Caryl Férey - Haka
Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey - Haka» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Триллер, Прочие приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Haka
- Автор:
- Издательство:Éditions Gallimard
- Жанр:
- Год:2015
- Город:Paris
- ISBN:978-2070466320
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Haka: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Haka»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Vingt-cinq ans ont passé. Jack est devenu un solitaire rapide à la détente, un incorruptible « en désespoir stationnaire ». La découverte sur une plage du cadavre d'une jeune fille au sexe scalpé ravive l'enfer des hypothèses exacerbées par le chagrin. Aidé par une brillante criminologue, Jack, devant les meurtres qui s'accumulent, mènera l'enquête jusqu'au chaos final…
Écrivain, voyageur, Caryl Férey est né en 1967. Il écrit pour la musique, le théâtre et la radio. La publication de Utu, deuxième volet publié en Série Noire d’une série romanesque consacrée aux Maoris de Nouvelle-Zélande, l’a révélé comme l’un des espoirs confirmés du thriller français.
Haka — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Haka», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Crispé au volant de la Jaguar, John poussait les rapports en enfilant les lacets. Assise près de lui, Eva semblait dépassée par les événements. Elle dit :
— John… Dis, c’est vrai ce que disait le flic ?
L’homme ne répondit rien. Son sourire resterait une énigme. La route sinueuse les menait vers la lune. Eva se frotta le nez.
L’inconscience de leur fuite avait éveillé en eux un fol espoir de vivre. Coupés de la réalité, survivant d’illusions, ils s’étaient réinventé le monde. Mais ce soir ils sentaient bien que les dieux étaient morts. On les avait bel et bien abandonnés. Dans le rétroviseur, les phares de la Toyota apparaissaient par intermittence, s’accrochaient à eux comme des limaces sanguinaires.
John se demanda si Fitzgerald aussi avait peur, si Eva avait toujours envie de crever en lui comme une bulle. Encore quelques lacets et ils atteindraient la route de Piha…
— John… Où on va ?
La voix d’Eva était toute petite, son mètre soixante-quinze recroquevillé sur le siège de la voiture. Il chuchota :
— Tu m’aimeras toujours ?
Elle changea de ton. Son visage s’éclaircit :
— Oh ! John ! John, mais qu’est-ce que tu crois ?! (Une énergie foudroyante irrigua ses veines.) C’est pas un flic qui va nous séparer. Fonce ! Putain, défonce tout mais emmène-moi, ne me laisse pas. Ne m’abandonne pas comme ça. John ! N’importe quoi mais pas ça. Emmène-moi…
Elle balbutiait les mots qui n’étaient jamais sortis d’elle. Ils surgissaient maintenant, tout tremblants, comme s’il faisait froid dehors. Pire qu’une déclaration d’amour, un sauf-conduit sur son territoire. Dès lors, John se sentit presque serein.
Ils atteignaient la route côtière : la Jaguar s’engagea vers Piha. Fitzgerald se traînait dans leur dos, pestant toujours contre cette satanée boîte automatique. John regarda tomber l’aiguille sur le cadran du tableau de bord : la voiture engloutissait les dernières gouttes d’essence disponible dans le monde, les phares découpaient la nuit en tranches de vie bien distinctes, la drogue le faisait trépigner sur l’accélérateur, Eva continuait d’implorer, non, surtout ne pas l’abandonner, jamais ! Une mauvaise lueur sous les paupières : oui, elle l’aimait. Dans quelques secondes, il serait temps.
La Jaguar fila. John ne savait plus ralentir. Dans la pénombre de l’habitacle, leurs yeux étincelaient d’un éclat démoniaque, la route était un défilé, le monde une pyramide à l’envers menaçant de s’écrouler : des instants sans mémoire. Dans leur dos, les phares de l’automatique les prenaient pour cible. Encore quelques secondes. La route lovait le bord de mer et tout là-bas, il y avait ce mur devant l’eau. Bientôt, ils épouseraient la vie.
Des vagues énormes s’écroulaient sur les rochers dans un fracas de guerre civile. On s’entendait à peine mourir. John écarquilla les yeux : le mur venait de se teindre en bleu. En bleu électrique. La tentation était puissante mais il n’était pas sûr qu’Eva voudrait le suivre. Les yeux injectés de sang, il glapit :
— Eva ! Tu vois ? Dis ? Tu le vois ?
— Oui… Oui ! Le mur. La mer… John…
Les herbes sur le bas-côté défilaient, Eva se jeta contre John, lui dont les yeux fous roulaient dans le rétroviseur : non, c’était impossible, il y avait quelqu’un avec eux, là, dans la voiture : sur le siège arrière, comme le spectre de l’amulette maorie qui les regardait, atroce ! Hallucination ? Une sale blague, un cauchemar d’enfant, le virage qui approche à toute allure, le mur, John contre Eva, Eva contre John, le baiser de la mort, l’araignée dévorant son amant d’une nuit, déjà le lacet, la courbe de la route, l’orage dans la nuit, ne jamais s’abandonner, John, Eva, la mort qui se les enfilait, vite !
