Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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JEAN-PAUL BELMONDO

Mille vies valent mieux qu'une

Avant-propos

Ces mille vies sont passées trop vite, beaucoup trop vite, à l’allure à laquelle je conduisais les voitures.

J’aurais pu me contenter de les vivre une seule fois, sans les raconter. Mais je suis insatiable et, de cette hauteur qu’offre le temps, j’ai eu envie de reprendre la route, plus lentement, dans l’autre sens.

De me rappeler, non pas tout, mais probablement l’essentiel, pour le mettre en mots.

Jouir de mille vies une deuxième fois en les repassant, c’est peut-être trop ; mais, quand il est question de bonheur, la modération est une vertu vaine.

J’ai encore faim de ma vie. Comme un jeune homme.

Et si mon corps ne me permet plus de réaliser des cascades, de foncer à bord d’une Ferrari, de courir d’un tournage à un autre, d’une représentation à la suivante, il ne m’empêche pas de tout revivre, comme si c’était hier, comme si c’était aujourd’hui.

Je mesure, en vous la racontant, combien j’ai aimé la balade, combien elle a été joyeuse, folle, riche, semée d’amitié et d’amour.

J’ai cultivé très tôt la liberté et l’allégresse, peut-être parce que j’étais un enfant de la guerre, peut-être aussi parce que mes parents me les ont montrées et m’ont laissé les prendre, peut-être enfin parce que j’ai décidé que c’était de cela que ma vie serait faite.

Bien sûr, j’ai emprunté des chemins de traverse, j’ai dérangé les cadres, déréglé les cadrans, agacé les classiques, enchanté les modernes. De fait, il n’était pas question de m’inscrire dans la norme, elle me refusait. L’école m’a détesté et le Conservatoire n’a pas même gardé une trace de mon passage dans ses murs que j’ai ébranlés à grands coups de rire.

Il faut bien avouer que je n’ai jamais été très doué pour la tragédie. Au point qu’il m’a toujours été difficile de parvenir à pleurer dans les films et que, malgré les drames, des disparitions cruelles qui donnent l’impression d’une amputation, la vie m’a semblé légère et lumineuse.

Le cinéma m’a mis sous les projecteurs en 1960 et je n’en suis jamais sorti. Jean-Luc Godard, avec À bout de souffle , a scellé mon destin, celui que je voulais : être un acteur qu’on désire, que les réalisateurs recherchent, que les spectateurs aiment, être plusieurs, pouvoir prendre tous les costumes, interpréter une myriade de rôles et explorer l’humanité. Et surtout, surtout, m’amuser, jouer.

Car le grand privilège du comédien est d’être autorisé à conserver sa jeunesse. Rester enfant, faire pour de faux, transformer la réalité en fiction jubilatoire, se plaire dans l’instant, dans le jaillissement.

Ce plaisir, je l’ai retrouvé ici, à quatre-vingt-trois ans, dans ma propre peau, cette fois. Il restait encore ce texte à interpréter, à raconter. J’y ai mis le ton et ma vie, par bouffées.

1.

Madeleine ou la volonté

Du rouge sur les genoux, écarlate comme les tomates du cageot sur le porte-bagages, Maman remonte sur le vélo. Elle vient tout juste d’en tomber, pour la cinquième ou sixième fois, mais elle reprend sans broncher le corps à corps avec l’engin. Il faudrait la totalité de l’armée allemande, les Russes et les Japonais, pour la dissuader de dompter le seul moyen de locomotion disponible par ce temps de guerre qui nous prive d’essence.

Maman ne craint rien, pas même la guerre. Alors, évidemment, ce n’est pas une bicyclette qui va lui faire peur.

Un genre de chevalier Bayard en jupons, ma mère, une Amazone magnifique. Grande, autant que je peux la percevoir du haut de mes sept ans, belle au point d’avoir fait de la figuration dans un film, et vive, très vive.

