Tatiana Rosnay - Le voisin
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C'est vrai, elle pourrait très bien se débrouiller avec M me Leblanc, si contente de lui rendre service, et les étudiants du second. Mais partir, ce serait fuir l'ennemi. Ce serait déposer les armes devant Léonard Faucleroy. Ce serait renoncer au charme secret de ses nuits blanches.
— Une colombe doit s'échapper de sa cage, sourit Régis. Pour mieux y revenir. Pensez-y. Vous savez, je devine la solitude de votre vie. Devant votre ordinateur aussi, vous êtes seule. Mais moi je vous comprends. Je suis là.
Oh là ! Ça devient gênant. Comment l'arrêter ? Elle ne sait pas.
— Vous avez un métier difficile, peu gratifiant, poursuit l'éditeur. Ce n'est pas facile d'être « nègre ».
Oui, il a raison, vraiment pas facile. Il est quand même touchant, gentil.
— J'aimerais faire quelque chose pour vous, Colombe. Vous donner une chance. Vous pousser vers cette lumière que vous redoutez tant.
— Quoi ! Comment ?
— Enfin réveillée, on dirait ? sourit Régis.
— Je vous écoute.
— Je vous propose de cosigner un roman avec un auteur. Pour la première fois, votre nom apparaîtra sur la jaquette.
Colombe hoche la tête. Son nom sur la jaquette ? Quel bond en avant ! Mais ce ne sera pas son roman. Son roman à elle.
— L'auteur s'appelle Catherine Rambaud, précise Régis. Informaticienne. Une fille intelligente. Votre âge, un peu plus. Le livre, c'est son idée : un thriller qui raconte un piratage informatique. J'ai pensé que vous feriez une bonne équipe. Alors ? Qu'est-ce que vous en dites ?
Régis est rouge d'excitation, persuadé que Colombe est emballée. Elle écoute sa propre voix répondre. Oui, oui, formidable. Merci. Merci encore. Sourires. Resourires. En réalité, ce projet de livre ne lui fait ni chaud ni froid. Elle devrait dire non à Régis. Là. Tout de suite. Mais elle n'ose pas lui faire de la peine. Il semble si heureux. Si fier de pouvoir l'aider.
— Épatant ! Vous avez rendez-vous demain matin neuf heures, chez elle, 22, rue Victoria. Vous travaillerez ensemble trois matinées par semaine.
Colombe écoute le message une deuxième fois.
Il est midi. Elle vient de se réveiller de sa sieste.
« C'est Régis. Votre comportement me surprend et me désole. Ça fait trois lapins que vous posez à Catherine Rambaud. Sans la prévenir, sans vous excuser. Et sans rien me dire non plus. J'attends votre appel, Colombe. Et vos explications. »
Régis a de quoi être mécontent. Lors du premier rendez-vous, Catherine Rambaud s'est trouvée face à une créature léthargique incapable de garder les yeux ouverts. Au deuxième, Colombe avait une heure de retard. Au troisième, au quatrième, Catherine Rambaud a attendu son « nègre » en vain.
Il y a quelques semaines, un message de cette nature aurait glacé Colombe. Mais ce matin, elle l'écoute avec indifférence. Demain, elle rappellera Catherine Rambaud et Régis. Elle trouvera bien une excuse. Tout ça n'est pas grave. Tout ça peut attendre. Stéphane est parti ce matin en voyage. Cette nuit, les décibels vont reprendre.
Il faut qu'elle s'y prépare.
En fait, elle ne s'est pas couchée. Accueillir l'ennemi au lit n'est pas une bonne idée. Elle doit être debout, habillée, vaillante. Sur ses gardes. Jusqu'à minuit, dans la cuisine, elle lit le roman d'un jeune homme, Sexes , de Marc Bonnet. La violence et la crudité du livre l'ont remuée. Vers une heure, Colombe va dans sa chambre, enfile un T-shirt et un caleçon. Elle s'installe sur le fauteuil dans un coin de la pièce. Une sensation étrange passe sur sa peau comme un frisson. Elle attend ce moment avec impatience, elle y a pensé la journée entière. Désormais, la crainte – ou l'attente – du bruit meuble ses jours, ses nuits, tempère ses humeurs, modifie son comportement. Le reste de sa vie est en suspens. Elle a laissé l'obsession grignoter son quotidien.
