Tonino Benacquista - Tout à l’ego

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Un homme tout juste sorti du coma qui reçoit de l'infirmière qui l'a veillé la transcription de ses secrets les plus enfouis, de son passé le plus perdu. Un type qui veut être enterré près d'un bordel. Des histoires de couples, de magnétoscope et de pétition. Des rencontres qui ne se feront jamais, des rencontres qui se feront tout de même. La solitude d'un surdoué de neuf ans.
Dix nouvelles succulentes, à l'ironie douce-amère, au style léger et aux intrigues à pirouettes, par l'auteur de
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— Tu sais, mon amour, à nos âges on devrait plus se laisser aller, prendre le temps de se retrouver, s’occuper de soi. Toi, par exemple, tu en as vraiment besoin, en ce moment.

— C’est pas bête ça, Minou. Qu’est-ce que tu suggères ?

— Une psychothérapie.

— … ? Tu peux répéter… ?

— Tu devrais faire une psychothérapie.

Je crois que c’est la première fois en douze ans qu’elle prononce ce mot. Elle vient de me faire un sourire grave que je ne lui connaissais pas.

— … Et tu me dis ça comme ça, de but en blanc, après douze ans de mariage, entre deux tartines ?

— J’ai attendu longtemps avant de t’en parler mais, ce matin, le moment est venu.

… Qui est cette femme, en robe de chambre, qui me fait face ?

— Ça fait des mois qu’on ne se parle pratiquement plus, tu es maussade, tu n’as plus goût à rien, même les enfants finissent par le sentir, et ça leur fait peur.

Maussade ? Pourquoi n’a-t-elle pas utilisé morose ?

— Ils t’en ont parlé ?

— Tous les deux.

— … ?

— Lorsque tu as eu ton malaise, l’année dernière, on a fait tous les examens possibles, et Dieu merci tu n’avais rien qu’un peu de surmenage. Nous n’avons pas de gros soucis, à moins que tu ne me caches quelque chose ?

Je ne lui cache rien, et n’ai aucun mal à l’en convaincre.

— Donc tu gardes sur le cœur des choses sans même t’en rendre compte. Il faut que tu te confies à quelqu’un. Ça peut s’arranger plus vite qu’on ne le croit.

Est-ce bien ma Catherine qui parle, celle que je connais mieux qu’elle-même ? Celle qui pose sa tête endormie sur mon épaule à la seconde où j’éteins ma lampe de chevet ? Celle qui se contorsionne en sortant de voiture, de peur qu’on n’aperçoive ses cuisses ? Celle qui oublie systématiquement ses clés sur la boîte aux lettres quand elle reçoit un avis de recommandé ? Est-ce bien la même ? Si elle a décidé de me prendre à contre-pied une bonne fois pour toutes, si elle veut me prouver qu’elle est bien plus imprévisible que ça, elle ne peut pas mieux trouver que cette histoire de psychothérapie. Moi, une psychothérapie ? Où est-elle allée chercher une idée aussi saugrenue ?

— Dis donc, Minou, tu n’aurais pas revu ta copine Françoise ?

— Bien sûr que non.

— Tu as feuilleté Le Nouvel Observateur , chez les Moreau ?

— Au lieu de raconter n’importe quoi, pense à ce que je t’ai dit, tu peux trouver quelqu’un de bien si tu y mets du tien.

Est-ce bien toi, ma Catherine ?

*

— Tu as été odieux avec les Moreau.

— Pas plus que d’habitude, Minou.

— Et ne te fous pas de moi, en plus !

— Je les aimais bien avant qu’ils achètent cette baraque dans le Perche. Ils ne nous ont pas fait un ramdam pareil quand ils ont eu leur premier gosse.

— Dis plutôt que tu t’es senti remis en question quand Jacques a parlé de son analyse.

— Quoi ? !

— Il a le courage que tu n’as pas.

— Tu ne vas pas remettre ça, non ? Il est deux heures du matin, je vais tourner comme un dingue avant de trouver une place, et j’ai envie d’aller me coucher.

— Il s’en est sorti, lui. Jeanne m’en a parlé, dans la cuisine. Il n’est plus dépressif pour un oui ou pour un non. Il a consulté, et ça lui a fait un bien fou.

— C’est pas le moment !

— Tu as vu la manière dont tu me réponds ? Tu n’étais pas aussi irritable avant. Chaque jour tu es un peu plus à cran.

