Karine Giébel - Jusqu'à ce que la mort nous unisse

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Jusqu'à ce que la mort nous unisse: краткое содержание, описание и аннотация

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La montagne ne pardonne pas. Vincent Lapaz, guide solitaire et blessé par la vie, l'apprend aujourd'hui à ses dépens : la mort vient de frapper, foudroyant un être cher. Simple accident ? Vincent n'en croit rien : la victime connaissait le parcours comme sa poche. C'est un meurtre. Avec l'aide d'une jeune gendarme, Vincent mène l'enquête, de crevasses en chausse-trapes, déterrant un à un les secrets qui hantent cette vallée. Et Lapaz non plus n'est pas du genre à pardonner…
« Ce livre est un captivant suspense psychologique avec, en toile de fond, les décors majestueux de la montagne. »
Jean-Paul Guéry — Le Maine libre

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Julien ne trouva plus la force de riposter ; le collet se refermait autour de sa gorge, l’étranglant méthodiquement. Ce piège qu’il avait lui-même fabriqué, quelques années auparavant. À cette seconde, il réalisa à quel point il était devenu un être abject, semblable à ceux qu’il avait autour de lui dans cette aurore aux allures de fin du monde.

— Ramasse ce fusil, répéta André. Sinon, je te jure que je te ferai regretter tout ce que tu as fait depuis cinq longues années. T’imagines même pas le prix que je vais te faire payer…

La voix du maire perforait le cerveau de Julien, telle une chignole aiguisée.

— Ramasse ce putain de fusil, ordonna encore Lavessières. Et c’est la dernière fois que je te le demande.

Julien s’exécuta, ficelé par la peur, le dégoût.

Dégoût de ces hommes dont il faisait partie.

Il aurait aimé n’être jamais venu dans cette vallée. À cette seconde, il aurait même aimé n’être jamais venu au monde. Pour ne jamais endurer ce moment. Atroce.

Depuis des années, il vivait avec l’angoisse chevillée au corps. L’angoisse, mais aussi et surtout la culpabilité.

Pourquoi ?

Pourquoi n’avait-il pas dénoncé ce crime ? Pire encore, pourquoi avait-il choisi d’en tirer profit ? Pourquoi avait-il, de son plein gré, activé l’étau qui le broyait lentement… Ce matin de mai, lorsqu’il avait aperçu les frères Lavessières, Portal et les mômes mettre un cadavre dans le coffre d’une bagnole, son premier réflexe avait été de prévenir les gendarmes. Il ne pouvait pas deviner que c’était Laure, il l’avait compris alors qu’il était déjà trop tard.

Mais Laure ou quelqu’un d’autre, ça changeait quoi ?

En train de réaliser un film sur le Parc, il avait pris une vidéo de la scène avec son caméscope. Pourtant, arrivé devant la caserne, il avait hésité.

Finalement, il n’avait prévenu personne. Et ne comprenait pas aujourd’hui encore, la ou les raisons de ce silence complice.

Souvent, face au miroir, il s’était répété qu’il aurait été inhumain d’envoyer deux garçons aussi jeunes à l’ombre, alors qu’il ne s’agissait probablement que d’un accident.

Mais ce matin, c’en était fini des fausses excuses.

Plutôt que d’expédier le clan Lavessières en taule, ce qui l’aurait exposé à l’hostilité des habitants et l’aurait contraint à quitter la vallée, il avait préféré se taire et leur soutirer une montagne de fric.

Pour que Ghislaine reste avec lui, alors qu’elle était déjà en train de lui échapper.

Pour qu’il puisse enfin réaliser certains de ses rêves ; au prix d’un perpétuel cauchemar.

Pour d’autres raisons qu’il valait mieux ne pas s’avouer ; parce qu’il était Julien Mansoni, qu’il était sans doute pourri jusqu’à la moelle. Pourri et lâche, de surcroît. Il ne voyait pas d’autre explication à la lueur de cette aube meurtrière.

La voix de Sébastien lui fit l’effet d’un électrochoc qui le sauva momentanément de ses questions.

— Et ton fils, Vertoli ? Pourquoi il vient pas nous aider, hein ?

— Ne mêle pas Nicolas à toute cette merde ! rétorqua l’adjudant.

— Il est déjà mouillé jusqu’au cou ! rappela le jeune Lavessières. Si je plonge, il plonge avec moi…

— Ferme-la ! enjoignit son père. De toute façon, il ne nous servirait à rien. On n’a pas besoin d’une lopette !

