Frédéric Dard - Le monte-charge

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Une histoire hallucinante qui vous fera douter de vos sens, peut-être même de votre raison.
Et pourtant… Lorsqu'un producteur a en tête la réalisation d'un film que l'usage a affublé du nom bien français de « suspense » il appelle FREDERIC DARD
— Avez-vous une bonne histoire ? Racontez-la-moi.
DARD déteste raconter ses histoires. Il préfère écrire un roman. Le roman est déjà un scénario DARD voit, pense, écrit « cinéma ».
Suspense, vertige, angoisse, psychose, voilà les mots qui s'attachent à son œuvre.
Le cinéma français demande ses « brutes » à cet homme jeune, fin et bienveillant, ses tueurs à cet homme doux et pacifique et chez lui, auprès d'un feu de bois clair et sympathique, nous parlons bruits de pas, nuits sans lune, cris dans l'ombre et impitoyables destins. Alain POIRÉ

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À quelques mètres de moi, la façade déprimante de ma maison se dressait comme un remords. C’était toute mon enfance, c’était ma mère qui m’attendait derrière ce grand mur écaillé. J’avais tout gâché, tout tué : mes souvenirs et ceux qui les avaient faits.

J’ai boutonné mon pardessus le plus haut possible, j’ai fourré mes mains dans mes poches et je suis retourné, en rasant les murs, jusque chez Dravet.

J’en avais assez de ce mystère : il me fallait une franche explication avec la jeune femme. J’étais décidé à la menacer si besoin était pour la faire parler.

Je me suis souvenu qu’elle avait négligé de fermer le portail à clé et j’ai pénétré dans la cour de l’atelier.

D’obscurs reflets dansaient dans les grandes vitres. Un univers fantasmagorique grouillait dans ces longs panneaux de verre opaque. Il fallait les fixer un bon moment avant de comprendre que c’étaient les nuages pourris de décembre qu’on y voyait déambuler.

J’ai attendu près d’un quart d’heure, en inspectant ces lieux conçus pour le travail. J’aimais la forte odeur de papier, si franche. Je trouvais émouvant cet amoncellement de rames, pareil à une forteresse.

M me Dravet tardait à revenir. Comme il faisait de plus en plus froid, je me suis mis à l’abri dans la cabine d’un des camions. Ceux-ci étant tournés face au portail, je pouvais surveiller l’entrée à travers le pare-brise.

Que faisait-elle en compagnie de Ferrie ? Ils étaient allés à l’église ; elle avait feint de chercher son sac, peut-être même l’avaient-ils réclamé au presbytère ? Mais ensuite ? Il ne fallait pas un quart d’heure pour accomplir ces fausses recherches. Or cela faisait maintenant plus d’une demi-heure qu’ils étaient partis !

La fatigue m’engourdissait plus fortement que tout à l’heure dans l’église. J’ai relevé le col de mon pardessus et me suis acagnardé à la banquette en allongeant mes jambes sur le siège. Je n’ai pas tardé à m’assoupir.

Ce n’était pas du sommeil, mais une espèce d’état second qui en tenait lieu, une totale relaxation. Je gardais conscience ; seulement les choses qui m’environnaient n’avaient plus de réalité. Je devenais insensible au froid, indifférent à la situation. Ma curiosité s’émoussait et M me Dravet n’était plus qu’un souvenir d’une femme aimée que j’avais tuée voici très longtemps.

Le ronflement d’une auto devant le portail ; le brusque arrêt de son moteur, un double bruit de portières claquées ! En un éclair j’ai été réveillé, lucide, d’une lucidité aiguisée par le repos que je venais de prendre.

J’ai voulu descendre du camion, mais il était trop tard : le portail commençait de s’ouvrir.

D’un geste vif j’ai abaissé le pare-soleil et me suis plaqué contre le dossier du siège… Dans la nuit, il ne devait pas être possible de me voir.

M me Dravet est entrée, escortée de Ferrie. L’homme au manteau de cuir lui tenait familièrement le bras. Elle est restée un instant appuyée au portail.

— Merci, a-t-elle murmuré… Merci pour tout.

L’autre lui a lâché le bras pour lui caresser le cou d’un geste conquérant. J’ai failli me ruer hors de la cabine pour aller lui casser la figure. Ç’a été un coup de jalousie aiguë, semblable à celui qui m’avait saisi, certain jour. Un besoin de détruire l’objet d’une trahison. J’ai vu rouge. Et puis, brusquement, ma colère s’est évanouie : elle venait de lui saisir le poignet afin de lui faire retirer sa main.