Loin dans leur dos, Jack Fitzgerald hurla.
Les pneus de la Jaguar crissèrent dans la courbe qui bordait la mer. John frissonna : Eva venait de lui mordre la bouche dans une étreinte sauvage, elle se cramponnait à lui, la main accrochée à son sexe dur, une grimace farouche dans les yeux. Enfin, elle hurla :
— Tue-la !
La Jaguar fonça droit sur le muret. La mer électrique s’ouvrit devant eux. Ils vinrent percuter violemment le mur de béton avant de venir s’aimer jusqu’à la mer qui, beaucoup plus bas, leur tendait tout son bleu.
Les hurlements de leur âme se turent.
Les pneus de l’automatique stoppèrent leur course en bordure du précipice. La tête du policier cogna contre le volant. Il n’avait rien fait pour la retenir.
Maintenant le silence habitait tout. Fitzgerald tremblait d’effroi. Le muret avait volé en éclats ; la Jaguar était partie loin vers la mer. Le vol n’avait duré qu’une poignée de secondes, jetées en vrac dans le précipice.
Ils étaient seuls désormais. Seuls avec leur mort bien portante, tout emmêlés.
Dans un rêve absurde, il sortit de sa voiture. Son visage livide ne savait plus que balbutier. Eva. Il avança au bord du précipice et aperçut la Jaguar, écrabouillée sur les rochers de Piha la sauvage. Sa fille était un tas de chair démolie, démembrée, calcinée. Et lui ne savait plus qui dit quoi, qui est qui, et qui meurt pour quoi. Sa nuque inclinait toute seule vers le vide : le gouffre l’attirait. Eva, tout là-bas, lui envoyait des signes de bienvenue. Des bouts de squelettes s’agitaient depuis le néant : « Viens, père ! Viens ! »
Jack planta ses ongles dans son crâne. Un long râle, qu’il n’entendait plus, ses paupières acides le démangeaient. Vite, pleurer. Ou alors en crever.
Par la portière ouverte de la Toyota, le contact de l’émetteur supplanta ses sinistres désirs. Les neurones grésillaient : tout occupé à son malheur, il entendait à peine la voix d’outre-tombe qui déversait un flot de mots incompréhensibles. Eva. Morte. Son cerveau se décomposait. La voix dans la radio n’était plus qu’un murmure indistinct, lui un fantôme.
Fitzgerald se tourna vers la voiture. Le .38 Spécial reposait encore sur le siège avant…
17
Dans les os de la tête, ça avait déjà un sale goût de renfermé. Le talon écrasé sur la pédale d’accélérateur, Malcom Kirk regardait passer la campagne néo-zélandaise ; sur le terrain d’une école perdue, des poteaux de rugby se penchaient sur leur destin. Comme lui, il faudrait bientôt les remplacer.
Malcom pensait à sa vie terriblement ratée, à ses amours ruinées, à sa mère aussi… Des larmes tièdes lui brûlaient les yeux. Le camion frigorifique l’emportait vers le nord : lui, son désespoir, sa haine et sa cargaison fraîchement embarquée. Le paysage défilait, mais il ne pouvait pas le maîtriser. Après la brutale altercation de cette nuit, Malcom n’avait plus le choix : tout ce qu’il pouvait faire, c’était partir avec elles. Alors il avait foncé à l’abattoir pour prendre le camion, et là, il avait tout bousillé. Dans sa tête, des souvenirs flous, mal organisés, montés les uns sur les autres : lui grimpant dans le camion, l’usine qui dormait encore, le bruit du moteur, la jauge d’essence à ras, le crissement des pneus, son déboulé dans les allées et puis les cris, les cris de ceux qui le poursuivaient depuis toujours, et puis le cri d’un type qui sortait de son baraquement pourri, le petit chef de l’usine où Carol avait abîmé ses jolies mains, ce cloporte infâme qui gesticulait dans tous les sens en agitant ses bras comme s’ils étaient susceptibles de l’arrêter, lui et son engin fumant. Il délirait.
