Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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Grâce à mes talents d’orateur, j’ai gagné le lot le plus précieux, mais pas le plus intéressant : un service de table. Mais mon dépit n’a duré que les quelques secondes qu’il m’a fallu pour songer au moyen de tirer quelque chose de la récompense.

Dans l’établissement où nous logions pendant toutes les vacances, elle serait tout à fait la bienvenue. C’est comme ça que j’ai refourgué les assiettes et tout le bazar qui allait avec aux propriétaires du Castel-Fleuri, M. et Mme Loyer. Ils souriaient de ma débrouillardise, et moi de l’argent de poche obtenu à la tchatche, en faisant ce pour quoi j’étais doué : amuser la galerie.

Mais toutes mes bêtises ne débouchent pas sur des gains sonnants et trébuchants. Il arrive aussi que je les réalise pour rien, juste pour le plaisir de rire et de faire rire. Devant l’afflux des touristes, un jour, me vient l’idée d’une blague dont je pourrai jouir plusieurs fois dans l’été.

Sur la côte, nombreux sont les vacanciers qui flânent, visitent, se baignent. Je décide de me faire passer auprès d’eux pour un jeune Britannique envoyé en villégiature de l’autre côté de la Manche. Pas un pour ne pas gober mon personnage. Je suis assez habile pour contrefaire l’accent anglais, j’habille avec gourmandise toutes mes phrases de délicieuses intonations british .

Manifestement, je suis crédible dans la peau du jeune Anglais courtois qui s’efforce de parler la langue du pays sans pour autant effacer ses racines. Ce sketch marche très fort : les touristes ne doutent pas de mon authenticité et mes copains se gondolent en me voyant poser. Quant à mes parents et autres adultes au courant de ma véritable nationalité, ils admirent mon audace et rient de mes pitreries. Eux non plus ne s’en lassent pas. Mieux, ils s’en félicitent, me voyant heureux et terriblement vivant. Hélas, je finis par être démasqué quand un de ceux que j’ai bernés m’entend parler un français trop courant, sans accent. Il me passe alors un savon mémorable, ruinant ma réputation dans le coin, et ce jusqu’à l’année suivante.

*

Si je sème, dès que possible, la zizanie ailleurs, la plupart de mes idioties, je les réserve à mon terrain de jeux d’origine : Paris.

C’est à cette ville que je veux donner le meilleur, c’est là que je bande l’arc de mes talents de clown. À cette ville, et surtout à mon quartier que j’aime, cet immense jardin dans lequel j’ai pu grandir en liberté.

Pour moi, le quatorzième — et ses arrondissements limitrophes, cinquième et sixième — représentait le must , l’Éden, l’Olympe, Babylone. Rien n’égale la rue Daguerre et ses commerçants avenants, la place Denfert-Rochereau et le bronze du lion de Belfort sur lequel grimper. Les allées des jardins de l’Observatoire où nous allions le jeudi avec Maman servent de stade où je participe, grâce à ma petite sœur, à des courses de poussettes. Avec des camarades, nous laissons chacun notre cadet dans l’engin et courons comme des dératés. Impossible d’éviter à chaque fois les chutes : Muriel a ainsi pâti de ma maladresse, et s’en souvient encore aujourd’hui.

Les élégantes de la Coupole, les cafés et bistrots où s’agite une faune d’artistes et de clochards, l’agitation de la rue de Buci et le marché dominical du boulevard Raspail me ravissent. Nous vivons dans une partie de la capitale encore très privilégiée, car le calme et le chant des oiseaux y sont préservés, sans que l’ambiance y soit mortelle. Malgré le voisinage du cimetière, de l’autre côté de la rue Victor-Considérant, courant sur une cinquantaine de mètres, et sur lequel nous n’avons pas vue.

