Frédéric Dard - Mausolée pour une garce

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Mausolée pour une garce: краткое содержание, описание и аннотация

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Avec ce livre, Frédéric Dard va plus loin dans le chemin tortueux des âmes. Tout en nous captivant par une action aux incessants rebondissements, nous sentons qu’il nous conduit infailliblement là où il veut, c’est-à-dire à une plus large compréhension de l’humanité.
MAUSOLÉE POUR UNE GARCE dresse un personnage de femme extraordinaire, vénéneux, fascinant, superbe.
Un livre que vous lirez rapidement, peut-être ? Mais que vous mettrez beaucoup de temps à oublier !

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— Va ! dit-il en constatant qu’Agnès restait immobile devant lui.

Il la raccompagna. Une fois sur le palier, elle se retourna, voulut lui tendre la main, mais il venait de claquer la porte bruyamment.

66

Stephan Stephani habitait un hôtel particulier rue de Berri, près de la rue du faubourg Saint-Honoré. Plus exactement, il occupait un somptueux rez-de-chaussée et jouissait du vaste jardin intérieur planté de marronniers et agrémenté d’un bassin moussu où glougloutait un jet d’eau anémié. Il avait fait installer des spots dans les branches et sur la margelle du bassin. Lorsqu’il donnait une réception, le jardin ressemblait à la scène du Châtelet : des éclairages rouges et jaunes l’éclaboussaient de lumière. Sur les étroites pelouses, Stephani avait réparti des chevaux de bois empruntés à d’anciens manèges. Ce carrousel figé donnait à l’endroit un aspect époustouflant, insolite à coup sûr, et qui contribuait à créer la légende du cinéaste…

Ce soir-là, le fameux metteur en scène dormait, non pas à proprement parler une réception, mais plutôt une « party »… Disons même, pour être précis, une partie fine !

Ses invités étaient peu nombreux, mais triés sur le volet. Il y avait là quelques acteurs de troisième ordre, réputés uniquement pour leurs mœurs dissolues, et une demi-douzaine de filles qui confondaient la pose suggestive avec le talent.

Malgré la pluie qui frissonnait sur les frondaisons, Stephani avait fait illuminer le jardin. Par contre, le grand salon où il traitait ses hôtes ne comportait pas de lumière, et l’éclairage venait uniquement de l’extérieur par les baies vitrées. On avait repoussé les meubles dans un coin et jonché le sol de coussins. Stephani appelait cela une « parquet’s party ». Il prétendait que la position assise est la plus bête qui soit, la moins naturelle à l’homme, et que manger en étant plié en trois constituait une hérésie. Cette conception spécieuse n’avait pour but que de préparer la petite orgie qui concluait les soirées de la rue de Berri.

Les invités, en bras de chemise, étaient vautrés en cercle autour du maître de maison et mangeaient du poulet froid à la façon d’Henri VIII, ponctuant chaque bouchée d’une rasade de whisky bue au goulot. C’était une autre innovation de Stephani. Il prétendait que le whisky doit être consommé en mangeant et sec. Les filles, déjà ivres, gloussaient d’excitation.

À plat ventre sur une pile de coussins, Stephani ressemblait à un crapaud. Il jubilait. Il aimait voir ses contemporains déchaînés, il en éprouvait un certain réconfort.

Les pionniers du cinéma qui l’avaient connu à ses débuts affirmaient que c’était autrefois l’homme le plus sérieux de la terre. Mais alors qu’il n’était qu’assistant, sa femme était morte dans un accident de voiture. Depuis, il était devenu célèbre et vicieux.

Il avait pour domestique un vieil Annamite quasi aveugle, qui ne se couchait presque jamais et compensait sa lenteur par son assiduité au travail. Le vieux bonze assistait sans sourciller aux partouzes de son patron ; mieux, il les organisait avec un art et, si l’on peut dire, un tact remarquables.

Lorsque Stephani le vit pénétrer dans la grande pièce bruyante il se dressa sur un coude pour mieux entendre ce que le serviteur avait à lui dire.

— Une jeune fille vous demande, fit l’Indochinois.

— Une jeune fille ?

Le cinéaste partit d’un rire aigre.

— Est-ce que ça existe, une jeune fille ? Comment s’appelle-t-elle ?

