Caryl Férey - Plus jamais seul

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Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant — personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur — en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami?
Caryl Férey s’est fait connaître en 2008 avec
, récompensé entre autres par le Grand Prix de littérature policière, le prix Quais du Polar / 20 minutes, le Grand Prix des lectrices de Elle, et adapté au cinéma en 2013. Avec
et
, il a emmené ses héros partager les turpitudes du continent sud-américain.
Mais entre deux voyages, c’est en Bretagne qu’il vient se ressourcer en compagnie du tonitruant Mc Cash.
Biographie de l'auteur

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Il se traîna jusqu’à sa veste de toile déchirée, qui reposait sur la tablette, trouva sa prothèse au fond d’une poche. Un des marins l’avait écrasé sous son talon mais l’œil de verre avait tenu le choc. Pas beau à voir pourtant, avec les traces laissées par la rugosité du bitume, comme une bille d’écolier trop usée, un boulet. Il n’était pas capable de le remettre seul dans son orbite. Il faudrait aussi le désinfecter… Pourquoi n’avait-il pas laissé faire la médecin: s’avilir un peu plus?

Mc Cash regagna le lit de la chambre d’hôtel, porté par ses brumes.

Une heure passa, ou cinq. La sonnerie du portable le tira de son sommeil amnésique. Mc Cash fit le point sur l’écran, et décrocha avant la messagerie — c’était Bob, le spécialiste des écoutes.

— Commet ça va, vieux chacal?! aboya le flic.

Il était onze heures du soir; Mc Cash pouvait à peine articuler.

— Tu as des nouvelles? dit-il.

— Oui.

— Accouche.

— Ha ha ha! Bon, reprit Bob. Eh bien, d’après les fadettes, ton ami Kerouan a téléphoné plusieurs fois depuis la Grèce, à un numéro local, entre le 6 et le 9 juin, puis le 19 juin.

Mc Cash mit quelques secondes à raccrocher les wagons, allongea le bras vers la table de nuit, nota le numéro grec.

— Tu as le nom du correspondant?

— Non, répondit le policier.

— D’autres appels?

— Oui. Kerouan a joint plusieurs fois le même «06», un numéro français donc, jusqu’à sa disparition présumée. Enfin, il a appelé un troisième numéro, une seule fois, le 20 juin.

Mc Cash voulut se redresser sur son lit, oublia l’idée. La douleur de son moignon diminuait mais son rein le tiraillait. Il nota les infos, les jours et les horaires des appels.

— C’est tout?

— Pour mille cinq cents, oui.

Le prix de sa requête initiale, argent que Mc Cash n’avait pas en poche.

— Combien pour avoir les noms qui correspondent aux numéros d’appel? tenta-t-il.

— En Grèce, c’est impossible sans une commission rogatoire. Les «06» français, ça doit chercher dans les deux mille.

— Laisse tomber.

— Qu’est-ce qui se passe? fit Bob. Tu n’as pas l’air d’aller bien.

— Rien… Rien.

Sa voix marchait sur des coquillages. Marco, Angélique, l’attaque sur le port, l’envie de mourir passait, pas celle de tout foutre en l’air. Il remercia le flic parisien, raccrocha puis appela les trois numéros qu’il venait de lui donner.

Le numéro grec ne répondait pas, comme si la ligne était coupée, celui que Marco avait appelé le 20 juin sonnait dans le vide, puis il tomba sur le répondeur de Zoé… Il ne laissa pas de message.

Enfin, il appela Magnan au BEAmer de Brest et pesta contre le sort: le Jasper avait quitté le port la veille, après que l’armateur eut payé une amende. Magnan n’expliqua pas pourquoi le litige avait été réglé si vite, juste que le cargo gagnait Le Pirée, à Athènes…

La fatigue et les médicaments le mettaient sur le flanc et Mc Cash n’avait pas la force de poursuivre ses recherches. Il dormit dix heures de suite pour la première fois depuis des années, se réveilla vaseux. Une assiette froide reposait sur la table de nuit — un cadeau de sa fille sans doute. Il ne voulait pas parler à Alice de l’affaire, pas maintenant. Il fallait la tenir à l’écart en attendant d’y voir plus clair. Il prit les médicaments, une douche, et nettoya sa plaie. Enfin il s’habilla, mesurant ses gestes, constata qu’il tenait globalement debout. Pour la prothèse, on verrait plus tard.

