Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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Grâce à son opiniâtreté, nous mangeons à notre faim. Et nous absorbons, en passant, sa ténacité et son sens de l’aventure. Comme un premier commandement pour vivre libre : la volonté peut tout.

Quelques années plus tard, quand je serai découragé d’avoir raté ma première tentative d’être comédien, elle me le rappellera : « De la volonté, mon fils. Avec de la volonté, tu y arriveras. » Et du courage, aussi.

Il en fallait pour rester seule dans une immense baraque perdue au fond des bois avec ses deux jeunes enfants, tandis que l’armée allemande a fini d’envahir le pays et se trouve postée à Rambouillet. Il en fallait davantage encore pour y cacher une famille juive dans la cave, dont elle s’occupait en secret.

Fait dont elle ne s’est à aucun moment, par la suite, glorifiée. Alors même que, après la guerre, certains esprits chagrins faisaient un mauvais procès à mon père, l’accusant d’avoir participé à un voyage en Allemagne avec d’autres artistes. Il faudra l’intervention du général de Gaulle, lui remettant la Légion d’honneur, pour faire taire ces vautours hypocrites.

Je n’ai jamais entendu ma mère dire du mal d’eux. De cela aussi, elle nous a donné l’exemple : opter pour l’explication honnête plutôt que pour la critique masquée.

Après quelques jours, Maman fait baisser la cadence des chutes. Mais elle n’est pas devenue une fanatique de cyclisme. Et, lorsque les beaux jours reviennent, à Clairefontaine, elle nous laisse la remplacer dans sa mission « approvisionnement ». Nous prenons alors la route des fermes en sifflotant et en nous tirant la bourre, suant et soufflant.

À l’aller, nous pédalons dur, à celui qui arrivera le premier. Mais le retour est plus long. Il fait beau, les oiseaux chantent, les blés frémissent. À deux, seuls dans la forêt, il y a toujours de quoi se divertir, et surtout de quoi manger. Les fruits à l’arrière du vélo sentent bon, je suis gourmand, et je résiste difficilement à l’envie d’en croquer. J’en prends un, deux, trois, quatre, ou plus. Le suivant est toujours le dernier que je me promets de toucher.

Ce n’est qu’une fois arrivé à la maison, le pied posé à terre, et l’œil tombé sur mon porte-bagages, que je découvre l’ampleur de ma razzia. Et me prépare à une engueulade. Maman, contrairement à Papa, se fâche de mes bêtises, mais sans jamais me punir. Tant pis pour les réalisateurs qui, plus tard, leur en voudront de m’avoir élevé en respectant autant ma liberté.

La Grande Guerre, dans laquelle mon père s’est engagé volontairement à dix-sept ans, a creusé un lit large, comme une tranchée, pour y accueillir le désir d’être heureux de peu. Il a laissé trois ans de sa jeunesse à son fusil en bandoulière, et quelques mois de rabe parce qu’il a l’âge, vingt ans, de garder l’uniforme le temps que la paix soit complètement installée, les dangers éloignés.

Alors, bien sûr, comparées à la gravité de l’horreur à laquelle il a assisté, mes bêtises lui semblent bien légères. Il s’en amuse presque. Il s’en amusait.

Mes parents ont un don pour le bonheur, qu’ils m’ont bien volontiers légué.

*

Des années plus tard, élève comédien, j’habite un appartement dans le même immeuble que mes parents. J’ai souvent l’occasion d’intercepter les sourires indulgents de Papa au moment de découvrir combien mes camarades et moi mettons le souk.

J’héberge sans me forcer des copains comédiens dans le besoin, tel Henri Poirier qui croupissait dans une chambre de bonne insalubre parce qu’à ciel ouvert : le toit laisse passer la pluie, qui contraint l’ami à vivre au milieu des bassines. Comme Henri est loin d’être le seul jeune artiste à expérimenter la bohème et les semelles de vent, nous nous retrouvons assez nombreux à profiter de l’hospitalité de mes parents. Jean Rochefort, qui n’est pourtant pas à la rue, habite souvent là ; Françoise Fabian, elle, y passe tout son temps — sauf ses nuits.