Vertoli ne répondit pas. À quoi bon ? Il avait l’impression que tout cela n’était pas réel, comme un mauvais film se jouant sous ses yeux exténués ; un mauvais film qu’il n’avait aucun moyen d’arrêter.

André organisa alors la traque, en général préparant la bataille.

— Bon, ils n’ont que deux solutions : emprunter les gorges ou passer par l’Orgéas et redescendre sur Ondres…

— Ils peuvent aussi passer par en haut, rappela Guintoli en désignant une falaise derrière lui.

— Impossible, rétorqua le maire. Le guide pourrait y arriver, mais pas la fille… C’est trop acrobatique. Non, ils redescendront par ici ou par l’Orgéas, aucune autre issue.

— Ils sont peut-être déjà à Ondres, souligna Hervé.

— Non, ils n’ont pas eu le temps, affirma André. Le guide est salement amoché, j’te rappelle… Ils n’ont même pas de lampe ! Ils doivent se terrer dans un coin en attendant le lever du jour… Alors on va faire comme pour la battue : on va former deux équipes. Une qui couvre le secteur des gorges et l’autre qui part du côté d’Ondres. On aura un clébard et une radio par groupe.

Il distribua précisément les rôles, personne ne songea à le contredire.

Chaque homme ici présent était coupable. D’avoir tué ou gardé le silence.

Un secret déterré par erreur et qu’il fallait à tout prix remettre en bière.

Les hommes partirent pour une chasse qui ne connaîtrait pas de pitié. En essayant d’ignorer la question qui taraudait leur esprit ; essentielle pourtant. Ma liberté vaut-elle la vie de deux innocents ?

La réponse s’imposait à eux. Il était un peu tard pour faire demi-tour, pour renoncer.

Et puis, au fond de lui, chacun espérait encore ne pas avoir à se salir les mains.

Ce n’est pas moi qui vais appuyer sur la détente. Ce sera l’autre. Et je fermerai les yeux, comme je l’ai toujours fait. Je tournerai la tête de l’autre côté, je regarderai ailleurs.

La lâcheté a quelque chose de fascinant. Peut-être parce qu’elle ne connaît pas de limite, contrairement au courage.

Et cela, André Lavessières l’avait compris depuis longtemps.

* * *

Servane se mit à trembler, Vincent remonta la couverture sur ses épaules. Elle poussa un bref gémissement avant de se rendormir. Le jour n’allait plus tarder à se lever, maintenant. Le froid était à son apogée. Heureusement qu’ils étaient deux pour se tenir chaud. Cette fameuse chaleur animale que rien ne remplace. Il caressa doucement ses cheveux blonds, emmêlés et souffrants, parsemés de brindilles.

Sauver Servane.

Il murmurait sans cesse ces deux mots pour ne pas céder au sommeil. Il devait rester éveillé pour qu’elle puisse dormir en toute sécurité. Guetter l’arrivée des chasseurs, rester en alerte. Il n’échouerait pas une deuxième fois, ne laisserait pas mourir la femme qu’il aimait. Il allait la sauver, il en était capable.

Simple question de volonté. Et sa volonté était toujours d’acier.

Alors pourquoi avait-il pleuré toute la nuit ? Comme cette nuit ancienne dont il se souvenait à peine. Lorsqu’il s’était enfui pour échapper à la violence de son père. Petit garçon perdu dans les bois, dans les bras d’une forêt inconnue qui l’avait accueilli sans poser de questions. Peut-être la nuit où il avait compris que la montagne serait son refuge. Son ultime refuge.

Servane recommença à bouger, à gémir. Elle faisait sans doute un cauchemar et il embrassa son front. Lèvres glacées sur peau glacée. Elle ne se réveilla pas et il continua son voyage. Long retour en arrière.

Sa vie, comme un livre écrit sur le ciel, entre le jour et la nuit.

Les plus beaux moments, avec Laure, avec Pierre. Avec Servane, aussi.

Et les plus durs, les plus laids. Ceux qu’il aurait voulu pouvoir effacer d’un coup de baguette magique. Mais il y avait bien longtemps qu’il ne croyait plus aux contes de fées.

Depuis qu’un homme avait brisé son enfance, volé son enfance, piétiné son enfance. L’obligeant à devenir un meurtrier alors que ses copains jouaient encore avec insouciance dans les cours de récré.

Il avait basculé dans l’âge adulte en même temps que dans l’horreur.

Mais il s’en était bien sorti.

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