Franck Thilliez - L’encre et le sang

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Au fond d'un vieux garage hongkongais,
est là.
l'attend.
La machine.
Il suffit de taper. Et tout s'écrira, dans la réalité. Très vite, l'écrivain William Sagnier comprend qu'il tient là l'instrument de sa vengeance. La femme qui l'a trompé. L'homme qui lui a volé son livre. Tous ceux qui l'ont humilié, utilisé, détruit, seront punis à leur tour.
La vie, la mort, la toute-puissance au bout des doigts, là où se mélangent l'encre et le sang…

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— Mei Lee, lâcha le gardien, amusé par sa réaction.

William fit volte-face.

— Hein ?

— C’est son petit nom. Une Philippine. Elle est femme de ménage dans une banque du quartier de Central.

Le Français secoua la tête.

— Je m’en fiche.

Chan sourit.

— Vos yeux disent le contraire.

— Mes yeux disent surtout que vous devriez vous occuper de vos oignons.

Le gardien s’arrêta au fond du couloir, introduisit une clé dans la serrure de la chambre 43, la retira après avoir ouvert et la planta dans la main de William. Alors qu’il repartait, ce dernier l’entendit marmonner : « Putain de Français. »

Sa chambre… Ou plutôt, son taudis. Environ neuf mètres carrés, la superficie d’une cellule de prisonnier. Le mobilier se limitait à une table, une chaise, un réchaud à gaz et un matelas jeté à même le sol. Une prise, dont les fils électriques dégueulaient des murs. L’odeur de renfermé se mêlait à celle du tabac froid, piquant la gorge. Et ces bruits, ces cris qui traversaient les cloisons, les vitres. La rumeur de la ville s’insinuait dans le moindre interstice. William déposa le sac à dos sur la table et s’empressa d’ouvrir la fenêtre. D’autres odeurs, de pollution et d’huile rance, montèrent de la rue et prirent le relais. Nauséeux, il referma aussitôt.

Après s’être barricadé à double tour, il enleva sa veste et se laissa tomber sur le matelas. C’était l’heure du bilan. Il avait toujours détesté cette expression. S’il avait su que l’histoire se terminerait ici, dans ce maelström de pourriture, dans ce pays où il perdait ses repères et où la folie semblait le guetter à tous les coins de rues, il se serait tiré une balle dans la tête depuis belle lurette. Cela faisait vingt-huit ans qu’il tournait en rond dans le tunnel de ses angoisses. Une enfance et une adolescence sans éclat, des parents absents, accaparés par leur travail, une déception amoureuse qui l’avait laissé exsangue, un travail d’esclave qui ne lui inspirait que lassitude et morosité.

Un jour, Cassandra avait agité une lumière à la sortie du tunnel, pour mieux l’attirer dans ses filets et le flouer. Naïvement, il l’avait suivie et s’était laissé éblouir. Il l’avait rencontrée à un dîner chez des amis. En apprenant qu’elle était éditrice, il avait sympathisé avec elle. Le lendemain, profitant de l’opportunité, il lui avait envoyé un mail avec, en pièce jointe, la moitié du thriller qu’il était en train d’écrire. Emballée, elle l’avait encouragé à continuer, sans toutefois lui proposer un contrat, et pour cause. Elle avait déjà planifié la suite des événements. Lorsque l’instinct de survie reprenait le dessus et que le doute s’insinuait en lui, elle employait les grands moyens : elle le mettait dans son lit. Une nuit de plaisir entravait les velléités d’action du jeune homme.

La chair déteint sur l’esprit, c’est bien connu.

Cassandra avait su se rendre indispensable et tirer parti de sa faiblesse. Elle l’avait déplacé à sa guise sur l’échiquier de ses ambitions, comme un vulgaire pion. Elle l’avait enfermé dans une prison dorée. Envoûté, il n’avait même pas cherché à savoir où elle gardait la clé. Le thriller achevé, elle se l’était approprié et l’avait refilé à Malcombe, l’auteur le plus célèbre de sa maison d’édition. Au regard de la loi, une idée non protégée ne vous appartient pas. Bien trop naïf et aveugle, William l’ignorait. Avec habileté et perversité, la manipulatrice avait attendu le dernier acte de la pièce pour actionner le siège éjectable sur lequel elle l’avait installé dès le début, sans qu’il s’en aperçoive. « Il y a des poignards dans les sourires des hommes », disait Shakespeare. Ainsi, il était passé de la prison dorée au caniveau. Du jour au lendemain, elle l’avait rayé de sa vie.

