Karine Giébel - Terminus Elicius

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Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : « Vous êtes si belle, Jeanne. » Glissée entre deux banquettes, elle l’attendait. Une déclaration. D’amour. De guerre. Car l’homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars…
Cet ouvrage a reçu le Prix SNCF Marseillais du Polar

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Elle prit le papier d’une main tremblante et l’ouvrit. Mon Dieu !

C’était une nouvelle lettre ! Déposée là, cette nuit, pendant son sommeil !

Elle se laissa tomber sur le lit, terrifiée à l’idée qu’il était venu ici, dans sa chambre. Elle s’attendait à le voir sortir du placard et elle regarda même sous le lit. Rien, à part un troupeau de moutons. Il n’était plus là. Mais il avait été là, tout près d’elle.

Peut-être même l’avait-il touchée pendant qu’elle dormait, assommée de tranquillisants, comme sa mère.

Elle mit du temps avant de lire. Le temps que son cœur retrouve un rythme supportable. Que le flou disparaisse devant ses yeux.

« Samedi, le 6 juin.

Jeanne,

Je n’ai pas pu attendre lundi pour vous écrire. J’espère que vous me pardonnerez cette intrusion dans votre nuit. Je vous écris, alors que vous dormez, profondément. Sans doute avez-vous encore avalé des somnifères. Je sais que sans eux, vous ne pouvez trouver le sommeil. Je savais que je pouvais venir jusqu’ici sans vous réveiller. J’ai vu votre fenêtre ouverte et je n’ai pas su résister.

Votre visage endormi m’inspire tant de pensées. Vous êtes encore plus belle désarmée par le sommeil. Pourtant, je sens votre douleur. Là, dans vos cauchemars. Perceptible.

J’aimerais vous réveiller, vous parler. Enfin. Mais je n’ose pas. J’ai peur de votre réaction, Jeanne. Peur de vos yeux qui me reprochent, de votre regard qui me juge. Peur que vous regardiez un monstre.

Pourtant, je n’en suis pas un. Ces hommes et ces femmes nous ont fait du mal, Jeanne. Tellement de mal… Ils ont détruit nos vies. Ils les ont piétinées avec une repoussante lâcheté. Mais, bientôt, de nos ennemis communs, il ne restera rien. Et nous pourrons enfin oublier ce passé d’horreur. Oublier nos cauchemars et plonger dans des rêves délicieux. Vous voyez, Jeanne, le purgatoire n’est pas définitif.

Pendant de longues années, j’ai essayé d’oublier qu’ils existaient librement. Qu’ils vivaient, qu’ils riaient. Qu’ils étaient peut-être heureux, là, si près de nous. J’avais retrouvé ma liberté et je me suis efforcé d’effacer le passé.

Mais je n’y suis pas arrivé. Meurtri dans ma chair, tout comme vous, les blessures ne se refermaient pas. Parce qu’ils existaient librement. Parce qu’ils vivaient, qu’ils riaient. Qu’ils étaient peut-être heureux. J’ai compris que cette liberté n’était qu’une chimère. Que ma souffrance, comme la vôtre, m’enchaînait à jamais. Qu’elles n’auraient de fin qu’avec leur mort.

Alors, j’ai décidé d’agir, de faire cesser cette ignoble injustice. Je les ai retrouvés, un à un et je les ai fait payer. Mais ce sera bientôt terminé, Jeanne. Il n’en reste qu’un. Sept morts pour trois vies perdues. Le calcul peut paraître inégal. Injuste, même. D’ailleurs, au moment de mourir, certains m’ont demandé pardon. Mais le pardon, je ne le connais plus. Je l’ai oublié. Perdu dans les affres qu’engendre la douleur.

Je n’étais qu’un enfant timide et un peu naïf. Mais ils ont fait de moi une implacable machine. Ils ont détruit le petit garçon, le poète. Quand ils ont compris qu’il n’y avait pas de pardon, ils ont tenté de se défendre. De dire que ce n’était pas si grave. Trois vies gâchées. Quatre, devrais-je dire. Bien plus, même. Je leur ai fait revivre les tortures qu’ils avaient infligées, mais j’ai été moins cruel qu’eux : moi, je les ai tués.

Au moins, ils n’auront pas souffert aussi longtemps que nous.