Je déborde d’admiration pour elle et ne peux donner tort à mon père de l’avoir épousée.

J’ai plaisir à l’imaginer dix ans plus tôt, Papa, à l’École des beaux-arts, poser un regard timide et doux sur Maman et son habile coup de crayon, et accepter de se laisser dessiner par elle dans un fervent silence amoureux.

*

Madeleine épousa Paul, Paul épousa Madeleine, ils seraient des inséparables. Et même l’ordre de mobilisation pour Papa, glissé sous la porte de l’appartement à Denfert-Rochereau un matin de septembre 1939, ne les empêchera pas d’être ensemble.

Car l’obstination et le dynamisme de Maman, au service de son amour pour mon père, l’avaient décidée à prendre la route derrière lui vers le Nord. Elle l’avait suivi, âme sœur courage, de garnison en garnison, de ville en ville, du territoire à la carte du Tendre.

Elle parcourait, entre autres, Boulogne-sur-Mer et Calais, où nous, mon frère Alain et moi, la rejoignions avec ma grand-mère et Charlie, son compagnon.

Mon grand-père et son corps avait disparu dans les champs de la Première Guerre, celle de 14–18. Je me raconterai plus tard qu’il est le fameux soldat inconnu endormi sous l’Arc de Triomphe.

Mamie était forte, et il ne fallait pas pleurer. Charlie était médecin et, même si ma mère le détestait, c’était mieux quelqu’un qui soigne les corps, que pas de corps du tout.

Le voyage avait été burlesque, sur les routes encombrées d’une France en guerre, à bord d’une classieuse Hotchkiss, voiture Belle Époque construite opportunément par un marchand d’armes. Sur le toit, Mamie et son nouveau compagnon avaient superposé des matelas qui faisaient office de gilet pare-balles géant. Si un avion ennemi venait à nous mitrailler en passant, nous pensions que les balles resteraient fichées dans leur épaisseur laineuse.

Avec cet empilement de literie au sommet de notre noble cylindrée, notre allure n’était pas ordinaire. Ni très discrète. Finalement, je nous estime heureux de n’avoir pas attiré l’attention et stimulé l’esprit taquin d’un pilote de la Luftwaffe.

*

Le tank de fortune est devenu ce vélo de ma mère.

La pénurie s’est généralisée, et les jambes, c’est moins cher que l’essence. Nos estomacs sont devenus une priorité. Pour les satisfaire un minimum, tous les efforts sont requis. Et ma mère, qui a préféré après quelques semaines nous mettre en sécurité plutôt que de continuer à marcher dans les pas de son mari, les déploie.

Nous nous sommes installés au vert, non loin de Rambouillet, paumés dans une maison que possède Papa au milieu de la forêt, aux abords de Clairefontaine. Il faut avouer que les bénéfices de la campagne, quand la disette s’installe, sont démultipliés.

Aux attributs romantiques de la verdure s’ajoutent les pratiques. Les fermes, dispersées aux alentours, délivrent encore le minimum vital dont manquent les citadins : de la viande, des légumes, du lait, du beurre et, quand c’est la saison, des fruits.

Mais ces denrées rares, il faut aller les chercher, et la moindre d’entre elles ne se trouve pas à moins de dix kilomètres. À pied, Maman mettrait quatre heures en tout. Elle n’a pas hésité longtemps à gonfler les pneus du vélo de Papa et à l’enfourcher, bien que n’ayant aucune espèce d’expérience en la matière autre que celle de spectatrice de ses enfants.

Elle essaie, mais les débuts sont difficiles. Elle est souvent éjectée de la selle et attirée au sol, où les cailloux lui déchirent la peau des jambes. Elle subit l’instabilité de la bicyclette à vide et son déséquilibre à plein. Elle collectionne les chutes mais les sourires continuent d’égayer son visage, malgré les genoux constellés de griffures et d’écorchures. Elle fait face, sans souffler, sans se plaindre, sans baisser les bras.

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