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Jean-Marie Le Clézio: Ritournelle de la faim

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Jean-Marie Le Clézio Ritournelle de la faim

Ritournelle de la faim: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ma mère, quand elle m’a raconté la première du , a dit son émotion, les cris, les bravos et les sifflets, le tumulte. Dans la même salle, quelque part, se trouvait un jeune homme qu’elle n’a jamais rencontré, Claude Lévi-Strauss. Comme lui, longtemps après, ma mère m’a confié que cette musique avait changé sa vie. Maintenant, je comprends pourquoi. Je sais ce que signifiait pour sa génération cette phrase répétée, serinée, imposée par le rythme et le crescendo. Le n’est pas une pièce musicale comme les autres. Il est une prophétie. Il raconte l’histoire d’une colère, d’une faim. Quand il s’achève dans la violence, le silence qui s’ensuit est terrible pour les survivants étourdis. J’ai écrit cette histoire en mémoire d’une jeune fille qui fut malgré elle une héroïne à vingt ans. »

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Les choses se sont précipitées. Éthel, en y réfléchissant plus tard, réalisera qu’elle n’a rien vu venir. C’était un enclenchement de rouages. Une mécanique s’était mise en route que personne n’aurait pu arrêter. Cela a commencé par la mort de Monsieur Soliman à la fin de l’année 34. Éthel se souvient du récit qu’on lui a fait de ses derniers moments. La bonne Ida lui avait préparé à dîner la veille, il se plaignait d’être fatigué, d’avoir mal à la tête. Au petit matin, elle l’a trouvé allongé sur son lit, vêtu de son complet gris-noir, ses chaussures cirées aux pieds, sa cravate nouée sur son cou maigre. Il était si calme et si élégant qu’Ida a cru qu’il dormait mais, quand elle a touché sa main, elle a senti le froid de la mort. Les obsèques ont eu lieu trois jours plus tard à l’église Saint-Philippe-du-Roule. Samuel Soliman n’était pas très pratiquant, mais il avait le sens des convenances, il avait laissé en évidence sur le marbre de la cheminée une enveloppe contenant les instructions et le numéro de la tombe au cimetière du Montparnasse, et un chèque au recteur pour régler les frais de la cérémonie.

Éthel avait eu le droit de lui rendre une dernière visite avant qu’on ne scelle le couvercle du cercueil. « Va, tu peux l’embrasser une dernière fois, il t’aimait tant ! » Sa mère la poussait, mais elle freinait, résistait. Elle ne voulait pas. À la fin, elle s’est détournée, et elle est sortie très vite de la chambre en cachant son visage. Elle est restée dans le couloir, devant la petite table drapée de noir sur laquelle les visiteurs déposaient leur carte. Tout ça avait l’air d’une mauvaise pièce de théâtre. Plus tard, elle entendra sa mère raconter la scène, comme quoi Éthel était trop émue pour un dernier adieu. Pourtant, jamais ses yeux n’avaient été aussi secs.

Elle n’en avait pas parlé à Xénia. La mort de Samuel Soliman, ça n’était rien à côté de la mort du comte Chavirov. Elle avait entendu un jour des gens raconter les derniers instants de la famille Romanov, comment ils avaient été fusillés dans une cave par les Rouges. Mais elle était sûre que Xénia n’avait pas pleuré, qu’elle ne pleurait jamais. Il y avait quelque chose de dur dans ses yeux bleus, de dur et de triste. Xénia était une vraie héroïne.

Il ne s’est pas passé très longtemps avant qu’Alexandre n’emmène Éthel chez le notaire, pour établir un document l’autorisant à disposer de l’héritage de sa fille mineure.

Me Bondy était un être caricatural, bellâtre et trop poli, avec une extraordinaire moustache en crocs dans laquelle l’œil aiguisé d’Éthel distinguait des traces de teinture noire. Alexandre Brun était inhabituellement nerveux, ce qui chez lui se traduisait par un flot de bavardages, que son accent créole rendait vaguement ridicule. Il n’avait rien expliqué à Éthel mais, ce soir-là, Éthel avait entendu des éclats de voix venant de la chambre de ses parents, une porte qui claquait, et même, dans le silence de la nuit, quelque chose qui ressemblait à un sanglot. Le lendemain, au déjeuner, où elles se retrouvaient seules, Éthel avait regardé avec insistance le visage de sa mère, comme pour demander une explication, mais Justine avait détourné son regard, elle était pâle, avec un léger pli d’amertume au coin des lèvres, toujours belle. « Un visage de statue grecque », disait Alexandre en guise de compliment.

