Tatiana Rosnay - Le voisin
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Mais Colombe ne pense plus à la vendeuse. Elle vient de se souvenir de quelque chose. Dans un de ses catalogues de vente par correspondance, il y a de la lingerie. Vite, au plus vite, rentrer la maison. Le catalogue est déniché, les pages tournées à la hâte. Profusion de soutiens-gorge, de strings, de jarretelles, de bas résille, de culottes… « Qu'est-ce que tu préfères dans tout ça ? » demande Colombe à Rebecca qui répond : « Tu le sais très bien. Tu n'as pas besoin de me poser cette question. » L'index de Colombe débusque une guêpière noire. Le genre de chose qui ne peut laisser un homme indifférent. « Ça ? Je commande ça ? » Mais ce n'est pas Rebecca qui lui répond. C'est la voix. Oui, tu commandes ça, ma grande. Et pas demain. Maintenant.
La guêpière arrive quelques jours plus tard dans un paquet discret. Colombe l'ôte de son emballage soyeux et la déplie délicatement. Harnachement subtil de soie et de dentelle noires, découpé haut sur les cuisses, qui, en emprisonnant les seins dans une fine armature, leur donne un effet bombé des plus réjouissants. Ce soir, elle la mettra pour Stéphane. Ce sera une surprise.
Toute la journée, Colombe réprime son impatience. La nuit venue, enfermée dans la salle de bains, elle se prépare. Elle a du mal à enfiler la guêpière. Cette chose diabolique est truffée d'une armada de crochets invisibles. Comment s'y prendre ? La fermer par le haut, par le bas ? La faire glisser sur les hanches une fois attachée ? Quelle gymnastique. À force de se tortiller, elle a les joues roses, le souffle court. Rebecca doit avoir l'habitude, elle doit se faufiler là-dedans comme dans un T-shirt. Colombe s'admire enfin dans la glace. Oui, elle est belle, irrésistible. Au fond, ça lui va très bien, cette chose. Maintenant, la touche finale : une bouche rouge de séductrice.
Lorsqu'elle entre dans la chambre, Stéphane dort déjà. Rien d'étonnant. Elle s'approche de lui, le regarde. Comment le réveiller ? Rebecca, elle, ne se trouve jamais en face d'un homme assoupi. Que ferait-elle en pareil cas ? Colombe prend la main de Stéphane – avec davantage de délicatesse que Rebecca, connue pour ses gestes plus directs – et l'applique sur son sein si joliment mis en valeur par la guêpière. Stéphane ouvre les yeux. Il contemple le harnachement de sa femme dans un silence estomaqué. Puis il pouffe de rire. Un rire un peu nerveux.
Colombe ne dit rien. Il a ri ? Pas grave. Rebecca est derrière elle, lui dicte chaque geste, lui chuchote : Prends sa main, mets-la contre tes lèvres, oui, comme ça, embrasse chacun de ses doigts, oui, c'est bien, titille son majeur du bout de ta langue, regarde-le droit dans les yeux, oui, voilà, exactement comme ça. Maintenant, allonge-toi à côté de lui, voilà. Prends-le dans ta main. Caresse-le. Doucement. Plus vite, maintenant. Regarde-le, toujours. Stéphane ne rit plus. Il est étonné. Excité aussi. Jamais elle ne lui a prodigué des caresses aussi savantes avec un tel aplomb. Mais d'où sort-elle cette tenue ? Et où a-t-elle appris tout ça ? Elle a l'air d'aimer. De vraiment aimer. Colombe, après douze ans de mariage, décolle, goûte à un plaisir nouveau. Un plaisir qu'elle est persuadée d'avoir partagé avec son mari.
— C'était bien, sourit-elle dans l'épaule de Stéphane. Pour toi aussi, mon amour ?
— Tu n'as pas besoin de te déguiser pour me faire de l'effet.
D'un geste hâtif, Colombe passe le dos de sa main sur ses lèvres pour ôter le rouge. Stéphane comprend qu'il lui a fait de la peine. Il cherche à la garder contre lui.
Mais elle se dérobe.