« Tiens ! Voilà pour toi, sale chien ! Un grand coup de capot dans les dents, qu’est-ce que t’en penses ! Ah ! Pour ça, il sait voler, le Moorie ! Sa tête a percuté la calandre avant d’exploser contre le radiateur : faut dire que j’avais fait un bel écart pour le dégommer, l’enflure ! Ça a fait du sang sur le pare-brise, avec des bouts de cervelle sur les vitres et les restes sous les roues du vaisseau fantôme. Salut, Moorie ! À la revoyure ! Ah ah ! Quel bordel, mon Dieu… Mon Dieu : il a fallu hier pour que je m’en souvienne. Et là, j’ai vu, j’ai vu… Non, ne crie pas. Écoute plutôt les pistons qui cognent sous le capot. Ils hurlent pour qu’on leur ouvre. Le monde. Comme moi. Fallait pas m’ouvrir le monde… Non, ne bouge pas, surtout ne crie pas. Écoute, je te dis. C’est beau, non ? Oui, c’est ça : pose ta tête sur mon épaule, fais pas gaffe au couteau. C’est ça, fais comme si de rien n’était… comme si de rien n’était… Oui, je vais te raconter une histoire, petite fille… Je vais te parler de ma vie, si tu veux. D’ailleurs, j’ai mal à la vie. J’ai attrapé ça hier, impossible de la guérir. J’ai tout essayé. Impossible. Incurable. C’est ma maladie : incurable. J’ai l’incurable dans le sang. Incroyable. Je croyais qu’on attrapait ça vivant, pas quand on est mort. Eh bien, non : j’ai l’incurable. Pourquoi ? Oh ! C’est flou, difficile à expliquer… Comment dire… Ma mère avait des yeux verts et une bouche… verte aussi. En fait, c’était une pelouse. Fallait pas s’allonger dessus. C’était interdit. Interdit. C’est drôle, quand j’y pense, je m’en souviens pas bien. Faut dire que j’étais petit. C’était sur les îles, ça, je me rappelle : une île avec personne autour. Jolie. Et puis un jour, j’ai eu très mal au ventre. La douleur, on s’en souvient : pas forcément la physique, non, surtout la morale. Pourtant, je ne savais pas pourquoi mon ventre me faisait si mal. La blessure avait parfaitement cicatrisé, alors c’était autre chose. Mais ne crie pas. Non ! ne crie pas ! Ah ! je vois que tu ne m’écoutes pas. C’est malin ! Maintenant, j’ai perdu le fil de mon histoire… Mon histoire, c’était une pelote avec des nœuds énormes, des nœuds tout emmêlés, gros comme des montgolfières. Et ça soufflait dans ma tête, ça me décollait le cerveau, putain ! je savais même pas pourquoi ! J’étais assis sagement à côté de ma pelouse — c’était interdit de marcher dessus — mais avec le temps, j’ai pas pu résister : je me suis allongé. On était bien sur la pelouse, tous les deux. On a même fini par s’installer… Mère a fait un étang. C’est après que les grenouilles sont arrivées : elles se sont mises à coasser après moi, elles se sont mises à dire des choses sales alors que moi j’étais nu comme une merde : c’est pas joli joli, une merde toute nue, hein ? Après, je sais plus. J’ai mal à la tête… Je me suis retrouvé dans les rues, nu comme une merde, avec des habits sales sur le dos, avec des gens autour de moi qui me reniflaient comme un chien, à moins que l’odeur ne les attire… Je sais plus. L’enfer, avec des queues partout dans moi, des sexes énormes qui me rentraient dedans, des bras qui me tenaient, les autres qui ricanaient, moi qui criais sans pouvoir me défendre, Mère n’était pas là, elle était pas loin, mais pas là. L’enfer, avec dix morts par jour. J’ai souffert, petite fille, si tu savais comme ils me faisaient mal ! La nuit, je me réveillais en sueur, le lit entouré de crocodiles qui attendaient que je tombe dans leur gueule pour me dévorer… Et toutes les nuits, c’était pareil. Jusqu’au jour où il est arrivé avec ses yeux bleus tout fondus sur moi, ses beaux yeux dégoulinants qui ne savaient que m’aimer… Pour la première fois, j’ai senti de la douceur sur moi. Il m’a offert son épaule pour que j’y repose. Il était bon, puissant, le seul capable de me sauver. Pour ça, il m’a payé le prix fort. Il ne m’a jamais dit combien il avait dû payer pour m’avoir. C’était quelqu’un de très discret, très distingué, plein de pudeur : rien à voir avec les chiens qui m’entouraient, ces tueurs mangeurs de chair humaine… Oui, il s’est bien occupé de moi, m’habillant toujours très bien, oh ! je n’avais pas à me plaindre ! Il m’aimait toujours plus, de jour en jour, et moi aussi je l’aimais, c’était pas facile du tout mais j’y arrivais presque. On se cachait, les autres devaient pas savoir, je voyais bien qu’il était inquiet, surtout ces jours-ci… Mais le mal était profond. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Sans identité, pas de survie possible. Personne peut comprendre. J’ai repris ce qu’il appelle mes “travers”. Faut dire que je me suis bien fait engueuler pour Carol… J’ai juré que j’y étais pour rien ; c’était vrai. Au début, il m’a cru. Mais les choses ont empiré, il a fallu que je m’en aille, c’était pas moi, je le jure ! Vous le savez que ce n’est pas moi, pas ma faute à moi ! Oh non ! Non ! Ce n’est pas possible ! Non ! Ce n’est pas moi ! Pas moi ! Je l’ai pas tuée, cette pauvre fille ! Et il a fallu hier pour que je m’en souvienne… me souvienne que… c’est moi. Oh ! mon Dieu… c’est moi… C’est moi qu’ai fait tout ça… Mais ne crie pas, petite fille, non ! Ne crie pas ! Je t’en supplie ! C’est pas moi ! »
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Haka»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Haka» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Haka» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.