Il me reste donc une parcelle d’humanité. Et vous en êtes la preuve. L’amour que j’ai pour vous ne peut émaner d’un monstre. Car enfin, un monstre n’est pas capable d’amour. Vous ne pourrez me contredire, je crois.

Je sais que vous me reprochez de semer la mort sur mon passage, Jeanne. Je sais qu’il vous reste de la peur lorsque vous pensez à moi. Mais vous êtes ce qu’il y a de plus précieux pour moi, le seul intérêt de ma triste vie. Si je ne vous aimais pas, je ne les aurais pas tués. Je ne me serais pas battu pour regagner ma liberté. Je me serais laisser aller à la mort, lente. J’aurais abandonné le combat.

Mais je veux me libérer pour vous. Gagner votre liberté et la mienne, même si c’est dans le sang. Parce que vous la méritez. Autant que moi.

J’espère que vous aurez la force de comprendre ce combat et que vous finirez par m’aimer. Pour ce que je suis, pour ce que j’ai fait. Et qu’ensemble, nous oublierons nos souffrances. Que nous profiterons de cette liberté nouvelle. Ensemble, Jeanne.

Je vous regarde dormir et je vois ce qu’ils ont fait de vous. Je vois le tube de comprimés près de la photo du jeune homme souriant. Celui qui vous cause tant de tourments.

Ne lui en voulez pas de vous avoir abandonnée, Jeanne. Il n’avait pas envie de vous faire du mal, je crois. Un jour, bientôt, vous comprendrez.

Je me suis permis d’effleurer votre visage. Votre peau est si douce, vos traits si délicats.

Je vous laisse, bien avant votre réveil.

Lundi, nous nous retrouverons dans le 17 h 36. Ce sera pour moi une joie. Pour vous aussi, je l’espère.

Elicius. »

La lettre toucha doucement le sol, comme un oiseau qui se pose. Sans heurt, tout en légèreté. Jeanne regardait le mur, droit devant elle. Les mains posées sur ses genoux, la bouche entrouverte.

Il était là, l’instant d’avant. Elle pouvait encore sentir sa présence, son parfum. Son cœur hésitait entre la peur et une sorte d’exaltation inconnue. Je me suis permis d’effleurer votre visage. Votre peau est si douce, vos traits si délicats…

Un rayon de soleil s’invita dans la chambre, porté par un souffle tiède et rafraîchissant. Un parfum d’été. Toujours le mur, droit devant. Et le visage de Michel, à côté des somnifères. Comme s’il n’était jamais parti.

Ne lui en voulez pas de vous avoir abandonnée, Jeanne. Il n’avait pas envie de vous faire du mal, je crois. Un jour, bientôt, vous comprendrez…

— Michel ? C’est toi ?

Elle entendait sa propre voix murmurer l’impossible. Une drôle d’impression. Comme si elle allait pleurer. Mais elle n’était encore et toujours qu’un lac asséché.

Mais, bientôt, de nos ennemis communs, il ne restera rien…

— Je ne les connais pas, murmura-t-elle. Je ne me souviens pas…

Vous voyez, Jeanne, le purgatoire n’est pas définitif…

— Je vais guérir, alors…

Un sourire, dans le rayon de soleil. Et les yeux qui se ferment sur le mur, l’esprit qui s’ouvre sur un monde inconnu.

— Je crois que je vous aime, Elicius…

Un moment de bonheur, fugace, presque imperceptible tellement il est bref.

Car déjà rejoint par la réalité.

— Tu n’es pas capable d’aimer, Jeanne ! À moins que tu ne puisses aimer qu’un fou…

Le capitaine Esposito retourna au commissariat vers 9 heures. Il était passé chez lui pour se doucher, se changer, se raser ; et dormir deux heures. Lepage n’était pas encore arrivé, sans doute en panne de réveil ; mais les autres lieutenants, fidèles au poste, saluèrent leur chef et Solenn lui offrit café et sourire enjôleur. Vraiment mignonne, cette fille. Avec ses grands yeux noisette, son teint clair et ses cheveux coupés court.

Esposito avala son jus, puis se rendit dans la pièce centrale et s’arrêta devant le grand tableau en liège où étaient épinglés les portraits des victimes. Épinglés pour qu’on ne les oublie pas.

— On fait le point ? proposa-t-il.

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