heures quarante-cinq.
Le docteur Faucleroy a lu ses deux messages. Est-elle rassurée ? Inquiète ?
Cette nuit sera le moment de vérité.
Elle n'a pas voulu se coucher. Parfois, elle somnole un peu. Le fauteuil n'est pas confortable. De temps en temps, elle se lève pour chasser une crampe. L'attente est longue. Poireauter toute la nuit que le voisin mette sa musique… Elle est quand même un peu folle, non ? Sa sœur serait montée voir ce type depuis le début. Colombe imagine Claire excédée, la voit qui sonne chez le docteur, la mâchoire en avant. « Ça va durer encore longtemps votre boucan ? Si vous n'arrêtez pas immédiatement, j'appelle les flics. » Mais Colombe ne ressemble pas à Claire. On lui répète ça depuis qu'elle est née. Claire sait conduire, vite et bien, n'importe quelle voiture, et se gare d'un tour de volant. Claire sait convertir une somme en euros, en dollars, en pesetas, en yens, en marks, rapidement et sans calculette. Claire parle anglais avec l'accent d'un Sloane Ranger. Claire skie dans la neige profonde. Claire mesure un mètre soixante-neuf. Claire a eu une vingtaine d'amants.
Assez de Claire ! décide Colombe. Assez, assez de Claire.
Trois heures. Colombe est debout, le visage tourné vers le plafond. Trois heures quinze. Rien.
Trois heures trente. Trois heures quarante. Toujours rien. Quatre heures.
Gagné ! Le docteur Faucleroy s'est plié à sa volonté. Il a compris. Inutile d'aller taper à sa porte, de faire la Claire, d'envoyer la police. Tout s'est passé en douceur. Exactement comme elle l'espérait. Colombe se penche vers son lit, tire sur le bord de sa couette. Sa joue effleure l'oreiller.
IF YOU START ME UP
IF YOU START ME UP I'LL NEVER STOP
Le dictionnaire anglais-français ! Où est-il ? Dans le salon, vite. La lampe allumée, les pages tournées à toute vitesse. Où faut-il chercher ? À. star ou à up ? Ah, voilà, ça y est. « To start up : faire démarrer. »
Le message est clair.
« Si tu me fais démarrer, je ne m'arrêterai jamais. »
Lorsque Stéphane franchit le pas de la porte, il reçoit sa femme dans les bras : un paquet humide et tremblotant. Par-dessus son épaule, il voit les jumeaux, muets, consternés. Colombe pleure. Stéphane est surpris par son aspect négligé. D'habitude, elle est coquette. Ses cheveux sont ternes, ses vêtements fripés. Il l'emmène dans le salon, l'installe dans le canapé, prend sa main. Les jumeaux suivent, petit binôme inquiet. D'un geste, il les envoie dans leur chambre. Colombe s'est avachie sur le canapé, le dos rond. Stéphane ne la reconnaît pas.
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