Tonino Benacquista - Nos gloires secrètes

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Nos gloires secrètes: краткое содержание, описание и аннотация

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Un meurtrier anonyme, un poète vengeur, un parfumeur amoureux, un antiquaire combattant, un enfant silencieux, un milliardaire misanthrope.
Les personnages de ces six histoires ont un point commun : leur vie intérieure est bien plus exaltante que leur vie quotidienne. Et leur part d’ombre n’est rien en comparaison de leur part lumineuse.
Une vérité que l’on tait, un exploit que l’on cache, un passé inavouable. Lequel d’entre nous ne garde pas, enfouie au plus profond, sa gloire secrète ?

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— Impossible !

— Cela voudrait dire que, sans un hasard extravagant, un coup de théâtre inouï ou des circonstances abracadabrantes, un gars comme vous et un gars comme moi n’auraient jamais pu être amis ?

— Sans doute pas.

— Et si la vie avait plus d’imagination que nous ?

— … ?

— Nous avons à peu près le même âge, nous sommes nés à Paris, il est impossible que nous ne nous soyons pas déjà croisés.

— J’ai passé mon enfance dans les rues du XVIII e, où je vis toujours. Rares sont les occasions de venir me promener sur votre rive, sauf l’été, avec ma petite famille. Nous allons bronzer au jardin du Luxembourg.

— J’y allais avec mon frère étant gosse, mais plus depuis quarante ans. Quand je veux prendre le soleil, je plante un transat dans ma cour d’honneur et le tour est joué.

— Auriez-vous une quelconque raison de venir dans mon coin, vers Clignancourt ?

— Aucune. J’aurais même du mal à vous citer ne serait-ce qu’une adresse de restaurant.

— Sauf votre respect, vous devez fréquenter des restaurants hors de mes moyens.

— Détrompez-vous, j’aime les gargotes. Ah le pot-au-feu de la mère Girard, rue des Bernardins !

— Je vais au restaurant uniquement pour goûter à des cuisines que je ne peux préparer moi-même, comme le thiéboudienne sénégalais ou les estouffades cantonaises.

— La cuisine chinoise, je la déguste en Chine, l’indienne à Madras, etc.

— Nous aurions eu du mal à nous retrouver voisins de table…

— Mais… le sport ? Vous êtes le genre de type à faire du sport, Frédéric.

— Avec mes trois complices, nous jouons au tennis une fois par semaine depuis quinze ans sur le toit d’un immeuble de la rue du Faubourg-Saint-Denis.

— Moi je nage pendant la nocturne de la piscine Blomet, métro Volontaires, le jeudi.

— Encore raté…

— Cherchons bien, nom de nom !

— Il m’arrive parfois d’aller au musée avec mes enfants. Je tiens à leur mettre de belles choses sous les yeux, si possible hors d’un écran. Orsay, Beaubourg, et bien sûr, le Louvre.

— J’adore ces trois musées mais… ils sont trop proches de chez moi. Dès que j’arrive à New York, je me précipite au MoMA, dès que je vais en Italie, je fais le détour par Florence pour revoir une énième fois les Offices, mais à Paris, toute cette beauté à ma porte, c’est plus fort que moi, impossible…

— Là c’est vous qui ne faites pas beaucoup d’effort, Christian.

— Un événement ? Un rassemblement quelconque ?

— Je n’ai jamais eu beaucoup de conscience politique, même jeune.

— Moi non plus.

— Je n’ai même jamais pris part à une manifestation. Ou alors si, une seule, vers la porte de Montreuil, pour une fermeture d’usine qui fabriquait je ne sais plus trop quoi.

— Quelle époque ?

— Toute fin des années 70.

— … ? Porte de Montreuil ? Mais… c’était une usine qui fabriquait des coques en résine pour des roulottes de chantier ?

— … ? Il me semble bien que c’est ça.

— Frédéric, nous avons trouvé ! Juin 1978 ! Pour moi aussi, c’est la seule manifestation de toute mon existence ! Je vous disais bien que la vie avait plus d’imagination que nous !

— On voulait même occuper l’usine pour empêcher la démolition ! Si ça se trouve, vous et moi avons fraternisé dans le cortège !

— … Empêcher la démolition ? Si j’ai participé à cette manif c’était au contraire pour accélérer la démolition de cette putain d’usine ! Des murs bourrés d’amiante ! Des machines à résine qui provoquaient des vapeurs toxiques !

— …

— …

— Lequel de nous a eu gain de cause, au final ?

— Aucun souvenir.