Il passa au ralenti devant la patronne au chignon suranné, retrouva la Jaguar à l’endroit où il l’avait garée deux nuits plus tôt. La pluie s’était infiltrée par la vitre fracassée mais personne n’en avait profité pour saccager le tableau de bord. Le siège, en revanche, était trempé, il y avait du sang coagulé un peu partout. Mc Cash plia sa carcasse, passa mécaniquement la main sous le siège — le .38 était toujours là.

Le vent par la vitre pulvérisée lui redonna un peu vie.

*

La pluie tombait quand Alice se réveilla. Son portable affichait neuf heures moins dix. Elle tira le rideau de la chambre, épousseta le sommeil poudré sur ses yeux. De lourds nuages avaient balayé le ciel, crevaient çà et là, picorant l’océan gris qu’elle observait depuis la fenêtre, ailleurs. Les images remontèrent une à une: son père inanimé sur le lit, son visage barbouillé de sang, les compresses sur le carrelage de la salle de bains, l’odeur qui lui donnait mal à la tête, son souffle irrégulier, le liquide visqueux qui avait coulé sous son bandeau, sa joue toute croûteuse, le cuir imprégné, les questions affolées — que lui était-il arrivé, qui l’avait mis dans cet état, et mille autres interrogations —, elle qui avait voulu constater l’ampleur des dégâts, sa main soulevant le bandeau du bout des doigts de crainte de le réveiller, son visage fiévreux tout près du sien, puis soudain son coude en ressort qui lui percute le visage, le recul et la surprise, les fourmis à toute vitesse qui lui courent sur le visage, les larmes en cavale, et cette grimace comateuse qu’il lui avait lancée, mélasse de peur et de stupéfaction, avant de retomber chiffe molle sur les draps à auréole…

C’est elle qui avait appelé SOS médecin — le numéro figurait sur les papiers de l’hôtel —, entre deux sanglots que l’appréhension avait vite réprimés. Elle ne voulait pas retourner au foyer, jamais, ni en famille d’accueil. Son père était sans doute loin du modèle standard mais elle n’en avait pas connu d’autre et s’en fichait aujourd’hui plus qu’hier. La médecin l’avait rassurée — il vivrait. Ça n’expliquait pas ce qui lui était arrivé, qui l’avait agressé ni pourquoi.

Alice avait déposé à manger dans la chambre de son père, la veille au soir, au cas où il aurait faim — ça faisait presque douze heures qu’il dormait — mais aucun bruit n’avait filtré de la pièce voisine. Elle s’habilla en vitesse, arrangea ses cheveux devant la glace, voulut filer vers la chambre voisine mais trouva un mot glissé sous sa porte. Un papier à lettres de l’hôtel, griffonné à la va-vite, plié en deux:

«Je suis parti chez Zoé, la sœur de mon ex. Reste dans ta chambre et n’ouvre à personne, même pas à la vieille en chignon. Je t’expliquerai tout en rentrant. Mais fais ce que je te dis. Promis?»

Il y avait un coquillage au fond de l’enveloppe: un petit, jaune citron.

14

D’après les neurophysiologistes, les mêmes zones du cerveau sont activées quand nous réalisons un acte et quand nous regardons un autre le réaliser: ce mécanisme d’identification dit «en miroir» est encore plus important chez l’enfant. Quand il caresse un chien, il n’a pas le recul d’un adulte, l’abstraction qui nous permet de dire que nous sommes en train de caresser un chien: à sa manière, l’enfant est le chien qu’il caresse. Cette empathie explique en partie son amour pour les animaux, qui se dissipe plus ou moins avec le temps. De la même manière, quand un enfant voit un de ses copains se faire expulser de leur école, c’est une sorte d’amputation qu’il subit, une amputation de son corps social et affectif. Le lien, la solidarité et la justice sont des choses concrètes: un enfant témoin d’une violence faite à un autre se sent directement impliqué.

L’objectif de la chasse aux sans-papiers n’était pas tant la fermeture des filières d’immigration que le conditionnement des futurs citoyens, pour qu’ils acceptent passivement le nouveau monde qu’on leur construisait, qu’ils apprennent qu’il n’y en aurait pas pour tous, entérinent cette frontière et la défendent.

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