Bernard Fripiat - Au commencement était le verbe… Ensuite vint l'orthographe

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L'orthographe, ses règles obscures et ses exceptions vous font souffrir ?
Rassurez-vous, c'est voulu !
Comment pourrait-il en être autrement dans un pays à l'histoire si tumultueuse ? Comme la France, notre orthographe a traversé les siècles en empruntant des voies détournées, sans craindre détours et autres pirouettes.
Il fallait un Belge comme Bernard Fripiat pour raconter cette histoire avec un humour et une irrévérence qui déculpabiliseront les pires cancres. En une centaine de pourquoi, il explique l'origine de chaque difficulté et raconte la folle épopée d'une orthographe que le monde entier nous envie…
Historien passionné par la langue française, Bernard Fripiat anime depuis vingt ans des stages d orthographe en entreprise. Auteur dramatique, il est également comédien et chroniqueur radio. En 2013 il a publié
(éd. Gunten). Biographie de l'auteur

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35. POURQUOI LEURS MANUSCRITS NE RESPECTENT-ILS PAS LA COUPURE DES MOTS ?

Pour éviter les pâtés !

Pour répondre à cette question, j’ai choisi un extrait d’une lettre de Louis XIV dont le langage est plus proche du nôtre que celui de nos juristes médiévaux. Je l’ai trouvé dans l’excellente Introduction à l’histoire de la langue française de Michèle Perret :

Jay souferplusieursennees desafoiblesse de sonopniastreté et desonjnaplication il men acousté desschosesconcidérables je naypas profitéde tous les auantages queje pouuoissauoiret toutcela parcomplaisance etbonté enfin il a falu quejeluyordonase deceretirer parcequetout cequipassoit parluy perdoitdelagrandeur etdelaforce quondoitavoir enexecutantles ordres dun roy defiance quinaistpasmalheureux .

Imaginez maintenant François Hollande se plaignant d’un subalterne de la sorte :

J’ai souffert plusieurs années de sa faiblesse, de son opiniâtreté et de son inapplication. Il m’en a coûté des choses considérables. Je n’ai pas profité de tous les avantages que je pouvais avoir et tout cela par complaisance et bonté. Enfin il a fallu queje lui ordonne de se retirer parce que tout ce qui passait par lui perdait de la grandeur et de la force qu’on doit avoir en exécutant les ordres d’un président de la République qui n’est pas malheureux .

Pourquoi le Roi-Soleil ne coupe-t-il pas les mots ? Parce qu’il veut éviter les pâtés. Ses espaces ne répondent à aucune logique. Lui ou son secrétaire écrivent avec une plume d’oie plongée dans un encrier. Or l’encre, comme chacun sait, est une substance liquide. Comme elle est liquide, elle coule. Et quand elle coule… elle fait des pâtés ! Tant que la plume parcourt le papier, le risque de pâté est faible. Mais il s’accroît lorsque nous soulevons la plume. Le moindre pâté oblige à recommencer toute la lettre… Voilà aussi pourquoi les accents et les points sur les i ne se répandent qu’après l’invention de l’imprimerie. L’apparent manque de sérieux de cet argument explique sans doute sa rareté. Mais j’ai l’intime conviction que la crainte des pâtés a joué un rôle déterminant dans cette évolution.

36. POURQUOI AVONS-NOUS DU MAL À LIRE LES ORIGINAUX ÉCRITS AVANT LE XVIII eSIÈCLE ?

Pour rassurer les mômes forcés de calligraphier les majuscules. Courage, les enfants, ça aurait pu être pire !

Ceux qui connaissent le grec savent qu’il possède deux sortes de s . Lorsque cette lettre termine un mot, les Hellènes l’écrivent comme nous (s). Ailleurs dans le mot, cette lettre s’écrit σ.

Avant le XVIII e siècle, le français possède également cette distinction. À la fin d’un mot, nous retrouvons le s que nous connaissons mais, ailleurs dans le mot, on trouve un s allongé qui ressemble à un f qui aurait bu.

Pensons-y quand nous regardons un vieux manuscrit dans un musée : meffage = « message » ! La hampe de cette lettre en facilitait la lecture. C’est au XVIII e siècle que nous supprimerons cette originalité. Nos enfants l’ont échappé belle. Ils ne sont pas les seuls.

