Caryl Férey - Haka

Здесь есть возможность читать онлайн «Caryl Férey - Haka» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Триллер, Прочие приключения, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Haka: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Haka»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

D'origine maorie, Jack Fitzgerald est entré dans la police après que sa fille et sa femme ont mystérieusement disparu sur une île de Nouvelle-Zélande. Pas la moindre trace. Juste la voiture vide et le souvenir d'un geste de la main, d'un sourire radieux…
Vingt-cinq ans ont passé. Jack est devenu un solitaire rapide à la détente, un incorruptible « en désespoir stationnaire ». La découverte sur une plage du cadavre d'une jeune fille au sexe scalpé ravive l'enfer des hypothèses exacerbées par le chagrin. Aidé par une brillante criminologue, Jack, devant les meurtres qui s'accumulent, mènera l'enquête jusqu'au chaos final…
Écrivain, voyageur, Caryl Férey est né en 1967. Il écrit pour la musique, le théâtre et la radio. La publication de Utu, deuxième volet publié en Série Noire d’une série romanesque consacrée aux Maoris de Nouvelle-Zélande, l’a révélé comme l’un des espoirs confirmés du thriller français.

Haka — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Haka», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Malcom Kirk : des yeux noirs imbibés de terreur, un visage à la grâce naturelle et un parfum d’innocence crasse fichée au milieu de ses traits déformés par l’effroi. En regardant loin dans les pupilles, elle éprouva le sentiment étrange d’avoir affaire à un pitre dément.

Présentation, météo, où aller : questions gênées, réponses saccadées. La mort dans le trémolo de la voix. Unisson.

Le visage de Kirk était ravagé par les larmes mais le jeune tueur faisait un bel effort pour paraître aimable. Ann apprécia son courage. La première enclenchée, le camion mordit l’asphalte en sueur. Dans l’air du temps : rien.

Une succession d’images floues : Kirk essayant de parler malgré ses phrases incompréhensibles. Pantomime humaine, les mains moites sur le volant et une voix haut perchée, semblable à celle d’une femme…

Ann ne broncha pas quand le camion quitta brusquement la route ; juste avant l’entrée du village, Kirk avait braqué plein nord, défonçant au passage une barrière réservée aux bus.

Ninety Mile Beach.

Bien sûr, là-bas ils seraient tranquilles.

Tant pis pour Osborne qui l’attendait à la sortie d’Awanui. De toute manière, le plan était trop scabreux pour réussir. Restait l’hélicoptère, quelque part au-dessus d’eux. Ann ne le cherchait même plus.

Quittant la petite route de Cape Reinga, ils atteignirent Ninety Mile Beach, l’une des plages les plus longues du monde : cent vingt kilomètres de sable mouillé battus par le bouillon du Pacifique. En suivant la marée descendante, on peut rouler sur la plage jusqu’à Cape Reinga avant que l’océan ne recouvre tout. Les bus étaient les seuls véhicules autorisés à tenter le coup.

Pour Kirk, on fit une exception.

Le camion dévala la petite pente qui menait à la plage. De gros rouleaux s’écrasaient sur le sable. D’un côté, la mer, énorme, poussée par les vents violents, de l’autre des dunes au découpage chirurgical. À l’occasion, on aperçoit quelques chevaux sauvages s’ébrouant parmi les herbes. Au milieu, le passage : des kilomètres de sable mouillé écumant de rage. Une route dangereuse pour les néophytes.

Malcom Kirk faisait preuve d’une étonnante dextérité : il passait juste après les vagues, là où le sable était encore dur. Ann le regardait s’escrimer sous les cris des oiseaux, outrés de ce passage en force sur leur territoire.

Le Polynésien semblait effondré, comme s’il venait de réaliser une chose connue de tous, une chose qui échappait encore à sa conscience. Cocufiage psychologique. Une larme épaisse coula sur sa joue. Ses lèvres se mirent à trembler, jamais ensemble. Sa voix avait changé. Elle était devenue plus grave au fur et à mesure qu’il parlait.

Malgré le vent qui hurlait par la vitre ouverte, Ann avait écouté délirer Malcom. « Petite fille » : c’est ainsi qu’il l’appelait. Sans doute ne savait-il plus très bien à qui il parlait. Tout à l’heure, alors qu’ils n’avaient parcouru qu’une poignée de kilomètres, une lame d’acier était sortie de sa chemise : ce couteau de boucher avait découpé le sexe de Carol Panuula. Mc Cleary pourrait le confirmer.

Le pauvre Malcom ne savait plus à quel saint se vouer : conduisant d’une main, menaçant de l’autre la jeune femme avec son couteau, il avait raconté sa vie, comme ça, par bribes. Ann Waitura n’était pas la première venue : elle l’avait écouté, analysant la confusion de son délire tandis qu’il déversait son fiel mêlé d’impossibles amours sur le pare-brise du camion. Certains détails avaient pris une signification, d’autres restaient flous. Il faudrait un long travail avant que Kirk ne réussisse à évacuer les maux qui torturaient son esprit malade.