Là, je coule des jours d’enfant heureux. Je n’ai pas dix ans, mais je contemple le quartier comme s’il était mon royaume. J’en dénombre les richesses et en recense les sujets (ceux que je connais) ; j’en fais plusieurs fois le tour dans la semaine pour m’assurer que tout est intact et pour repérer des espaces inédits où s’amuser. Même s’il est inutile d’aller bien loin : mon immeuble offre déjà tout l’équipement ludique, constituant un chapiteau parfait et très pratique, puisque facile d’accès.

En matière de cirque, je ne dispose pas d’autre expérience que celle de spectateur. Ma mère, au moment des fêtes de Noël, nous emmène voir les clowns. Ils me fascinent, je ne peux détacher mes yeux de leur nez rouge et de leurs singeries en costume rayé et nœud papillon. Je rêve d’être des leurs ; de pouvoir, comme eux, déclencher des rires à l’envi et diffuser de la joie autour de moi. Je répète à Maman : « Moi aussi, je veux être clown. » Elle aurait pu répondre : « Tu l’es déjà, mon fils. »

Elle essaie à peine de freiner ma propension aux diableries en tout genre. Il lui arrive de réagir, de me gronder deux minutes quand, vraiment, je dépasse les limites, quand je me mets en danger. En ce temps-là, elle n’imagine pas que mon inconscience survivra à mon enfance.

Régulièrement, je m’adonne à une acrobatie spectaculaire dans la cage d’escalier de l’immeuble. Sur le palier du cinquième étage où notre logement est situé, je me suspends à la rambarde dans le vide. Soit je suis accroché par les mains, la tête en haut, soit par les jambes, la tête en bas. Ce qu’il convient d’appeler la position du « cochon pendu ». Cette dernière figure épouvante les voisins quand ils sortent de chez eux au mauvais moment. Souvent, ils se précipitent sur la sonnette de l’appartement pour prévenir ma mère que je suis en train de faire le zouave et que ça risque de « mal se terminer ».

Eux, ce sont des gens bien, et responsables. Qui s’étonnent peut-être de la placidité de Maman, que l’accumulation de mes bêtises a lassée, et qui se contente généralement d’un : « Jean-Paul, s’il te plaît, arrête de faire l’idiot. »

Je la soupçonne d’ailleurs d’intervenir par acquit de conscience, pour répondre le plus correctement possible aux attentes des voisins. En réalité, elle fait confiance à ma souplesse, à ma hardiesse et à ma chance. Et puis, elle n’est pas ce genre de mère étouffante qui couve ses chérubins de peur qu’ils ne s’abîment, qui prévoit avec un pessimisme fataliste tous les accidents possibles, et qui leur fait garder le lit au moindre petit rhume ou bobo.

*

Lorsque, bien des années plus tard, fidèle à mon penchant pour la voltige, je réaliserai les cascades moi-même dans les films, Maman n’éprouvera pas davantage de frayeur, ô combien détachée des considérations maternelles ordinaires.

Alors que je suis hospitalisé pour une hanche cassée après une pirouette qui a mal tourné, elle vient me rendre visite. Elle déboule en tornade dans ma chambre et me demande d’emblée, avec un air affolé : « Tes jambes ? Où sont tes jambes ? » Je suis un peu surpris par la brutalité de son entrée et par l’étrangeté de cette question, dont la réponse me semble si évidente. Je soulève le drap pour m’assurer avec elle que mes jambes se trouvent bien à l’endroit présumé. Elle paraît très soulagée, et s’exclame : « Ah, ça va, alors ! Je croyais qu’elles étaient cassées ! »

Là-dessus, Maman tourne les talons, passe la porte de ma chambre et disparaît. Sur mon lit, je reste soufflé. Ma hanche cassée ne mérite pas cinq minutes de présence à mes côtés, ni un soupçon de compassion. Le principal est que mes jambes soient sauves. Le reste, elle s’en moque.

*

Pour sortir ma mère de son stoïcisme, il faudrait que je réalise des prouesses bien plus spectaculaires qu’un pauvre petit cochon pendu à la rambarde du cinquième. J’essaie pourtant de mettre le paquet pour la surprendre, avec la complicité de mon frère qui lance à chaque fois l’alerte.

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