Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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Je me suis accommodé, voire amusé, de cette réputation d’acteur moche, mais charmant. Lorsque ce fameux professeur du Conservatoire, Pierre Dux, m’a lancé : « Vous ne tiendrez jamais une femme dans vos bras au théâtre ou au cinéma », il ne m’a pas blessé autant qu’il aurait dû, car je sentais que je le ferais mentir. À raison. Dans mes bras, à l’écran, sont passées les plus belles femmes du monde de l’époque. Seule Brigitte Bardot a échappé, malgré de très convaincants et torrides essais ensemble, à mon pouvoir de séduction ! À l’adolescence, ma soi-disant disgrâce physique n’avait pas fait obstacle à une vie sentimentale dense et satisfaisante.

En me cassant le nez, je n’ai certes pas favorisé un retournement de l’opinion, mais plutôt donné raison à ces adultes conservateurs au parfum de naphtaline qui vous ennuient avec leurs proverbes et dictons petit-bourgeois : « Mieux vaut prévenir que guérir », « Un vaut mieux que deux tu l’auras », « Jeux de mains, jeux de vilains ». En réalité, l’incident était imputable à de simples lois mathématiques — statistiques, précisément. Vu le nombre astronomique de combats menés, la préservation complète de mon intégrité physique aurait relevé du miracle.

Je devais payer mon dû au dieu de la guerre, et c’est lors d’un épisode de pirates que je m’en suis acquitté.

Trois élèves plus âgés, de la classe de philosophie, s’en prenaient tranquillement à l’un de nos coreligionnaires, nous forçant, un camarade et moi, à intervenir énergiquement. Mais, même à forces égales, nous demeurions plus petits et vulnérables. Aussi n’avons-nous pas pu prendre le dessus, mais le dessous. Un Waterloo de poche qui s’est terminé dans des brancards. Mon acolyte a mis vingt-cinq minutes à revenir à la conscience.

Quant à moi, j’ai eu le nez écrasé comme une pomme de terre sous la fourchette d’un cuisinier. L’auteur de ce forfait s’est parfaitement évanoui de ma mémoire — et je le regrette, car j’aurais souhaité le remercier : sans mon nez de boxeur, je serais certainement resté un simple figurant. Sans lui, ma légende aurait été moins haute en couleur et mes manières courtoises de jeune homme de bonne famille n’auraient pas été contrebalancées par un petit air marlou offert par la difformité de mon appendice nasal.

On a raconté, par la suite, qu’il avait été brisé au cours d’un match de boxe. Cette erreur est née de l’authenticité de mes accointances avec ce sport.

*

À l’époque, j’ai deux amours : le foot et la boxe. En ce temps-là vit encore une étoile, un as des gants, une star internationale nommée Marcel Cerdan, et surnommée « le bombardier marocain ». Ses faits et gestes captent toute mon attention, j’épluche avec passion son actualité. Les dernières nouvelles, datant de juin 1948, me déplaisent du reste cordialement. Mon champion a évoqué l’arrêt de sa carrière, et cette annonce me plonge dans le désarroi le plus complet.

Heureusement, quatre mois plus tard, je reprends espoir en apprenant qu’il va disputer aux États-Unis le championnat du monde de poids moyens contre un boxeur de taille, Tony Zale. La rencontre des géants a lieu au Roosevelt Stadium de Jersey City, mais, de chez nous, il est possible de la suivre à la radio, en étant debout à deux heures du matin.

Le poste est allumé depuis une bonne demi-heure quand le combat démarre. Et, très vite, j’entends que tous les voisins de mes parents à Denfert-Rochereau veillent aussi, pour être témoins, de loin, d’un duel mythique et symbolique : le petit Franco-Marocain agile contre le géant américain. C’est le choc attendu. Aucun des deux ne veut lâcher ; ils s’affrontent avec une force rare et sauvage, se rendant coup pour coup, impitoyables et majestueux. Ils vont chercher la victoire avec leurs poings, leurs jambes, tout leur être. Ils sont beaux et terrifiants dans cette lutte sans merci.

Finalement, au onzième round, c’est Zale qui plie sous l’obstination de son challenger, Cerdan. Et c’est l’immeuble tout entier qui tremble sous la clameur immense.