Aujourd’hui, il n’avait pas d’argent, pas de métier, pas d’avenir. Malgré tout, il était hors de question qu’il retourne dans ce lycée privé de Versailles, à enseigner la physique à des fils à papa. Il aurait l’impression de revenir à la case départ. En un an, sa façon de voir le monde avait changé. Une année au cours de laquelle il s’était senti vivant, pour la première fois depuis le décès de ses parents. Cassandra Brandström avait façonné un autre William Sagnier. L’amour avec la femme de sa vie — du moins l’avait-il cru —, la promesse d’une publication — le rêve qu’il caressait —, les voyages, les palaces, tout cela avait bouleversé son existence et redéfini ses priorités. Il avait atteint le point de non-retour. On vit bien tant qu’on ne sait pas que l’herbe est plus verte ailleurs.

Maintenant qu’il savait, il ne serait plus jamais le même.

Il eut le sentiment d’un beau gâchis et des larmes naquirent dans ses yeux. Il pensa à Jack Malcombe, l’imposteur, et la rage chassa le désespoir. Ce fumier paradait dans les salons du livre du monde entier, dédicaçant Bloody Sea , son roman, à des étudiantes et des mères au foyer émoustillées par son intelligence et son charisme. Combien d’auteurs la garce et lui avaient-ils dupés ? Ce salaud avait-il seulement écrit une seule ligne de ses best-sellers, des romans d’horreur sans âme ? Outre son cruel manque d’imagination et son désintérêt pour la lecture, il ne maîtrisait pas du tout les techniques d’écriture. Un béotien qui maniait la syntaxe, la grammaire et l’orthographe avait autant de finesse qu’un maçon une truelle.

Croire qu’on est un écrivain ne signifie pas qu’on en est un.

Le regard de William obliqua vers le sac à dos. Il se leva, tira la fermeture Éclair et sortit l’engin. Puis il s’assit, déplia la feuille et l’inséra dans le rouleau. Chacun de ses gestes lui parut stupide, mais une force irrésistible le poussait à les exécuter.

— Qu’est-ce qui m’arrive ?

Les mains au-dessus du clavier, il bougea les doigts pour les dégourdir. Il réfléchit quelques secondes et, dans un soupir, écrivit :

Il pleut sur le quartier de Kowloon.

Sur ce, il quitta la chaise et se dirigea vers la fenêtre, sans réelle conviction. Plusieurs minutes s’écoulèrent. Rien ne se produisit, évidemment. Toujours la nuit et cette chaleur qui enveloppait la ville. Il étouffait. Il se gratta la joue d’un air contrarié et revint sur ses pas. Il relut la phrase, consulta sa montre : 22 h 38, heure locale.

Il se pencha en avant, manœuvra le rouleau de façon à monter la feuille d’un cran et tapa :

À 22 h 39, il pleuvra à torrent sur le quartier de Kowloon, pendant dix minutes.

Le pas traînant, il se dirigea vers la fenêtre, le regard rivé sur le cadran de sa montre. À 22 h 39, à quelques secondes près, un coup de tonnerre retentit. Le ciel se couvrit de nuages. Le front collé contre la vitre, il manqua défaillir.

Ça marchait.

Il contempla ce tableau apocalyptique avec un mélange de fascination et d’incrédulité. L’averse s’abattit sur la ville. Un vent de panique souffla sur la fourmilière. Les piétons coururent en tous sens pour fuir la mitraille. Une pluie diluvienne en plein mois de juillet, il y avait de quoi les affoler, ces larves. Abasourdis, certains restaient plantés au milieu de la rue et fixaient le ciel. Trempés jusqu’aux os, les junkies de Chungking Mansions riaient aux éclats.

Avec fébrilité, William retourna s’asseoir. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il avait vu. Il suffisait de taper des mots sur le clavier de la machine, de les coucher sur le papier, pour leur insuffler la vie. Les situations décrites devenaient réalité. La perspective d’exercer un contrôle sur les choses et les personnes, d’avoir prise sur les événements, lui fit oublier tous ses ennuis et le gonfla à bloc. Avant de s’emballer, il devait s’assurer que le hasard n’avait rien à voir avec ce qui venait de se produire. Jusqu’ici, les coïncidences ne lui avaient pas porté chance.

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