Bernard Minier - N'éteins pas la lumière

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N'éteins pas la lumière: краткое содержание, описание и аннотация

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« Tu l’as laissée mourir… »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l’homme qui l’interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire… Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu’un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s’effondre. Avant que l’horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d’une chambre d’hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s’est donné la mort un an plus tôt. Quelqu’un veut le voir reprendre du service… ce qu’il va faire, à l’insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n’étaient pas ce que nous croyons  ? Et si dans l’obscurité certains secrets refusaient de mourir  ? Non, n’éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire… Après les grands succès de
et du
, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l’emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions…

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Elle se demanda si ce n’était pas l’occasion de parler de la lettre à quelqu’un. Elle avait noué un lien amical avec Bercowitz. Il intervenait dans l’émission une fois par semaine, en général le mercredi, sauf cette semaine, où on avait avancé sa chronique de 24 heures pour la coller le jour de Noël. Parce qu’il était bon. Parce qu’il passait bien sur les ondes.

Oui, Bercowitz lui donnerait son avis sur l’authenticité de la lettre. Peut-être même saurait-il quoi faire…

Mais peut-être aussi lui reprocherait-il de n’avoir rien fait justement — d’avoir trop attendu. En fin de compte, ni Gérald ni elle n’avaient prévenu la police. Elle n’avait pas eu le courage de gâcher davantage la soirée. Les parents de Gérald avaient fait de visibles efforts pour que tout soit parfait. Ils n’avaient pas paru se formaliser des deux heures de retard. Le père de Gérald était une version plus ancienne de son fils, un modèle qui s’était encore amélioré avec la génération suivante, mais dont les principales caractéristiques intemporelles étaient déjà présentes dans le concept initial : élégance, robustesse, self-control, des yeux d’un marron chaud, un regard direct, enveloppant, un tempérament discrètement séducteur. Un esprit brillant mais rigide aussi. Peu porté aux subtilités, à la légèreté. Avec une fâcheuse tendance à considérer que le rôle des femmes était de seconder les hommes.

Les gènes maternels avaient visiblement eu plus de mal à se frayer un chemin dans l’ADN du fiston — mais Christine se demandait si le fait que sa mère n’osât jamais contredire son père, cette façon qu’elle avait de toujours abonder dans le sens de son mari, n’expliquait pas les difficultés qu’avait Gérald à admettre la contradiction — surtout venant de sa future femme.

Ils l’avaient couverte de cadeaux. Une tablette tactile, un « dock » permettant de relier son téléphone à des enceintes sans passer par son ordinateur (elle soupçonnait que ces cadeaux-là étaient une idée de son futur beau-père, tout aussi porté que son fils sur la technologie et les sciences), un pull-over (la mère de Gérald). Et ils avaient semblé s’enthousiasmer pour tout ce qu’elle leur racontait. Seul l’œil de Gérald (qu’elle avait surpris à plusieurs reprises posé sur elle pendant qu’elle parlait) lui avait paru un chouïa plus critique.

Sans doute à cause de leur échange dans la voiture… Tu aurais dû y aller mollo…

Une fois Iggy occupé à fourrager bruyamment dans sa gamelle, elle passa derrière la cuisine américaine, se servit un bol de café, un verre de jus de fruits mangue/passion et étala du beurre allégé sur deux pains suédois. Elle les trempait dans le café, perchée sur une des chaises de bar en inox, quand la petite voix se fit entendre à nouveau : Si tu crois vraiment que tes parents vont te faciliter les choses, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Tu ne seras jamais Madeleine, Chris. Jamais…

Une brusque acidité — une crampe à l’estomac…

L’enfance : elle ne dure pas longtemps mais on n’en guérit jamais, continua la voix. Il est toujours là, l’enfant blessé en nous, pas vrai, Christine ?

Celui qui a peur quand la nuit tombe… Celui qui voit ce qu’il n’aurait pas dû voir…

Le verre de jus de fruits explosa sur le carrelage à ses pieds, au bas du tabouret, et elle fit un bond sur son siège.

