Karine Giébel - Purgatoire des innocents

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Purgatoire des innocents: краткое содержание, описание и аннотация

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Je m'appelle Raphaël, j'ai passé quatorze ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, nous venons de dérober trente millions d'euros de bijoux. Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts, un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois trouver une planque où il pourra reprendre des forces.
Je m'appelle Sandra. Je suis morte, il y a longtemps, dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là… Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer. Quelque chose qui marche et qui parle à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit… « Fascinant. »
Sud-Ouest

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Le jeune homme rumine sa culpabilité, sa colère. Finalement, tout est sa faute. S’il s’était montré plus résistant, ils auraient quitté plus vite cet endroit, Fred et Christel seraient toujours en vie. Ils seraient loin, ils seraient riches.

S’il n’avait pas insulté Patrick, cette nuit, s’il ne l’avait pas inutilement provoqué, Raphaël ne serait pas mutilé de la sorte.

Ce frère qui a tout risqué pour le sauver. Qui a payé à sa place.

Soudain, un bruit l’oblige à relever les yeux. Raphaël, à nouveau étendu sur le sol, s’est mis à claquer des dents ; il tremble des pieds à la tête.

William hésite puis se traîne finalement jusqu’à son frère. Il s’allonge, vient carrément se coller à lui.

— Je vais te réchauffer, murmure le jeune homme. Ça va aller.

Raphaël cale son visage sur l’épaule de William et cesse immédiatement de trembler.

Raphaël, 29 ans

Personne ne l’attend.

Là, devant la grande porte métallique. Là, sur ce trottoir désert.

Sauf un mistral glacé qui le gifle avec violence. Comme si le ciel était furieux de le voir libre.

Un instant, il reste immobile, les poings serrés.

Puis enfin, il se décide. À rejoindre le monde des vivants.

Il marche, seul dans la rue, seul dans ce matin blafard. Laissant derrière lui des années de misère.

Des compagnons de misère.

Il ne les oubliera pas, n’oubliera rien de ce qu’il a vécu dedans. Fera pourtant comme si.

Quatre ans, ça passe vite, dehors.

Si lentement, dedans.

Il marche, oubliant de desserrer les poings.

Arrive le bout de la rue, Raphaël prend sur la droite.

Il vient d’avoir 29 ans. Il vient de passer quatre ans en prison.

Braquage à main armée. Sept ans de réclusion criminelle.

Raphaël sourit. Ils l’ont condamné pour un braquage, oui. Alors qu’il en a déjà commis plus de dix.

Condamné pour un braquage, alors qu’il réfléchit déjà au prochain. Qu’il compte les billets dans sa tête.

Parce que sa vie, c’est ça. Et rien d’autre.

Prendre les armes et le fric.

Prendre des risques et du plaisir.

Jouer avec le feu, avec l’argent des autres.

Ce putain de fric qui impose sa loi.

Il se retourne, envoie un bras d’honneur au mirador.

Je braquerai à nouveau. Mais jamais je ne remettrai un pied en cabane. Jamais ! Plutôt crever.

Raphaël sourit.

Et soudain, il s’arrête net.

Il est là.

Son mentor, son ami, son complice.

Là, à quelques centaines de mètres de la prison, en train de fumer une cigarette, appuyé contre sa Chrysler noire.

Finalement, Pierre n’a pas oublié quel jour on était. Que c’était aujourd’hui.

Raphaël traverse la rue, la gorge serrée. Ne pas pleurer, pas devant lui.

Devant celui qu’il considère comme son père. Parce que le sien, le vrai, a déserté.

Parce qu’un jour, aussi froid qu’aujourd’hui, il est parti. Sans un mot.

Les deux hommes se serrent simplement la main. Pas d’effusion, jamais.

— Je te pose quelque part, fils ?

Raphaël hoche la tête.

— Je passe voir ma mère et mes frères. Ensuite, je rejoins ma femme.

— Monte.

Les voilà partis dans les rues qui s’animent doucement.

Raphaël jette un œil dans le rétroviseur. La prison a disparu.

Pour toujours, il en est sûr.

Marseille est à lui. Le monde est à lui.

— Merci d’être venu.

— De rien, fils. C’est normal. Delphine aurait voulu être là, mais son patron lui a pas filé son jour de congé. Ça m’a l’air d’être un beau salaud, celui-là.