La première séance eut lieu à bord d’un camion réfrigéré bringuebalant sur une plage sans fin : le patient avait un couteau dans la main, un volant dans l’autre, le spécialiste un sac de cuir posé sur ses genoux, un émetteur qu’elle venait d’enclencher à son insu.

Ann Waitura avait analysé la situation en professionnelle : cet être avait subi des traumatismes si graves qu’il pouvait à peine déterminer son sexe. Tout était parti d’un acte de violence abominable — Kirk n’avait pu l’inventer. Toutefois, cet acte commis lors de sa petite enfance ne lui laissait guère que des énigmes, un immense sentiment de frustration menant à une crise d’identité capable de le pousser à un dédoublement de personnalité — unique moyen trouvé par son inconscient pour refouler la réalité trop cruelle. Et le sort s’était acharné sur lui : disparition de la mère, impuissance, esclavage sexuel, homosexualité, viol, prostitution. Tout se mêlait : difficile de faire la part du vrai et celle du fantasme. Parler était aujourd’hui une souffrance. Ann l’observait du coin de l’œil. Imperceptiblement, le couteau s’était rapproché de sa gorge. Il battait l’air du camion, frôlant à deux reprises ses beaux yeux noisette. Kirk était entré dans une phase de délire symptomatique d’une crise aiguë.

Il allait imploser.

Le vent s’engouffrait par les vitres ouvertes mais Ann entendit le vacarme de l’hélicoptère au-dessus d’eux. Le pilote s’était rapproché de manière alarmante. La jeune femme paniqua : dans son délire, Malcom confondait le bruit des pales avec sa voix à elle. Il l’implorait de ne pas crier mais elle ne criait pas ! Bon Dieu, elle ne criait pas, ce n’était que l’hélicoptère ! Des larmes énormes coulaient sur les joues du tueur, le couteau fendait l’air et l’appareil approchait encore.

Le visage de Malcom se déforma. Lui aussi avait peur : ses yeux fous allaient de la plage à Ann dans un ballet pathétique, il la conjurait de se taire, surtout ne pas crier, non, ne pas crier ! Elle fit un geste par la vitre ouverte signifiant à l’hélicoptère de déguerpir mais Kirk n’était plus maître de ses gestes : il allait tuer !

Ann enfouit sa main dans son sac où le calibre .32 de Jack attendait, six balles dans le barillet. À ses côtés, Malcom hurlait de terreur : surtout qu’elle se taise ! La jeune femme saisit l’arme. Les cris de Kirk emplissaient tout. Le diable couvait. Malcom lâcha le volant. Le camion fit une embardée. Le .32 hors du sac. Le couteau siffla dans l’air. Le hurlement des moteurs au-dessus. Celui de Kirk, déchirant, « Arrête ! »Un coup de feu. Une lame qui s’enfonce. Des cris. L’hélicoptère, Malcom, Ann. Mortelle harmonie. La mer sous les roues du camion, de l’écume plein la calandre, noyant le sang séché de Moorie, un nouveau travers. Vite, rétablir l’équilibre.

Malcom Kirk, le ventre perforé, tira le volant vers les dunes et accéléra. Manquant de s’enfoncer dans le sable meuble, le camion effectua un bond sur le côté. Les roues filèrent sur le dur. L’équilibre était rétabli : le camion roulait maintenant à vitesse raisonnable sur la plage infinie.

Le tueur respirait avec difficulté : la balle tirée à bout portant s’était fichée dans son ventre, un flot de sang s’était répandu sur ses cuisses et clapotait maintenant sur le siège. Malcom serra les dents : avec un peu de chance, aucun organe vital n’avait été touché. À ses côtés, la fille agonisait. La lame s’était enfoncée dans le thorax avec une facilité déconcertante. Un revolver pendait sans vie au bout de sa main.

Il accéléra.

Ann ouvrit les yeux, mais tout était flou. Des larmes de douleur obstruaient sa vision, si faible qu’elle ne distinguait plus que des formes mouvantes. Le vent par la vitre la rafraîchit un peu, fouettant ses cheveux. Douce sensation. Au-delà des dunes, un couple de chevaux piétinait en toute liberté.

Sa tête cognait contre la portière. Ann pensa à Jack, et expira sans regret.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Haka»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Haka» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Caryl Férey - Plus jamais seul
Caryl Férey
Caryl Férey - Plutôt crever
Caryl Férey
Caryl Férey - Utu
Caryl Férey
Caryl Férey - Mapuche
Caryl Férey
Caryl Férey - Condor
Caryl Férey
Caryl Férey - Zulú
Caryl Férey
Aleister Crowley - The Psychology of Hashish
Aleister Crowley
Отзывы о книге «Haka»

Обсуждение, отзывы о книге «Haka» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x