Daniel Pennac - Mon frère

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« Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas
j’ai perdu. J’ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais
ai-je perdu ? »
Daniel Pennac.

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— Vibrations. Amplitude incontrôlable. Je ne tiens plus le manche. Probablement une (ici diagnostic inaudible). C’est foutu. On se crashe. Vive la France !

Pas un mot plus haut que l’autre. Toute l’émotion du pilote à peine suggérée par la familiarité militaire du participe « foutu ». Le « vive la France » était prononcé uniment, dans un avion qui se disloquait en plein vol.

Aux yeux de mon frère, pour impressionnant qu’il fût, cet héroïsme tranquille allait de soi. Ce qui n’allait pas de soi c’est qu’on s’acharnât à expédier l’humanité entière à dix mille mètres d’altitude dans des monstres de ferraille qui vidaient la terre de son énergie fossile en une succion assourdissante. Quand nous voyagions ensemble dans un avion de ligne, il n’annonçait jamais, après l’atterrissage, que nous étions arrivés, mais que nous nous en étions sortis. Fatalisme souriant.

La probabilité jouait un grand rôle dans sa vie : le pire étant sûr — question de probabilité —, il n’y avait aucune raison de dramatiser. Nous échangions beaucoup de blagues autour de la probabilité. La veille de mon permis de conduire il me conseilla de convaincre l’inspecteur qu’il valait beaucoup mieux traverser les carrefours à cent quatre-vingts à l’heure qu’à vingt.

— Neuf fois moins de chance de percuter un autre véhicule, monsieur l’inspecteur.

Dans la maison du peintre son chagrin d’amour l’avait fait maigrir à vue d’œil. Mes visites hebdomadaires le trouvaient chaque fois plus squelettique.

— Ce n’est pas possible, tu perds un kilo par jour ! Un de ces quatre je ne trouverai plus personne.

— Tu as raison. Je vais essayer de perdre la moitié de mon poids tous les jours, comme ça il y aura toujours quelqu’un.

32

Le lendemain matin, j’arrivai plus tôt que de coutume à mon étude. Je m’arrêtai un moment pour écouter à la porte. Rien ne bougeait. Bartleby devait être parti. Je tâtai la poignée. La porte était verrouillée. Oui, il semblait vraiment que Bartleby eût disparu. Je fouillais sous le paillasson pour récupérer la clef, quand mon genou heurta accidentellement la porte avec un bruit impératif, et du dedans une voix répondit :

Pas encore, je suis occupé.

C’était Bartleby.

Je fus comme foudroyé.

Pas parti, murmurai-je enfin.

Je descendis lentement l’escalier, gagnai la rue et me mis à tourner autour du pâté de maisons.

Que faire ?

Je résolus de débattre à nouveau l’affaire avec lui.

Bartleby, dis-je en entrant dans l’étude, je suis sérieusement mécontent. Je suis peiné, Bartleby. J’avais une meilleure idée de vous. Je m’étais imaginé que vous étiez d’un naturel trop raffiné pour que, dans un dilemme aussi délicat, une légère allusion ne suffît point… Mais il paraît que je m’étais trompé. Quoi ! vous n’avez pas même touché à cet argent !

Et je désignai les billets qui se trouvaient à l’endroit précis où je les avais laissés la veille au soir.

Il ne répondit rien.

Voulez-vous ou ne voulez-vous pas me quitter ?

Je préférerais ne pas vous quitter.

Quel droit au monde avez-vous de rester ici ? Payez-vous un loyer ? Payez-vous mes impôts ? Ou bien ces bureaux sont-ils à vous ?

Il ne répondit rien.

Êtes-vous prêt à poursuivre vos écritures à présent ? Vos yeux sont-ils guéris ? Pourriez-vous copier une petite pièce pour moi ce matin ? Ou m’aider à collationner quelques lignes ? Ou faire un saut jusqu’à la poste ? En un mot ferez-vous quoi que ce soit pour donner couleur à votre refus de quitter les lieux ?