Elle descendit de son perchoir pour ramasser les bouts de verre. Une douleur fulgurante quand une minuscule écharde aussi étincelante qu’un diamant se planta dans son index. Merde ! Son doigt se mit aussitôt à pisser le sang. Lequel se mélangea à la flaque de jus de fruits comme un nuage de grenadine dans un cocktail. Elle sentit instantanément son rythme cardiaque s’accélérer. Sa bouche s’assécher. Une micro-sueur inonder son front… Respire… Elle ne supportait pas la vue du sang… Respire… Bercowitz lui avait enseigné un exercice de respiration abdominale. Elle ferma les yeux, laissa son diaphragme s’abaisser et sa cage thoracique s’ouvrir au maximum, puis elle expira sans forcer, en rentrant le ventre. Elle se redressa et détacha un bout de Sopalin du rouleau d’une main tremblante, puis se confectionna une poupée grossière en évitant de regarder son doigt. Après quoi, elle attrapa l’éponge et essuya la tache sur le sol à l’aveugle.

Elle risqua un œil. Le regretta aussitôt.

Le gros pansement improvisé se teintait déjà de rouge et elle déglutit. Heureusement que tu fais de la radio, pas de la télé.

La pendule au mur.

8 h 03. Magne-toi !

Elle fila dans la salle de bains, ôta son pull et ses chaussettes. Le globe lumineux clignotait au plafond : l’ampoule n’allait pas tarder à rendre l’âme. Chaque minuscule instant d’obscurité était comme un infime coup de rasoir sur sa peau, chaque vacillement de la lumière une écharde dans sa chair. Phobies , dit la petite voix exaspérante au fond d’elle. Non seulement celle du sang — mais aussi celle du noir, de l’obscurité, des aiguilles, des injections, de la douleur… Kénophobie. Nyctophobie. Algophobie… Un mot pour chacune. Et la peur ultime : celle de devenir folle. À cause de toutes ces peurs. Celle-là aussi avait un nom : psychophobie — la peur des maladies mentales … Elle avait réussi à les dompter, à les contenir dans des limites raisonnables à coups d’anxiolytiques et de thérapies, mais elle n’avait jamais réussi à les faire disparaître tout à fait. Elles étaient là, quelque part, toujours prêtes à resurgir. Elle serra les dents. Ce qu’elle vit dans la glace, haché par l’effet stroboscopique, ne lui plut qu’à moitié : une femme dans la trentaine. Cheveux châtains, mèche blonde tombant sur le côté du visage, courts derrière les oreilles. Yeux verts. Jolie, certes. Mais des traits qui s’étaient durcis avec le temps. Et des petites rides, encore discrètes, au coin des yeux. Son corps, en revanche, était exactement le même que dix ans auparavant : hanches étroites et poitrine plate. Elle se souvint de cette actrice aperçue dans un film suédois : son visage était sillonné de rides, si bien que — quand elle s’était déshabillée et était apparue nue devant la caméra — son corps beaucoup plus jeune, galbé et ferme, paraissait appartenir à quelqu’un d’autre.

Elle se glissa sous la douche en prenant soin de garder le pansement hors du jet. L’eau chaude détendit ses muscles noués par la tension. Elle repensa à la lettre. À la femme qui l’avait écrite. Où était-elle ? Que faisait-elle en ce moment ? L’appréhension creusait un gouffre dans son ventre. Dix minutes plus tard, après avoir gratifié Iggy d’une dernière caresse, les cheveux encore mouillés après la douche, elle verrouillait sa porte.

— Bonjour, Christine, dit Michèle, sa voisine de palier.

Elle se tourna vers la petite femme exceptionnellement fluette — moins de cinquante kilos — qui se tenait dans l’ombre et arborait des cheveux gris bien trop longs pour son âge. Christine savait qu’elle était retraitée d’une administration et quelque chose dans son maintien, sa diction et sa vision du monde lui faisait penser qu’il s’agissait peut-être de l’Éducation nationale. Depuis sa retraite, Michèle occupait ses journées à militer dans des associations de défense des sans-papiers ou pour le droit au logement et participait à toutes les manifs qui dénonçaient la politique insuffisamment à gauche de la municipalité. Christine était sûre que, dans son dos, ses amis et elle critiquaient ses émissions où elle donnait la parole aussi bien à des syndicalistes qu’à des chefs d’entreprise, à des représentants de la municipalité et même de la droite locale et où (elle-même le déplorait) les sujets sérieux se faisaient de plus en plus rares.

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