Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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Gérard Oury, lui aussi probablement, les dérangeait avec la liste de réussites phénoménales dont il pouvait se targuer. On l’attaquait pour son talent à écrire des films qui fonctionnent, pour le travail exceptionnel de rigueur et d’intelligence comique qu’il investissait dans ses films.

Quand j’ai travaillé avec lui la première fois sur Le Cerveau , en 1968, il avait déjà à son actif deux grands classiques du cinéma français, La Grande Vadrouille et Le Corniaud . J’étais émerveillé par sa capacité à ficeler finement des gags, à insuffler un rythme diabolique à un film et à le tenir sur la longueur, à imaginer des personnages géniaux et à savoir à qui les donner.

J’étais si enthousiaste à l’idée de tourner avec lui que j’ai accepté que ce soit en été. Normalement, selon ma règle, la période estivale était sacrée, consacrée à mes trois enfants qui vivaient le reste de l’année avec leur maman à Londres. Oury méritait une exception, alors j’ai négocié que mes enfants m’accompagnent sur mon lieu de travail. Pour Paul, c’était la première fois. Et c’est encore sur un film de Gérard, L’As des as , qu’il sera embauché pour être assistant.

Le Cerveau , d’ailleurs, comme il en avait l’habitude, avait été écrit en famille : sa fille Danièle Thompson avait démarré sa brillante carrière de scénariste. Les suites du fabuleux mois de mai 1968, pendant lequel j’étais resté coincé en vacances au Sénégal, obligèrent néanmoins Oury à tourner en décalé les scènes de train, mes préférées parce qu’acrobatiques, durant l’hiver qui suivait, sans mes enfants cette fois.

Sur ce film, j’ai le plaisir de retrouver Bourvil, que j’avais adoré sur le tournage d’ Un drôle de dimanche . Il n’avait rien perdu de sa verve touchante, ni de son énergie, malgré la maladie qui avait commencé de le ronger. Jamais il n’en a fait état. Je n’étais pas au courant.

À deux reprises, son corps s’est si cruellement rappelé à lui qu’il était contraint, perclus de douleurs insoutenables, de se plaindre un petit peu. Il disait juste : « J’ai mal aux reins. »

Après Le Cerveau , il a encore eu la force d’interpréter un commissaire dans un grand Melville, avec mon camarade Delon, Le Cercle rouge . Un dernier film avant sa disparition, qui m’a sincèrement peiné.

En attendant, il était là, et jouait même au foot avec nous. Parce que, vu l’ambiance pendant le tournage du Cerveau , proche de celle d’une colonie de vacances, amicale et familiale, j’avais repris mes bonnes habitudes de GO sportif. Et organiser des matchs de foot reste plus facile que d’organiser des courses de vélo, qui demandent trop de matériel qu’on ne peut pas toujours voler quelque part. Surtout quand les enfants sont présents.

Je mûrissais ; je me donnais presque l’impression de m’assagir. Si je continuais à choisir de mettre à profit mes talents comiques, j’aspirais à des rôles plus graves, plus complexes, nouveaux.

La peur de l’ennui et de la répétition stimule la curiosité et nourrit le désir d’aventures. C’est pour ce motif, et poussé par Gérard Lebovici, que j’ai accepté la proposition d’un jeune journaliste, Philippe Labro, qui avait coécrit avec Jacques Lanzmann un remarquable scénario, brillant et précis, autour d’un personnage étonnant d’« aventurier en costume trois pièces », inspiré de loin par Kennedy et taillé pour des interprètes tels que Steve McQueen ou Robert Redford — qui jouera d’ailleurs plus tard dans un film de la même veine, Les Trois Jours du Condor .

Cet Héritier ne correspondait à aucun des rôles que j’avais pu investir jusqu’alors. Et j’ai beaucoup hésité sur ma crédibilité dans la peau de ce magnat énigmatique. Je n’avais pas l’habitude des hommes d’affaires, je connaissais mieux les attitudes de gangster ou de cow-boy ; je mettais jusqu’à présent mes pieds sur les tables et portais des flingues plutôt que des attaché-cases. Je n’avais jamais disposé d’un héliport personnel !