Trouver une stratégie. Une riposte. Un angle d'attaque . Il faut qu'elle s'y mette. Ça ne dépend plus que d'elle. Quand cette histoire sera terminée, tout rentrera dans l'ordre, elle en est convaincue. Elle retrouvera le sommeil, s'occupera des enfants, surveillera leurs devoirs. Elle ne se laissera plus aller. Elle travaillera avec assiduité sur le livre de Catherine Rambaud, elle ira déjeuner avec Claire. Elle s'expliquera avec Régis.
Comme avant. Tout sera comme avant.
Cette nuit, ni Mick Jagger ni musique, mais une nouveauté : un vacarme incessant de pas, de soubresauts, de meubles tramés le long du parquet, d'objets qui tombent, de billes qui roulent. Colombe écoute. Mais que fait-il là-haut ? Est-il seul ? On pourrait croire qu'Attila et les Huns, montés sur un troupeau d'éléphants, ont envahi l'appartement du docteur Faucleroy.
Le tohu-bohu se prolonge sans s'atténuer. S'y ajoute de façon inattendue le sifflement aigu d'un aspirateur, poussé avec ardeur dans les coins et les recoins de la chambre. Qui consacre tant d'allégresse à passer un aspirateur au milieu de la nuit ?
La stupeur de Colombe se mue peu à peu en colère. Peu importe qui est responsable de ce boucan. Il faut que ça s'arrête, que ça cesse, sur-le-champ. Vite, ses ballerines, son pull, ses clefs. Attention, pas de bruit devant les chambres des jumeaux. Fermer la porte, monter l'escalier d'un pas déterminé. Le paillasson ne l'intimide plus. Un coup de sonnette franc et brutal. Elle sait parfaitement ce qu'elle va lui dire. Sa rage lui sert de bouclier. « Leonardo » va voir de quel bois se chauffe la paisible M me Barou.
Elle attend. Personne. L'aspirateur hurle de plus belle. Comment entendre la sonnerie avec un bruit pareil ? Un nouveau coup. Plus long cette fois. L'appareil s'éteint avec un couinement. Silence. Colombe dresse son mètre quatre-vingts. Elle est prête. Qu'il vienne. Mais il ne vient pas. Elle sonne encore. Une fois. Deux fois, trois fois. Plus un bruit. Que fait-il ? Pourquoi ne vient-il pas ?
— Docteur Faucleroy ? dit-elle. Vous m'entendez ? Elle frappe sur la porte avec son poing.
— Docteur ?
Sa voix résonne dans la cage d'escalier.
Il ne vient pas. Il ne viendra pas. Il le fait exprès.
Lentement, elle retourne dans son appartement.
Stéphane détaille le visage de Colombe. Après une semaine d'absence, il se retrouve face une autre femme, débraillée, blafarde, aux paupières bleutées. Sur sa lèvre supérieure, un bourgeonnement étrange a fleuri. Il se penche, regarde.
— Qu'est-ce que tu as, là ?
Colombe s'esquive.
— Un bouton de fièvre.
— De l'herpès, rectifie Stéphane.
— J'ai vu le dermatologue, dit Colombe. Il paraît que ça peut se déclencher quand on est très fatigué. Ou quand on se met longtemps au soleil.
Dans un éclair trop précis, Stéphane revoit la guêpière, la peau blanche sous la dentelle noire.
— Il y a d'autres causes.
Colombe fronce les sourcils.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Stéphane sourit jaune.
— Il ne t'a pas expliqué, ton dermato ? L'herpès, c'est une MST.
— Une quoi ?
— Une maladie sexuellement transmissible, prononce Stéphane froidement.
Colombe est estomaquée.
— Tu es fou, suffoque-t-elle. Comment peux-tu imaginer que…
— Oh, mais j'imagine très bien. Rien qu'à voir ta tête de déterrée chaque fois que je rentre de voyage.
Colombe soupire.
— Je te l'ai déjà dit… Déjà expliqué…
— Ah, oui, j'oubliais, grimace-t-il, le docteur Faucleroy. Le beau gosse du cinquième qui t'empêche de dormir. Dis, c'est lui qui t'a collé ce machin sur la bouche et ces cernes sous les yeux ?
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