Robert Wilson - Ange mémoire

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Wilson - Ange mémoire» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2008, ISBN: 2008, Издательство: Gallimard, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Ange mémoire: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Ange mémoire»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Raymond Keller est un Ange : tout ce qu’il voit est enregistré dans une puce reliée directement à son cortex cérébral. Tenu à l’objectivité, il se veut une machine dénuée de sentiments. Sa nouvelle mission l’envoie au Brésil, au cœur de la forêt amazonienne, en compagnie de Teresa Rafael, une artiste désœuvrée, et de Byron Ostler, un Ange qui a définitivement renoncé à son câblage. Ils doivent y récupérer un onirolithe, une mystérieuse pierre extraterrestre aux propriétés hors du commun. Mais cela ne sera pas sans danger, d’autant que cette plongée au cœur des ténèbres sera aussi l’occasion d’explorer un territoire chaotique : la mémoire, les souvenirs perdus…
Dès son deuxième roman, écrit en pleine vague
genre auquel on peut rattacher
Robert Charles Wilson fait montre d’un talent annonciateur des grands romans à venir.

Ange mémoire — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Ange mémoire», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

1. Keller avait dix ans quand la découverte des onirolithes dans le bassin amazonien avait fait la une des journaux du monde entier. Il se souvenait s’être penché par la fenêtre du deux-pièces située au-dessus du garage de son père pour braquer un fusil lance-fils en polystyrène sur une ligne de collines couleur bouse à un moment où la télé parlait d’« artefacts d’origine extraterrestre ». C’était un dimanche après-midi et les Travaux Publics avaient ouvert l’alimentation en eau : en bas, sur le bitume, son père lessivait des carrosseries automobiles en fibre de verre. Keller ne portait qu’une attention intermittente à l’écran vidéo : il savait toute cette histoire mensongère.

Son père le lui avait dit la veille. Installé dans le grand fauteuil dominant la pièce miteuse, il avait affirmé : « C’est des foutaises, Ray. Souviens-toi bien de ce que je dis. » Keller trouvait son père terriblement petit dans ce fauteuil démesuré : cela accentuait sa maigreur, le renflement arthritique de ses articulations au niveau des phalanges et des coudes, la rareté de ses cheveux. « Des pierres venues de l’espace intersidéral. » Sa voix adulte regorgeait de mépris et d’autorité. Il avait quitté le Colorado pour emménager là avant la naissance de Keller, vivant ce que Keller considérait, même à l’époque, comme une existence malheureuse et marginale. « Dieu tout-puissant, quelles fadaises ! » Qui pouvait en douter ?

Son scepticisme ne dura pas. Il céda bientôt la place à l’ennui, réaction à peu près identique à celle du pays tout entier. Quelques années durant, les onirolithes produisirent des choses intéressantes, mais toutes plus ou moins absconses : des nouvelles mathématiques, une cosmologie plus fine. Importantes, mais, à l’état brut, dépourvues de tout spectaculaire. Les questions les plus fondamentales – d’où provenaient les pierres, qui les avait abandonnées là, et pour quelle raison ? – restaient sans réponse. On en vint à ne plus poser la question, laissant les spéculations aux sectes, aux auteurs de science-fiction et aux journaux à sensation. Il y avait dans le monde réel des sujets d’inquiétude plus importants. Par exemple les Russes, qui passaient en contrebande missiles téléguidés et logiciels militaires aux posseiros privés de droits dans le bassin amazonien : où tout cela pouvait-il mener ?

« Mégafoutaises », avait grogné le père de Keller du fond de son fauteuil. Keller hocha la tête pour lui-même et déchargea pensivement son fusil en polystyrène sur le tronc d’un palmier. Zing, fit le jouet.

Dix ans plus tard, il avait appris à tirer avec un vrai fusil dans une vraie jungle. De nombreux oniros grossièrement cultivés circulaient parmi les troupes de combat déployées en Amazonie, et Keller fut impressionné la première fois qu’il en vit un : un appareil, pensa-t-il, une espèce de machine venue d’un autre monde. Mais lorsqu’il en eut un dans la main, il se retrouva soudain dans l’appartement poussiéreux avec l’odeur d’essence et de vieille garniture automobile entrant par la fenêtre tandis que résonnait l’écho grinçant de la voix paternelle : souviens-toi bien de ce que je dis. Sauf que le père de Keller était mort et enterré depuis désormais trois ans, une statistique du cancer, et que le souvenir était d’une netteté frappante, une espèce de résurrection. Lâchant la pierre comme si elle avait bougé entre ses doigts, il recula, le souffle coupé.

Cela l’avait surpris, qu’un souvenir puisse s’avérer si effrayant.

Des reliques de guerre jonchaient la route de Cuiabá. Teresa vit les formes brisées de machines de guerre dans les vallées vertes à l’écart de la chaussée, et sentit quelques échos de la violence qui avait dû se déchaîner dans les environs.

C’était une route assez nouvelle, lui apprit Keller, à peine plus vieille que la guerre. Ruban de macadam qui coupait telle la ligne d’un géographe dans la province de Goiás et empruntait un arachnéen pont suspendu pour franchir les eaux bouillonnantes de l’Araguaia avant de plonger dans les profondeurs du Mato Grosso.