— Vous voyez bien que vous avez eu un réveillon tout de même, disait Ferrie.

Je me suis permis un geste dans ma cachette. J’ai dégagé mon avant-bras pour consulter ma montre et j’ai eu un haut-le-corps. Elle indiquait cinq heures dix. Ainsi, ils étaient restés partis plus de quatre heures.

J’ai eu un moment de doute et j’ai même porté ma montre à mon oreille pour voir si elle marchait. Son tic-tac paisible m’était resté familier. Lorsque la veille on me l’avait rendue, au greffe de la prison, mon premier geste avait été de la remonter et de fixer la petite trotteuse des secondes. Elle s’était remise en marche docilement.

— Vous voyez, Madame Dravet, ç’aura été pour moi un Noël pas comme les autres…

— Pour moi aussi.

— Bien vrai ?

L’imbécile ! Il avait la voix noyée et j’étais certain qu’il devait promener sur elle des yeux de poisson mort.

— Vous êtes une femme si extraordinaire.

— Il y a longtemps qu’on ne m’a pas dit ça !

Elle avait dû lui parler de sa détresse conjugale, à lui aussi. Peut-être même avait-il eu droit au récit de la naissance de Lucienne ?

— Vous voulez venir prendre un dernier verre ?

Il ne s’attendait pas à cette proposition et n’a pas pu répondre tout de suite. J’étais certain qu’il lui avait fait une cour assidue pendant la nuit. Elle l’avait subie gentiment, mais en gardant ses distances, et brusquement, alors qu’il n’y avait plus d’espoir pour lui…

— Vous croyez que j’ose ?

— Pourquoi pas ? C’est Noël après tout !

Ils ont traversé la cour et sont passés à quelques centimètres de moi. M me Dravet a ouvert la porte du couloir. Puis il y a eu le raclement de la grille du monte-charge. J’ai attendu un peu avant de descendre du camion.

Au lieu de m’en aller, je suis entré dans le bâtiment. À tâtons, j’ai gagné l’escalier et je me suis mis à en gravir les marches à pas précautionneux, m’arrêtant à chaque degré pour écouter.

Je les entendais parler, mais je ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Leurs voix composaient un ronron sourd et continu. Et soudain, il y a eu un appel :

— Jérôme ! criait M me Dravet. Tu es là ? Jérôme ?

Mon sang n’a fait qu’un tour. Cette femme était-elle folle ? Pourquoi se mettait-elle à appeler son mari, alors qu’elle le savait mort ?

Je me suis plaqué au mur, le cœur fou.

— Jérôme ?

Brusquement il y a eu un grand cri. Un cri d’effroi, un cri de folie.

La voix sourde de Ferrie balbutiait :

— Madame… Allons, Madame… Madame…

Ensuite plus rien. Un silence vertigineux, rendu plus intense par l’obscurité de l’escalier. Un silence qui était déjà comme un aspect de la mort.

Je ne bougeais pas. Je respirais menu. J’ignore combien de temps s’est écoulé ainsi. J’aurais dû disparaître, mais une force obscure m’obligeait à rester. Je voulais savoir. De toute évidence, « ils » avaient trouvé le cadavre de Jérôme Dravet. Mais où sa femme l’avait-elle dissimulé ? Et pourquoi l’avait-elle déplacé ? Pourquoi avait-elle retardé l’heure de cette découverte ? Pourquoi ? Pourquoi ? Le cauchemar devenait insoutenable…

La porte s’est ouverte, au-dessus de moi. Un long rectangle de lumière blonde s’est plaqué contre la grille du monte-charge. Il y a eu la silhouette mince de la jeune femme sur cet écran de clarté.

Un jeu d’ombres. Non : une tragédie d’ombres. L’homme au manteau de cuir voulait la retenir car elle fuyait.

— Je vous en prie. La police arrive tout de suite. Restez calme, Madame. Je vous le demande… Je sais bien que c’est affreux, mais il le faut… Allez, venez… venez…

Et il l’a entraînée dans l’appartement, sans refermer la porte.

Je fixais le rectangle de lumière et j’écoutais les brefs sanglots de M me Dravet.

J’ai compris qu’il fallait filer à tout prix. Si la police me trouvait ici, je risquais le pire.

Sur la pointe des pieds, j’ai commencé de redescendre les marches de pierre. Mais comme j’arrivais aux derniers degrés, la sirène aigrelette de Police-Secours a éclaté, vibrante et toute proche. J’ai cru que j’allais défaillir.

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