Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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À l’issue de ma courte participation au monde de la boxe, mon bilan n’est pas mauvais, sans être étincelant. J’ai à mon actif cinq victoires, sur neuf combats. L’honneur est sauf. Et puis, des soucis de santé transforment ma non-vocation en nécessité.

À la fin de l’année scolaire au collège Pascal, où j’ai surtout perfectionné mes plongeons dans les buts où je règne, le médecin me diagnostique une faiblesse aux poumons, une primo-infection. On ne plaisante pas avec ce qui ressemble à une tuberculose et risque de me condamner à respirer trop bruyamment, à avoir pour le restant de mes jours, comme dans Marius , les poumons qui font « drelin-drelin ».

D’après les médecins, il n’y a pas d’autre remède à ce mal — qui inquiète fort mes parents — que le grand air, la montagne magique. Aussitôt, ils m’exfiltrent de Paris et de son atmosphère trop chargée pour mes petits alvéoles souffrants, et m’envoient dans le Cantal, à Allanche.

Alors que je crains fort de m’y ennuyer, loin de mon foot, de ma boxe, de mes copains, je m’acclimate à merveille à la paisible existence dans les hauteurs et ne regrette pas une seconde mon quotidien de citadin. Là, dans les verts pâturages, on n’exige pas grand-chose de moi, si ce n’est de garder des moutons en rêvassant, ou plutôt de rêvasser en gardant des moutons. Le reste du temps, je mène une vie sociale des plus intenses.

Je me lie vite avec les gars du coin. Ils sont sympas, assez sportifs, partants pour faire des courses de vélo et faire des coups. On invente par exemple le Tour des villages du coin et, si nous ne bénéficions pas de la même foule de spectateurs que les cyclistes officiels du Tour de France, nous avons le même courage à braver les montées un peu drues du relief de montagne.

Quand nous sommes trop fatigués pour nous mesurer au chrono, nous traînons dans les kermesses de village, où se trouve toujours une jolie jeune fille du cru, rose et saine, à charmer, ou bien un concours de boniments que je suis prêt à gagner, conforté par mon expérience de Piriac.

En bref, tout est bon dans le Cantal.

Un vrai paradis pour un garçon comme moi que l’étroitesse des salles de classe oppresse et auquel on reproche inlassablement « un trop-plein d’énergie ».

Là, je suis sans cesse au grand air, sans surveillance, quasi livré à moi-même et libre d’occuper mon temps en fonction de mes goûts. Qui vont au vélo, puis, quelque temps après mon arrivée, à la fille du chef de gare. J’ai souvenir qu’elle était gironde et que notre premier baiser fut agréable. Le prénom, j’avoue l’avoir oublié.

Je passe des journées formidables, partagées entre le repos à l’ombre des grands arbres avec mes amies mammifères et leurs gardiens, et la construction de cabanes en bois qui me donnent la sensation d’être un aventurier échappé sur une île déserte.

Je fréquente les paysans des patelins alentour, qui sont toujours prêts pour une partie de bagatelle quand ils en ont le loisir, mais dont les qualités sont panachées de quelques traits plus contestables tels que l’avarice, la dureté méchante et la sournoiserie. Leurs manières font de ces défauts des curiosités dont je ne me lasse pas, les comparant à celles des citadins. Ils ont l’hypocrisie franche et la grossièreté distinguée.

À frayer avec eux, je finis par les aimer en toute connaissance de cause, tels qu’ils sont. Ce que l’on ne supporte pas chez certains, on le tolère jusqu’à l’apprécier chez d’autres. Un citadin qui serait méfiant comme l’est, culturellement, un vigneron bourguignon, mériterait qu’on lui casse la gueule. Les vertus et les vices sont bien relatifs !

Je suis si emballé par mon nouveau cadre, à perte de vue, et mes diverses activités rurales, que je commence à me figurer d’y demeurer.

*

Toute ma vie, j’ai eu en moi une bipolarité non pathologique qui me fait aspirer en même temps à deux modes d’existence parfaitement antagonistes.