Le monde derrière les vitres du bus la surprenait et l’impressionnait. Étrange, pensa-t-elle, d’être venue si vite si loin. L’horizon était vert partout où portait le regard, c’est-à-dire très loin quand la route escaladait un flanc de coteau. Une région sauvage, pensa-t-elle. L’idée lui était devenue incroyablement réelle. Une région sauvage, un endroit sans villes, une anarchie de nature. Le paysage lui semblait aussi profondément étranger que tout ce qu’elle avait vu dans ses transes induites par les pierres. Les rares traces d’humanité visibles – un transport de troupes noirci exposant sa chitine dans la tapageuse verdure, ses tourelles évidées servant de perchoir aux tangaras – ne faisaient que renforcer ce sentiment.

Keller avait rencontré Byron quelque part là-dedans. Histoire enfouie. Quelque part là-dedans, il y avait aussi la mine d’onirolithes. La gnose de Cruz Wexler, l’étranger, l’Autre (avait-elle dit à Keller). Et quelque chose de plus personnel.

Ils roulèrent jusqu’au crépuscule et au-delà. Le ciel noircit : les lampes de lecture s’allumèrent au-dessus de leurs têtes. Byron enfonça son bonnet de laine sur ses yeux et dormit. Keller s’absorba dans la lecture d’un magazine apporté de Brasilia. Il n’y avait guère de monde dans le bus : surtout des hommes d’affaires mécontents en costumes froissés, quelques Coréens aux expressions droguées, des posseiros ronflant sur les banquettes bon marché du fond. Et quelques touristes… comme nous, pensa-t-elle, puis : sauf qu’on n’en est pas. Elle songea à dormir mais comprit qu’elle n’y arriverait pas : elle ressentait avec trop d’acuité la pression de la nature sauvage.

Peu avant minuit, Keller baissa le dossier de son siège et s’assoupit. Elle se surprit à l’observer avec un petit sourire aux lèvres, à observer la manière dont le sommeil lui décontractait le visage. Il semble différent, se dit-elle, une fois que toute la tension de la journée l’a déserté.

Elle pensa : c’est un Ange.

Étrange comme on l’oubliait facilement. En lui parlant, songea-t-elle, on pouvait s’adresser en réalité à un million de personnes. Tout ce qu’il voyait se retrouvait dans sa mémoire mécanique, enfoui quelque part en lui. Il se souvenait pour la multitude.

Elle se demanda s’il pouvait désactiver cela… et dans ce cas, s’il le ferait.

Elle s’assoupit malgré elle. À son réveil, dans la chaleur du matin, la nature sauvage avait disparu : le bus traversait un barrio fumant, avec des cabanes en tôle dressées sur de crasseuses petites collines… la banlieue de Cuiabá, lui apprit Keller. « Une ville horrible. Une ville de viande. Sans autre véritable industrie que les abattoirs. » Il plissa le nez. « On sent déjà l’odeur.

— Vous êtes déjà venu ?

— Pendant la guerre, répondit-il d’un ton fatigué. C’était une base arrière. De là, on partait en transport sur la route BR-364. Et on rencontrait pas mal de guérilla dans les villages fermiers. »

Une ancienne ville militaire, donc. D’où tous ces panneaux en anglais et en japonais cursif qu’elle avait vus en chemin : Bars Restaurants, Peep-shows, Mangas. La station de bus elle-même consistait en une caverneuse structure en béton bondée de gens. Les vieux bus à moteur diesel l’emplissaient de leurs gaz puants, et les noms écrits sur les cartons au-dessus des guichets parurent étranges à Teresa : Ouro Preto, disait l’un, et un autre : Ariquemes. Elle chargea son sac sur son épaule et ils quittèrent le terminal, Byron les conduisant à un hôtel dont lui avait parlé Wexler. Un homme les y rencontrerait, avait promis celui-ci. Elle se sentait perdue, à marcher ainsi entre ces vieux bâtiments coloniaux. C’était un mauvais quartier, avec encore des bars, ainsi que des hommes en haillons endormis sur les trottoirs défoncés. Au fond d’une allée proche de l’hôtel, elle vit une enseigne qui l’intrigua : ÉGLISE de la VaLE DO Amenhecar, avec derrière, dans la vitrine poussiéreuse, l’image peinte d’une main levée, dans la paume de laquelle irradiait une pierre de rêve.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Ange mémoire»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Ange mémoire» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Robert Wilson
Robert Wilson - Mysterium
Robert Wilson
Robert Wilson - À travers temps
Robert Wilson
Robert Wilson - Quarantäne
Robert Wilson
Robert Wilson - Julian Comstock
Robert Wilson
Robert Wilson - Chronos
Robert Wilson
Robert Wilson - Die Chronolithen
Robert Wilson
Robert Wilson - Los cronolitos
Robert Wilson
Robert Wilson - Les Chronolithes
Robert Wilson
Robert Wilson - The Harvest
Robert Wilson
Отзывы о книге «Ange mémoire»

Обсуждение, отзывы о книге «Ange mémoire» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x