— Je sais, elle m’a dit au téléphone.

Ils restent silencieux le reste du trajet. Parce que Raphaël a la gueule de bois alors qu’il n’a pas bu une goutte d’alcool.

Depuis quatre ans.

Parce que, souvent, les mots ne servent à rien. Surtout entre eux.

Il est venu, il n’y a que cela qui compte. Le reste, Raphaël s’en fout.

À chaque banque qu’ils croisent en chemin, ils échangent un sourire complice.

Pierre allume une clope de temps en temps, en offre une à Raphaël.

Il sait que, bientôt, ce fils reprendra les armes. Juste le temps d’embrasser sa mère, ses frères. D’aimer sa femme en croyant rattraper le temps perdu.

Qui ne se rattrape jamais.

Il sait que la taule l’a blessé, a fait de lui un fauve aux griffes acérées. À l’appétit insatiable.

Il sait tout ça.

Ce qu’il ignore en revanche, c’est comment ça finira. Ça, personne ne peut le savoir.

Mais inutile de se poser ce genre de questions. Raphaël ne pourra jamais faire marche arrière.

— Voilà, fils, tu es arrivé. Je t’attends ici.

Raphaël descend de voiture. Il lève la tête, ses yeux grimpent jusqu’au quatrième étage du géant de béton où il a passé toute son enfance.

La cité, plongée dans le froid, semble léthargique. Mais Raphaël sent battre son cœur.

Il pousse la porte et appelle l’ascenseur. En panne, bien sûr. Il y a des choses qui ne changeront jamais.

Alors, il s’engage dans l’escalier. Son cœur aussi, bat. Si vite, que la série de marches lui coûte un effort démesuré.

Devant la porte, il reprend sa respiration, passe une main dans ses cheveux, reboutonne sa chemise. Et enfin, il frappe deux coups avant d’entrer.

— C’est qui ? s’écrie une voix familière.

Une voix qui lui a tant manqué.

— C’est moi.

Sa mère sort de la cuisine, un torchon dans les mains. Ils se regardent, de longues secondes.

Lequel des deux bougera en premier ?

Lequel des deux cédera en premier ?

Enfin, la mère s’approche du fils, l’attire contre elle.

Enfin, Raphaël peut la serrer dans ses bras. Repartir des années en arrière. Redevenir un gosse.

Devant elle non plus, il ne faut pas pleurer.

Devant personne.

— C’est bon de te revoir.

— Oui. Tes frères t’attendent en bas.

— Je ne les ai pas vus… On a dû se rater.

Soudain, la porte s’ouvre dans son dos, Raphaël se retourne.

Anthony est le premier à entrer, William est juste derrière.

Des bras puissants qui le serrent, des regards qui l’admirent, tel un guerrier revenu victorieux du front.

Raphaël joue le jeu. Les caïds. Les gangsters. Les durs.

Il regarde son plus jeune frère qui a tellement changé. Qui a fêté ses 15 ans pendant qu’il était en cabane. Ses 12 ans, ses 13 ans, ses 14 ans…

Tant d’anniversaires ratés. Tant de souvenirs qui lui manqueront, à jamais.

Où est le gamin qui vivait ici ? William le timide, le réservé.

Là, devant lui. Presque un homme, déjà. Avec une gueule d’ange.

— Tu déjeunes avec nous ?

— Non, maman. Je rejoins Delphine, elle m’attend à midi. Mais je reviendrai dans l’après-midi.

La mère repart dans sa cuisine, refoulant ses larmes. Il lui en reste, alors qu’elle en a déjà versé beaucoup dans sa vie.

Surtout ces quatre dernières années.

À chaque fois qu’elle quittait le parloir.

À chaque fois qu’elle regardait la photo de son premier fils.

Le revoir, libre, émotion brute qui lui broie la gorge, lui retourne les tripes.

Ce fils qui lui a causé tant de malheurs, à qui elle doit tant de nuits blanches, tant de regards hostiles.

Ce fils, qu’elle aime plus que tout au monde. Même s’il a choisi de la faire souffrir jusqu’à la fin de sa vie. Car elle sait que bientôt, il recommencera.

Elle sait qu’il ne s’arrêtera jamais. Que le vice est en lui, ancré profondément. Indéracinable.

Il la rejoint, la prend par la taille, la soulève du sol.

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