Il arrive même que j’invite les copines qui tapinent aux Halles, et qui finissent par créer un attroupement au pied de l’immeuble, laissant ses habitants effarés.

Le trois-pièces du deuxième étage est bien assez vaste pour la fratrie d’excités que nous sommes, et les lits, bien assez larges et confortables. Comme défaut, l’appartement n’a que celui de donner sur cour et de manquer d’un peu de lumière.

Vu l’affluence permanente de jeunes garçons fougueux, je suis trop souvent dépassé, la douche bouchée, et la garçonnière désordonnée. Par ailleurs, simple hôtelier amateur, je ne tiens pas un registre de l’occupation des matelas et des chambres assez rigoureux pour éviter quelques situations embarrassantes : l’un se couche dans le noir sur quelqu’un d’autre alors qu’il croyait trouver un lit vide, l’autre pénètre dans une chambre déjà occupée par les ébats d’un couple… Ce dernier cas, non des moins problématiques, avait d’ailleurs stimulé mon inventivité et m’avait poussé à « emprunter » sur un chantier une lampe à bouton-pression qui virait au rouge pour signifier l’interdiction d’entrer. Ainsi, il était devenu possible de se lutiner en toute intimité, sans risque d’être interrompu par une intrusion surprise.

L’appartement communautaire, en vrai phalanstère, peine à se trouver propre et ordonné. En outre, nous avons, mes amis et moi, assez peu de talent en matière de discrétion et je ne peux jurer que nos respectables voisins n’en ont jamais pâti. C’est d’ailleurs souvent dans ce cas, lorsque ma charité à l’égard de mes jeunes et précaires congénères devient voyante, que ma mère finit par s’en mêler, jetant tous mes copains dehors avec une efficacité de déménageur breton. Et ce, environ tous les quinze jours. La scène provoque chez moi un mélange de jouissance et de culpabilité aiguë.

Je déteste fâcher Maman.

J’aimais tant ma mère qu’il m’était odieux de la contrarier et de voir disparaître de son visage ce magnifique sourire, limpide et franc, qui la rendait si belle.

Je veille toujours à ne pas commettre de bêtises trop sérieuses, afin de ne pas gâter son bonheur. Je n’aurais bénéficié d’aucune circonstance atténuante, car la gentillesse et l’ouverture d’esprit de mes parents n’auraient pu justifier aucune révolte de ma part.

Quand un motif de réagir avec autorité s’impose à ma mère, elle le fait. C’est sa nature, vive, dynamique. Et puis, il faut bien tenir son rôle de parent. Mais elle ne met pas longtemps à se radoucir, prompte qu’elle est à pardonner.

D’ailleurs, mes colocataires saltimbanques du deuxième étage n’ignorent pas ce trait angélique qui la caractérise : ils attendent quelques jours après leur expulsion avant de grimper au cinquième et de se présenter à sa porte, avec un bouquet de violettes et des excuses très poliment formulées. Touchée, elle leur rend un grand sourire, sa sévérité adoucie. Et, dès le lendemain, les copains reviennent au deuxième étage avec leur baluchon.

Ça ne dérange pas Maman plus que cela, en réalité, puisqu’elle n’est pas la dernière à héberger ceux qui ont moins de chance et de moyens que nous.

J’ai toujours eu conscience de mes privilèges, de combien j’étais béni d’être né dans une famille unie, aimante et à l’aise. Maman se disait certainement la même chose.

*

Pendant la guerre, ma mère héberge trois Juifs traqués par la Gestapo. Elle leur apporte à boire et à manger avec une discrétion qui ne me paraît pas nécessaire, à moi qui n’aperçois pas souvent les Allemands campés après Rambouillet, et les imagine incapables de voir à travers les murs.

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