Un premier appétit m’entraîne à mener une vie de bamboche, à brûler mes forces comme une cigarette, à faire sauter tous les cadres, y compris horaires, en inversant le jour et la nuit, à consumer les choses et liquider les bouteilles de whisky, à multiplier les canulars, à pousser la vitesse à son maximum, à jouer aux jeux dangereux de l’argent, de l’amour et de l’oisiveté. En cela, je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés, de son époque grandiose, après guerre, de son Flore avant qu’il ne soit fané, et de ses Deux-Magots encore riches d’oiseaux rares et de surprises.

Mais, de l’autre côté, je rêve de tranquillité sous un ciel clair, de me retirer du monde et du bitume pour m’étirer en face de quelques vaches. La compagnie de ma famille suffit amplement à mon bonheur et la modestie chaleureuse des petits logis en bois me convient davantage que la prétention des palais. Laisser couler les jours me semble être une occupation idéale, parce qu’essentielle.

*

Mon séjour à Allanche vient caresser cette moitié de moi qui prétend au calme et à la sagesse. Comme j’ai pour la demi-mesure une forme de mépris amusé, j’irai même jusqu’à écrire une lettre enflammée à mes parents, leur déclarant que ma place est auprès des moutons et que je fais le projet de devenir berger.

Évidemment, après l’expression de mon vœu, je ne manquerai pas de signer la lettre d’une petite faveur : « Avancez-moi un peu d’argent, je vais acheter une ferme et un peu de bétail. J’ai trouvé ma voie, je vais me faire paysan. »

Aujourd’hui, j’imagine ma pauvre maman, horrifiée par l’idée que mon rétablissement physique m’avait coûté ma santé mentale, et me souviens de ses réponses, douces et habiles, grâce auxquelles elle espérait me faire redescendre de mes alpages sur la terre ferme.

Finalement, elle a eu gain de cause.

Les concours de bonimenteurs et les hurlements de rire des camarades m’ont rappelé le plaisir incommensurable que je prenais depuis toujours à me donner en spectacle. Et le silence des sommets a achevé de laisser émerger mon plus ancien désir et de l’amener jusqu’à ma conscience. Alors, contre toute attente, mon plan a brutalement changé.

Un beau jour, je prends un train pour Paris afin de régler mes affaires, d’organiser mon déménagement et de dire adieu à mes copains. Je compte sincèrement n’y rester que les quelques jours nécessaires à la logistique de ma transhumance et à la courtoisie des départs. Mais, à la gare, mon père m’attend. Avec son large sourire, il m’écoute décrire les attraits de la montagne, se montrant plutôt réceptif aux arguments que je déploie comme pour me persuader moi-même. Après quelques instants, alors que nous sommes encore dans le hall de la gare, il me pose une question synthétique, réduite au minimum : « Qu’est-ce que tu veux faire exactement ? », mais suivie de réponses possibles présentées comme des questions : « Tu veux voir fleurir les coquelicots comme tu nous l’as écrit ? Tu veux devenir pilote d’essai pour assouvir ton amour du risque et des grands espaces ? Tu veux passer tes bachots et entrer à la Sécurité sociale ? »

Je ne me rappelle pas les autres perspectives incongrues que mon père a eu ce jour-là l’ingéniosité de me proposer, mais je sais que cette ruse du « par défaut » m’a éclairé sur le caractère inadéquat de mon ambition. Soudain, à l’instar de Paul sur le chemin de Damas, l’écaille m’est tombée des yeux : ma décision était là, si ancienne et pourtant toute neuve et belle, évidente. J’ai répondu : « Papa, je veux être comédien. »

C’est bien ce que je voulais, au fond, depuis mes cinq ans. Il n’avait jamais été question qu’il en soit autrement. Mais parfois, quand les vocations se manifestent trop tôt, elles semblent quasi suspectes et mettent le temps qu’il faut pour être respectées. Être comédien était une seconde nature. Je n’avais jamais vraiment besoin de me forcer pour faire le pitre, pour endosser des personnages inventés, pour susciter des réactions chez tous ceux auxquels je distribuais d’office le rôle de spectateurs. Je devenais en un éclair un petit Anglais, un vendeur de slips, un berger, je revêtais toutes les formes qui se présentaient à moi, déterminé à jouer, à empêcher le sérieux de prendre possession de ma vie.

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