— Elle a dit belle-fille de Taride… Vous avez donné rendez-vous !

— Sapristi ! s’écria Stephani… Je l’avais oubliée !

Il jeta le pilon de poulet qu’il faisait semblant de décortiquer et se dressa.

— J’arrive ! Va lui dire…

— Tu nous lâches ? s’inquiéta une grande rousse aux yeux verts et vides.

— Je reviens…

Le gros homme rentra sa chemise dans son pantalon, lissa ses manchettes, et s’essuya la bouche.

Il regrettait de n’avoir pas pensé à cette soirée en fixant rendez-vous à Eva. N’allait-elle pas se montrer effarouchée par ces débordements sordides ? C’était une gamine… Stephani savait qu’avec les adolescentes, il faut être prudent…

La jeune fille l’attendait dans le hall, sagement assise sur une banquette. En apercevant le metteur en scène, elle se leva.

— Bonjour, petit visage triangulaire ! s’écria Stephani.

Il se forçait et elle le devina.

« Il fait son numéro », songea-t-elle.

Stephani lui prit les mains, les pétrit, les caressa, écarta chacun des doigts en les remuant délicatement.

— Nous allons faire quelque chose de vous ! promit-il… Avec un pareil regard, je suis certain du succès… Je disais à ce pauvre cher Taride : le regard, c’est tout !

Elle restait inerte, froide… Elle le subissait mornement.

— J’ai quelques amis ce soir chez moi… Une « parquet’s party ». On mange par terre… Idiot, mais il faut bien s’étourdir… Allons, venez… Vous resterez près de moi… Après la soirée, nous parlerons… Faites voir ce visage triangulaire ! Oui ! Oui ! J’ai ce qu’il vous faut… Allons, venez…

Il la débarrassa de son sac à main, la poussa vers le salon sans lumière… En distinguant, dans la pénombre, tous ces gens ivres vautrés par terre, Eva recula.

— N’ayez pas peur…, souffla le cinéaste. Un coussin pour cette ravissante future vedette ! tonitrua-t-il afin de cacher sa gêne !

On accueillit Eva par des murmures. Elle ne savait pas très bien où elle se trouvait ni ce qu’était cette pièce…

Un grand type à l’allure d’inverti lui présenta une pile de coussins, et Stephani l’aida à les disposer par terre. Cette arrivée inattendue avait brusquement cassé l’atmosphère. En voyant paraître l’adolescente, tous les libertins furent gênés.

— Installez-vous, Visage triangulaire, fit Stephani.

Il dit aux autres :

— Je vous présente Visage triangulaire, ma prochaine dernière trouvaille ; à moins qu’il ne s’agisse de ma dernière prochaine trouvaille, la vie est si mystérieuse…

La grande rousse au rire de chèvre tendit une bouteille de scotch à Eva. Le domestique annamite lui apporta une assiette, un plat plutôt, ovale, contenant un poulet découpé.

— Plat unique ! avertit le metteur en scène.

Eva s’aperçut qu’elle avait faim. Elle n’avait rien pris de la journée, ayant traîné sa valise dans le Quartier latin à la recherche d’une petite pension peu coûteuse. Mais, à cause de la rentrée des facultés, tout était plein et elle avait dû chercher longtemps.

Elle voulait oublier ces visages mesquins qui riaient bassement en la regardant, la gueule de bouddha fatigué de Stephani, toute cette ambiance si artificiellement, si laborieusement créée. Elle était seule au monde désormais, maîtresse d’elle-même ! Elle n’avait de comptes à rendre à personne.

— C’est bon ? demanda Stephani.

Avec elle, il se sentait niais. Son expérience des filles se trouvait mise en échec devant le fameux regard si intense et si réfléchi d’Eva… Elle ne ressemblait pas aux autres petites femelles avides de gloire qu’il rencontrait.

En général, elles arrivaient à lui, connaissant sa sale réputation, prêtes à tout pour tourner un bout de rôle. Chez Eva, le vieux renard flairait autre chose. Elle se moquait de la gloire. Elle venait chez lui pour y chercher, non pas des sensations neuves, non pas une situation, mais un abandon qui n’existait pas ailleurs. Elle jouait avec elle-même. Elle jouait à essayer de faire du cinéma. C’était un cas intéressant.

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