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Caryl Férey: Pourvu que ça brûle

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey: Pourvu que ça brûle» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2017, ISBN: 978-2226325952, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Биографии и Мемуары / Публицистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Caryl Férey Pourvu que ça brûle

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De la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Indonésie, la Jordanie, le Chili ou les Etats-Unis, un carnet de route très rock, l'autoportrait en noir et blanc de l'auteur de et , Caryl Férey, chantre du thriller engagé, avec qui la réalité devient fiction survoltée. Caryl Férey a grandi en Bretagne, près de Rennes, une terre qu'il aime pour ses côtes déchiquetées, ses concerts dans les bistrots et ses tempêtes. Grand voyageur, il a bourlingué en Europe à moto et fait un tour du monde à 20 ans. Depuis, il n'a plus cessé de le parcourir. En 1998, a marqué ses débuts d'auteur de polar. Suivront (grand prix des lectrices de Elle policier, prix Quais du polar, etc.), adapté au cinéma, et , paru en mars 2016.

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Enfin, la fermeture du bar se profilant, Francesca m’informa qu’il y avait une party à Ponsonby. Si je voulais venir ?

Pauvre folle…

L’amour monstre dans la gorge, je retrouvai Éléphant-Souriant qui discutait au comptoir avec trois types, Poil-de-carotte, un roux costaud en costume-cravate, ainsi qu’un grand échalas à l’humour so british et un autre rouquin aux épaules de déménageur, qui s’avéra être un bon copain de Francesca.

Le destin était avec moi. Il n’était déjà plus question de quitter un jour la Nouvelle-Zélande. Jamais, tu m’entends ! criai-je à mon double désemparé.

Un taxi nous amena jusqu’à Ponsonby où, de fait, rugissait une party du tonnerre dans une grande maison au cœur du quartier hype d’Auckland, avec des infra-basses et une centaine de jeunes délurés, des poubelles de glace remplies de bières et autant de pétards qui tournaient, machines volantes au-dessus de nos têtes. Francesca était déjà là, sans Roscoe — elle avait raison, quel imbécile, ce type —, rayonnante malgré l’ivresse et l’herbe locale. On a parlé de littérature, d’amour, de voyages, j’aimais tout, son esprit, son allure racée, son sourire un peu triste, fatal. Elle était la Lauren Bacall des livres de Chandler, la Rita Hayworth abandonnée de Gilda , une fée malade, le coquelicot qui meurt sitôt qu’on le cueille.

« Avec les Européens, c’est différent », lança-t-elle avant de vider les lieux.

Je n’avais jamais été autant Européen de ma vie. J’envahissais tous les pays, les emportais dans mes carnets où tous les mots d’amour attendaient Francesca. Elle était partout, moi nulle part, perdu au monde avec un seul désir, la revoir.

Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Francesca, Éléphant-Souriant en soupait matin, midi et soir. Car, contrairement à ce qu’elle m’avait dit, nulle trace de son joli museau dans le Cornerbar où nous épuisions pourtant nos nuits.

Attendant six heures et notre rendez-vous quotidien avec nos amis kiwis , je noircissais mes carnets sur les plages de la côte Ouest. Celle de Karekare était notre préférée, la plus dangereuse. Le sable était noir, l’endroit isolé, c’est ce qui fait son charme (Jane Campion y tourna plusieurs scènes de La Leçon de piano ), cerné de végétation et de collines encaissées, inquiétantes. D’énormes vagues s’y fracassaient avec une joie mauvaise, les courants étaient si forts qu’ils pouvaient vous expédier aux Fidji. Une pancarte battue par les vents informait qu’on pouvait y surfer « à ses risques et périls ». L’écume des brutes qui éclataient au loin suffisant à me renvoyer sur le rivage, j’abandonnai vite toute idée de surfer ces malades, mais pas Éléphant-Souriant, qui faillit bien s’y noyer. J’aurais eu l’air fin, seul au bout du monde, avec mon ami mort sur les bras.

Cette plage de Karekare offrait un décor qui m’inspirait des histoires tragiques. Dans l’une d’elles, un type tombe amoureux d’une femme aussi sublime que silencieuse : ils se retrouvent dans une chambre bercée par la brise d’été, et le bonheur est là, palpable. Ils commencent à faire l’amour, jusqu’à ce qu’un sifflement suspect voie la belle soudain s’amollir, s’échapper des mains de son amant et partir en tourbillon par la fenêtre, un amour de poupée gonflable disparaissant à jamais dans le bleu du ciel…

À la quatrième nouvelle écrite — un amour impossible entre un pauvre type de mon genre et une superbe femme aux cheveux auburn (…) —, Éléphant-Souriant, mon lecteur aux antipodes, me fit remarquer qu’il « avait l’impression d’en avoir déjà lu une similaire ».

L’absence de Francesca commençait à peser.