En chœur, les Français, survoltés par ce combat qui a les a tenus éveillés toute la nuit, et fous de joie de son issue, laissent échapper un cri d’une puissance improbable. David a mis Goliath K.O.

Cet exploit du héros national me pousse, dans la matinée qui suit, à m’inscrire dans une salle de boxe. Il n’y en a pas à Denfert-Rochereau. Mais j’en connais deux susceptibles de faire de moi un bon boxeur : le Boxing-Club de Pantin et l’Avia Club de la Porte Saint-Martin. C’est dans cette dernière salle que je débarque, car je suis bien renseigné. Je sais que c’est là que les bons s’entraînent, ceux qui se battent dans les salles prestigieuses.

En choisissant ce quartier où les immeubles tiennent à peine debout sur leurs murs lépreux, où se pressent travailleurs et ivrognes sans le sou, malfrats à la petite semaine, immigrés besogneux, demi-mondaines lascives, je m’éloigne avec un certain bonheur de l’ambiance sclérosée et liberticide de l’arrondissement bourgeois où se trouve mon collège.

L’Avia Club ressemble à une tanière. Planqué au fond de l’impasse René-Boulanger, dont les pavés vieux comme Hérode se sont tous déchaussés, il n’existe que pour ceux qui le connaissent. Un escalier en fer bruyant, qui menace à chaque marche de s’effondrer, conduit à une grande pièce où deux rings usés se font face.

Des cordes, défraîchies elles aussi, pendent pour les délimiter. Et l’odeur, une fois là-dedans, prend à la gorge. Un mélange de sueur, d’humidité que la présence d’un poêle faiblard ne résout pas, de sable, et de pieds. En bref, des senteurs de gymnase centenaire pratiqué par des myriades de chacals, qu’il faut être bien motivé pour supporter. On ne tombe à l’Avia Club par hasard.

J’y trouve un maître formidable, Dupain, qui m’enseigne les nombreuses subtilités d’un sport qu’il considère comme un art, proche de l’escrime par sa noblesse. Il développe chez moi l’embryon de talent que la passion et les occasions dans les cours de récré, ont engendré. Et me convainc de participer dans la catégorie poids légers à des championnats amateurs, ce que je m’efforce de dissimuler à mes parents que je risquerais d’inquiéter.

La boxe n’a jamais très bonne réputation auprès des proches du boxeur. Le danger d’être plus défiguré qu’avec un nez broyé, d’être trépané par un mauvais crochet sur la boîte crânienne, ou de devenir tétraplégique, rôde dans leurs fantasmes.

À cette époque, je prévois même de passer professionnel. Je fais preuve d’une motivation sur le ring aussi féroce que dans la cage d’un terrain de foot, avec l’application en plus. Je bosse dur à l’Avia Club : je fortifie mes jambes et mon agilité s’accroît.

J’ai pour moi d’être un jeune homme assez alerte pour qui la rapidité d’exécution est naturelle. Je n’ai pas à beaucoup me forcer pour aller vite et surprendre mon adversaire. Mon assiduité, couplée aux précieux conseils de Dupain, me permet de prétendre en faire mon métier. Quelques victoires dans des combats amateurs valident mon projet et les matchs de professionnels auxquels j’assiste dans des salles légendaires, tels le Palais des Sports, la Salle Wagram, le Central, le Stadium, l’Élysée-Montmartre ou le Ring de Pantin, ne font qu’attiser ma passion.

A posteriori , je crois que je n’aurais pas été un grand champion si j’avais persévéré dans mon intention. D’abord, je détestais prendre des coups, ce qui est un peu gênant lorsque l’on veut être boxeur. Et puis, contrairement à mes amis du Club, je n’avais pas assez la rage. Pour cela, il faut avoir souffert un peu, avoir eu faim, être animé par l’instinct de survie de celui qui n’a rien à perdre, par la nécessité qui bande vos muscles, fortifie votre cœur, vous aide à soulever des montagnes, à renverser des titans. J’avais été un enfant bien trop heureux et un adolescent beaucoup trop gâté pour receler en moi cette colère d’homme qui va jusqu’au bout, malgré les douleurs qui vous transpercent le corps et la tête.

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