Il se retira silencieusement dans son ermitage.

J’étais maintenant dans un tel état de nervosité et de ressentiment que je jugeai prudent de m’abstenir, pour l’heure, de toute autre démonstration. Bartleby et moi étions seuls. Je me rappelai la tragédie qui s’était déroulée entre l’infortuné Adams et l’encore plus infortuné Colt dans le bureau désert de ce dernier, et comment le pauvre Colt, terriblement irrité par Adams et s’abandonnant imprudemment à un emportement effréné, s’était laissé entraîner à commettre involontairement son acte fatal — un acte qu’assurément nul ne saurait déplorer davantage que son auteur.

33

Autrement dit, à ce stade de son exaspération, le notaire songe à éliminer Bartleby. À le tuer. La tentation est fugace, certes, mais l’extrême violence de l’exemple qu’il choisit pour l’évoquer en révèle l’intensité.

Voici l’histoire : dans l’après-midi du 17 septembre 1841, le dénommé John Colt (frère de celui qui inventa le revolver du même nom) assassine l’imprimeur Samuel Adams, auquel il devait de l’argent pour — ironie professionnelle — l’impression de sa comptabilité ! Le crime a lieu dans le bureau de Colt, à l’angle de Broadway et de Chambers Street. La disparition d’Adams inquiète, on fait des recherches et, neuf jours plus tard, le dimanche 26, on retrouve son corps dans une caisse en partance pour La Nouvelle-Orléans, à bord du Kalamazoo , amarré au pied de Maiden Lane, à Manhattan.

Colt étant le dernier à avoir vu Adams vivant, on l’accuse de l’avoir assassiné — ce que, par parenthèses, il fit à coups de hache. Il est condamné à mort et n’échappe à la pendaison qu’en se suicidant, aux Tombes, dans cette même prison centrale de New York où s’éteindra le pauvre Bartleby.

Ce qui inquiète chez notre notaire (parfaitement au courant de cette affaire qui défrayait encore la chronique quand Bartleby hantait son étude), c’est sa clémence rétrospective à l’égard de Colt, s’abandonnant imprudemment à un emportement effréné, et tout compte fait victime d’un crime qu’assurément nul ne saurait déplorer davantage que son auteur. (C’est hélas un point de vue sur lequel la victime ne peut plus donner son avis.) Passer sous silence l’emploi de la hache, la mise en boîte du cadavre, la volonté de l’assassin de dissimuler son crime en embarquant le corps de la victime à bord d’un cargo en partance pour La Nouvelle-Orléans, c’est non seulement pardonner le crime mais en plaindre l’auteur. Pauvre Colt ! Brave Colt, qui en a tant bavé pour tuer imprudemment son créancier et en faire disparaître le cadavre !

Un autre résumé de l’affaire pourrait être le suivant : Adams posait un problème, Colt en a supprimé l’énoncé. C’est exactement l’état d’esprit du notaire à l’instant où lui revient ce souvenir. Bartleby pose problème, l’envie saisit le notaire d’effacer cet énoncé incongru sur l’impeccable tableau de sa vie.

Nous sommes ainsi faits nous autres braves gens qu’à nos yeux, passé les limites de notre patience, les victimes deviennent des agresseurs.

34

Mais non… quand l’idée d’un assassinat m’inspira des tentations au sujet de Bartleby, je la terrassai. Comment cela ? Tout simplement en me remémorant le commandement : « Aimez-vous les uns les autres. »

Oui, voilà ce qui me sauva.

C’est une des vertus de la charité qu’elle opère souvent comme un grand principe de sagesse.

35

Un matin, je surpris une de mes élèves à jouer à la marelle sur les tables de la classe. Je dis bien sur les tables. C’était ce genre d’élève. Elle avait disposé les tables en forme de marelle et s’était élancée vers le paradis sous les yeux ébahis de ses camarades, collés aux murs. C’était un samedi matin, un de leurs professeurs était malade, je passais là par hasard, apparemment personne ne les surveillait.

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