Le notaire avait fait asseoir Alexandre Brun dans un fauteuil, face à son bureau, et Éthel un peu en retrait sur une chaise. Lui-même restait debout, et poussait vers son interlocuteur une liasse de papiers comme pour se débarrasser au plus vite de la corvée. « Bien entendu, votre père vous a mise au courant ? » Il s’adressait curieusement à Éthel en regardant Alexandre, et c’était donc lui qui avait répondu. « C’est-à-dire que nous n’en avons pas vraiment parlé, mais sa mère et moi avons pensé qu’il fallait simplifier les procédures, et que vu son âge… » Me Bondy avait continué, comme si cela allait de soi. « C’est juste, mais il faut quand même… » Il cherchait ses mots. Alexandre s’impatientait : « Ma chérie. » Il avait pris la main d’Éthel, il essayait de la regarder, mais la raideur de son cou — le faux col que serrait trop la cravate — l’empêchait de se retourner. Éthel regardait son profil, elle aimait bien l’arête de son nez, sa moustache et sa barbe, et sa masse de cheveux très noirs — lui n’avait pas besoin de teinture pour masquer les fils d’argent —, elle avait souvent dessiné son profil, comme celui d’un mousquetaire, ou d’un corsaire du temps de Surcouf. « Je ne t’en ai pas parlé, tu sais à quel point ton grand-oncle t’aimait, tu étais pour lui comme sa petite-fille, il avait toujours souhaité te laisser une grande partie de son patrimoine, c’est une charge très lourde pour une enfant de ton âge… »

Puis Me Bondy avait commencé la lecture du document. La langue était un peu difficile à comprendre, surtout que le notaire était affligé d’un balbutiement, qui rappelait à Éthel son professeur d’histoire-géo et la réflexion qu’avait faite à son sujet sa voisine de classe, Gisèle Hamelin : « Eh bien, avec Poujol les postillons ça vole. » Éthel avait capté le sens du document, qui donnait à son père les pleins pouvoirs pour administrer, gérer et vendre son patrimoine, y compris celui d’y faire édifier toute construction et de souscrire tout emprunt nécessaire pour réaliser son projet. La formule était sans ambiguïté, et pourtant Éthel se souviendra plus tard avoir cru à cet instant que son père avait décidé de continuer la construction de la Maison mauve, et qu’elle en avait senti une onde de bonheur.

Le notaire avait fini de bafouiller, il avait tendu les papiers à Alexandre pour qu’il relise, paraphe et signe, puis ils avaient parlé d’autre chose. Il était question d’emprunt, de traites à la banque, peut-être aussi de la situation politique internationale, mais Éthel n’écoutait pas. Elle était impatiente de sortir de l’étude, de l’atmosphère étouffante de ce bureau encombré de paperasse, de fuir la présence de cet homme et de sa moustache, de ses yeux noirs, de sa parole, de ses postillons. Elle avait rendez-vous avec Xénia, devant le lycée, elle avait hâte de lui raconter ce qui s’était passé, de lui parler de la Maison mauve qui allait bientôt sortir de terre, avec ses grandes fenêtres ouvertes sur le jardin, et son miroir d’eau pour refléter le ciel d’automne. Il y aurait une chambre pour elle, Xénia, elle n’aurait plus besoin d’habiter le rez-de-chaussée infect et sans lumière de la rue de Vaugirard, ce « hangar » où toute la famille dormait dans la même pièce sur des matelas.

Dès qu’elle s’était retrouvée dehors, elle avait embrassé son père. « Merci ! Merci ! » Il la regardait sans rien dire, l’air perplexe, comme s’il réfléchissait à autre chose. Il allait à Montparnasse, voir les banques et déjeuner en célibataire, comme il disait. Éthel avait couru sans s’arrêter vers la rue Marguerin. Elle n’avait pas quinze ans, elle venait de tout perdre.

Conversations de salon (suite)

Un après-midi, peut-être qu’elle avait bu en secret, ou quelque chose la tourmentait, Justine s’est donnée en spectacle. Maude était présente, toujours bruyante, coquette, au centre de l’intérêt, parlant d’opérettes, de concerts, de projets, comme si elle était encore une actrice qui allait partir en tournée, et non cette vieille fille solitaire et démunie qui vivait, à ce qu’on racontait, dans les combles d’un immeuble de la ville, rue Jacob, avec une demi-douzaine de chats. Laurent Feld s’était assis sur un pouf, un peu en retrait, à côté d’Éthel. Il y avait un air de théâtre dans tout ceci, pensa Éthel, une vanité, une irréalité ironique.

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