— Non, je suis à cran chaque fois que tu me parles de cette psychothérapie à la con.

— Parce que ça te renvoie à une évidence que tu persistes à nier.

— Si quelqu’un a besoin de consulter dans cette voiture, c’est toi ! Fais-la, cette psychothérapie, si pour toi c’est la clé du bonheur !

Normalement, après une phrase pareille elle devrait hausser les épaules, mais elle ne le fait pas.

— Voyons les choses autrement. Quand tu as mal aux dents, tu vas chez le dentiste ?

— Oui.

— Eh bien, si tu as des angoisses tu vas chez un psy, c’est exactement pareil, ils sont là pour ça. Ce sont des spécialistes comme les autres.

— Mais je n’ai pas d’angoisses, nom de Dieu !!!

— Hausser le ton sur sa femme pour la première fois en douze ans, c’est le signe d’une angoisse, faire la gueule matin et soir, c’est le signe d’une angoisse, trimballer un complexe d’échec c’est le signe d’une angoisse, la peur d’aller en parler à un psy, c’est le signe d’une angoisse, et j’en ai plein d’autres.

— Un complexe d’échec ?

— Ne jamais vouloir se battre, et surtout pas contre soi-même, considérer que le combat est perdu d’avance, tu appelles ça comment ?

— …

— …

— Monte, Minou, je vais garer la voiture tout seul.

*

Aujourd’hui, au bureau, j’ai été pris de nostalgie en pensant à Minou. La Minou d’hier, celle-que j’attendais à tous les carrefours de notre vie, celle qui tissait notre quotidien avec la patience et le talent d’une dentellière. Cette Catherine qui vit sous mon toit est un être surprenant, sauvage, elle me bouscule et se dérobe, et il m’est devenu impossible d’anticiper ses réactions. Il n’y a qu’un seul sujet que je vois venir de loin. Et encore, pas toujours.

— Dis, chéri, tu penses à la fête de l’école, samedi.

— Bien sûr.

— Il faut être là à dix heures au plus tard, c’est l’heure où Julien fait son sketch avec le petit Clément.

— Un sketch, le petit Clément ? C’est pas son copain qui bégaie ?

— Il ne bégaie plus depuis que sa mère l’a emmené voir un psychothérapeute. En trois séances c’était réglé.

— Pas ce soir, Minou…

— Ça fait des mois que ça dure, on ne peut pas continuer comme ça ! Tu fais tout le temps la gueule, tu n’es jamais là même quand tu es là, rien ne t’intéresse, tu ne me vois plus, j’ai l’impression d’être transparente, je ne t’ai jamais connu comme ça. Tu veux que je te dise ? Tu fais une dépression. Et le pire, c’est que tu le sais.

Je m’assois, pris de faiblesse. Je ne devrais pas, c’est comme avouer qu’elle a raison.

— Oui, une dépression, je sais que c’est un mot qui te fout la trouille mais il faut que tu l’admettes, sinon ça ne s’arrangera jamais. C’est une maladie comme une autre, ça se soigne. Quelque chose te rend malheureux, on va trouver quoi. Si tu ne veux pas le faire pour toi, fais-le pour nous.

Elle me pose la main sur l’épaule. J’ai envie de hurler mais les enfants dorment dans la pièce à côté.

— Tout ce que je veux, c’est te voir heureux.

*

En quittant l’immeuble, je jette un dernier coup d’œil à la plaque : François RÉGENT. Psychiatre. Psychanalyste . Je ne sais même plus comment j’ai eu son adresse. Mon généraliste, sans doute. Ou Jean-Luc, mon collègue. Peu importe. Catherine m’attend, appuyée contre le capot de la voiture, elle jette une cigarette dans le caniveau quand elle me voit et sourit.

— Ça s’est passé comment ! ?

— Démarre.

J’ai accepté ce rendez-vous parce qu’il me terrorisait. Raison suffisante pour voir ce qu’il y avait derrière. Ai-je donc tant de choses que ça à me cacher ? Je n’ai jamais eu peur de rien, avant aujourd’hui.

— Alors, raconte !

Le docteur Régent m’a fait asseoir dans un fauteuil en vis-à-vis du sien, et le quart d’heure le plus pénible de mon existence a commencé.

— Tu savais, Minou, qu’il y avait soixante secondes par minute ?

— … ? Je l’ai appris à l’école…

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