— Tant pis. C’est pas faute d’avoir essayé, monsieur Grimault.

— On a fait ce qu’on a pu, monsieur Perez.

Ils rejoignirent la cour d’honneur où régnait un inquiétant silence ; les musiciens avaient fichu le camp de cette maison de fous, leur chèque en poche. Toute la brigade du traiteur passa, les bras chargés de matériel. La salle carrée avait retrouvé sa disposition habituelle. Dans la bouteille de vodka, il restait de quoi servir deux ou trois shots.

— Maintenant que nous sommes seuls, je peux vous l’avouer, Christian. Vous aviez raison : nous nous sommes déjà croisés par le passé.

— … ?

— J’ai annoncé votre nom il y a quatre ou cinq ans, lors d’un dîner caritatif en faveur de la recherche contre le cancer, au Pavillon Bagatelle.

— C’est possible. Le genre de truc à 3 000 euros le couvert. Je me laisse facilement embringuer, ça doit me donner bonne conscience.

— Vous étiez accompagné d’une demoiselle qui s’appelait… Capucine Kruger ?

Christian eut beau chercher, ni la soirée ni le nom ne lui évoquaient rien.

— Il est impossible de ne pas se souvenir de cette créature ! Elle avait les cheveux très noirs et lisses avec quelques mèches folles qui lui tombaient dans les yeux, des yeux de chat persan, vert émeraude. Elle portait une robe fourreau grise, assez courte et sans manches, des bas de couleur chair et des escarpins noirs.

— Désolé, ça ne me dit rien.

— Mais si, faites un effort ! Toujours souriante, elle vous glissait des mots à l’oreille, vous sembliez tellement complices… Vous la présentiez à vos connaissances comme s’il s’était agi d’une princesse, et peut-être en était-elle une. Tous ses gestes étaient gracieux, effleurés. Je n’ai pas pu entendre le son de sa voix, je n’ai pu que l’imaginer, au loin, coincé derrière mes portes vitrées.

— Aucun souvenir.

— J’aime par-dessus tout mon petit bout de femme… Mais ce soir-là… Je me suis dit que l’homme qui avait une telle splendeur à son bras avait bien de la chance.

Cette Capucine avait dû se chercher une place dans la mémoire de Christian Grimault, mais, se sentant indésirable, l’avait quittée pour de bon. Dans celle de l’aboyeur, elle semblait bien à l’abri, et pour l’éternité.

— Frédéric, cette soirée doit se terminer en beauté et non dans la mélancolie dans laquelle vous m’entraînez.

L’aboyeur le suivit dans les méandres de l’hôtel de Beynel, jusqu’au deuxième étage, dans le salon acajou, doté d’un balcon qui longeait toute la façade arrière du bâtiment. En contrebas, on devinait un jardin d’hiver laissé à l’abandon, dont le toit avait été ouvert pour l’occasion. Entre palmiers et plantes exotiques jaunies, on devinait la silhouette de deux hommes accroupis qui patientaient devant de petites structures en bois et une infinité de tubes en carton reliés par des mèches rouges.

— J’avais prévu de porter l’estocade ici avec mes cinquante fidèles. Un grand finale pétaradant. Nous ne serons que deux à en profiter. Ça n’en sera que meilleur.

Et il fit signe aux artificiers qui se tenaient prêts pour la mise à feu.

Aux premiers crépitements se forma dans les airs une boule de feu qui resta un moment en suspension, grouillante, rougeoyante, un big bang, un magma céleste. Suivit une éruption de faisceaux bleus, de chandelles rouges, de serpentins jaunes, d’éclairs violets, puis un bouquet de figures argentées, puis un geyser aux nuances fauves, puis un bouquet aux éclats d’or. Puis un lâché d’ogives se croisant en vol, se contrariant, pour toutes s’estomper en même temps. Au milieu de cette constellation, seule une flèche blanche traçait son chemin, incandescente, vaillante, déterminée à rejoindre le zénith, où elle se démultiplia, créant une arabesque qui retomba en larmes lumineuses.

L’aboyeur comprit alors que le spectacle obéissait à un scénario dont Christian Grimault avait été, là aussi, le grand ordonnateur. Ce foisonnement de formes et de couleurs semblait raconter son histoire bien plus fidèlement que sa complainte de l’homme maudit, ses souvenirs amers, ses anathèmes lancés au monde entier. Dans ce panégyrique qui scintillait sous leurs yeux, il était certes question d’arrogance, de rayonnement, mais aussi de solitude et d’épuisement.

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