Quinze jours passèrent encore, puis soudain mon amour réapparut, là, au comptoir du Cornerbar où l’attendait mon désespoir le plus féroce. J’oubliai jusqu’à respirer en l’abordant, mais Francesca m’entraîna à l’écart pour m’expliquer la situation. Roscoe était jaloux et lui interdisait de parler aux garçons, en particulier moi, qui traînais dans leur bar fétiche. Je lui répondis qu’on s’en foutait de Roscoe, mais le lâche avait chargé ses copains maoris de la surveiller. Je n’eus pas le temps de lui conseiller d’envoyer paître son idiot du village qu’une poigne d’acier comprima ma gorge : d’une solide manchette, un Maori de cent dix kilos me tira en arrière sous les yeux atterrés de Francesca. Manquant d’oxygène, mes bras s’accrochèrent au vide tandis que le colosse me soulevait de terre. J’eus une dernière vision de Francesca, le regard à la fois désolé et furieux, avant de me faire jeter dehors.

Je ne parle pas le maori mais nul besoin de traduction : j’approchais d’elle encore une fois, le guerrier me mâchait menu et me renvoyait en France sous forme de Canigou.

Roscoe, son of a bitch .

Roméo et Juliette, Othello , je traversais Shakespeare par l’express du soir.

*

Je ne fais pas partie des auteurs qui rechignent à travailler leur texte avec un éditeur. Au contraire, j’ai besoin de leur regard, de leurs remarques ou critiques — ils/elles ont raison neuf fois sur dix — pour améliorer l’œuvre en cours. C’est un travail d’équipe, et si parfois on s’accroche, c’est en bonne intelligence, pour « la bonne cause ». Ne surtout pas croire qu’un éditeur va vous voler votre texte pour je ne sais quelle raison : tous les éditeurs cherchent la perle rare.

Sauf qu’à vingt et un ans, je n’avais personne pour m’aiguiller dans mon travail, hormis le malheureux Éléphant-Souriant, lecteur certes, mais plus adroit de ses mains. Et puis, avant même de songer à se faire épauler par un éditeur, écrire un roman exige un minimum de recul ; vivant le présent trop intensément pour m’atteler à une tâche aussi ardue, je continuai à noircir mes carnets de nouvelles qui-finissaient-mal, noyant mon chagrin avec nos amis kiwis, les meilleurs du monde.

Après trois mois en Nouvelle-Zélande, nous faisions partie du décor : les parents de Poil-de-carotte nous accueillaient comme si nous étions de la famille, nous partions visiter les îles avec le voilier du grand-père, organisions des « repas français » dans le jardin, avions joué au « touch rugby » pendant la trêve estivale, échangions nos cultures, nos joies. Les noctambules du centre d’Auckland nous connaissaient comme de véritables French kiwis , voire lovers . « Il faut bien que le corps exulte », disait Brel dans La Chanson des vieux amants . Après quelques aventures nocturnes dans le parc voisin, j’avais repéré une fille au Cornerbar, sans jamais oser l’aborder. Elle était grande, charpentée, avec un visage de garçonne un peu dur et un corps vraiment impressionnant. Je la rêvais de loin lorsque, quittant le comptoir un soir à l’heure de minuit, Bombe-Anatomique passa dans mon dos et glissa quelque chose dans la poche arrière de mon jean. Un petit mot écrit à la main : « Rejoins-moi à La Roma. »

C’était trop beau pour être vrai, du rêve en poudre, le seul capable de me faire oublier mon amour volé. Seulement Poil-de-carotte me ramena vite sur terre.

« Il faut faire attention avec ce genre de filles, me confia-t-il. C’est une droguée : elle prend des pilules, avec sa copine. Des filles louches. Tu ne devrais pas y aller…

— Ah oui ? Et… c’est quoi, comme drogue ?

— Un truc chimique dont on ne connaît pas les effets secondaires. Ça vient d’Australie, c’est nouveau, ça s’appelle de l’ecstasy. »

Je n’avais jamais entendu parler de l’ecstasy, la drogue de l’amour… J’avais Bombe-Anatomique dans la poche, qui m’attendait à La Roma, le club voisin, et, suivant le conseil frileux de mon ami Poil-de-carotte, je n’y suis pas allé [1] « Quel intérêt y a-t-il à raconter cette histoire ? » me demande mon éditrice sur le manuscrit en cours de correction. Si l’on n’est pas très porté sur les femmes, ou l’amour, aucun. Ce n’est pas du tout mon cas : l’amour accapare la meilleure part de mon esprit, tous mes romans commencent par une histoire d’amour, il y avait une femme derrière chaque coup de rasoir que je m’infligeais, un cri derrière chaque murmure… Je n’ai que deux regrets dans ma vie : ne pas avoir vu Brel en concert (j’étais trop jeune) et avoir raté cette nuit d’amour avec Bombe-Anatomique (j’étais trop pleutre). Ça peut paraître anecdotique, pas pour moi : le lieu, l’atmosphère, l’aura de la personne, la pure tendresse qui s’en dégage, pour des âmes énervées comme la mienne certaines nuits d’amour sont peut-être le seul vrai moment de paix sur terre. On peut bâtir des cathédrales romanesques à partir de ça. C’est d’ailleurs en m’inspirant de cette frustration amoureuse que je poserai la pierre angulaire de mon futur Utu — mais c’est une autre histoire… .

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