Son mari s'est endormi. Colombe enlève son déguisement avec difficulté. Elle a honte. Pourquoi n'a-t-il pas aimé ? Elle ne comprend pas. C'était bon, pourtant, si bon. Mais pas pour lui. Elle n'aurait pas dû. Son visage brûle. C'est ce roman. Il a déteint sur elle. Il l'a pervertie. La lubricité de Rebecca s'est infiltrée en elle comme un virus. La guêpière gît à terre, une araignée écrasée. D'un coup de pied, Colombe l'envoie sous le lit. Jamais elle ne la remettra. Elle se sent triste et seule à pleurer. Pourquoi attache-t-elle tant d'importance à ce qui s'est passé ce soir ? Pourquoi ne peut-elle pas tout oublier, dormir et se réveiller demain comme si de rien n'était ?
Vers deux heures du matin, Stéphane se met à ronfler. Colombe subit. La gamme complète est à sa disposition ; elle reconnaît les longs, anticipe les courts, ceux ponctués d'un grognement, d'autres d'un râle. Comment a-t-elle pu passer plus d'une décennie auprès d'un homme qui ronfle autant ? Il n'y a rien de pire que vouloir dormir côté de quelqu'un qui, lui, dort profondément et le montre.
Nue, elle sort du lit, évite la latte qui grince. Les jumeaux dorment aussi. Tout l'immeuble dort. Sans allumer la lumière, elle se penche à la fenêtre de la cuisine. La lune brille. La ville entière semble assoupie, pétrifiée dans un sommeil éternel. Pas une voiture. Pas un passant. Tout le monde dort, sauf elle, et l'injustice de cette situation la prend à la gorge. Elle a envie de briser le silence d'un cri fou, de réveiller ces privilégiés qui dorment tranquilles.
Soudain la brise de la nuit lui apporte une odeur qu'elle reconnaît tout de suite. Celle d'une cigarette. Elle se penche, regarde vers le bas, dans l'obscurité de la cour. Personne. Elle lève le menton. L'odeur se précise. Ses yeux scrutent la façade sombre qui se dresse dans le noir. Il y a quelqu'un là-bas, de l'autre côté de l'immeuble qui forme un « L ». Un homme, assis à son balcon. Elle distingue la tête, les épaules, découpées avec netteté contre la pièce illuminée derrière lui. C'est l'étage directement au-dessus d'elle. Son cœur bat plus fort. Le cinquième. Pas de doute. C'est lui. C'est bien lui. Son voisin. Le docteur Faucleroy.
Colombe ne voit pas son visage, juste la lueur rouge de la cigarette qui s'allume comme un petit phare dans la nuit. Mais l'homme a dû l'apercevoir, car sa tête s'est tournée vers elle. Elle plaque ses mains sur ses seins nus, recule à toute vitesse, s'accroupit, cherche la pénombre de la cuisine, là où il ne peut plus la voir. Le docteur Faucleroy reste dans la même position, silhouette vêtue de blanc parfaitement immobile. Colombe se sent piégée. Elle n'ose plus bouger. De longues minutes s'écoulent. Enfin, d'une pichenette, le docteur Faucleroy jette sa cigarette dans la cour. La silhouette blanche se lève, la tête toujours dans l'axe de la cuisine des Barou, puis elle s'avance, semble se pencher par-dessus la rampe. Colombe a l'impression que le regard du docteur, tel un rayon laser, va l'atteindre, la brûler. Elle ramène ses pieds sous ses fesses, se fait le plus petite possible. La silhouette blanche se redresse. Quelque chose semble éclairer le visage du docteur. Il sait qu'elle est toujours là, qu'elle n'a pas bougé, qu'elle le regarde.
Le docteur Faucleroy lui fait un signe amical de la main. Comme s'il savait qu'elle était montée chez lui à quatre heures du matin, en chemise de nuit, et qu'elle n'avait pas osé sonner.
Puis il disparaît.
Colombe est restée dans la cuisine. À six heures, elle allume la radio. Distraitement, elle écoute les nouvelles. Puis elle prépare le petit déjeuner des garçons et de Stéphane. Voilà longtemps qu'elle n'a pas vu l'aube. Le ciel s'est peu à peu éclairci, les réverbères se sont éteints, et le petit matin illumine les immeubles et les trottoirs. La ville s'éveille. Le bruit, d'abord un grondement, une sorte de clameur sourde, enfle d'heure en heure. Les volets s'ouvrent, les portes claquent, les voitures démarrent.
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