37. POURQUOI ÉCRIVONS-NOUS « CHANSON », « FORCENÉ » ET « JE BATS » ?

Par analogie, voyons !

Si on regarde l’histoire de la syntaxe, on est surpris par l’influence des grammaires latines sur tous nos grammairiens. Nos juristes médiévaux ont une autre profession, mais ils apprécient néanmoins l’aspect rationnel et logique de la langue de Jules César. Dès lors, ces clercs gratte-papier chercheront systématiquement une logique à notre langue : leur première trouvaille pour ce faire est le principe d’analogie, qui consiste à regrouper le vocabulaire par familles de mots et à en adapter l’orthographe de manière cohérente. Cette mode perdurera : la présentation du premier Dictionnaire de l’Académie ne sera pas alphabétique, mais analogique.

La chancon des troubadours devient ainsi « chanson » à cause du mot « son ». Nos scribes cèdent même à l’envie d’inventer des familles de mots. À l’origine, « forcené » s’écrit forssené , assemblage du mot fors , qui signifie « hors de », et du mot « sens » (littéralement, « hors du bon sens »). Les juristes écriront « forcené » à cause du mot « force » qui n’a pourtant rien à voir ! Cette tendance touchera également les formes grammaticales. Par exemple le je bas des troubadours devient « je bats » pour que l’on voie qu’il vient du verbe « battre » (qu’on écrivait alors batre ).

Au XVI e siècle, Robert Estienne pratique le principe d’analogie. Il écrit grand au lieu de grant à cause de grande . En revanche, il conserve vieillart et dont qui vient de de unde et devrait avoir un d . L’Académie écrira « vieillard » en 1694. Ce principe d’analogie explique l’adaptation de certains pluriels. Par exemple, l’évolution naturelle a donné chastel et son pluriel chastels . Cette dernière forme évolue vers chasteaux qui donnera notre « châteaux ». Par analogie, on invente le singulier « château » .Agnel aura la même évolution et deviendra « agneau » à cause de son pluriel agneaux .

Ce principe d’analogie expliquera que, à la longue, la première personne prendra parfois un s .

38. POURQUOI METTONS-NOUS TOUJOURS UN S À « TU » ET NON À « JE » ?

Pour embêter les égocentriques !

Le s d’un verbe à la deuxième personne est issu tout droit du latin : on parle d’une forme étymologique. Les Romains le mettent systématiquement à la deuxième personne du singulier : amas, dicis … En leur hommage, nous les imitons : « tu aimes », « tu dis »… Mais Cicéron ignorait ce s à la première personne : amo, dico … Voilà pourquoi il nous semble moins évident : « j’aime », « je dis »… Nous avons longtemps hésité, comme en témoigne indirectement Molière dans Tartuffe :

Orgon

Comment ! vous moquez-vous ?

Tartuffe

On m’y hait, et je voi
Qu’on cherche à vous donner des soupçons sur ma foi

Contrairement à ce que pense mon correcteur orthographique, Molière ne fait pas de faute à je voi . À la même époque, le grammairien Vaugelas conseille de ne pas mettre de s à la première personne et de remplacer le i final par un y : je voy…

Ce n’est qu’en 1694 que l’Académie rejette son avis et donne tort à Molière en précisant que les terminaisons des verbes de la première personne ne se terminant pas en e sont longues et que le s symbolise cette longueur. En réalité, ils appliquent plutôt le principe d’analogie avec la deuxième personne. Jusqu’en 1798, je sai est toléré, vestige d’une époque révolue.

39. POURQUOI LA TROISIÈME PERSONNE PREND-ELLE UN T AU SINGULIER ET NT AU PLURIEL ?

Parce que, dans le temps, nous l’entendions !

Le t du singulier que les enfants oublient ou mettent quand il ne faut pas n’a pas toujours eu la cote. Pour preuve, cet extrait de la deuxième préface du Dictionnaire de l’Académie : « lenteur qui n’exclud point la diligence ». Certes, je l’ai sorti de son contexte. Mais leur exclud mérite une méditation.

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