En revanche, je comprenais sensiblement la psychologie de Bart Cordell, ses sentiments et ses réactions, son besoin de venger son père, juif, raflé en Italie et mort en déportation. La rage froide et l’efficacité avec laquelle il règle son compte au coupable et met à l’abri sa famille, c’est-à-dire son fils, je ne les ai pas cherchées bien loin en moi.

Avec Labro, dont l’intelligence était appréciable, ça se passait à merveille. Il était, selon moi, un grand directeur d’acteurs, car il ne disait rien. Il avait confiance en ceux qu’il avait soigneusement choisis. Et mes partenaires, dont Charles Denner, l’Homme qui aimait les femmes, connu sur Le Voleur de Louis Malle, avaient en commun la délicatesse, la finesse et le sens de l’humour. Charles, qui interprétait mon fidèle secrétaire avec lequel j’entretiens une relation amicale symbolisée par une mystérieuse pierre précieuse sur laquelle nous dormons à tour de rôle, était plus ténébreux que le reste de la bande. Je m’en étais aperçu pendant le tournage des Mariés de l’an II , où je l’avais retrouvé.

Quand nous avions passé la frontière suisse, il avait provoqué les douaniers sur le thème, tabou, de la responsabilité de leur pays durant la guerre dans la spoliation des Juifs. Je l’avais observé discutant vivement avec les gardes-frontières, et j’avais lu dans son regard tous les malheurs du monde.

C’était un homme que la sensibilité à fleur de peau et les horreurs de l’Histoire dévoraient. Malgré tout, il était toujours prêt à rire de mes sottises, et son visage alors se transformait.

À Rome, pendant le tournage de L’Héritier , il me faut confesser que je n’ai pas épargné Labro sous prétexte de sa jeunesse ou de sa bienveillance candide.

Avec mon copain maquilleur Charly Koubesserian, dont j’avais réclamé la compagnie à la production, nous avons eu l’idée d’organiser une conférence de presse devant la chambre du réalisateur, mais sans journalistes. Grâce à seulement toutes les chaises de l’hôtel que nous avions déplacées, et quelques tables aussi. Quand, au matin, il a voulu s’extraire de sa chambre, il n’a pas pu. Dix bonnes minutes ont été nécessaires à sa délivrance.

Comme Charly se croyait à l’abri de mes canulars, j’ai décidé de lui réserver le traitement que j’infligeais notamment à Philippe de Broca. J’ai entièrement vidé sa chambre, en jetant le mobilier par la fenêtre. Même le lit. Le patron de l’hôtel est monté l’engueuler, convaincu qu’il était fou et avait fait ça lui-même. Il se défendait avec un argument qu’il supposait imparable : « Mais, monsieur, pourquoi aurais-je jeté mon propre lit ? Le lit d’un autre, à la rigueur, mais le mien ? »

Le même monsieur s’est presque évanoui quelques jours plus tard quand il a découvert que le majestueux sapin de Noël qui trônait fièrement dans le hall de son établissement était recouvert de papier toilette rose. Charly et moi avions eu l’idée d’agrémenter avec un peu d’originalité et de fluidité une décoration un peu trop classique et rigide, faite de boules et d’étoiles.

L’Héritier était une réussite. Le maître de Labro, Jean-Pierre Melville, avait été le premier à le voir à une projection organisée spécialement pour lui, et il en était sorti fou de bonheur pour ce disciple qu’il avait aidé et pour moi qu’il trouvait très bon. Et le public avait le même goût que Melville. Il s’est pressé dans les salles de cinéma pour le voir.

Pourtant, je mourais encore une fois dans ce film — ce qui avait déplu à la production, qui craignait de peiner les spectateurs et de freiner les entrées. À Philippe Labro, on a longtemps reproché la fin tragique de son personnage. Il n’est pas impossible, en effet, qu’elle ait atténué le succès, déjà très honorable, de L’Héritier .

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